Prochain RDV : 21h

21h30 finalement

Chapitre I - Blackout (Première Partie)

Il est presque quatre heures quand j’arrive à mon domicile. Je retire les clés du contact, les utilise pour refermer ma voiture et je me dirige vers le bâtiment où se situe mon penthouse.
Je gravis cinq étages d’escaliers d’ébènes cloisonnés par des murs aux teintes maladives. J’entre chez moi le plus discrètement possible et me déplace à pas de loup pour ne pas réveiller Cynthia.

Mon estomac réclame que je le remplisse un peu avant d’aller retrouver mon matelas. Je fais donc un détour par la cuisine.
Je m’installe sur la table sans avoir besoin de chercher quoi manger l’essentiel m’attendant dessus. Elle est Top cette gamine.

Pendant que je fais réchauffer le plat laissé par Cynthia, je remarque qu’elle a laissé un cahier petit format ouvert qui lui a servis de pense bête pour résoudre une énigme dont elle n’a pas trouvé la solution. Très vite, je sais qu’il me sera impossible d’aller me coucher temps que je ne l’aurais pas trouvé. Je lis en boucle l’énoncé pendant un bon quart d’heure :

J’ai 192 poule. Poule ne prend pas de « s », comment cela est-il possible ?

Putain ça y est… Vingt minutes pour trouver. Et ça se dit inspecteur… Bref. Il est temps pour moi de finir mon dîner et d’aller mettre mon corps au repos.

Une fois étalé sur lit, l’ensemble de mes muscles se relâche, une sensation de bien-être m’envahit comme une sorte de nuage qui s’échapperait de mes vertèbres pour aller coloniser la totalité de mes membres. Morphée ne tarde pas et je le laisse m’enlacer, abandonnant ainsi mon esprit à côtoyer mon subconscient.

J’ouvre mes paupières aux alentours de vingt heure. C’est étrange que Cynthia ne m’ait pas réveillé. Je pense crier, mais avec le réveille étant encore trop récent le son que mes cordes vocales produisent n’est pas audible à travers la maison :

« Cynthia »

Je recommence, en donnant un peu plus de la voie :

« CYNTHIA »

Pas de réponse. Elle s’est peut-être endormie. Je me lève pour inspecter l’appart’.

« Cynthia ! »

Rien. Toujours rien. Et l’appartement est vide. La fréquence des battements de mon cœur accélère. Je compose son numéro.

« Décroche, décroche… »

J’ai compris qu’elle ne décrocherait pas quand sa sonnerie a retentis dans sa chambre. Je laisse tomber le combiné. Je fonce dans la pièce et j’attrape son portable que je fouille à la recherche de la moindre information pouvant m’indiquer sa position. Qu’est-ce que… Je n’ai jamais écrit ça…

Rejoins-moi au commissariat quand tu finis les cours.

C’est pourtant mon numéro. Je lui aurais envoyé ce message à 9h54. Pourquoi faire ça alors que je ne travaille pas aujourd’hui ?
Je retourne dans ma chambre. Je prends mon téléphone et je vérifie. Effectivement, je le lui ai demandé. Étrange, j’ai dormis toute la journée. C’est en consultant un message laissé par Roman à 18h09 que je me calme :

J’ai oublié mon téléphone à la maison quand je suis rentrée ce midi. Je suis dans ton bureau je t’attends. C

C’est déjà ça. J’enfile une veste, des chaussures et je fonce. Mon esprit est tout de même perturbé par ce message. Mais bon, elle est en sécurité.
Je me gare dans le parking souterrain et je me dépêche de rejoindre mon bureau sans prendre la peine de fermer ma portière.

A la vue de ma fille, je pousse un immense soupir de soulagement.

« Ah bah enfin ! » déclare Cynthia.

« Excuse-moi pour le retard, j’étais dans les vapes… »

« Pourquoi tu l’as envoyé ici alors que tu es en congé aujourd’hui ? » Demande la grosse voie de Roman.

Je lui sers la première chose qui me passe par la tête.

« Parce que j’aimerais qu’on aille manger tous les trois. »

« Oh cool ! »

« Ça me va. Laisse-moi cinq minutes tu veux ? Tiens, et temps que tu es là, choisi un dossier pour demain matin qu’on n’ait pas à revenir ici pour voir les affaires en cours. Je les ai posés sur ton bureau. »

« Pas de soucis »

Je regarde l’objet des dossiers. Deux agressions mélées à des cambriolages… Il ne me reste plus qu’à choisir :

1- Le Cirque Espléndido

2- La Collection de Joyaux

« On mange où papa ? »

« Tu voudrais manger où ? »

« Au Pauli’s Diner ! »

« Elle a du goût ta gamine. Allez c’est partis. C’est moi qui conduit »

On prend donc la voiture de Roman, après que j'ai été fermé ma voiture, en direction du Pauli’s, un petit restaurant sympa rappelant ceux de Memphis.

« C’est nouveau ça le bouc saillant avec la barbe de 3 ours sur les joues ? »

« Arrête de le charrier papa, il est archi beau gosse comme ça ! »

« C’est un style sympa, avec ses cheveux long ça fait sauvage ! »

Il a un léger rictus et enchaîne :

« Je m’en fou de faire sauvage tant que je n’ai pas ton odeur de rat crevé. »

« Moi ça me dérange pas… Ça me rappelle ta mère. »

On laisse tous les trois sortir d’énormes éclats de rire. La soirée se passe sur le même ton. Un break comme je le voulais. Le type d’instant pendant lequel la notion du temps disparait.

« Oh putain s’était ça la solution ! »

« Le langage ! »

« Toi aussi tu parles comme ça des fois »

« C’est pas parce que je le fais qu’il faut que tu m’imites. Et arrête de trouver des choses à redire à ce que je te dis. Tu fais c'est tout. »

« Oh j’en ai une ! Cynthia c’est pour toi, c’est ton père qui me l’a sorti. Comment tu fais vingt-cinq cens avec deux pièces sachant que l’une n’est pas cinq cens ? »

« Laisse-moi réfléchir…hum. »

Pendant que Cynthia se prend la tête à deux mains pour faire le tour de la question, je prends une gorgée de mon soda. Le téléphone de Roman sonne.

« C’est Gail. Qu’est-ce qu’il veut, j’ai finis ma journée. »

Je le scrute pendant sa conversation. Il est blasé par cet appel, je peux le lire dans ses yeux.

« Okok. Je t’envoie un message dans un quart d’heure le temps de l’appeler. »

Il raccroche.

« Appeler qui ? »

« Toi. Je ne lui ai pas dit qu’on était ensemble sinon j’aurais dû supporter sa voie encore un moment. Je sais pas ce qu’il a en ce moment, il est sur toutes les affaires en même temps, il traîne toute la nuit au bureau. Tu penses qu’il évite sa femme ? »

« Non. Il aime trop sa femme pour ça. Il veut quoi ? »

« Savoir sur quel dossier on se penche demain. »

« On a qu’à faire les deux non ? »

« Nope ! Le deuxième il va le refiler à une autre équipe. On prend lequel ? »

_______________________

2 Énigmes
1 Easter Egg

Les votes pour le choix de l'enquête démarre maintenant et se clôtureront samedi 12h.

Arthurvador a trouvé 1 énigme et l'Easter Egg.

1er : Didilebon, 7 points
2e : Arthurvador, 5 points

Arthurvador trouve la dernière énigme et passe à 8 points

Sans rancune Didi.

Classements :

1- Arthurvador, 8 points

2- Didilebon, 7 points

Prologue

1/1 Enquête
1/3 Easters Eggs

Prologue (fin)

0/1 Easter Egg

Chapitre I (Première Partie)

2/2 Enigmes Trouvées
1/1 Easter Egg Trouvé

Pour l'Easter Egg, il s'agissait du Pauli's Dinner qu'on voit dans Batman Arkham Knight.

Pour les énigmes :

• La première, il fallait prononcer les chiffres un par un. Ça nous donne "J'ai 1-9-2 poule" = "J'ai un oeuf de poule".
• Pour la seconde, on obtient 25 cents avec une pièce de 20 et de 5. L'énigme précise que l' une des pièces n'est pas une pièce de 5 cent. Rien ne dit que les deux ne doivent pas l'être.

Votes Ouvert jusqu'à Samedi 20h

1- Le Cirque Espléndido

2- La Collection de Joyaux

Vous choisissez ici la prochaine enquête.

Le Cirque!

Nouveautés :

- Déchiffrage de Code : 7 points

- Le fait de compléter un Chapitre Complet en Easter Egg, en Enquête, en Enigme permettra de débloquer des BONUS, j'entends par là mettre en place une galerie de Croquis des Personnages pour commencer et on verra par la suite.

En espérant plus de votes avant 20h.

Avec 100% de vote (et oui pas de pluriel pour cette fois, le Cirque Espléndido sera la prochaine enquête.

La Deuxième Partie du Chapitre I sera publié ce weekend

Demain Soir sortira normalement la Deuxième Partie du Chapitre I !

Je viens de finir de le rédiger, demain je le reprendrai pour le corriger et améliorer l'écrit ! Je dis normalement car ce Chapitre est particulièrement conséquent et que je ne sais pas combien de temps j'aurais besoin pour publier le meilleur travail possible !

Il y a une Enquête et un sacré paquet d'Easters Eggs à trouver, donc pas mal de Croquis à débloquer ! (D'ailleurs, j'en doit un pour la Première Partie du Chapitre I). Le travail sur les Croquis devrait commencer la semaine prochaine. Il portera sur des Personnages ou des Scènes que j'aurait tenté de rendre mémorable.

J'aimerais bien avoir un ou plusieurs avis sur l'écriture après le prochain Chapitre.

Je pense pas que ce sera ce soir, ya du taffe, mais je suis sur le coup

Normalement c'est pour ce soir les gars. J'espère plus de participant et plus de vie sur ce topic, mais je ne lâcherai pas même si je suis le seul à poster. Bref.

RDV à 21H

• participants

Il est presque trois heures, je m'excuse pour le retard mais j'ai réécrit plusieurs un passage dont je n'était pas satisfait... Allez c'est partis !

Chapitre I - Blackout (Deuxième Partie)

"On s’occupe du cirque. Demande à Gail de m’envoyer par mail le dossier."

"Je lui envoie un message."

"N’oublie pas de prévenir Sacha."

"Ah oui, c’est vrai… Bon je vous dépose et je viens te chercher demain ?"

"Tu pourrais plutôt faire un détour par le bureau que je récupère ma voiture, je vais passer à l’hôpital demain matin voir le directeur du cirque."

"On a qu’à y aller ensemble, ça évite le détour."

"Non… J’aimerais que toi et Sacha alliez interroger la troupe en m’attendant."

"Comme tu voudras."

Roman règle l’addition, la prochaine sera pour moi. Il me raccompagne jusqu’à ma carriole, puis je rentre avec Cynthia.
Une fois arrivé, je jette mes clé dans le fourre-tout de l'entrée, j'accroche mon manteau et je vais jeter un œil à mes mails.
J'imprime le dossier que Gail m'a envoyé. Je le range dans mon sac à bandoulière pour le lendemain avec mon carnet où je prend les informations en notes avant de me souvenir qu'il est un peu tard :

"Traîne pas trop ma grande."

"T’inquiète pas. C’était vraiment cool ce soir, on devrait remettre ça."

"T’en fais pas pour ça. Bonne nuit ma chérie."

"Bonne nuit papa."

Je ne m’éternise pas non plus. Je vais me glisser sous ma couverture, sans pour autant rejoindre le monde de l’inconscience. Mes yeux sont tournés vers ce noir si typique qui tapisse le ciel de Gotham.
Pas de nuages, pas d’étoiles… Gotham semble loin de tout, oubliée des Dieux.

L’obscurité funèbre de cette ville me glace jusqu’à l’os. Combien d’âmes, au moment où j’observe ce ciel sans vie, ont abandonné, ont perdu espoir ? Et je ne peux en aucune façon leur être secourable…
Je me lève, vais ouvrir la fenêtre, et m’accoude sur le rebord.
Une légère brise caresse la peau de mon visage. C’est l’une des rares douceurs que Gotham puisse offrir.

Un léger rictus se dessine sur ma figure quand je m’imagine Gotham renaître de ses cendres, un phœnix étincelant, prête à prendre sa revanche sur tous les rats l’ayant souillé, sur tous les menteurs, dealers, prétendus hommes d’honneur foulant ses étroites et ténébreuses rues la transformant en une Cité de Terreur.
Je fais la promesse que temps qu’il y aura une étincelle de vie pour alimenter mon corps, je défendrai avec la plus grande des ferveurs cet endroit !

Je lui jette un dernier regard avant d’aller profiter des dernières heures à ma disposition pour m’assoupir.

Jeudi matin. Il est sept heure, à quelques minutes près. Il ne me faut pas longtemps pour me préparer et prendre la direction de l’Hôpital Général de Gotham.

L'affaire du jour concerne le directeur du Cirque Espléndido, Andrès Salvador qui, mardi soir, s’est fait voler la recette du spectacle que lui et sa troupe ont donné après s’être fait agresser avec une massue de jongleur.
Il devrait rester une dizaine de jours à l’hôpital à cause de fractures aux côtes, d’une rotule fracassée et d’une vilaine bosse à la tête.
Le personnel est plutôt accueillant et me conduit directement dans la chambre du directeur. Je pénètre dans la pièce et remarque ce-dernier, recouvert d’un drap, des pieds à l’abdomen, abordant un visage dénonçant de l'épuisement, tâché d’une couleur pourpre entourant son globe oculaire droit. Un bandage entoure son crâne, un de ses bras est relié à une perche à perfusion et il dispose de tout l'attirail d'une personne hospitalisée.

"Monsieur Salvador. Seth Taylor du GCPD."

"On m’a prévenu hier…hum…qu’un agent devait passer.  Je vous en prie…ah…installez-vous." Me dit-il difficilement en m’indiquant une chaise à droite de son lit.

"J’avoue être étonné de vous voir réveillé de si bon matin."

"Les infirmière passent me faire des prises de sang régulièrement."

"J’imagine que ce n’est pas la première chose que l’on souhaite faire de sa journée. Ni se faire interroger à, (je regarde ma montre), 8h12."

"C’est vrai, mais…je vous avouerai ne pas avoir…grand-chose à vous dire. La représentation était finie depuis un moment…nous sommes restés sous le chapiteau…chacun à ranger ses affaires…avant de dîner…ensemble, avec la troupe…"

"Prenez votre temps." Dis-je en sortant le calepin de mon sac.

"Ensuite, j’ai fait les comptes et…arg…j’ai quitté le chapiteau en dernier avec la recette du soir. Pardon, Fernando était sous le chapiteau quand je suis sortis. Tout était calme, silencieux… En tout cas, rien ne m’a marqué lors de mon retour à ma caravane."

"Vous pouvez me donner approximativement l’heure à laquelle vous avez rejoint votre caravane ?"

Il réfléchit un court instant avant de me répondre.

"Je dirai un peu après 23h…"

Ça correspond au rapport rendu par le médecin.

"Est-ce que vous reconnaissez ceci ?"

Je lui montre une photo, qui se trouve parmi les documents que j'ai pris soin d'apporter, de la massue de jonglage lui ayant abîmé le crâne.

"Oui c’est la massue de Sergio."

"Pensez-vous qu’il pourrait être le coupable ?"

"Qu’est-ce que vous dites ?! Absolument pas !...arg…Comment pouvez-vous soupçonner un membre de ma troupe !"

"A vrai dire, ils sont tous suspects dans cette affaire. Je peux comprendre que vous n’y croyez pas, mais j’aimerais attirer votre attention sur l’objet avec lequel vous avez été battu…C’est l’outil de travail de votre jongleur. Il en prend donc, je suppose, le plus grand soin. Et comme vous m’avez dit tout à l’heure, vous étiez tous ensemble lorsque vous rangiez vos affaires après le spectacle. Si Sergio n’est pas coupable, c’est que quelqu’un a pu s’approcher de lui et ses affaires, et le seul quelqu’un qui puisse faire ceci, est quelqu’un de votre troupe. Si cela n’avait pas été le cas, et que quelqu’un de l’extérieur avait effectivement volé la massue, Sergio serait lui aussi à l’hôpital ou aurait remarqué quelque chose de suspicieux. Mais je pense qu’il y a des proies plus faciles qu’une troupe de cirque pour un braqueur. En plus de tout ceci, l’agression dont vous avez fait l’objet est particulièrement violente. On vous a assommé, ce que n'importe qui aurait fait. Néanmoins, vous avez ensuite été roué de coups. Ce qui, à mon sens, paraît être une histoire personnelle plus qu'un simple vole. A moins que vous n’ayez un ennemi en dehors de votre troupe et mon raisonnement tombe à l’eau. Mais comme vous êtes connu pour être des « nomades », je ne vous imagine pas faire du peu de personne que vous devez côtoyez, des ennemis."

"Vous avez...tout à fait raison inspecteur."

Il prend une mine dépitée. Mon raisonnement l'a désarçonné. Je ne pense pas qu’il s’imaginait une chose pareille. J’en suis même sûr.

"Avez-vous des relations conflictuelles avec des membres de votre troupe ? Certains d’entre eux ont-ils un tempérament violent ou des antécédents de violence concrets ?"

"Je me dois d’être exigeant avec eux… Certains le comprennent, d’autres pas. Fernando est à fleur de peau, mais n’a pas un mauvais fond. Xavi lui est assez nerveux…et il est vrai que lui et moi…uhr… ne sommes pas toujours d’accord, surtout…concernant sa rémunération. A part ces deux cas particuliers, je ne vois vraiment pas...(il déglutit sa salive) qui m'en voudrait au point de commettre un tel acte."

J"ai pris l'essentiel en note dans mon carnet au fur et à mesure qu'ils me communiquait ces divers renseignements.

"Ce sera tout je vous remercie."

"Inspecteur ?"

"Oui ?"

"Ne soyez pas trop sévère avec cette âme qui s’est égaré du droit chemin."

"Elle sera puni par la Justice, pas par moi."

Il a l'air d'être profondément attaché à sa troupe... Je quitte la pièce, puis l’hôpital. Je me rends au GCPD où Sacha et Roman ont dû commencer les différents interrogatoires.

Je passe d’abord à l’accueil, j’ai un détour à faire par la machine à café. Devant cette-dernière, j’engage une brève conversation avec Karl, le collègue qui s'occupe d'accueillir tout le monde. C'est un vétéran du GCPD qui ne supporte pas la retraite chez lui avec sa femme. Comme à son habitude il a le journal du jour dans les mains.

"Quelles nouvelles de Gotham mon cher Karl ?"

"Pas mal de chose aujourd’hui. Gail va bientôt dégager." M’annonce-t-il avec son léger accent afro.

"Quoi ?!"

"Les élections municipal sont largement en faveur de Maggie Sawyer qui souhaite réformer le GCPD. Elle souhaite instaurer ce qu’elle va appeler la Major Crimes, une unité qu’elle qualifie de, je cite « plus efficace qu’aucune autre dans l’histoire de Gotham City ». Et, pour ce qui est de Gail, il semble qu'elle va opter pour Gillian Loeb à la tête du commissariat."

"Ça explique pourquoi notre commissaire est si actif en ce moment."

"Sinon, on fête les trois ans de la disparition du gamin Wayne."

"Trois ans déjà ? J’ai l’impression que s’était la semaine dernière… Triste histoire quand on y pense. Tu veux un café au fait ?"

"Avec plaisir."

"Je suis d'humeur généreuse aujourd'hui. Et temps que je suis là, j'aimerais te demander, parce que ça me trotte dans la tête depuis un moment : en presque quarante ans de carrière, c’est lequel, le truc le plus hallucinant que tu as vu ?"

"Hum… Laisse-moi réfléchir… Il y a de ça trente ans, plus ou moins, un gars a braqué un supermarché et s’est suicidé après avoir parlé à un gamin de huit ans."

"T’aurais pu trouver autre chose."

"Tu ne me crois pas ?"

"Ça paraît quand même surréaliste."

"Tu serais surpris si tu savais tout ce que Gotham réserve."

"Sûrement. Tiens ça. Faut que je monte."

"Merci beau gosse, à plus."

Je finis tranquillement mon arabica, saluant les collègues qu’il m’est donné de croiser et je retrouve Roman et Sacha dans notre petit espace.

"Salut vous deux. Vous en êtes où ?"

C’est Sacha qui me répond la première.

"Bah écoute, on a presque finit d’interroger la troupe. On fait une pause, on fait que ça depuis huit heure."

"Gail aurait quand pû même faire faire ces interrogatoires hier !" Se plaint Roman.

"Je vais interroger les derniers si vous voulez."

Le râleur accepte la proposition immédiatement, sans même que je n’ai eu besoin d’ajouter quoi que ce soit à ma phrase.

Je m’exécute donc. Parfois je devrais me taire. Je me dirige en salle d’interrogatoire, c’est une petite pièce carré avec, en toute simplicité, une ampoule, une table, deux chaises et un miroir sans tain.

Pendant deux heures je reçois les derniers membres de la troupe de cirque et je leur pose à chacun les mêmes questions. Des questions concernant leur alibi, leurs rapports avec Salvador, les éventuelles choses inhabituelles qu’ils auraient pu remarquer avant-hier, les potentiels ennemis du directeur. Je leur demande par ailleurs d’évoquer les différents apparents que peuvent avoir les autres membres de la troupe avec Andrès.

Une fois les trois séances terminées je remonte. J’épluche toutes les dépositions du jour en compagnie de mes coéquipiers. Sacha brise le silence ambiant par une remarque assez pertinente :

"On devrait se concentrer sur les alibis. Tout ce qu’ils disent sur leurs rapports entre eux et avec le directeur reste cohérent une fois les déclarations mis bout à bout."

"Sauf que tout ce qu'ils racontent est invérifiable. On est dans une impasse. Il faut qu’on les réinterroge, le menteur fera bien une erreur." Explique Roman.

"T’en pense quoi Seth ?"

"On refait un point vite fait. Sergio, le jongleur, nous dit qu’il a passé sa fin de soirée avec Iker, le dompteur, qui confirme. Xavi, le nain, se démaquillait dans sa loge avant que les sirènes de l’ambulance ne l’en fassent sortir. Carlès, le lanceur de couteaux, était sous l’auvent de sa caravane en train d’affûter ses lames avec sa meule électrique. Fernando, le trapéziste, affirme qu’il était sous le chapiteau, au téléphone avec de la famille à lui, à l’heure de l’agression. C’est lui qui a découvert Salvador et qui a appelé les secours. Pedro, le clown, rafistolait son costume qui s’était déchiré dans sa caravane. Leur magicien était cloué au lit depuis une quelque jours à cause d’une grippe, ce soir-là n’a pas fait exception. Enfin, la femme de Salvador attendait son mari et est finalement sortie quand elle a entendu les appels de Fernando… Effectivement, vérifier ça ne sera pas fac…"

Je m’arrête net. Oui c’est ça.

"Seth ?"

Je regarde Roman qui m’interpelle, tout sourire.

"J’ai trouvé !"

Je leur dévoile le nom du coupable, leur explique comment j’ai trouvé que son alibi ne tenait pas et leur demande de l’arrêter. C’est Gail qui va être content, même si je ne pense pas qu’une affaire comme celle-ci lui donne une immense crédibilité.