Salut
Je me suis dit que créer un topic sur les citations littéraires que chacun aime bien pourrais être pas mal.
Alors je vous propose d'énoncer une citation que nous aimons beaucoup
Je commence "Prouvons lui qu'il n'est qu'un sot, il le sera sans doute un jour." Mme de Merteuil dans Les Liaisons Dangereuses, de Choderlos De Laclos (zeugma+sillepse au calme )
"La culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale", Françoise Sagan
Ahahah, désolé si mon post faisait narcissique, ce n'était pas le but
"La gueule du loup est de loin préférable au tombeau du vampire", Dracula de Bram Stocker ;)
Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
"La violence est le dernier refuge de l'incompétence" Isaac Asimov, Fondation Tome 1.
"Je n'ai aucun regret [...] à l'idée de ne pas être là pour voir se mettre en place les futurs possibles. Car comme Hari Seldon, je peux contempler mon œuvre tout autour de moi et cela me console. Je sais que j'ai étudié, imaginé et dépeint par écrit bien des avenirs éventuels, alors c'est un peu comme si je les avais personnellement connus." Isaac Asimov, Moi, Asimov
“On me dit prêchant la violence, je réponds que c'est un mensonge. Je ne suis pas pour la violence gratuite, mais pour la justice.”
Malcolm X De Malcolm X / l'autobiographie de Malcolm X, 1993
"Dieu est une réponse aux embarras de l'intelligence." Nietzsche.
"L'homme est une corde tendue entre l'animal et le surhumain ; une corde par-dessus un abime." Nietzsche.
"Les hommes se trompent quand ils se croient libres ; cette opinion consiste en cela seul qu'ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés." Spinoza.
"Le but de la psychanalyse est de les délivrer des malheurs anormaux de leurs névroses. Ainsi, ils pourront être malheureux de façon normale." Freud
“Nous agissons toujours comme si quelque chose dépassait en valeur la vie humaine... Mais quoi ?”
"L'homme est née libre, et partout il est dans les fers". Rousseau
"L'habitude de rentrer en moi-même me fit perdre enfin le sentiment et presque le souvenir de mes maux, j'appris ainsi par ma propre expérience qu'il ne dépend pas des hommes de rendre vraiment misérable celui qui sait vouloir être heureux". Rousseau
"Un sot a beau demeurer des années en contact avec une chose, il ne connaîtra pas plus le goût de cette chose que la cuillère plongée dans la sauce ne connaît le goût de la sauce.
« Ce qui n'est pas légèrement difforme a l'air insensible – d'où il suit que l'irrégularité, c'est-à-dire l'inattendu, la surprise, l'étonnement, sont une partie essentielle de la caractéristique de la beauté. Le Beau est toujours bizarre. » Baudelaire
« […] Le socialisme, ce n'est pas seulement la question ouvrière, c'est surtout la question de l'athéisme, de son incarnation contemporaine, la question de la tour de Babel, qui se construit sans Dieu, non pour atteindre les cieux de la terre, mais pour abaisser les cieux jusqu'à la terre »
Le Refus du salut, L'homme révolté Camus
« La solitude est un blanc d’œuf, la meilleure partie. Pour l'écriture, c'est une protéine. »
Visite à un arbre Erri de Lucca
« Mr. Martin : Celui qui vend aujourd'hui un bœuf, demain aura un œuf. »
« Mme Martin : On peut s'asseoir sur la chaise lorsque la chaise n'en a pas. »
« Mme Smith : Quand je dis oui, c'est une façon de parler. »
« Mr. Smith : Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux ! »
Scene XI, La Cantatrice chauve Ionesco
« Il ne pouvait donc y avoir aucune liberté véritable pour moi dans le choix d'une profession, je me disais : en face de l'essentiel, tout me sera aussi indifférent que les matières étudiées au lycée, il s'agit donc de trouver la profession qui, sans blesser par trop mon amour-propre, autorisera le mieux mon indifférence. »
Lettre au père Kafka
« Arlequin : Votre volonté vaut une ordonnance ! (A Iphicrate.) Arlequin, vite des sièges pour moi, et des fauteuils pour Madame
Iphicrate : Peux-tu m'employer à cela.
Arlequin : La république le veut. »
Scène 6
L'Ile des esclaves Marivaux
« - Mais, dit-il, équivoquez sur « A Beaumont-le-Vicomte ».
- Je ne saurais. *
- C'est « à beau con le vit monte ». Et sur cela priez Dieu qu'il me donne ce que votre noble cœur désire, et donnez-moi votre chapelet, par grâce. »
Chapitre XIV : Comment Panurge fut amoureux d'une haute dame de Paris, et du tout qu'il lui joua,
Pantagruel
« Le vrai doit paraître faux et le faux vrai. »
l'art d'avoir toujours raison Schopenhaueur
« La fiction est pour l'adulte ce que le jeu est pour l'enfant. » Stevenson
De bien belles citations "sélectionnées" dans ce topic
"Quand je dis oui, c'est une façon de parler." Bonnard, celle-là !
“Certains croient que le génie est héréditaire. Les autres n'ont pas d'enfants.”
Marcel Achard
Des frontières ? Je n'en ai jamais vu, mais j'ai entendu qu'elles existaient dans les esprits de certains. —Thor Heyerdahl.
L'homme invente de tels instruments pour tuer ses semblables qu'il a besoin d'uniformes pour distinguer ses alliés de l'ennemi. —Thor Heyerdahl
Rien ne sert de partir, il faut revenir à temps
Le 28 mai 2015 à 19:15:25 iIRL-spotted a écrit :
“Certains croient que le génie est héréditaire. Les autres n'ont pas d'enfants.”Marcel Achard
j'ai rit plussoimment
(oui cette personne est ultra recherché )
la grande tirade de Martin Silenus dans Hyperion, à propos du langage et du poète
L'auteur le plus honoré du XXem siècle, William Gass, a déclaré un jour à l'occasion d'une interview: "Les mots sont les objets suprêmes, ce sont des choses dotées d'esprit."
Et c'est vrai. Ils sont aussi purs et transcendants que n'importe quelle Idée qui projeta jamais son ombre dans la caverne platonicienne de nos perceptions. Mais ce sont aussi des traquenards de tromperies et de perceptions erronées. Les mots déforment notre pensée en l'orientant dans des chemins infinis d'auto-illusion, et le fait que nous passions la plus grande partie de notre vie mentale dans des chateaux de l'esprit construits avec des mots signifie que nous manquons de l'objectivité nécessaire pour nous apercevoir de ces terribles distorsions de la réalité que nous apporte le langage.
Exemple: l'idéogramme chinois désignant l'honnêteté est un symbole en deux parties représentant un homme qui se tient littéralement à coté du mot. Jusqu'ici, c'est très bien. Mais que signifie "intégrité" dans les langues latines disparues, ou bien "patrie" ou "progrès" ou "démocratie" ou "beauté" ? Même dans nos autotromperies, nous devenons des dieux. Un philosophe mathématicien du nom de Bertrand Russel, qui vécut et mourut dans le même siècle que Gass, a écrit: "Le langage sert non seulement à exprimer la pensée, mais à rendre possibles les pensées qui ne pourraient exister sans lui." C'est là que se trouve l'essence du génie créatif de l'humanité, et non dans les grands édifices de la civilisation ni dans les armes flash-bang qui peuvent y mettre fin. C'est dans les mots qui fertilisent les nouveaux concepts comme le spermatozoïde attaquant un ovule.
On pourrait rétorquer que les enfants siamois du mot/idée sont la seule contribution que l'espèce humaine puisse, veuille ou doive apporter à la complexité du cosmos. (Oui, notre ADN est unique, mais celui d'une salamandre ne l'est pas moins. Oui, nous construisons des artefacts, mais c'est aussi le propre de nombreuses espèces allant du castor à la fourmi architecte dont les tours crénelées sont visibles en ce moment par bâbord avant. Oui, nous tissons des objets réels à partir du fil de l'étoffe dont sont faits les rêves mathématiques, mais l'uivers est cablé d'arithmétique. Tracez un cercle et Pi surgit. Entrez dans un nouveau système solaire, et les formules de Tycho Brahe vous attendent, tapies sous la cape de velours noir de l'espace-temps. Mais où donc l'univers a-t-il caché un mot dans ses couches extérieures de biologie, de géometrie ou de roc insensé ?) Même les traces de vie intelligente que nous avons découvertes - les ballons de Jupi II, les Constructeurs de Labyrinthes, les empathes senesthiens d'Hébron, les Bâtonniers de Durulis, les architectes des Tombeaux du Temps ou le Gritche lui-même - nous ont laissé des mystères à étudier, ainsi que d'obscurs artefacts, mais pas de langage. Pas le moindre mot.
Le poète John Keats écrivit un jour à son ami Bailey: "Je ne suis certain de rien d'autre que du caractère sacré de l'affection du Coeur et de la vérité de l'Imagination - ce que l'imagination capture en tant que Beuaté ne peut être que vérité - qu'elle ait existé au préalable ou non."
Le poète chinois Geaorge Wu, qui mourut au cours du dernier conflit sino-japonais, environs trois siècles avant l'Hégire, comprenait parfaitement ce problème lorsqu'il dictait à son persoc: "Les poètes sont les sages-femmes démentes de la réalité. Ils ne voient pas ce qui est, ni ce qui peut être, mais ce qui doit devenir." Et plus tard, dans sa dernière disquette adressée à son amante, une semaine avant sa mort, il dit encore: "Les mots sont les seules munitions dans la cartouchière de la vérité. Et les poètes sont les francs-tireurs qui s'en servent."
Au commencement, voyez-vous, était le Verbe. Et le Verbe prit consistance de chair dans la trame de l'univers humain. Seul le poète peut assurer l'expansion de l'univers, en trouvant des raccourcis vers des réalités nouvelles de la même manière que le propulseur Hawking creuse des galeries sous la barrière de l'espace-temps einsteinien.
Etre un poète, un vrai poète, me disais-je, c'était devenir l'avatar de l'humanité incarnée. Accepter de revêtir le manteau du poète, c'est porter la croix du Fils de l'Homme, et souffrir les affres de la naissance de la Mère Spirituelle de l'Humanité.
Devenir un poète, c'est devenir Dieu.
J'essayais de mon mieux d'expliquer ces choses à mes amis d'Heaven's Gate.
-Cul, baiser, foufoune, pipi, caca, cul.. Enfoiré !
Ils secouaient la tête en souriant, et finissaient par s'éloigner. Les grands poètes sont rarement compris par leur contemporains...
"Ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu'ils parlent très bien, écrivent mal"
-Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, in Discours sur le Style-