[A MOI LE PEUPLE]
** Chronique de l'élection présidentielle en vers ! **

''Vous en avez assez des chroniques politiques un peu ennuyeuses ?
Et si tous nos hommes politiques s'exprimaient comme les personnages de Molière et de Racine ?
Et si le recul et le rire n'étaient pas antinomiques ?

C'est l'objet de la chronique "A moi le peuple !" que je vous propose de découvrir.
Vire la campagne présidentielle de 2017 comme vous ne la vivrez jamais : en alexandrins rimés. '
Des mensonges en vers, cela passe mieux, n’est-ce pas ?

Ce n'est qu'un début, donc n'hésitez pas à faire toutes les critiques possibles

A moi le Peuple, Episode 1 : Les cieux sont avec lui

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

Monseigneur Président, je dois vous avertir
D’un péril qui bientôt pourrait vous engloutir :
Des gauchistes rêveurs et cent vingt alcooliques
Espèrent chaque nuit narguer la République.

Ils pourfendent vos lois et accusent la gauche
De rassasier la France de bouchées de brioches.
Ils estiment avec fureur le Président Normal
Et le jugent souvent en félon libéral.

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Lâchez ce sobriquet. Appelez-moi François.
Je règne sur la France et relance l’emploi.
Vous ignorez tantôt que la Dame Fortune
Veille sur mes destins comme aux azurs Neptune.

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

Quel est cet as de cœur qui sauvera la France ?
Allez-vous, Président, attaquer la finance,
Pourfendre les traders, humilier le MEDEF,
Spoiler les grands seigneurs et saisir tous leurs fiefs ?

Aurez-vous donc le cran de dire au CAC 40
De rendre aux ouvriers le produit de leurs rentes ?
Aurez-vous enfin l’audace et la témérité
D’achever pour toujours l’atroce austérité ?

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Parbleu, reprenez-vous ! Vos cancans corrosifs
Nous ramènent de front à nos jeunes manifs.
Nous étions romantiques et épris d’idéal,
Nous rêvions de briser le puissant Capital.

Nous étions partageux. Mais ce temps est passé.
Nous avons désormais de plus fiables alliés.
Mes nouveaux partisans résident dans les cieux.

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

Comment cela se peut ? Seraient-ce nos aïeux ?
Saint-Simon et Fourier ? Bakounine et Proudhon ?
Seront-ils avec nous pour mater les patrons ?

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Non point, mon cher ami. Mon allié, le voici :
La pluie.

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

La pluie ?

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

La pluie. Parbleu, c’est bien la pluie
Qui sera mon secours et mon fidèle appui.
C’est la pluie qui déprime et dissuade la masse
Assemblée dans la rue de rugir dans la nasse.
Elle entendait brailler ; qu’elle nage la brasse.

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR (à part)

Le champion que voici ! Par Blum, il se surpasse.

Si vous avez aimé, n'hésitez pas à le dire !
Et à liker la page de la revue https://www.facebook.com/Torchecul/?fref=nf'
Sommaire des chroniques (la suite arrive bientôt) : https://letorchecul.wordpress.com/category/a-moi-le-peuple/

Merci à tous !

J'ai trouvé ça vraiment bien écrit, surtout pour un sujet comme celui-ci
Hâte de lire la suite

premier alexandrin bien écrit que je lis ici, là comme ça je vois pas trop de problèmes de versification

par contre impossible de lire celles-ci, peu importe comment je les découpe elles passent pas

Ils estiment avec fureur le Président Normal
Aurez-vous enfin l’audace et la témérité

il y en a un ou deux autres qui gênent parce qu'ils demandent de changer la prononciation

C’est la pluie qui déprime et dissuade la masse

lui par exemple est trop long si on le lit comme on devrait, di/ssu/a/de
comme le reste du texte se lit en faisant bien le découpage (d'ailleurs juste en dessous tu as
qu'elle nage la brasse où tout se prononce) c'est un peu gênant à l'oreille de dire d'un coup di/ssu/ade

il y a peut-être l'emploi répété du verbe "pourfendre" qui pourrait être modifié, mais à ce niveau c'est du chipotage

et tu voulais dire spolier et pas spoiler je pense

Merci pour les remarques, toutes pertinentes.

Un Episode 2 dans l'actualité...

Good Bye, Churchill !

(nb, juste pour information : une version mise en forme de manière plus visuelle est disponible par ici : http://letorchecul.wordpress.com/2016/06/24/good-bye-churchill/)

EUROPA

Un État Désuni aurait-il donc voté
Contre son avenir et ses propres intérêts ?
Où allez-vous, Albion ? Voulez-vous la rupture,
Rester un archipel et risquer la cassure ?

BRITANNIA

Je vous quitte, Europa. Le peuple britannique
Reconnaît en Bruxelles un sultan tyrannique,
Qui méprise ses lois, qui impose ses normes,
Qui voile ses revers sous le nom de réformes.

EUROPA

Mais enfin, chère amie, n’avions-nous pas souhaité
Forger notre unité et défendre la paix ?
Auriez-vous oublié que ce fut une guerre
Qui jadis présida aux projets de nos pères ?
Auriez-vous négligé que l’union fait la force,
Et que l’affliction est l’enfant du divorce ?

BRITANNIA

Vous parlez un jargon devenu solitaire
Dans l’Europe asservie par ses pieux commissaires.
Ils n’ont comme mantras que « vertu budgétaire,
Respect des conventions et vaste union bancaire »,
Mépris des votations, dans un esprit contraire
A ce qu’exige et veut le dessein populaire.
Nous n’admettons pas que du continent l’Union
Musèle pour toujours le destin des nations.

EUROPA

C’est un vote de peur et de désespérance
Qui a peine à masquer les relents les plus rances.
Constatez-vous, Albion, les pleurs de vos cadets,
Les affres des banquiers, le sang des immigrés ?
Ah ! C’est l’immigration, la mondialisation,
Qui angoissent les foules et pétrifient Albion.

BRITANNIA

L’Angleterre est une île. Elle entend le rester,
Régner sur ses destins, dompter ses destinées.

EUROPA

L’Angleterre est une île. Elle n’est pas isolée.
Elle est sur le déclin. Elle doit se fiancer.

BRITANNIA

Livrée à la finance et aux viles bassesses,
Vous avez accablé puis étranglé la Grèce.
Des obscures ténèbres ont fauché l’utopie
Qui a trahi ses fins pour devenir impie.
Voici pourquoi, l’amie, nous voulions d’Europa
La fin des ambitions et le plus prompt trépas.
L’Angleterre à présent considère l’Europe
Comme un cadavre exquis advenu interlope.

Si vous avez aimé, n'hésitez pas à le dire !
Et à liker la page de la revue https://www.facebook.com/Torchecul/?fref=nf'
Sommaire des chroniques (la suite arrive bientôt) : http://letorchecul.wordpress.com/category/a-moi-le-peuple/

Toujours aussi bien écrit

Même qualité que le premier

Régner sur ses destins, dompter ses destinées.

ça c'est le seul vers à vraiment modifier je pense, la répétition est beaucoup trop flagrante

Du reste c'est la même remarque que la première fois

Contre son avenir et ses propres intérêts ?
Où allez-vous, Albion ?
Et que l’affliction est l’enfant du divorce ?

pour coller différents vers doivent se lire de différentes façons
on a Al/bion mais A/flli/cti/on par exemple
on a pas le pluriel prononcé avec propres

du coup j'ai un peu l'impression de devoir adapter la lecture pour que le texte garde son rythme
cela dit c'est peut-être pas pertinent comme remarque pour du théâtre, je m'y connais pas trop et c'est sûrement beaucoup plus permissif que dans un poème

Macron mic-mac

Macron est "en marche", mais roule-t-il pour Hollande ? Découvrez la réponse en vers !

FRANÇOIS HOLLANDE (monarchique)

Approche-donc, prodige ! Et débite ta glose
Sur la dette française et sur toutes ses causes.
Le Ministre Sapin prétendait que la France
Obtiendrait pour demain un surcroît de croissance
Et paierait sans tintouins ses vingt mille créances,
Restaurant par-delà et envie et confiance,
Dedans tout le pays, d’entreprendre gaiement
Les fondations privées d’un prompt redressement.
La croissance revient ! La reprise s’amorce !
C’est l’évidence même ; on perçoit ses écorces.
Nous préparons déjà de triomphes romains
A la mode, bien sûr, de pieux républicains.

l'image qui va avec (et pour la suite aussi) https://letorchecul.wordpress.com/2016/07/13/macron-micmac/:ok:

EMMANUEL MACRON (énigmatique)

Vous paradez, Monsieur ; vous croyez aux mirages.
Vous dansez sous la pluie quand demain le naufrage
Menace le pays et la réélection
De son premier commis face à la Réaction.

FRANÇOIS HOLLANDE (calorique)

Comment ? Quoi ? Que dit-il ? Courons-nous aux dangers ?
Faut-il faire sonner la Marine et l’armée ?

EMMANUEL MACRON (pragmatique)

Le belliqueux François ! Hé ! Toutes vos bombances,
Pourront à elles seules amnistier des errances
Qui depuis trois années, avec application,
Sont commises sans cesse sans contrer l’inflation.
Chacun connaît le mal : la croissance défaille ;
Le Président l’ignore et choisit la ripaille ;
Il pourfend l’ennemi ; il commande aux armées ;
Il se voit en César victorieux de Pompée.

FRANÇOIS HOLLANDE (balsamique)

C’est tout à fait cela. Je suis Napoléon -
Mon bisaïeul dût être un cousin de l’Aiglon.

EMMANUEL MACRON (ascétique)

De Crassus il n’a pas les immenses richesses.
Mais qui s’en soucierait ? N’est-ce pas la sagesse
De combattre au péril des comptes nationaux
Quand la France, meurtrie, célèbre en ses drapeaux
Les quelques libertés nommées démocratiques
Au nom de son duel face à l’hydre islamique ?
Quelle est donc la raison du défaut de croissance ?
Nous parlons de moral ; nous parlons de confiance.
FRANÇOIS HOLLANDE (amnésique)
La croissance pourtant n’est-elle pas la cause
Du défaut de confiance et des chiffres moroses ?

EMMANUEL MACRON (mécanique)

Nous touchons là au but ; quelle est donc l’origine
De quelque investissement dans la première usine ?
(L’usine, j’en conviens, est une image rare ;
Il n’en reste que vingt – suivez donc mes regards).
La confiance crée-t-elle un surcroît de croissance ?
La croissance crée-t-elle un surcroît de confiance ?
Est-ce adoncques la Poule ou bien ce qu’elle pond
Qui est cause aujourd’hui de plaisirs inféconds ?

FRANÇOIS HOLLANDE (incivique)

Eh bien ! Révélez-donc à votre Président
Comment se pavaner devant le Parlement !
EMMANUEL MACRON (inharmonique)
Ce vieux serpent de mer se croquera la queue.
Les deux naissent ensemble ; c’est un cercle vicieux.
Vous n’avez pas Croissance ; vous n’aurez pas Confiance ;
Vous n’avez pas Confiance ; vous n’aurez pas Croissance.
Il n’y a pas d’espoir de ce bord de la rive.
Mais vous pouvez tromper d’une course furtive
La nation assemblée et qui n’attend qu’un mot
Pour parer le pays sous ses fiers oripeaux.

FRANÇOIS HOLLANDE (paralogique)

Ce saint mot, quel est-il ? Est-ce donc actionnaire ?

EMMANUEL MACRON (mystique)

Ce temps est achevé ! Ce saint mot, c’est la guerre !

Bon, t'as gagné un like sur la page du site.

Ton texte est vraiment fascinant. Ca fait des années que je n'avais plus vu un projet aussi casse-gueule. Genre, vraiment, vraiment casse-gueule. Il n'y a presque aucune fiction politique qui marche aujourd'hui, je n'ai jamais vu aucun texte amateur qui arrivait à prendre la question sans tout casser en deux minutes. Alors en ALEXANDRIN ? SERIEUSEMENT ?
Pour être clair, j'ai l'impression en lisant de regarder un chameau les yeux bandés en train de faire le funambule au dessus du Python de la Fournaise, et tu ne tombes jamais. Enfin, tu trébuche de temps en temps: le truc sur le Front National tombe un peu dans le binaire, la critique de Britannia à Europa ressemble d'avantage à l'eurosceptique de chez nous que de chez eux. Et au moindre vers, à chaque fois que je descend la page, je me dis, ça y est, le plantage est là, il arrive.
Et non. Tu mets des smileys, tu mets des images, en mode rien à foutre et ça marche. Et tu t'améliores, en plus, parce que le Macron est plus pertinent que le premier texte. Le pire, c'est qu'il y a des beaux vers:

Qui méprise ses lois, qui impose ses normes,

Qui voile ses revers sous le nom de réformes.

Auriez-vous oublié que ce fut une guerre

Qui jadis présida aux projets de nos pères ?

Vous paradez, Monsieur ; vous croyez aux mirages.

Vous dansez sous la pluie quand demain le naufrage
Menace le pays et la réélection
De son premier commis face à la Réaction.

Il y a aussi une bonne compétence politique, malgré quelques inexactitudes qu'on peut mettre sur le dos de la fiction (difficile d'imaginer Macron en train de proposer une guerre, ou Cazeneuve citer Blum )
Comme lucide, j'ai des problèmes sur certains vers, au niveau du rythme ou du vocabulaire, y a beaucoup d'imperfection, mais ça enlève pas les couilles gigantesques qu'il faut pour maintenir un projet comme ça. Donc bravo. Continue d'avancer, mon beau chameau

Merci mon dromadaire ! Un commentaire que je découvre maintenant. Le chameau continue d'avancer aujourd'hui

Retour après une petite période de pause

Le bon, la brute et le truisme

Après le premier tour de la primaire, nous avons sollicité nos chroniqueurs, Le Cid, La Fontaine et Baudelaire, pour leurs analyses toujours informées. Un candidat, un poème...

Nicolas Sarkozy

Ô rage ! ô désespoir ! ô suffrage ennemi !
N’ai-je donc tant clivé que pour cette infamie ?
Et n’ai-je été bissé par l’appel des Français
Que pour être un soir distancé par Juppé ?
Et n’aurais-je rossé l’arriéré Bordelais
Que pour voir sans retour ce Fillon exulter ?
Sarkozy, qu’avec joie admirait tout Neuilly,
Sarkozy, qu’avec peur redoutait Saint-Denis,
Qui revint de l’exil pour sauver son pays,
Qui servit de recours à un peuple transi…
Le Sultan Sarkozy, le Duc de l’Elysée
Git céans macéré et par tous humilié ?!
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Va, quitte désormais ce cénacle inhumain,
Et deviens, à jamais, le plus joyeux des nains.

Alain Juppé

Le Juppé, ayant pioncé
Tout l’été
Se trouva fort dépourvu
Quand le vote fut venu.
Pas un seul petit espoir
De succès ou de victoire.
Il alla crier famine
Chez la Gauche sa voisine
La priant de lui prêter
Quelque voix pour subsister
Jusques au prochain scrutin.
Nous paierons, dit Raffarin,
Avant mai, foi de centriste,
Nous aimons tous les gauchistes.
La Gauche n’est pas prêteuse ;
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous en juillet ?
Dit-elle au pauvre Juppé.
Nuit et jour, à tout venant,
Je bâillais, ne vous déplaise.
Vous bâillez ? j’en suis fort aise ;
Eh bien ! Dormez, maintenant !

François Fillon

Au-dessus de Sarko, au-dessus de Juppé,
De Lemaire et Poisson, et bien sûr de Copé,
Par-delà le zénith, par-delà mes espoirs,
Par-delà mes plus fols appétits de victoire,

Mon Fillon, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon vainqueur qui embrasse la droite,
Tu habites déjà l’Elysée qu’on convoite,
Avec un libéral et droitiste projet.

Envole-toi bien loin de ce Juppé gauchiste ;
Souviens-toi des succès de l’auguste Thatcher :
Ose donc revenir aux quarante-neuf heures,
Pourfends les cheminots, fore du gaz de schiste !

Derrière les souffrances et autres lumbagos
Qui chargent de leur poids un succès ténébreux,
Heureux celui qui peut d’un vote vigoureux
Espérer l’Elysée et corriger Sarko,

Celui, dont le programme est le plus douloureux,
Vers les cieux le matin triomphe en empereur,
– Qui présage le sang, la sueur, le labeur,
Le serment évident d’un mandat malheureux !

Découvrez le reste des chroniques ici : https://letorchecul.wordpress.com/category/a-moi-le-peuple/

Le passage de Juppé

Le Grand Débarrage
(résumé du grand débat, en vers !)

[21h25]

FRANÇOIS FILLON
Il nous faut en finir avec les RTT
Qui ruinent nos patrons et tuent nos salariés.
Il faut baisser les charges et abolir le SMIC,
Supprimer l’ISF et les niches iniques.
Le Germain bosse dur. Et le Français ? Il bâille !
La France, sous Fillon, se mettra au travail.

JEAN-LUC MELENCHON
Commencez donc, Fillon, par votre digne épouse
Qui restait au foyer tout en raflant du flouze.
Vous nous disiez, Bouleau, que tantôt les affaires
Auraient donc empêché un débat prolifère ?
Est-ce alors de mon tort ou par ma propre faute
Que l’on parle de tout sinon du prochain vote ?
Serait-ce par ma voix que naquit la marotte
Qui pollue le débat, qui dans vos esprits trotte ?
Non, je n’y suis pour rien. C’est Fillon et Le Pen
Qui ont fait des Français leurs splendides mécènes.

[22h15]

BENOIT HAMON
Du pognon sans trimer ! Voilà le sens profond
De ma philosophie, du vote pour Hamon.
Vous sembliez, Fillon, par deux fois furibond
Quand je vous résumais cette idée sur le fond.
Mais pensez-vous vraiment qu’un projet moribond
Conviendrait aux Français sans paraître infécond ?
Quant au Front National, il propose la haine
De l’honnête étranger et des pieux indigènes.

EMMANUEL MACRON
Je vous suis tout à fait ! Abandonner l’euro
Est un songe fatal digne des fabliaux.

FRANÇOIS FILLON
D’accord avec Macron. Madame la Marine
Nous emmène à l’abime et exalte la ruine.

MARINE LE PEN
La mondialisation trouve ses défenseurs !
Si hardis que vous êtes, et tous autant menteurs !
Vous oubliez tantôt le vrai péril qui vient.
C’est l’Islam, c’est l’Islam !

JEAN-LUC MELENCHON
Quel cancan hitlérien !

MARINE LE PEN
Je m’excuse, Monsieur, je suis plutôt gaullien !

EMMANUEL MACRON
Je vous suis tout à fait !

FRANÇOIS FILLON
Je suis cuis tout à fait !

MARINE LE PEN
Emmanuel Macron, je vous accuse ici
D’être un laid partisan de l’hideux burkini.

EMMANUEL MACRON
Vous n’êtes ventriloque ; et je vous congédie.

MARINE LE PEN
Ah si, mon cher Monsieur, mais vous l’avez bien dit !

[23h45]

BENOIT HAMON
Elevons le débat. Parlons de corruption,
De déontologie, de moralisation.
Livrez-nous, cher Macron, les noms des millionnaires
Qui se sont mis en marche et banquent vos affaires !
Qui sont-ils ? Où vont-ils ? Alain Minc, Bergé, Niel,
N’ont-ils pas au fond d’eux le plus puissant des fiels ?

EMMANUEL MACRON
Je vous suis tout à fait ! Ah non, flûte, pas là !
Je dois vous dire, Hamon, que vous me rendez las.
Vous avez assez dit, et vous êtes ravi,
Que je fusse un banquier – mais dans une autre vie.
Vous pensez que ma soif toujours inassouvie
Me forcera tantôt à paraître soumis.
Que nenni, cher ami, je vous promets céans
Que je serai ingrat envers mes partisans.

[3h45]

GILLES BOULEAU
A cette heure avancée, les Français passionnés
Veulent tous vous ouïr sur un sujet foncier,
Un sujet capital, je dirais, oui, crucial,
Un sujet primordial, je dirais, oui, vital.

FRANÇOIS FILLON (bas)
Parlerons-nous enfin de l’âge de retraite ?

GILLES BOULEAU

La réglementation des bocaux de courgettes.

NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Ah non ! Cela suffit ! Vous avez trop jasé !
Il est temps désormais de me laisser parler !

[TF1 coupe l’antenne]

Si vous avez aimé, n'hésitez pas à le dire !
Et à liker la page de la revue https://www.facebook.com/Torchecul/?fref=nf'
Sommaire des chroniques (la suite arrive bientôt) : https://letorchecul.wordpress.com/category/a-moi-le-peuple/

Merci à tous !

La classe

Tu fais du bon taff mec !

Le grand retour

Alors j'avais pas remarqué les fois précédentes mais il y a une erreur qui revient de temps en temps, et c'est

Nous étions romantiques et épris d’idéal,

Groupons nos volontés face aux forces indigènes.

Les chambres à gaz n'étaient/

Si hardis que vous êtes, et tous autant menteurs !

Régulièrement, tu écris un s que tu ne prononces pas, et tu te retrouves avec 13 syllabes

Good bye Lenine, Welcome Poutou ?

Après le débat des gros poissons, les petits se débattent et tentent de surnager. Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron réaliseront-ils l’union de la gauche avec les (lanternes) rouges Nathalie Artaud et et Philippe Poutou ?

NATHALIE ARTHAUD

Travailleurs, travailleuses, exploité-e-s, exploités,
Immigrés, ouvriers, ruinés, fauchés, volés,
Les patrons vous spolient, les banquiers vous dépouillent.
Ils sont les Montmirail et vous êtes Jacquouille !

Il faut vous révolter contre les jougs obscurs
Qui rançonnent vos vies et serrent vos ceintures.
La ceinture qu’il faut, c’est la ceinture rouge !
Soulève-toi, Paris, de Montmartre à Montrouge !

PHILIPPE POUTOU

Nathalie ! Chère amie, je te cherchais tantôt
En compagnie de Marx et de Besancenot.
Pourquoi ne veux-tu pas que nous fassions alliance
Pour limiter nos frais et accroître nos chances ?

Mes phynances vont mal et mon banquier s’entête
- Cela dit, peu m’en chaut, nous lui fendrons sa tête.
Mais si nous nous marions, notre poids politique
Passera du néant au fardeau symbolique.

Nous sommes audacieux, nous sommes partageux,
Nous voulons protéger chacun des miséreux.
Dépouillons les rentiers et créons des kolkhozes !
Tu m’entends, Nathalie ? C’est à toi que je cause !

NATHALIE ARTHAUD

Je t’entends, cher Poutou, mais flétris-tu les crimes
De l’atroce Staline ? Et Mao ? Et Lénine ?

PHILIPPE POUTOU

Je les flétris pour toi ! C’est l’unique marxisme
Qui incarne aujourd’hui le puissant socialisme.
Mais trêve des ennuis ! Vide-moi ce cognac.
Je l’ai volé hier à un traître koulak.

NATHALIE ARTHAUD

Le cognac, cher Poutou, me rend plutôt patraque.
Le sang bleu mis à part, je chéris l’armagnac.

JEAN-LUC MELENCHON

Allons mes chers amis, cessez-là vos querelles,
Qui ne valent, je crois, que pour vos deux chapelles
- Pardonnez l’expression, elle est pour un laïque
Pour Arnault aussi dur que le mot bolchevik.

NATHALIE ARTHAUD

Le milord Mélenchon, le nabab socialiste,
Le suppôt sénateur, le bourgeois jospiniste,
Le rentier député, le Crésus de Massy,
Veut que le peuple uni roule pour un nanti ?

JEAN-LUC MELENCHON

Oh très bien, je comprends. Puisqu’il en est ainsi
Veuillez donc accueillir votre seul ennemi.

PHILIPPE POUTOU

Est-ce Pierre Gattaz ? Ou bien François Fillon ?

JEAN-LUC MELENCHON

Fillon ! Fillon qui ? Non ! Emmanuel Macron !

EMMANUEL MACRON

N’ai-je pas dit en mars que j’étais maoïste ?
Eh bien oui, j’y consens, je suis un léniniste !
Aron avait raison, Mao n’avait pas tort,
Je veux réconcilier le rouge avecque l’or.

NATHALIE ARTHAUD

Que dit-il ? Est-il fou ? Est-ce donc une blague ?
Allons, sus au banquier ! Qu’on le mette au goulag !

[Nathalie Artaud et Philippe Poutou pourchassent Emmanuel Macron. Celui-ci s’enfuit au deuxième tour.]

Si vous avez aimé, n'hésitez pas à le dire !
Et à liker la page de la revue https://www.facebook.com/Torchecul/?fref=nf'
Sommaire des chroniques (la suite arrive bientôt) : https://letorchecul.wordpress.com/category/a-moi-le-peuple/

Merci à tous !