Axiom Verge est un phénomène. Depuis le temps que le jeu était annoncé, j'étais très impatient de pouvoir y jouer.

Le développeur unique du jeu est Tom Happ et a bossé sur TOUT dans ce jeu pendant 5 ans.
Et le résultat, c'est un Metroid-like. Je savais donc à quoi m'attendre avec ce jeu. Ce que je ne savais pas par contre, c'était que c'est plus qu'un simple Metroid-like.

TL;DR : Si vous aimez Metroid, et si vous avez une PS4, essayez d'y jouer car c'est un de ses seuls vrais successeurs en attente d'un nouvel épisode de la série. En plus y'a des idées de gameplay cool.

1) Tout d'abord, les graphismes, parce que c'est la première chose qu'on voit d'un jeu

La patte graphique évoque Metroid, mais plus particulièrement Zero Mission, avec des décors colorés et très contrastés (ombrages marqués).
Il évoque également Zero Mission, car tout comme lui, Axiom Verge a la finesse d'un rendu 16 bit avec un fort héritage 8 bit.
Au final, le jeu se rapproche plus d'un jeu 8 bit que 16 bit. J'y reviendrai lorsque je ferai un tout petit aparté sur la bande-son.

2) Manette en main, ça donne quoi ?

Eh bien ma foi, un truc agréable très Metroidesque : on peut courir avec le stick gauche/croix et viser en diagonale pendant qu'on coure. On peut également bloquer le déplacement pour se concentrer sur la visée uniquement.
Pour en finir avec les déplacements, le perso bouge avec aisance autant au stick qu'à la croix.

Si jamais les touches par défaut ne vous plaisent pas, il est possible de toutes les redéfinir !

Dans Axiom Verge, on trouve beaucoup (selon l'inventaire, il semble qu'il y ait 24 slots) d'armes. Bon, j'en ai que 3 pour le moment, mais il suffit de regarder des trailers pour voir qu'elles sont très différentes.
On trouve aussi des gadgets (une foreuse laser, ...) originaux également, et des power ups pour le personnage (saut amélioré, ...).
Un de ces gadgets est une très bonne idée qui bidouille le gameplay.
L'avantage des gadgets, c'est qu'ils sont sur une autre touche du pad. Il n'y a pas besoin de changer d'arme pour en utiliser un, ce qui s'avère très pratique.

Ce n'est cependant pas le cas des armes, qui est un tout petit peu plus galère à gérer :

on a un menu sur les directions du stick droit pour les armes. J'aurais aimé, en relâchant la direction du stick après avoir sélectionné une arme, l'avoir dans mes mains direct au lieu de valider que je la veux. C'est pas un gros souci, on s'y fait, et le temps de choisir, le jeu est gelé.

Je parlais plus haut des power ups pour le perso en évoquant ceux qu'on doit ramasser pour avancer dans le jeu. Il y a aussi des upgrades de vie, de dégâts et de taille des projectiles planqués partout dans la map. Façon Metroid encore, y'a des passages secrets auxquels on a accès après avoir eu certaines armes/power ups.

Les ennemis sont variés et assez originaux, leurs patterns ne donnent pas l'impression de voir des ennemis de Metroid reskinés (à quelques rares exceptions).

Les combats de boss, eux, sont plutôt exigeants, demandent un peu de skill, et impliquent quelques morts afin de comprendre leur pattern. Une petite touche Trial & Error appréciable.
La fierté est assez grande après leur avoir poutré la tronche.

3) Et le scénario dans tout ça ?

Il est mystérieux et fait penser à Another World. On y parle d'expérience scientifique qui tourne mal, et d'un "autre monde". Le héros Trace apprend qu'il est mort, et doit progresser dans un monde où il est totalement paumé.
Il y a un parallèle entre le héros et le joueur. Tous deux sont désorientés, et à mesure qu'ils explorent le monde, ils trouveront des bribes de réponse.

Mais pour ça, il va falloir explorer, et se perdre souvent, car comme pour le premier Metroid, la première fois que l'on fait le jeu, on ne sait pas toujours où aller. C'est pas comme un Metroid Fusion bien balisé par exemple.

Pour la durée de vie, n'étant pas rendu très loin, Internet parle d'une dizaine d'heures de jeu pour le finir, et plus (thank you Captain Obvious) pour trouver toutes les upgrades.

4) Tout petit aparté sur la bande-son

La bande-son est constituée de beaucoup de sons 8 bits très originaux.
Les musiques sont sympa : elles sont mélodieuses et ont tantôt des synthés 8 bit, tantôt des kicks avec des basses profondes, tantôt des choeurs synthétiques : bref, une réussite en terme de variété et de composition.
Une encore plus belle réussite dans la mesure où elles sont très souvent en accord avec les lieux visités. Je suis par contre un peu mitigé pour le choix du thème des boss.

Je pourrai encore m'étendre sur des lignes, mais c'est bien de s'arrêter ici, car j'ai raconté ma courte expérience

Et que je dois pas dépasser 5000 caractères.

Voilà bien un jeu ultra référentiel (Metroid évidement) qui sait pour autant imposer son style et sa personnalité pour aller bien plus loin qu'un "simple hommage".

Une référence forte qui n’empêche pas une personnalité propre

En effet, si le jeu de Thomas Happ assume complètement son status de "jeu inspiré de Metroid", on a droit à une approche réeellement originale, que ce soit par l'atmopshère bien plus sombre et glauque (de part sa direction artistique comme son scénario), ou (plus inattendu finalement) par les mécanismes de gameplay proprement dits.

Il faut dire que qui dit Metroid-like dit assimilation progressives de compétences permettant d'évoluer plus loin dans les niveaux, et à ce titre certes Axiom Verge répond largement présent, mais de façons plus singulières qu'on aurait pu le penser: ici pas de double saut, wall-jump, sprint... Mais des compétences inédites, qui à la fois surprennent, et en même temps s'inscrivent de façon très cohérentes dans l'univers dépeint. En fait, la chose contraste d'autant plus que rares sont les "Metroid-like" semblant faire une référence si direct à leur modèle sur la forme, et en même temps rares sont ceux s'en démarquant de façon aussi audacieuse sur le fond! Et de façon malicieuse même, car il semble bien que Thomas Happ joue sciemment de la chose, prenant régulièrement l'habitué de Metroid à contre-pied, dans le genre de pouvoir auquel il s'attendrait spontanément à trouver pour atteindre telle ou telle zone. Et au final, le gameplay qui en découle va rapidement s'émanciper de son modèle pour imposer ses propres mécaniques, pour le plus grand plaisir du joueur.

Une mise en œuvre solide mais perfectible

Dans la pratique on évoluera, aidé par tout un arsenal d'armes et de gadgets s'étoffant au fur et à mesure de l'aventure, au sein de niveaux fort bien réalisés, séparés en différents environnements d'une belle diversité. Tout n'est peut-être pas parfait cependant sur le level-design, efficace et exploitant très bien toutes les possibilités (riches!) offertes au joueur, mais misant finalement en grande partie sur des principes assez classiques et ne ménageant pas de passages mémorables. Il faut aussi reconnaitre un aspect labyrinthique qui s'associe de façon un peu maladroite à un certain manque de directivité dans les endroits où se rendre à chaque étape de l'aventure. Je me suis personnellement retrouvé à reparcourir 2-3 fois toute la map à la recherche de "la suite", même si au final cela n'a pas été vraiment rébarbatif, puisque l'occasion de découvrir des zones cachées inaccessibles initialement sans les bonnes capacités.

On retrouve aussi un peu le même manque d'originalité dans les ennemis que dans le level-design, lesquels, s'ils font part d'une grande diversité, ne se démarquent pas par des comportements bien spécifiques ou très tranchés qui pousseraient à adapter ses stratégies d'attaques. Et on retrouve ce manque de foisonnement dans les boss, qui apparaissent plus comme de gros (TRÈS gros!) ennemis qui se bornent à nous tirer dessus, certes avec leurs relatives particularités, mais avec des patterns peu marqués (et peu marquant).

Une difficulté certaine, mais jamais injuste

Ces imperfections n’empêchent pas Axiom Verge d'être super agréable à parcourir de bout en bout, et proposant une durée de vie et un contenu vraiment conséquent sans que la moindre sensation de lassitude ne prenne à aucun moment. Le caractère peu déluré du level-design et des ennemis fini même par contribuer à l'atmosphère du titre, et finalement mettant plus en avant la dextérité du joueur que sa capacité à trouver des astuces pour vaincre tel type d'ennemi ou tel boss. Ici pas de "trucs", il faut aiguisé son skill!

La difficulté qui en ressort rien qu'en "normal" est franchement corsée, notamment sur la fin (certains boss!), mais jamais exagérée, d'autant que les points de sauvegarde (également régénérateurs de santé) sont suffisamment nombreux et disposés de façon très judicieuse pour que les morts ne soient pas frustrantes. Et à la différence de Shovel Knight (que je n'avais vraiment pas apprécié pour cela) à aucun moment on ne trouvera des "trous" (ou autre piège retors) qui tuent immédiatement, et pas de mécaniques semblant pousser le joueur à la faute.

EN CONCLUSION
si le titre peut être perfectible sur certains points, le plaisir de jeu l'emporte largement, de par l'originalité, l'efficacité et la générosité des mécanismes proposés. L'ambiance sombre et super envoutante impose aussi une personnalité hyper forte au titre, qui permet à Axiom Verge de dépasser largement le status d'hommage, sur lequel il sait en plus jouer avec beaucoup d'habilité et de malice.
Bref, un grand jeu, à ne pas rater pour les amateurs du genre!