Bonjour,

je poste aujourd'hui un projet commencé il y a quelque temps. Je ne suis pas persuadé que ça puisse passionner les foules mais si ça peut intéresser quelqu'un...

Il s'agissait de transposer à l'écrit une partie du jeu Darkest Dungeon en adoptant le format d'un journal (voir même de plusieurs journaux de différents personnages).

J'avais sobrement intitulé cette affaire Darkest Dungeon : Une aventure dans l'ombre de Cthulu

Auberge de Talou - Voyage vers Malbourg

Voilà une semaine déjà que dure ce voyage...autant dire une éternité. Les routes sont difficiles, les auberges minables et la compagnie détestable. Comme je regrette aujourd'hui l'absence à mes côtés de ma tendre Élise ! Même notre modeste appartement de la capitale en viendrait à me manquer...
Il me tarde d'arriver à destination bien que je sente mon ventre se nouer à l'idée de retourner dans la maison de mon enfance. Les souvenirs douloureux de mes jeunes années et les incessantes disputes avec père m'en ont éloignés depuis presque douze ans maintenant, mais le vieil imbécile a fini par crever ! Je retranscris ici sa dernière lettre :

La ruine s'est abattue sur notre famille
Rappelle-toi notre vénérable demeure, opulente et majestueuse, dominant fièrement la lande depuis son perchoir.
Toutes ces années durant, j'ai vécu dans ces couloirs emplis de rumeurs, engraissé par une vie de débauche et de luxe. Et puis j'ai commencé à m'ennuyer de ces plaisirs trop ordinaires...
Une histoire troublante racontait que le manoir lui-même était un portail vers un formidable pouvoir sans nom. A l'aide de reliques et de rituels, j'ai alors concentré tous mes efforts pour fouiller et découvrir ces secrets depuis longtemps enfouis et, utilisant les restes de la fortune familiale, je me suis procuré main d'œuvre et matériel.
Enfin, sous les plus basses fondations de notre manoir, au milieu des roches escarpées et détrempées, nous avons mis à jour ce portail maudit, annonciateur d'un mal antédiluvien. Chacun de nos pas avait torturé un peu plus la vieille terre mais nous étions désormais dans un royaume de mort et de folie.
J'ai pris la fuite, riant et gémissant sous les arcades antiques et ténébreuses...jusqu'à l'inconscience.
Rappelle-toi notre vénérable demeure, opulente et majestueuse...Ce n'est plus qu'une abomination purulente.
Je te supplie de revenir sur nos terres, de réclamer ton héritage et de délivrer notre famille des ombres affamées qui étreignent désormais le plus ténébreux des donjons.

Le vieux fou me supplie… ! J’aurai aimé l’entendre de sa voix ; dommage qu’il se soit mort à l’heure qu’il est. Un suicide m’a-t-on raconté ! A la lecture de ces lignes il semble évident que le vieux n’avait plus toute sa tête. Cette vie de débauche dont il se vante a fini par lui gâter le peu d’esprit qui lui restait !
Tout cela est sans importance. Seul compte désormais l’héritage de ma famille, mon héritage ! Après des années à vivre comme un moins que rien, après avoir accepté les tâches les plus ingrates pour m’offrir une place à la faculté, après avoir rampé devant la famille d’Elise… Tout cela est fini.

La vieille route - Première semaine

Le cocher a si bien entendu mes exhortations à la vitesse qu’il a brisé l’essieu de notre attelage. Le bougre n’a pas survécu à l’accident. Voilà qui m’évitera d’avoir à lui verser salaire. La mort des chevaux est, en revanche, infiniment plus regrettable. Nous voilà forcés de continuer à pied et la vieille route qui mène à Malbourg est des plus déplaisante. De la boue, des ornières et toutes sortes d’immondices…les épaisses frondaisons ne laissent filtrer que très peu de lumière, comme si cette partie du monde devait en être privée pour quelques obscures raisons.
Je vais laisser Jagar et Revan ouvrir la voie. Il est plus que temps pour ce soi-disant chevalier et son acolyte de se montrer utiles.

Malbourg - Première semaine

La fin du voyage a été particulièrement éprouvante. La forêt domaniale est devenue un repaire à brigands de la pire espèce ! Au moins Jagar et Revan auront su montrer leur utilité ; voilà qui atténue quelque peu la souffrance que m’a causé le prix de leur embauche.
Mais tout cela n’est rien en comparaison du désastre qui s’étale à présent sous mes yeux…Mes terres ne sont plus que désolation, le hameau de Malbourg, un vulgaire tas de ruines ! Les habitants sont, pour la plupart, morts ou en fuite. Il ne reste rien de mon héritage. Mon père, qu’il aille en enfer, ne m’a laissé qu’une terre de folie et de chaos ! Sa lettre prend tout son sens maintenant. Ce fou a bel et bien fricoté avec quelque sombre puissance, attirant la malédiction sur notre famille. De sa fortune il ne reste rien…que vais-je faire de ce lieu maudit qui est maintenant mien ?

Je m'arrête ici pour le moment, je pense que cela donne un bon aperçu de ce que peu donner ce projet. Notez en passant que la lettre du père est une traduction maison du texte de l'intro du jeu et que, par conséquent, je suis relativement peu libre de son contenu.

A bientôt !

Lu.

J'ai bien aimé, mais je ne connais ni le jeu en question, ni (forcément) l'univers. Même si le tout est (du moins pour mon oeil de néophyte) un peu décousu, c'est agréable a lire. Les récits a la première personne j'adore, mais c'est souvent casse gueule. Ici c'est plutot bien foutu Bref, faut-il connaitre un minimum le jeu pour pouvoir suivre?

(La seule "critique" que je ferais c'est l'abus de point d'exclamation. Assez dispensable, je trouve)

Merci d'avoir lu et commenté. Ça fait toujours très plaisir. La connaissance du jeu facilite bien sur la compréhension mais ne devrait pas être indispensable.
Le jeu en lui même est un rogue like qui met l'accent sur le stress et les séquelles psychologiques endurés par les aventuriers qui explorent les donjons. L'univers en lui même est très lovecraftien je trouve (d'où mon titre d'ailleurs).

Concernant le caractère décousu de l'ensemble je pense que c'est toujours le risque avec le format journal mais c'est justement quelque chose que j'aime bien. Le lecteur doit composer avec ce qu'on lui donne pour combler les blancs.

Concernant là surabondance de point d'exclamation je note. Je cherchais à faire ressortir la caractère hargneux du personnage mais c'est peut être un peu artificiel comme façon de faire.

Malbourg - Première semaine

J’ai fini par croiser quelqu’un d’utile. Le vieux gardien. Il travaillait déjà pour mon père du temps de mon enfance. J’ai cru ne pas le reconnaître tant ses traits sont marqués par la folie qui s’est emparée de l’endroit. Il m’a confirmé ce que je soupçonnais déjà. Le mal qui ronge cette contrée trouve son origine dans le manoir de mes ancêtres et s’y rendre n’est plus possible, la mort et la folie gardent les lieux contre tout intrus.
Je dois reprendre le contrôle de mes terres et s’il faut pour cela les noyer sous le feu et sous le sang eh bien soit ! J’ai déjà donné des ordres. A l’heure qu’il est, la route de Malbourg est en train d’être dégagée et des messagers vont sillonner la région pour promettre monts et merveilles à toutes les âmes aventureuses qu’ils pourront croiser. Des promesses, voilà tout ce que j’offrirai à ces fous, pourvus qu’ils me servent ! L’or servira à libérer mes terres de l’emprise du Malin et à remplir mes coffres.

Malbourg - Première semaine

Deux « héros » viennent de s’installer à l’auberge, attirés par les rumeurs que j’ai lancées. Ils ne m’inspirent aucune confiance évidemment ! surtout ce Rhéon de Nûrn, un soi-disant docteur…un pédant qui camoufle ses expériences macabres sous le couvert de la science oui ! Bah ! Qu’importe, il m’a assuré connaître les secrets de décoctions acides des plus efficaces pour lutter contre le fléau qui souille mes terres et c’est, au final, tout ce qui compte ! J’ai chargé Jagar Chrondal de mener l’équipe dans les ruines mises au jour par mon père. Le gardien m’a montré l’entrée des souterrains et c’est là que j’ai regardé mes tristes serviteurs s’enfoncer dans les ténèbres. Je ne sais pas ce qui se trame sous terre, mais je leur souhaite à tous de survivre. J’ai encore besoin d’eux.

Extrait du journal de Jagar Chrondal - Première expédition

J’y suis. Ma croisade contre les forces du mal va véritablement pouvoir commencer. Mon employeur ne m’a pas menti. Le Malin est véritablement à l’œuvre ici et c’est moi – entre tous – que le Seigneur a choisi pour le combattre.
Nous préparons notre première expédition dans les ruines. Simple reconnaissance.
Deus Lo Vult.

Extrait du journal de Réhon de Nûrn - Première expédition

Mes compagnons sont des minables. Des ignares. Nous voilà partis en direction des ruines sans même avoir pu nous préparer décemment. Des informations sur le lieu où nous nous rendons ? Aucune ! On n’envoie pas une personne de ma qualité dans les ténèbres ! Mais ils ne comprennent pas que ma science a besoin de temps et surtout, surtout ! d’informations pour donner sa pleine mesure ! J’ai tout juste eu le temps de préparer quelques fioles d’acide et de vapeurs irritantes ! Et j’espère que quelqu'un a pensé à prendre des torches...

Lu.

J'aime toujours bien, ya une certaine ambiance, une "atmosphère", du coup c'est cool Tu varie les point de vue, et ca, c'est cool aussi. Les fictions a la première personne avec changement de narrateur c'est souvent super sympa a suivre. Petit bémol, on ne sent pas assez le changement de ton, par exemple, entre les trois narrateur différent. L'écriture est la même, du coup on a pas véritablement l'impression de lire quelqu'un d'autre.

Un peu court, toujours un peu trop de point d'exclamation je trouve, mais c'est sympa. Je lirais la suite

Merci pour ton commentaire d'autant que tu mets le doigt sur mon principal problème : le changement de style. C'est vraiment quelque chose que je ne maîtrise pas vraiment et je concevais ce récit un peu comme un exercice de style. L'essai n'est pas vraiment concluant !