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AlexGnar4j5 AlexGnar4j5
MP
Niveau 5
20 mars 2017 à 11:05:19

Semaine 5: ECHELLES DES CONSCIENCES

Sujet 1
Une Personne
lundi 20 mars 2017

Negatum- vs AlexGnar4j5''''

AlexGnar4j5 AlexGnar4j5
MP
Niveau 5
20 mars 2017 à 11:10:48

Manipulations

Les percussions des tambours résonnèrent lorsque le Kama-Mana pénétra la grande salle et atteignit son paroxysme lorsqu’il enflamma la torche posée devant lui. Le silence religieux qui s’ensuivit amplifia la tension qui habitait les lieux. Une vingtaine d’âmes, réparties des deux côtés de l’allée, buvaient les moindres gestes du maître, attendant avec impatience la suite de la cérémonie. Le mystique portait, en guise de masque, un crâne de chèvre, ainsi qu’une toge foncée agrémentée de quelques signes mystérieux. Les manches étaient larges et amples, le vêtement arrivait jusqu’aux chevilles. Le tout, ceinturé d’un cordon noir. L’allure était élégante, l’ensemble terrifiant.

A genoux, la tête baissée en signe de soumission, Laura Bert tremblait. Au pied du maître elle se sentait à la fois minuscule mais protégée. Elle se remémora cette première rencontre avec l’homme qui avait rapidement changé le déroulement de sa petite vie. Elle venait de terminer une séance avec son psy - la mort de Jonas, son unique fils, l’avait traumatisée de par la violence de l’accident – lorsque le gourou lui avait proposé de se joindre à l’une de ses réunions. Il lui avait expliqué que des gens l’écouterait, lui donnerait des solutions, afin de l’aider à surmonter son chagrin. N’ayant que peu d’options et l’homme semblant de confiance, elle avait fini par accepter. Les réunions s’étaient succédées. Laura reposait désormais sa confiance sur le groupe qui l’avait accueillie. Au début, leurs opinions et leur mode de fonctionnement l’avait surprise, mais au final, ils semblaient bien plus heureux qu’ailleurs. Et puis le Kama-Mana connaissait tout : il avait prédit la réaction des proches de Laura. Ils avaient tenté de la retenir, ils lui disaient que cette organisation sectaire ne lui apporterait rien de bien, que le vrai bonheur ne pouvait se trouver là. Mais rien n’y faisait. Elle se battrait jusqu’au bout. Petit à petit, elle avait coupé tous liens avec ses anciennes connaissances. Exactement comme le souhaitait le gourou.

Pour être acceptée, Laura dut donner tous ses biens au Kama-Mana. Celui-ci connaissait tout et pourrait alors en faire une bien meilleure utilisation. Par la suite, ce fût son âme qu’elle légua. Pour ce faire, une soumission totale pour le maître devait avoir lieu. Celui-ci lui trouva un mari, qui, après l’avoir essayée, et la trouvant à son goût, la maria. L’union fût célébrée dans un concert d’applaudissement. Ce jour-là, le bonheur de Laura était complet, enfin ses efforts étaient récompensés : elle était acceptée.

Après avoir quitté son boulot et son quartier misérable, elle avait déménagé avec Kurt : un allemand rustique qui avait quitté son pays pour trouver, ce qu’il appelait, la paix intérieure. Il disait souvent, les yeux à de mi-clos, que pour être en harmonie avec soi-même, il fallait être en parfaite union avec son environnement. Dans ce deux pièces, entouré des autres adeptes de la Nouvelle Acropole, il affirmait être à sa place.

Mais aujourd’hui l’enjeu était différent. Le sentiment d’abandon s’était insinué en elle au cours des dernières semaines. Kurt ne la comblait plus : il passait plus de temps avec les dernières recrues de l’organisation qu’avec elle. Il disait les aider à s’habituer à la vie au sein de la Nouvelle Acropole. Mais Laura n’était pas dupe : elle sentait que son mari lui mentait.

De plus, depuis sa rencontre au parc avec la psychologue, Mme Blanchard, elle ne voyait plus les choses de la même façon. Celle-ci lui disait vouloir l’aider à surmonter ces étapes. Elle lui parlait des sectes qui s’emparaient de l’esprit de personnes en détresse. Jamais elle ne mentionnait le nom de la Nouvelle Acropole, mais Laura comprenait. Le doute s’insinuant lentement, elle avait, peu à peu commencé à contester certaines pratiques au sein de l’organisation. Le gourou, sentant qu’elle échappait à son pouvoir de persuasion, avait organisé cette nouvelle cérémonie afin d’élever la jeune femme au rang supérieur. Pour ce faire, elle ne serait plus mariée à Kurt, mais serait liée à la communauté toute entière. L’allemand aurait l’entière liberté de prendre une autre femme pour épouse. Néanmoins, une telle augmentation au sein de l’organisation n’était pas possible sans une contrepartie. Ainsi le mystique avait décidé que Laura devrait partager le lit de tous les hommes affiliés à l’organisation. Il y a peu de temps elle n’aurait pas bronché, mais les paroles de la docteure résonnaient encore dans ses oreilles. Elle ne se sentait pas capable d’être honorée par autant d’hommes, elle qui n’avait connu que kurt et son ex-mari.

Pour souligner son nouveau rang, le sigle de l’organisation allait lui être apposé au fer chaud dans le cou. Tremblante, mais néanmoins résolue elle attendit, le regard droit, la morsure du métal. Les adeptes psalmodiaient des paroles mystérieuses qui résonnaient dans l’enceinte en métal. Soudain des bruits sourds se firent entendre au bout de la salle. Ils furent suivis de coups sur la porte métallique qui céda sous les assauts des assaillants. Quelle ne fût pas la surprise de Laura lorsque surgit la docteure Blanchard, armée d’une clé à molète, ainsi qu’une dizaine d’armoires à glace à l’air menaçant. Elle avait troqué son veston marron habituel et ses lunettes noires pour une tenue bien plus adaptée à la situation. Elle cria pour couvrir le bruit d’indignation des membres de la Nouvelle Acropole :

— Laura, ne leur accorde pas ta confiance, ce sont des menteurs ! Ce gourou n’est qu’un escroc de rue qui a réussi à se bâtir un empire. Regarde cette photo.

Elle lui lança une vieille image en noir et blanc. On y voyait un jeune homme aux cheveux longs, menotté et encadré par deux policiers. Au loin une voiture gisait : le pare-brise brisé ; une des portières pendouillait misérablement ; le capot enfoncé.

— Laura, continua-t-elle, ne m’as-tu pas dit que la Nouvelle Acropole ne prônait pas la violence ? Regarde-le ! Il est allé en prison pour avoir écrasé une vieille dame en pleine rue !

— C’est faux ! hurla le gourou hors de lui. Cette photo est bidon ! Je n’ai jamais été en prison. Laura, tu me connais, est ce que je t’ai déjà menti ?

Les yeux en soucoupes, la jeune femme regardait la photo d’un air sombre. Etait-ce possible que son mentor lui ait menti ? Elle jeta un regard vers l’homme au masque de chèvre. Non, il était la gentillesse incarnée. Il l’avait accueillie sans même connaître son histoire. Il lui avait trouvé un mari, aménagé un foyer et trouvé des amis.

— Et tu penses à ton fils ? lança la psychologue à court d’argument. Tu penses à Jonas ? Tu penses au chauffard ivre qui l’a écrasé ? Que dirait ton enfant s’il te voyait en ce moment ?

Les larmes montèrent aux yeux de Laura. Depuis son entrée dans la secte elle avait enterré ses souvenirs. Se les remémorer était excessivement douloureux. Elle revit le corps de son fils s’envolant dans les airs. Elle revit le rictus de douleur et la peur dans ses yeux quand il comprit. Elle revit sa rencontre avec le bitume et sa petite main se refermer sur elle-même.

Les paroles, que le docteur Blanchard avait lentement glissées dans son crâne ses dernières semaines, prirent alors tous leur sens. Dans un grand élan de colère, elle envoya valdinguer ses habits de cérémonie. Hurlant, incombant, au gourou abasourdi, la mort de son fils, elle le menaça du bout de son doigt tendu. Le groupe quitta l’entrepôt désuet, au sein duquel la cérémonie devait prendre place, et se dirigea vers le quartier général de Mme Blanchard. Laura reconnue le parc où leurs rencontres avaient débuté, ainsi que l’immeuble qui les avaient accueillies lors de leurs longues discussions amicales. Elle s’entait son esprit se libérer : enfin la vérité avait éclaté. Deux sentiments l’habitaient désormais : la honte de s’être fait embarquer dans une secte malgré les mises en garde de ses proches, et la joie de savoir qu’elle pouvait encore compter sur des personnes honnêtes. C’était décidé, maintenant elle écouterait Mme Blanchard !

Franchissant les portes du hall, la psychologue se tourna vers la jeune femme et lui dit dans un sourire éclatant :

— Bienvenu au sein d’Ampara !

Laura lut les lettres d’or gravés dans le marbre :

La paix intérieure ne s’obtient qu’en libérant ton esprit et ton corps. Toi qui entre en ces lieux avec des intention pures, toi qui connaît la douleur et comprend la peine, soumet toi et devient élève de La Psychologue. Libère toi de tes biens qui t’attachent à cette société vile et corrompue. Donne ton corps et ton âme au maître et trouve au sein de notre foyer la paix intérieure.

Laura fondit en larme, émue par tant de bonté : elle se sentait déjà chez elle. Mme Blanchard dans un élan de solidarité, l’entoura de ses bras et lui envoya tous son amour maternel.

Negatum- Negatum-
MP
Niveau 10
20 mars 2017 à 12:37:30

Record du Monde

Inspiré d’une histoire vraie

Mon père, étant enfant, était piètre nageur. Dans les années 1980, devenu professeur de tennis en club, on lui proposa de donner quelques cours de natation. Il partit alors pendant six mois, tous les jours, à la piscine. Les débuts furent difficiles mais, une fois la peur de l’eau vraiment dépassée, il ne lui restait plus qu’à améliorer sa technique, ce qu’il fit avec méthode et acharnement. Mon père a toujours eu des tendances à l’obsession, quant à l’amélioration de soi-même, et j’aime à penser qu’une partie de cet entêtement a traversé les générations.

En 2009, je quittai mes parents pour partir à Paris. Je parcourais les grandes avenues de bétons et les métros interminables pour me rendre à la bibliothèque, où je potassai religieusement des livres de philosophie et d’histoire. J’avais 17 ans et tout à prouver et, plutôt que de chercher un équilibre entre vie personnelle et travail, je me suis enfermé dans l’étude. Je me souviens des nuits passées ployés sur mon ordinateur à apprendre des listes de dates absurdes que j’oubliais dès le lendemain, à ces bouffées d’air au sommet de Beaubourg, la tête pleine de diplomates feutrés et de maréchaux tyranniques. Au fur et à mesure de l’année, j’ai senti mes nerfs et ma capacité de travail descendre ; je manquais d’appétit, je souffrais d’insomnie et d'asthme, et les foules me rendait nerveux. Je constatai ces changements de l’extérieur, comme on constate une vaisselle qui pourrit dans un coin : je savais qu’il fallait bien faire quelque chose, parce que tout cela pouvait avoir des conséquences, mais j’espérai juste qu’en les ignorants, ces appels à l’aide finiraient par s’éteindre.

En mai, à un mois du concours, mon père arriva en France pour faire un tour de la famille, et pour me voir aussi. Je quittai ma petite chambre de bonne de Versailles pour me retrouver dans un appartement cossu, loué à des amis. Autour d’une bière et de quelques chips, je lui parlai de ce dédoublement, dont j’étais, on peut le dire, assez fier : comme si mon esprit et mon corps n’était qu’une et unique machine, dont j’étais le technicien souterrain. Alors mon père secoua la tête, et me raconta l’histoire de François.

Il avait rencontré François à la fin des années 1980. Mon père n’avait pas connu ma mère, à l’époque, et il passait de groupes d’amis en groupes d’amis, d’aventures d’un soir à d’aventures d’un soir. A la piscine, c’était la star : quand il arrivait, tout le monde venait lui serrer la main, lui faire la bise, et, assis avec les maîtres-nageurs, il échangeait les potins habituels.

Un jour, en début d’après-midi, mon père aperçut François : un petit homme sec, mais aux bras puissants. Il fit un petit salut glacial au maître-nageur et se mit seul, dans un couloir. Mon père n’en avait pas encore entendu parler, aussi, instinctivement, il l’observa. L’homme était resté en brasse : et, à chacun de ses mouvements, il s’étendait de tout son corps, comme pour glisser davantage. Il allait lentement, mais surement. Sa méthode et sa patience impressionnaient.

« Vous savez, lui dit-il en sortant de l’eau, avec plus de mouvements, vous iriez plus vite. »

L’autre a eu un petit rire.

« Je sais, oui. Mais ça me permet d’aller plus loin et plus longtemps. »

Ils se retrouvèrent après sur le côté du bassin. François avait un visage fermé, presque triste. Ses yeux étaient bleus et froids, délavés par le chlore, mais comme habités de fantômes.

« Je vous vois jamais ici, fit mon père.

-La piscine olympique est fermée, c’est là où je vais d’habitude.

-Vous venez tous les jours ? »

François haussa les épaules.

« Oui. Je sais pas faire grand-chose d’autre. »

Mon père finit par lui proposer de rejoindre les autres, à la fin de la séance, pour prendre une bière bien mérité. François refusa poliment, il ne se sentirait pas à l’aise. Et puis, il avait encore beaucoup de longueur à faire.
Il continua cependant la conversation, peut-être par politesse. Mon père parla de ses compétitions, de son amour pour le tennis, de la fois où il avait affronté en double Guy Forget (et perdu lamentablement). Il ressortit probablement sa philosophie, que j’ai entendu un bon millier de fois durant mon enfance.

« Chacun a des capacités différentes, sur des tas de domaines. Avec de la méthode et du travail, on peut arriver à 100%, peut-être à 105%. Mais on ne se dépasse jamais vraiment. Je n’aurais jamais pu devenir un grand joueur. »

François sembla hésiter un moment. Puis, il dit d’une voix lente, et bien distincte, comme pour ne pas le froisser.

« Je ne pense pas. On doit bien avoir un maximum, mais personne ne l’atteint jamais. Dans le corps, du moins. On progresse plus ou moins vite, mais avec du temps, de la méthode et surtout avec ça –il se frappe la tête- on peut dépasser qui on veut. Forget, Gaines, DiCarlo, ils sont doués, mais il n’y a pas que ça. Le corps, c’est une machine qu’on peut pousser aussi loin que l’on veut, si l’on s’en donne les moyens. »

Mon père resta un moment silencieux, ne sachant pas quoi dire. François reprit.

« Vous savez, il y a quelques années, j’ai battu un record. En natation.

-Ah bon ? Ah c’est super. Mais en vitesse ? Je vous ai jamais vu à la télévision ou…

-En distance. Sur bassin. »

Les exploits humains requièrent souvent du génie et du spectaculaire. Les muscles gonflés d’Usain Bolt, au ralenti des images, rappellent des pistons à vapeur frappant la terre battue. Le regard de Magnus Carlsen assis devant son échiquier, les mains appuyant son visage gigantesque, est celui d’un aigle qui surplombe un champ de cadavres. Même dans le contexte de la natation en bassin, le sillage de Ryan Murphy est celui d’un hors-bord, et de Manaudou, d’un requin. Métaphore de l’humain animal, ou de l’homme machine, l’exploit démontre, en un cliché, une vidéo, un moment, les limites franchies de l’humanité triomphante.

En comparaison, passer des heures à regarder un homme faire des brasses minimales dans une piscine minuscule paraît d’une bêtise affolante. Il n’y a rien ici, rien de fantastique, rien de technique, pas la moindre étincelle de génie. Juste l’eau, qui tremble à peine sur son passage, et une silhouette qui, lentement, fait avancer un compteur.

Le Guinness World Record a d’ailleurs bien compris, quoi qu’un peu tard, la stupidité d’une telle tâche. Elle a été supprimée dans les années 1990, pour laisser la place aux nouveaux « plus grands nombres d’ânes chevauchés en mangeant des carottes » ou « plus grands nombres d’œufs lancés sur une star de la chanson ». Ces derniers sont réalisés par des enfants pour des causes humanitaires et sont beaucoup plus intéressants en termes commerciaux. Seul demeure aujourd’hui la longue distance « en eaux libres », plus difficile mais beaucoup plus spectaculaire. En 2011, Penny Palfrey, une Australienne, a ainsi nagé seule pendant près de 112 kilomètres et 40 heures entre les iles Caïman.

Comment François s’est-il décidé à battre un record aussi bête ? Quand il était enfant, il regardait pendant des heures les images du Livre des Records de 1955. La préface parlait de l’humanité non pas comme une espèce tangible, mais comme une frontière qui pouvait être dépassée toujours plus loin. Et la liste, innombrables, des records, avec leurs chiffres et leurs récits, faisaient rêver le jeune François. On l’imagine courir dans la maison familiale, sauter dans le jardin, essayant d’aller toujours plus haut, toujours plus fort. Un esprit lui murmurait à chaque instant de ne pas pleurer, et de continuer à avancer.

Et puis, l’âge adulte était arrivé, et les rêves étaient partis. François avait un job, pas extraordinaire, mais qui payait bien, une femme, et une petite fille qui faisait ses premières classes.

Après ses courtes études, il s’était mis à la natation. Il n’avait jamais été brillant dans les compétitions, mais il était connu pour être un battant, un obsédé du chronomètre qui arrachait chaque seconde avec les dents. Dans ces moments-là, il se revoyait jouer dans les couloirs, à imiter Eddy Mercks ou Raymond Poulidor.

Le 24 décembre 1978, il acheta pour sa fille un nouvel exemplaire du Livre des Records. Il la regarda parcourir, avec la même affection que lui, les photos mal cadrées aux légendes dorées « LE PLUS GRAND NOMBRE DE BALLONS ECHANGES PENDANT UN MATCH », « L’ARBRE LE PLUS GRAND DE TOUTE LA TERRE ». Et puis, un jour qu’il lui faisait sa lecture, il tomba sur le record de la plus longue distance nagée en bassin. Il était impressionnant, certes ; mais il n’avait rien d’exceptionnel : 98 kilomètres.
Pour quelqu’un de son niveau, c’était atteignable : il fallait juste travailler dur et longtemps.

Cela commença ainsi, comme un pari un peu fou dans un moment d’ennui. François allait au travail en s’imaginant déjà sur la ligne d’arrivée : sa femme et sa famille dans les gradins, applaudissant à tout rompre, et un homme du Guinness, dans un haut de forme du XIXème, avec un chronomètre et deux juges. L’ouverture de l’édition future, et le visage de sa fille, et le sien quand il était enfant, découvrant son propre nom dans le livre magique.

Mais pour cela, il fallait s’en donner les moyens.

Les nageurs professionnels d’aujourd’hui ont à leurs dispositions une armée de scientifiques et de pharmacologues, initiées aux toutes nouvelles méthodes de diététiques et de musculation. Ces ingénieurs de l’humain calibrent le sportif, avec des séances chorégraphiés à la seconde près. Les méthodes modernes étaient cependant peu connues dans les années 1970, et François n’était suivi par personne, juste par lui-même. Il avait cependant compris ce que disent tous les entraîneurs: pour faire un bon nageur, il faut faire de la piscine, toujours, tout le temps.

Le secret d’un record du monde de longueur est donc tout simple : vous entrez dans le bassin, vous faîtes des brasses, du crawl, du dos crawlé en récupération. Quand vous vous fatiguez, vous faites une pause, vous reprenez. Quand la douleur est insupportable, vous rentrez chez vous. Vous faites une séance intense les jours pairs, une séance moins intense les jours impairs, week-ends compris. Répétez à l’infini.

Et c’était dans le silence de l’eau que François s’entraînait. Les vagues bleutées aux relents de chlores devinrent un univers plus familier que la terre ferme. Quand il sortait enfin, et regagnait les vestiaires, la peau brûlée par le chlore, il jetait un dernier regard à la piscine, qui, à travers les baies vitrées, se démultipliait à l’infini sur l’horizon nocturne. Il lui semblait que le bassin pourrait un jour faire le tour de la Terre.

La première année fut la plus facile. Trois heures de nage par jour, tous les jours. Il apprit comment glisser davantage sans se blesser, et sans effort, il atteignit les 40 kilomètres. Sa femme le trouvait changé, dans le bon sens du terme : François avait perdu du poids, mangeait plus sain, avait arrêté l’alcool et les quelques cigarettes qu’il fumait par semaine. L’effort physique rendait sa concentration plus aisée, et il excella dans son travail. Sa fille venait souvent le voir à la piscine, et il lui apprit alors à nager sans brassard.

A partir du quinzième mois, au début de 1980, cependant, François vit ses résultats stagner. Sa musculature et sa technique s’étaient développés naturellement, et il gardait un souffle constant durant la nage. Mais un seuil plus insidieux le guettait : celui de l’acide lactique.

Negatum- Negatum-
MP
Niveau 10
20 mars 2017 à 12:39:10

L’acide lactique se forme naturellement lors du travail d’un muscle, par la transformation des calories et de l’oxygène en énergie. Cependant, quand l’effort devient trop important, cet acide empêche l’oxygénation des globules rouges, ce qui provoque des lésions musculaires. Il est à l’origine des crampes et des courbatures, et il est considéré comme le problème fondamental de l’endurance. Pire encore pour François : à long terme, il réduisait la performance.

La production d’acide lactique est inéluctable quand les limites du corps sont franchies. L’enjeu est donc de retarder ce moment, le plus loin possible. Deux entraînements sont conseillés : le fractionné, qui consiste à alterner, en courses comme en nage, des moments intenses avec des moments de récupération. Et l’entraînement de seuil, où l’athlète doit aller jusqu’au bout de ses limites et de ses douleurs, dépasser juste un instant les limites du supportable et s’arrêter, fou de douleur et d’épuisement. Cependant, ce mur du son de l’effort ne recule que très lentement, et au bout de semaines, voire de mois épuisants.

François, après quelques semaines d’études, comprit que l’entraînement de seuil était, pour lui, le plus efficace. Il comprit aussi qu’il ne pouvait vaincre l’acide qu’en augmentant le nombre d’heures. Dans son esprit, un ingénieur implacable gérait son temps et son mental, et ils décidèrent ensemble de la marche à suivre.

En bon travailleur, il commença d’abord par rogner sur le temps familial. Sa femme l’accepta par résignation, en pensant que son rêve, qui tournait à l’obsession, allait finir par le vaincre, et qu’il allait revenir. François vit progressivement disparaître sa fille : il la vit d’abord après le repas du soir, devant le film à la télévision. Puis, au coucher, pour raconter l’histoire. A la fin, il ne discernait qu’une ombre respirant dans une chambre noire.

A la fin de la seconde année, un dimanche après-midi de décembre 1981, il atteignit les 60 kilomètres. Ivre de douleur, il dut se faire aider pour sortir de l’eau, et il resta deux heures allongé, le cœur battant, incapable de bouger un muscle. Quand il se releva, la piscine s’était vidée, et les maîtres-nageurs fermaient les portes. Sur les vitres du bassin se réverbérait la piscine, d’une bleuté sereine, qui clapotait jusqu’aux confins du monde. Le mur extérieur lui semblait désormais à des milliers de kilomètres et son rêve, impossible.

Il dit à mon père qu’à ce moment-là, assis seul au milieu des ténèbres grandissantes, il avait pensé à tout arrêter. A laisser tomber ce qui était finalement un défi complétement idiot, décidé sur un coup de tête, et qui tuait petit à petit sa vie. Il voulait rentrer, s’excuser auprès de sa femme, et redevenir quelqu’un de normal. L’enfant qui rêvait voulait arrêter de jouer.

« Le problème, c’est que je suis un battant. Je suis pas bon à grand-chose : je n’ai jamais été un mari extraordinaire, je n’ai pas été bon à l’école, et au travail, j’étais là, point barre. Ma vie, celle que j’avais, n’avait pas vraiment de sens. Mais je suis un battant et quand je décide quelque chose, je le fais. Vous devez comprendre ça aussi. On a ça dans le sang. Je pensais que ça avait un lien avec les rêves d’enfant, accomplir son moi profond, mais maintenant que j’y pense, c’était des conneries. Je voulais juste ne pas avoir tort. »

Il se doucha, rentra chez lui, et s’effondra sans dire un mot à personne. Le lendemain, il négociait avec son patron un emploi à temps partiel. Quand il atteignit, un an plus tard, les soixante-dix kilomètres, il démissionna.

Le reste de ce récit est prévisible. Il n’en a rien dit à mon père, mais je pense qu’il savait pertinemment ce qui allait lui arriver. A partir de cet instant, il avait choisi, avec lucidité, d’aller jusqu’au bout. L’ingénieur, celui qui vit à l’intérieur de soi, et qui contrôle l’esprit comme nous contrôlons le corps, s’occupait de tout.

Il devint un athlète complet. Il ne se nourrissait plus que de dattes et de super aliments, qui l’aidaient à repousser les limites de l’acide lactique. Les restaurants étaient prohibés, et ce qu’ils achetaient étaient vérifiés à plusieurs reprises. Il limitait les contacts physiques aussi, surtout durant l’hiver –un rhume ou une grippe amoindrissait ses performances-. Il déroulait, sur des carnets quadrillés, ses performances quotidiennes, l’état de ses muscles et de sa fatigue. Chaque fois que les flèches montaient, il sentait le triomphe futur l’envahir. Et les miroirs infinis de la petite piscine de banlieue semblaient se raccourcir.

Ca, c’est ce dont il se souvient vraiment. Devant mon père, des années après, il demeurait intarissable sur sa progression. Le reste arrivait à la périphérie. Les amis qui n’appelaient plus. Sa femme qui restait silencieuse. Et puis le soir où il n’entendit plus la respiration de sa fille, dans la chambre noire. Les papiers du divorce avaient été posés sur la table de nuit. Il pleura peut-être ce soir-là, il ne s’en souvient plus de toute façon. Il n’avait pas le temps pour réfléchir à un procès pour la garde, ça c’était certain.

Il nagea encore pendant trois ans. Pendant trois ans, à la force de ses bras, il agrandit son corps pour le faire rentrer dans le moule des géants, trouva, dans la puissance de ses bras, de sa patience, et de sa force, les armes pour faire exploser le mur de ses limites. Et, au bout de cinq ans d’entraînement et d’effort, en 1984, enfin, il se sentit prêt.

Il appela le Livre des Records, qui envoya un jury de trois personnes.

Cela se déroula dans sa petite piscine de banlieue, qui avait été réservée pour l’occasion. Quelques badauds, et des nageurs curieux, s’étaient installés dans les gradins. Le jury n’avait pas le haut de forme et le complet de foire, mais des survêtements blancs et des compteurs manuels. Un journaliste local, qui couvrait l’événement, les accompagnait. François avait appelé sa fille la veille, pour qu’elle puisse venir le voir, même sans sa mère : il ne la distinguait pas dans la foule.

L’exploit surhumain dura trente heures, et fut d’un ennui embarrassant. Le journaliste partit le premier. Les jurys, affalés sur des chaises de jardin, se relayèrent par tranches de huit heures, tout comme la foule curieuse qui passait jeter un œil de temps en temps. Au cœur de la nuit, dans la piscine illuminé, on pouvait entendre François respirer.

Il était parti dans un autre monde. Il lui semblait désormais que les reflets de la vitre étaient descendus dans le bassin, et qu’il parcourait une piscine longue comme la terre. Il sentit, progressivement, la douleur le gagner, mais son mental résistait encore. Et quand celui-ci l’abandonna, il se réfugia, dans la panique, dans un coin chaud de son esprit. Là, l’ingénieur terrible, celui qui l’avait poussé pendant des années et des années, manœuvrait dans l’ombre, contrôlait sa pensée, la peuplait de doux rêves et d’images agréables.

Vers 14 heures le lendemain, alors que la foule s’était réinstallée dans les gradins et que le journaliste avait repris sa place, François dépassa le record du monde. L’homme qui avait traversé la plus longue distance à la nage de tous les temps s’avança encore, pendant plus de cinq kilomètres. Soudain, enfin, alors qu’il amorçait une dernière poussée, il leva le bras pour demander grâce. Il y eu une première salve d’applaudissements, et le jury regarda le compteur : 103,7 kilomètres.

La créature mythique sortit de l’eau, devant le regard abasourdi de la foule. Le journaliste voulut aller le voir, mais il était bien trop fatigué pour répondre. Son regard parcourut la salle, remplie des échos des mains qui frappaient. Mais à travers la vitre, qui reflétait les gradins, il ne vit pas sa fille.

On lui passa la médaille. Puis une coupe de champagne. La foule commençait déjà à s’en aller. Les jurys, épuisés par l’événement, n’y restèrent qu’une heure. Le journaliste finit par obtenir une interview, puis François, la médaille à la main, l’œil humide, alla se changer.

«Là, je me suis dit. J’ai réussi. J’ai battu le record du monde. Je n’ai pas eu vraiment eu de moment où je n’y ai pas cru, comme beaucoup de champion. La réalité, je l’avais senti passer durant trente heures. Mais là, je me suis demandé un truc tout simple. J’ai réussi, maintenant, je fais quoi ? »

Quand il sortit de la piscine et descendit dans la rue, c’était comme si la ville était morte. François rentra chez lui, et alla dans la chambre vide de sa fille. Il regarda longuement la médaille, et fondit en larmes.

Mon père arrêta là son récit.

« Tout ça, il me l’a raconté en une après-midi. On était tous les deux assis sur le bord de la piscine- je l’ai jamais vu ailleurs. »

J’ai repris une gorgée de bière. L’histoire me travaillait.

« Il s’est passé quoi ensuite ?

-Dans sa vie ? Eh bien, il a fini par retrouver des petits boulots par-ci par-là, mais rien de constant. Les employeurs ont pas nécessairement envie d’un obsessionnel. En 1984, l’embauche n’était pas au beau fixe. Pareil pour les filles, quand je l’ai rencontré, il était avec une nouvelle. Mais quand je l’ai revu la fois suivante, elle l’avait plaqué. Ce qui le tuait, c’était sa gamine. Elle avait dix-sept dix-huit ans quand je l’ai vu, et elle refusait de prendre ses appels.

-Tu as eu des nouvelles ?

-Ouais, je l’ai vu deux ou trois fois à la piscine. Il n’est jamais sorti avec nous, mais avec moi il était sympa. Mais quand on a déménagé, j’y suis plus retourné pendant un an et quand je suis revenu, plus de nouvelles de lui. Certains m’ont dit qu’il était mort, cancer du poumon, mais personne n’en était sûr. »

Il y eut un silence. A travers la fenêtre ouverte, je croyais apercevoir les tours en verre de la BNF, où les étagères de livres brillaient derrière les vitres teintées.

« Ouais, d’accord. Mais quand même papa, le mec a réussi à battre un record. Si tu ouvres le Guinness Book, tu vas pouvoir voir son nom. Il l’a regretté après, mais c’était un beau geste. Sublime, même. »

Il fit non de la tête.

« Il n’a jamais été dans le livre. »

Trois mois après la course, François rentrait chez lui, après un autre entretien pour une agence d’intérim. Il récupéra dans sa boîte aux lettres une enveloppe avec le logo criard du Livre des Records. Il pensa d’abord à une demande d’interview ou de photographies personnelles, mais la lettre ne comportait qu’une page.

« Monsieur François X,

Nous venons vous informer que votre record du 8 mars de la plus longue distance en piscine (103,7 km) a été battu le lundi 8 juin par Serguei Ivanov (RUS), 37 ans. Serguei a parcouru 109.8 kilomètre en 32 heures 58 minutes et 43 secondes. Sans emploi, Serguei s’est consacré à battre le record depuis plus de huit ans.

En conséquence, votre record a été remplacé par le sien pour l’édition du Guinness Book World Record de 1985. C’est donc à notre grand regret que nous vous annonçons que votre nom et votre course ne pourront être mentionnés.

Merci pour repousser toujours les limites de l’humain, et avec nos sincères excuses,

Le Livre des Records »

François plongea au fond de son esprit, à la recherche de l’ingénieur qui gouvernait son âme, cherchant la force de tout recommencer.

Mais il avait disparu.

eksan-blue1 eksan-blue1
MP
Niveau 9
20 mars 2017 à 23:48:18

Toujours fan du style d'Alex et j'ai adoré la nouvelle :oui:
Ce texte aurait pu être un roman mais on est d'accord, ce n'est pas le but ici :noel:
Normal que ça va "vite", c'est un défi littéraire :oui:
Tu retraces bien le parcours de ces gens brisés qui se font happer par les sectes.
La chute m'a surpris et ça m'a fait rire. :rire:
Ce mindfuck :rire:

L'histoire de Neg est géniale également. J'ai hésité au vue du pavé mais pas de regrets. Une belle leçon que tu nous livres même si la chute me laisse un sale goût amer. Tu m'as trollé putain. :( J'y ai cru jusqu'au bout à cette histoire de record :-((
Bien mené, bien écrit et agréable à lire.

C'est deux beaux textes. Je ne respecte pas les règles pour le coup mais je vote pour les deux :oui:
Je sais, je ne joue pas le jeu, c'est très mal, mais j'ai aimé vous lire. Un agréable moment. Au final, c'est ça le plus important :noel:
C'est donc vote +1/+1 ou vote blanc selon le jury :noel:
Je vous lirai avec plaisir les prochaines fois. Et merci !

Pseudo supprimé
Niveau 10
21 mars 2017 à 14:38:52

Wouah les deux textes de qualitey !

Je ne ferais pas de commentaires poussés, j'en ai pas les compétences, mais les deux sont hyper intéressants et agréables à lire.

Puisqu'il faut en choisir un, je vote pour Alex ! La chute m'a faite mal au cul, et avoir mal j'aime ça.

AlexGnar4j5 AlexGnar4j5
MP
Niveau 5
21 mars 2017 à 19:20:53

:d) Kiko: Merci beaucoup! J'avais peur de m'éloigner du sujet en incluant trop fortement la psy, et peur d'être trop long en descriptions.. Je me rend compte maintenant que j'aurais pu montrer un peu plus son entrée dans le rouage sectaire.
Pour les coquilles j'y travaille, y'en a de moins en moins, mais mon pauvre cerveau n'arrive pas à toutes les capter :nonnon:
N'hésite pas à lire mon texte Aguen si tu veux de la fantasy (ehe) :rire:

:d) EkSan-Blue: Effectivement j'ai plein d'idée à rajouter, peut-être que je retravaillerais le texte en rajoutant un plus grand contexte :) Je suis content que la fin soit surprenante, j'ai tenté de créer la surprise sur quelques lignes, ça me fait plaisir que ça est fonctionné!

:d) Veinnes: Merci pour ton commentaire et ton vote :-)))

:d) Neg: Très beau texte qui laisse beaucoup de questions en suspend! J'ai eu peur en voyant le pavé mais ton style est tellement fluide que ça passe sans aucun soucis. :ok:

HelpingFR HelpingFR
MP
Niveau 25
22 mars 2017 à 12:34:51

J'ai lu les deux textes :oui:

En lisant ton texte, tu raconte plutôt bien le cheminement au sein d'une secte. Ca me rappelle beaucoup la série The Path qui traite du même sujet :oui:
Cependant, j'ai eu du mal avec la chute. Je pense que la psychologue aurait pu directement l'enrôler, vu que c'est la première qu'elle voit avant le gourou :(

Pour le texte de Neg, je me suis laissé emporté par le style, même si j'étais parfois assez confus et que je ne savais plus si c'était un récit ou un dialogue :( Et la chute était assez prévisible, du moins, je l'avais sentie :hap:

C'est assez dur.
Du coup je vote Alex :oui:

Jakka-Jinlaan Jakka-Jinlaan
MP
Niveau 9
22 mars 2017 à 13:07:56

Alex : J'ai décelé quelques problèmes :

Tremblante, mais néanmoins résolue elle attendit, le regard droit, la morsure du métal. Les adeptes psalmodiaient des paroles mystérieuses qui résonnaient dans l’enceinte en métal.

Répétition de "métal" et erreur au mot "molette" peu après :oui:

le pare-brise brisé

Répétition :oui:

Et une erreur à "sentait" vers la fin du texte :ok:

Néanmoins ton texte est sympa, la chute est très drôle mais je la trouve beaucoup trop rapide :(

Neg : je me suis fait chier au début, j'ai chialé en voyant la taille mais je ne suis pas déçu ! :bave:

J'ai adoré :oui:

Je vote Neg :ok:

Choco +0

AlexGnar4j5 AlexGnar4j5
MP
Niveau 5
24 mars 2017 à 13:17:21

Helping, en fait c'était pour illustrer l’enrôlement et le fait que les deux sectes concurrentes se "volent" leurs membres. Mais je retravaillerait ce point qui est assez peu clair. Merci :)

Merci Snider, en effet je crois que c'est un des problèmes majeurs de mon texte (et de mes écrits de manière général), il faut que je pose plus! :ok:

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
27 mars 2017 à 09:37:30

Date limite aujourd'hui, je vote Neg.
Mes comms sont sur Word, je poste quand je trouve une connexion potable...

Negatum- Negatum-
MP
Niveau 10
27 mars 2017 à 13:03:36

Merci à vous tous de vos lecture !

Je vais déjà faire une réponse groupée sur la relation père-fils, l’empilement des récits etc. et peut-être sur le « inspiré d’une histoire vraie », qui était un peu flou. En fait, à l’exception de quelques détails ajoutés et de remplissage, il s’agit d’une vraie histoire, d’un vrai gars que mon père a vraiment rencontré, et dont il m’a notamment parlé ce soir-là quand je rentrais de prépa. Je me suis inséré par narcissisme pour deux raisons : pour insérer l’histoire, qui avait un style assez onirique, dans un contexte réel, et pour donner une vocation universelle au texte, histoire qu’il devienne un texte sur l’obsession de « repousser les limites » plutôt qu’une chronique sur la natation.
Y a pas mal de choses ajoutés, la chronologie, dont je n’étais plus sur (je pense que l’histoire doit être postérieure ) et la chute. Si je sais que François a été battu quelques mois après (par un SOVIETIQUE et non pas par un RUSSE, erratum), mon père ne se souvenait plus si le Livre des Records avait été imprimé dans ce laps de temps.

Petites réactions à des commentaires

Tout est bien ! Même dans le ressenti du personnage, si on n'a pas droit à beaucoup de psychologie, ce que tu mets est juste ce qu'il faut, tu as privilégié la qualité des informations à la quantité j'ai l'impression

Merci, j’ai essayé de travailler en faisant en sorte de bosser sur deux ou trois métaphores, et je ne voulais pas nécessairement entrer dans des considérations psychologiques genre « il a eu une enfance difficile » parce que je n’en sais rien et que je ne pense pas que ce soit vraiment déterminant.

Pour le texte de Neg, je me suis laissé emporté par le style, même si j'étais parfois assez confus et que je ne savais plus si c'était un récit ou un dialogue

Ouaip’, je me suis rendu compte en l’écrivant. Y a trois lignes temporelles qui s’entrecroisent, donc c’est assez confus par moment, j’aurais du préciser à chaque fois. J’ai essayé de remettre aussi des citations que m’avait sorti directement mon père (les passages entre guillemets) et je trouve qu’ils font des transitions bizarres avec les passages narratifs, voire qu’ils les contredisent. J’avais lissé ça avec la relecture, mais ça aurait mérité plus de travail.

Alors, commentaire du texte d’Alex :
A la première lecture j’avais pas trop aimé, je trouvais que les choses allaient trop rapidement. En relisant, y a beaucoup de trucs biens en fait. La chute vaut ce qu’elle vaut, mais elle est bien amené, après un passage triomphant ou Laura se rappelle ses souvenirs. La secte est pas mal non plus, assez classique, avec ses sacrifices et ses partages sexuels qui rappellent les meilleurs moments des années 80/90, et l’articulation entre la mort de l’enfant et l’engrenage dans la secte. La relation avec Kurt donne néanmoins la part de nuance et de complexité qui manque au dispositif en général. Je pense que tu aurais pu davantage appuyer sur le rôle de Mme Blanchard dès le début, parce qu’elle semble sortir de nulle part. Et… voila.

Mandoulis Mandoulis
MP
Niveau 25
28 mars 2017 à 18:20:35

Alex

Nous n’avons là qu’une petite tranche de vie de cette personne, mais une tranche intéressante. Tu en dis suffisamment, sans en faire trop. Mais ce n’est pas assez développé je trouve, ça va trop vite, le texte mériterait que tu prennes davantage le temps de t’attarder sur son évolution psychologique et son intégration dans la secte. On a déjà là les principales étapes, mais je rallongerai un peu les paragraphes…
Sinon, quelques fautes d’orthographe, qui n’entachent pas la lecture. L’arrivée de la psy en grande pompe fait très chelou quand même… Bon, on comprend après-coup que c’est pas une vraie psy, mais n’empêche… Très bonne chute.

Neg

Prendre des cours, pas donner
Une vaisselle qui pourrit ?
Toutes ces fautes de conjugaison :malade:
Le passage sur l’acide lactique putain :rire:
Bon, une véritable immersion ( :hap: ) dans la vie d’un homme. J’ai été entrainé, malgré un début que je n’ai pas trop compris. C’est l’histoire du père ? Ah non celle du fils ! Ah bah non finalement, c’est celle d’un troisième larron. Tu en dis peut-être trop dans cette intro, et vu que tu n’y reviens pas après, on ne fait pas le lien entre l’histoire de François et celle du fils. Si le père la lui raconte, c’est qu’il doit y avoir une raison au final.
L’histoire est très bien racontée, rien à redire là-dessus. Et cette chute putain :rire:
Maintenant que tu le dis, je feuilletais moi aussi le Guiness quand j’étais gamin. Sans doute une source d’inspiration pour repousser mes propres limites aujourd’hui. Il y a une très belle leçon derrière ce texte, qui fait énormément écho chez moi. L’obsession de faire toujours plus, toujours plus loin, la famille perdue… J’ai peur de l’inévitable désillusion qui devrait me tomber dessus un jour. :-(

AlexGnar4j5 AlexGnar4j5
MP
Niveau 5
28 mars 2017 à 19:39:17

Neg: Merci! Effectivement c'est ce qu'on m'a reproché. Faut que je pose et me force à développer un peu plus le "backgroung". Même chose pour la psychologue, après je l'avais introduite au début du récit quand même, elle n'arrive pas par hasard :)

Mandoulis: Merci pour ton retour! Du coup même chose. Je pense le retravailler parce que j'ai bien aimé l'écrire. Je le transformerais surement en nouvelle en développant bien plus le cheminement psychologiqu traversé par Laura. J'ai déjà une belle idée pour la psy, à voir si j'arrive à caler tout ça :rire:

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