Salut !

J'ai récemment écrit un article sur le rôle de l'Histoire dans les pépla et la manière dont ces films la traitaient.

Ici vous pouvez retrouver l'article en question : http://screenaddicts.com/cinema/analyses-cinema/lhistoire-vue-revisitee-peplum-reflexions

N'hésitez pas à me donner vos retours pour qu'on puisse en débattre

Pas mal du tout, tu as l'air d'avoir une bonne analyse critique des films historiques. C'est concis et très claire.

Si le côté propagande existe bien, comme tu le dis volontaire ou involontaire, il faut sans doute insister sur des contraintes financières et techniques pour les erreurs de faits.

Il serait intéressant d'aborder le mythe antique au sein des sociétés occidentales : que retient-on de la mythologie, de la culture et des systèmes politiques antiques qui soient transposé dans les films ? Est-ce que c'est une erreur d'intention ou plutôt un anachronisme partagé par beaucoup ?

Car, pour ce qui est de distraire, le réalisateur s'en tient aussi à des préjugés antiques qui captive, dont le spectateur se reconnaît, aussi faux soient-ils. Donc la propagande oui, mais parfois/souvent non intentionnelle. Par exemple Gladiator entre Empire et République. Les spectateurs sont peut-être vus comme des gens qui se référeront d'autant plus facilement aux Empire autoritaires (nazisme, URSS pour les plus proches de nous) et aux valeurs républicaine de la démocratie libérale actuelle. L'anachronisme est là, ne serait-ce que pour la "démocratie romaine", très contestable, non pas parce que la République romaine ne l'était pas, mais parce que la République romaine était (peut-être) démocratique avec une définition DIFFERENTE de la nôtre.

Bref, ce dont les peplum ne prennent pas en compte et font le jeu de mélanger République antique romaine et République démocratique actuelle. Ils le font pour que le spectateur se reconnaissent dans le scénario. Comme pour les piercings, c'est peut-être pas un cliché admis que les Orientaux sont percés (a moins que je sois le seul à pas le penser ?) mais le fait de les percer, c'est les rendre différents et étrangers, et donc tu as raison : les autres, l'ennemi, ce qui n'est pas moi, ce qui n'est pas Lacédémonien ici.

Merci pour ton retour et les précisions supplémentaires .

Le 18 juin 2016 à 20:12:58 Jerry_Kissinger a écrit :
Pas mal du tout, tu as l'air d'avoir une bonne analyse critique des films historiques. C'est concis et très claire.

Si le côté propagande existe bien, comme tu le dis volontaire ou involontaire, il faut sans doute insister sur des contraintes financières et techniques pour les erreurs de faits.

Les contraintes financières et techniques sont en effet deux aspects que je n'ai à tort pas envisagés malgré le fait que leur importance soit non négligeable.

Il serait intéressant d'aborder le mythe antique au sein des sociétés occidentales : que retient-on de la mythologie, de la culture et des systèmes politiques antiques qui soient transposé dans les films ? Est-ce que c'est une erreur d'intention ou plutôt un anachronisme partagé par beaucoup ?

Car, pour ce qui est de distraire, le réalisateur s'en tient aussi à des préjugés antiques qui captive, dont le spectateur se reconnaît, aussi faux soient-ils. Donc la propagande oui, mais parfois/souvent non intentionnelle. Par exemple Gladiator entre Empire et République. Les spectateurs sont peut-être vus comme des gens qui se référeront d'autant plus facilement aux Empire autoritaires (nazisme, URSS pour les plus proches de nous) et aux valeurs républicaine de la démocratie libérale actuelle. L'anachronisme est là, ne serait-ce que pour la "démocratie romaine", très contestable, non pas parce que la République romaine ne l'était pas, mais parce que la République romaine était (peut-être) démocratique avec une définition DIFFERENTE de la nôtre.

Bref, ce dont les peplum ne prennent pas en compte et font le jeu de mélanger République antique romaine et République démocratique actuelle. Ils le font pour que le spectateur se reconnaissent dans le scénario. Comme pour les piercings, c'est peut-être pas un cliché admis que les Orientaux sont percés (a moins que je sois le seul à pas le penser ?) mais le fait de les percer, c'est les rendre différents et étrangers, et donc tu as raison : les autres, l'ennemi, ce qui n'est pas moi, ce qui n'est pas Lacédémonien ici.

Pour le reste, je suis entièrement d'accord avec toi. Malheureusement, par soucis de garder l'article digeste, je me suis limité à l'analyse de certaines thèmes, ne pouvant pas tous les approfondir. Mon but était surtout de donner au lecteur des pistes de réflexion, comme tu l'as si bien fait !

Evidemment il y a souvent d'anachronismes dans ce genre de récits, mais dès qu'il s'agit d'une oeuvre mettant en scène la mythologie ( ou juste de la fantasy au cinéma, hors péplum ), je trouve qu'ils nuisent moins à l'immersion et au réalisme historique que s'il ne s'agissait que d'un récit purement historique avec quelques pointes de mysticisme selon les croyances présentées dans l'oeuvre.
300 a d'ailleurs une vision double, avec d'un côté les oracles spartiates au début et des Immortels accompagnés d'ogres ou autres bêtes déformées chez les Perses vers la fin du film. Son cas est qu'il s'agisse de l'adaptation d'une bande dessinée épique de Frank Miller ( aka un adepte des comics superhéroiques dès les 80's ), d'où l'intention évidente de placer l'Antiquité uniquement comme background pour servir des batailles dantesques : l'ambiance de 300 aurait été totalement différente si ses personnages et son contexte avaient été placés à notre époque ( Léonidas avec des flingues, c'est tout de suite moins impressionnant niveau epicness, même si les enjeux auraient pu être les mêmes ).

Un peplum, comme tout autre oeuvre cinématographique, raconte une histoire : que ce soit pour divertir ou pour donner des leçons, il est selon moi nécessaire de savoir bien raconter cette histoire et de s'y intéresser avec toute la suspension d'incrédulité que cela implique lorsque Histoire et la Légende s'entrechoquent.
Bien sûr, s'il s'agit d'un film qui se veut entièrement historique, tout ce que je viens de dire n'est absolument pas à prendre en compte

Il faut aussi savoir que la majorité des illustrations de la Rome antique nous vient dun peintre académique (que j'adore), Jean—Léon Gérôme.
Or, ses tableaux sont certes magnifiques mais tres inexacts historiquement, les sources antiques étaient a l'époque mal comprises par le peintre... Or, c'est ce Gérôme qui a inspiré l'immense majorité du cinéma américain...

Le.meilleur exemple est celui des «pouces levés» durant les combats de gladiateurs pour decider du sort du vaincu... ben cette idée fausse, c'est à Gerome qu'on l'a doit, et a sa mauvaise interprétation des sources.
Ce fameux tableau (superbe au passage) :
https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:Jean-Leon_Gerome_Pollice_Verso.jpg#mw-jump-to-license