Je refait le topic étant donné que l'autre avait une balise invalide.

22 Juillet 2014, 6:30

La nuit laissait lentement place au jour lors d'une aube aux couleurs chatoyante.
Une silhouette féminine se dessina dans la pénombre d'une maison de banlieue, elle tapotait contre le mur sans trop d'ardeur, cherchant à atteindre à tâtons un interrupteur. Cela va sans dire que cette petite tache se fit en moins de deux, l'interrupteur cliqueta en s'abaissant et la lumière jaunâtre près de la porte d'entrée illuminait dorénavant l'obscurité à l'avant de la modeste habitation de moyenne classe. La silhouette s'en trouva à son tour illuminée. C'était une adolescente claire de peau, presque adulte, pas bien grande mais à l'allure fine, courbée d'une telle façon qu'elle laisse toujours un petit effet dans le cœur des jeunes gens de son âge.
La première chose qu'une personne remarquerait en la voyant serait probablement ses longs cheveux, teintés naturellement d'une couleur roux acajou, attachés à l'arrière-haut de son crâne en une épaisse mais raffinée queue de cheval. Son visage est fin lui aussi, petit mais ovale, et est doté d'une mâchoire bien dessinée. Son nez légèrement relevé s'accorde parfaitement à ses grands yeux noisettes, ses derniers étant surmontés par des sourcils entretenus à l'allure quelque peu sévère sans aller jusqu'à paraître méchant.
Habillée d'un crop-top mauve et d'un legging noir de sport, elle procédait à des exercices d'étirements des mollets et des cuisses, tout indiquait que sa sortie matinale était à but sportif. En effet, dés qu'elle le pouvait, la jeune demoiselle partait tôt le matin faire un jogging pour se maintenir en forme, pour avoir ce petit avantage physique que celles qui ne le travaillent pas n'auront pas.
Elle ne le faisait aucunement par narcissisme, elle le faisait par habitude. Son père courrait beaucoup, c'était un grand sportif qui avait gagné plusieurs médailles de marathon régionale. Et dés qu'elle eût l'âge de mettre un pied devant l'autre, son père l'avait emmenée courir avec lui. Son moment de complicité entre lui et elle avait permis d'installer un sentiment de sécurité et de joie entre le père et la fille, un sentiment que trop peu de personne ont avec leur parents dans les temps qui courent. Alors qu'elle s'apprêtait à partir, une voix retentit depuis la fenêtre au-dessus de la porte. C'était une femme d'une quarantaine d'année, les cheveux de la même teinte que ceux de l'adolescente. La femme mûre arriva finalement et se pencha à cette dite fenêtre, s'exclamant maintenant avec clarté.

« Aurore ! N'oublie pas d'aller à la pharmacie pour le traitement de ton père. Et fais attention à toi surtout ! » Hurla sa mère, comme si sa fille juste en-dessous ne l'entendrait pas autrement.

Aurore posa le plat de son pied droit à terre après avoir fini de l'étirer. Elle leva les yeux au ciel en grinçant légèrement des dents. L'attention constante de sa mère sur son dos depuis que son père était tombé malade devenait de plus en plus pesante pour la jeune fille. Elle sentait comme un étau qui se resserrait autour de sa liberté et elle comptait bien profiter du peu de temps qu'il lui restait avant que sa mère devienne plus radicale dans ses mesures.

« Oui, Maman... » Soupira-t-elle en posant des écouteurs dans ses deux oreilles.

Elle prit ensuite son MP4 clipsable attaché à sa hanche et entreprit de choisir la première musique qui retentira à haut volume dans ses tympans. Son choix s'arrêta sur la Cup Song. Elle l'enclencha et commença ses foulées juste après avoir passé le portillon. L'originalité de la mélodie qui s’infiltrait dans ses oreilles lui dessina un faible sourire. C'était une chanson qu'elle appréciait énormément pour sa légèreté et qui l'inspirait sur ce qu'elle voudrait plus que tout au monde : Voyager.