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Sujet : (FIC/JEU) Gotham's Chronicles

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Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
11 janvier 2017 à 22:03:18

J'ai trouvé une idée pour le prochain multiplicateur :

Les points seront triplés pour celui qui trouvera d'où sort ceci :

"Si je ne suis pas de retour dans 5 minutes... Attendez plus longtemps !"

batflo3012 batflo3012
MP
Niveau 35
11 janvier 2017 à 23:59:13

Le 11 janvier 2017 à 22:03:18 Xhied- a écrit :
J'ai trouvé une idée pour le prochain multiplicateur :

Les points seront triplés pour celui qui trouvera d'où sort ceci :

"Si je ne suis pas de retour dans 5 minutes... Attendez plus longtemps !"

merde elle est connue celle là [[sticker:p/1jne]] d'où ça sort déjà ?!

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
12 janvier 2017 à 11:30:26

Et ça se dit cinéphile...

batflo3012 batflo3012
MP
Niveau 35
12 janvier 2017 à 19:41:46

Ouais c'est bon je m'en souviens [[sticker:p/1mr0]]

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
12 janvier 2017 à 19:46:49

Le 12 janvier 2017 à 19:41:46 batflo3012 a écrit :
Ouais c'est bon je m'en souviens [[sticker:p/1mr0]]

Multiplicateur x3 alors ou pas pour Batflo ?

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
18 janvier 2017 à 17:48:02

Avec de l'inspiration, normalement après ce soir je n'aurais qu'un travail de correction à faire avant de poster

samfisherjv samfisherjv
MP
Niveau 43
18 janvier 2017 à 18:17:14
[[sticker:p/1ljp]]
Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
20 janvier 2017 à 00:45:49

Je suis sur un passage difficile à rédiger, mais ça ne va plus trop tarder [[sticker:p/1kki]]

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 02:00:03

Enfin finis [[sticker:p/1kks]]

Je corrige, je modifie les petites erreurs et je post ça demain ! (aujourd'hui quoi)

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:13:42

Je post, pas de messages svp, même si les probabilités sont minces [[sticker:p/1kkr]]

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:17:32

Chapitre III – La Proie

J’arrive avec un peu de retard à mon dîner avec Sacha. Je suis un peu ailleurs, tourmenté par la décision qu’il m’a fallu prendre. A tel point que j’en oublie les bonnes manières. Je me contente d’un « salut » lancé pendant que je m’asseyais. Sans même lui jeter un regard, j’attrape la carte du restaurant. Je suis aux aguets. Je regarde toute les personnes présentes dans la pièce, comme si je cherchais à savoir si quelqu’un m’avait vu. Je parcours ensuite la carte à une vitesse à en faire jalouser la célérité. Je ne lis même pas, je vois simplement des ensembles de lettres et des combinaisons de chiffres.

« Ça va ? Tu as l’air préoccupé… » S’inquiète Sacha.

Je relève à peine. Je continue mon analyse de la pièce. Je repère les issues. Il y a la double porte vitrée qui sert d’entrée, la porte garnie d’un hublot donnant sur la cuisine et, par extension, sur une ruelle à l’arrière où sont jetés les restes. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça.
Pendant mon inspection je remarque que l’endroit est faiblement éclairé, l’ambiance en est presque intime. Je n’avais pas spécialement envie de venir et quand je vois le lieu où je suis, je me dis que je ne suis pas du tout dans les dispositions dans lesquelles la brune en face de moi attend que je sois.

« Tu cherches qui ? » Me demande-t-elle en se retournant.

« Personne. Tu prends quoi ? »

« Rien tant que tu ne m’auras pas dit ce que tu as. » Annonce-t-elle avec un certain aplomb.

Si tu savais. Seulement, comme tous ceux qui suivront, je vais te servir la version suivante :

« Mais rien, tout va bien, j’hésite juste entre la pièce de bœuf ou la sole. »

Elle pose délicatement sa carte sur la table.

« Arrête un peu ton cinéma. Tu es comme tous les gars qu’on arrêtait à la crim’ : tu transpires la culpabilité. »

« Il n’y a rien. Et quand bien même, je ne suis pas ici pour t’exposer mes petits soucis. »

Même s’ils ne le sont pas, cette petite phrase m’épargnera de longues minutes d’un interrogatoire que je ne me sens pas à même de mener à son terme sans monter dans les tours.

« Sinon. Pourquoi cette invitation ? » Lui demandai-je.

« Comme ça. Depuis qu’on a été réaffecté on n’a pas vraiment eu le temps de se voir et de discuter. »

« Bon, bah, là qu’on est là, de quoi veux-tu que nous discutions ? »

Je suis pressé. Je veux abréger ce rendez-vous. Seulement, toute la gêne qu’elle ressent en ce moment ne fait que ralentir la réponse qu’elle souhaite formuler. Tout ce temps pour quelques mots bredouillés, presque inaudibles.

« Je sais pas… De nous par exemple… »

L’endroit était déjà un bon indice, mais rien de concret, juste moi et mes suppositions. Maintenant ça se précise.

« Je t’écoute. »

« J’aimerais savoir où on en est. Tu es beaucoup plus distant qu’avant. Tu t’empresses d’écourter nos entrevues, même si tu n’es pas bavard, avant tu faisais un effort. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, moins il y a d’interactions entre nous et mieux tu te portes. Seulement on est deux dans cette relation, si tu as quelque chose à dire, dis-le, une bonne fois pour toute, parce que j’ai du mal à…à…rester concentrée sur mon travail, sur la vie que je mène avec toutes les questions que je me pose vis-à-vis de notre relation. »

Je prends mal ce qu’elle dit. Sacha a toujours été distante, indécise, elle n’a jamais osé faire le grand saut. Une expérience triste dans sa vie l’a enfermé dans une méfiance désormais indissociable de sa personne.

« Tu te fou de moi ou quoi ? Je suis distant envers toi ? C’est vrai que tu as toujours été quelqu’un d’entreprenant. »

« Tu sais bien que j’ai du mal à… »

« A quoi ? A te laisser aller ? A faire confiance à un homme ? A céder à tes sentiments ? Oui je le sais ! Mais ne me fais pas passer pour le méchant dans l’histoire ! »

Je me rends compte que j’ai peut-être un peu haussé le ton lorsque je m’aperçois que la plupart des clients sont tournés vers notre table. Ils vont le rester encore un peu, je suis déjà entré dans une tempétueuse frénésie.

« Si on en est là c’est uniquement le résultat de tes décisions ! Ou de tes non-décisions, à toi de voir ce que tu préfères. Tu joues les Capitaine au sang-froid au travail et là tu joues à la femme fragile ! Sérieusement ? »

« Je…On… On va commander je crois. »

Elle s’apprêtait à faire un signe à un serveur mais je ne lui en laisse pas le temps.

« On ne va rien commander. Je pense qu’il est temps de passer à autre chose. J’ai envie d’avancer et ça fait trop longtemps que je suis au point mort avec toi. Ca me suffit, j’ai ma dose. »

J’empoigne ma veste et prends la direction de la sortie. Je n’ai pas fait attention à l’état dans lequel j’ai laissé Sacha. J’ai peut-être été un peu cruel. Déjà que les propos que je lui ai tenus ne sont pas facile à entendre, mais en plus de ça je l’ai humilié. Malgré le fait que je m’en rende compte, quelque chose m’empêche d’y retourner et de m’excuser. Une partie de moi est convaincue qu’elle ait besoin de méditer là-dessus.

Sullyvan me fait culpabiliser. Maintenant Sacha. Heureusement que j’ai prévenu Cynthia avant mon dîner, sinon j’aurais sûrement dû l’ajouter à cette liste.

Autant dire que la nuit que je m’apprête à passer s’annonce magique.

Effectivement, je dors peu. Mon cerveau a envie de réfléchir ce soir. Autant je trouve que notre corps est une machine formidable, autant l’ajout d’un bouton off pour certaines fonctionnalités n’aurait pas été de trop. N’ayant donc pas la possibilité d’arrêter le système, je me vois contrains de penser au fait que depuis que Maggie est entrée dans mon quotidien, mes sentiments pour Sacha ont changé. Et pour couronner le tout, je me repasse en boucle le dilemme cornélien que m’a imposé Sullyvan.

Je ne sais pas si on peut dire que je me réveille, en tout cas je me lève et accomplis mon rituel du matin avant d’aller au boulot. D’habitude, je ne suis pas ouvert au monde qui m’entoure. Cependant, depuis hier, j’analyse mon environnement comme si j’étais traqué par quelque chose. Aucun détail ne m’échappe : que ce soit le moustachu à l’air grognon dans mon rétroviseur ou encore la tristesse qui siège à Gotham. Tristesse traduite par toutes ses personnes, qui tente de survivre dans cette métropole crasseuse et hostile. Junkies, prostitués, sans-abris et j’en passe…
Parfois il m’arrive de me demander comment ces gens ont bien pu en arriver là, quelles épreuves ont elles traversées pour finir dans cet état, pour atterrir dans ce coin de rue à faire la manche pour les plus « docile » ou à commettre des actes plus violents pour ceux qui ont besoin d’extérioriser toute cette rage qui les ronge. C’est le type d’individus que je coffrais à mes débuts. Aujourd’hui, je me demande si ces racailles sont les véritables criminelles ou s’il ne serait pas plus pertinent d’incriminer la société qui ne leur a pas permis de s’élever.
En général, quand j’en arrive à ce point, je me dis que tout homme est en mesure de se donner les moyens nécessaires à avoir une bonne situation. Attention, je ne parle pas d’accéder à une fortune aussi impressionnante que celle de la famille Wayne, mais d’avoir une situation convenable permettant de subvenir à ses besoins les plus primaires. Néanmoins, les gens ne sont pas assez autonomes. Ils remettent les clés de leur destin dans les mains « des autres », de la société. De cette façon, ils ne se responsabilisent pas. C’est toujours plus facile de blâmer les autres plutôt que de regarder dans le miroir. Un peu comme moi avec Sacha. Je lui ai remis la clé de mon cœur, pensant faire bien, alors qu’en réalité je me suis empêché de m’ouvrir à d’autres, je pense particulièrement à Maggie en disant ça, mais peu importe. Hier soir je suis redevenu mon propre geôlier et, malgré le fait que je culpabilise de ne pas avoir pris de pincettes, j’ai cette sensation en parallèle qui fait pencher la balance de l’autre côté, une sensation de liberté.

J’arrive dans les locaux du GCPD et y trouve tout le monde sous tension à cause de l’évasion de l’Eyeless. Moi qui aie l’impression qu’il s’est écoulé des semaines depuis cet évènement.

Avant que je n’aie pu rejoindre mon bureau un collègue m’annonce que je madame le Maire me demande d’urgence dans son bureau. Je me dirige vers l’office de Loeb, pensant l’y trouver là-bas. Le Commissaire, prenant une teinte violacé à ma vue, me renvoie de son bureau m’indiquant que Sawyer était à la Mairie dans son bureau personnelle. Je n’avais pas compris ça comme ça. Je retourne donc à mon véhicule. Dans le parking j’aperçois Roman, qui me fait un simple signe de la tête que je lui retourne. Sans transition, je mets le contact et rejoins l’hôtel de ville.

En quelques minutes je me retrouve devant le bureau de Maggie, pris par deux types de stress différents. L’un concernant mon attirance pour elle, l’autre concernant le motif de la convocation.

Je frappe.

« Entrez. »

Je m’infiltre dans la pièce et la questionne sans salutations.

« Vous vouliez me voir ? »

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:21:26

(suite)

Elle est assise derrière son bureau. Son visage, bien que marqué par ce qui semble être un brin de colère me parait aussi animé par… Je ne sais pas, j’ai du mal à poser un mot sur cette émotion que j’ai l’impression d’observer. Ca ressemblerait presque à de la tristesse mêlée à de la culpabilité. Ca n’a pas d’importance, elle ne se fait pas prier pour répondre :

« Oui. Je voulais vous voir au sujet de Zaach Sullyvan. »
Ça m’aurait étonné que ça soit pour me proposer un dîner.

« Je vous écoute. »

Je me rapproche du meuble derrière lequel elle est postée. Elle poursuit :

« Vos méthodes, avec le recul... Vous comptez rester debout ? »

« Ça ira je vous remercie. »

J’essaie de rester stoïque. Les souvenirs des dernières vingt-quatre heures remontent et, pour rester poli, ça m’enquiquine.

« Très bien. Avec recul, vos méthodes ne me plaisent guère. Votre tactique de provocation ne nous as ni permis de mettre hors d’état de nuire Sullyvan, ni de nous confirmer l’identité présumée de son employeur. Pire que ça, nous avons un criminel dans la nature. Tâchez à l’avenir de vous montrer plus efficace. Il me semble avoir été clair sur les objectifs de la Major Crimes. Je ne veux plus que les médias pointent encore du doigt un échec de nos services de police. Est-ce bien clair Détective Taylor ? »

« Pardon ? »

Elle n’apprécie mon ton et me le fait comprendre :

« Faut-il que je me répète ? »

« Non, pas du tout. C’est juste que j’aie du mal à croire à la crédibilité de la scène. Vous me convoquez dans votre bureau pour me réprimander en privé ? A votre place j’aurais plutôt fait une annonce devant tous les officiers du GCPD histoire de faire un exemple. A moins que vous n’ayez peur de ma répartie. »

« Et bien allez-y. Faites donc preuve de répartie. Montrez-moi que vous avez les répliques permettant de mettre au tapis mes critiques. »

« Si cela peut vous faire plaisir. » dis-je avec insolence.

Je m’assois sur la chaise de peur que mon exaspération me fatigue sans que je n’aie eu le temps de lui cracher mon venin :

« Il me semble que VOUS avez autorisé que je procède ainsi. »

« Vous n’avez, à vrai dire, pas vraiment demandé la permission dans mon souvenir. »

« Peut-être, mais en tant que Maire, j’imagine que vous avez les moyens de m’empêcher de procéder comme j’ai pu le faire. »

« C’est vrai. Mais m’auriez-vous écouté si je vous avais interdit de mener vos recherches de la sorte ? »

« Qui peut le savoir ? Seulement, si la réponse avait été oui, vous n’auriez pas eu besoin de me faire culpabiliser parce que, dans mon souvenir, vous avez bien participé avec vos coups de fil. »

Sawyer se retrouve dans une impasse. Aucun de mot de ne sort de sa bouche. Maintenant que j’ai effectué mon décalage, j’applique l’estocade :

« Libre à vous de me mettre ça sur le dos. Libre à vous de me rétrograder, de me virer, peu importe. Par contre je veux savoir la vraie raison qui vous a poussé à me faire venir ici à la première heure ? »

Maggie n’échappera pas à cette question. Elle n’a aucun moyen de retraite. Elle est dos au mur, contrainte de se justifier. Elle prend son temps et, après avoir choisi ses mots avec le plus grand des soins, elle me répond ceci :

« Si je vous ai convoqué ici c’est parce qu’effectivement j’ai l’impression d’avoir pris une mauvaise décision en vous autorisant à avoir une entrevue avec Sullyvan. »

« Je ne comprends toujours pas pourquoi je suis ici. »

« J’ai pris cette décision à cause de la pression de l’affect et je souhaite que cet affect n’interfère plus dans mon travail. Vous comprenez mieux pourquoi je ne peux pas faire de grande déclaration devant un commissariat entier ? »

Tout devient limpide. Elle n’est pas indifférente. Ça c’est le point positif. Par contre, si j’ai bien compris le reste, elle me plaque avant même qu’il n’y ait eu quoi que ce soit entre nous parce qu’elle n’arrive pas à faire sans « l’affect » avec moi. Pourtant ça ne m’a pas l’air si compliqué que ça à réaliser. En même temps, mon boulot a toujours été ma priorité. C’est lui qui perturbe mes affects pour reprendre son terme.

Ce mot… Heureusement qu’il sert de litote. Parce que bon, je ne suis pas contre le langage soutenu, mais il y a des limites à ne pas franchir. Déjà que dans une conversation ou le niveau de langage et de connaissances est accru, par rapport au langage courant, il faut comprendre ce qui est dit, si en plus il faut comprendre chaque terme, on n’est pas sorti. Mais je m’égare.
Je ne sais pas comment réagir face à cette déclaration. Moi qui vantait ma répartie deux minutes plus tôt. Je me contente de rester simple et de la laisser faire comme elle l’entend :

« Très bien. »

Je n’ai pas réussi à contenir ce soupçon de déception dans ma voix. Ce qui est fait est fait. Je me retire sans un mot jusqu’à la sortie, où je lui adresse quelques mots avant de m’éclipser :

« Maggie. Vous n’avez pas à culpabiliser pour ce qui est arrivé. Ça fait partie des risques du métier. »

J’aurais peut-être dû garder ça pour moi car, au lieu de rester sur mon nuage, je descends sur terre avec ma culpabilité vis-à-vis de l’Eyeless. J’aurais pu en être débarrassé le temps du trajet jusqu’au GCPD. Non, je préfère repasser en mode observateur acharné. J’agis comme une proie guettant le moindre danger.

En arrivant, je prends un café. Cependant, au lieu de le boire avec Karl, je le bois à l’extérieur. Devant le bâtiment pour être précis. J’ai besoin d’être un peu seul, de mettre un peu d’ordre au milieu de cette agitation qui anime mon centre nerveux : entre Cynthia et les peurs que je nourris à son sujet, Sullyvan qui me hante, Sacha que j’appréhende de croiser et Maggie que j’espère recroiser, j’ai besoin de me recentré pour mieux retourner travailler, même si je sais qu’un mystère à résoudre me fera faire naturellement abstraction de tout ça. Mais au moins, j’aurais fait un peu de rangement là-haut.

Alors que je m’efforce à penser, un homme, plutôt mince, un peu plus petit que moi, ayant un œil de verre, un bras en moins, l’autre munit d’un gant en plastique ainsi que d’une pince m’accoste :

« Un fallafel ? »

Je n’avais pas vu son petit stand.

« Non merci. A cette heure-ci j’en suis encore au café. »

« Peut-être plus tard alors ? » Insiste le vendeur.

« Peut-être. » Lui répondis-je avec un léger sourire.

Je jette mon gobelet dans la poubelle la plus proche, lui souhaite une bonne journée et entame la grimper des marche de l’entrée avant qu’il ne sollicite une nouvelle fois mon attention :

« A vous aussi Détective Taylor. » Lance-t-il.

Je me retourne vers lui, interloqué par le fait qu’il connaisse mon nom et mon grade. Je n’aime pas ça.

« D’où tenez-vous mon nom ? »

Ma pointe d’agressivité n’a pas l’air de lui faire de l’effet. C’est amusant quelque part de voir que ce maigre commerçant soit moins peureux que Big Lou, pourtant entouré de gorilles pour assurer ses arrières. D’un autre côté, je ne lui ai pas joué la même scène qu’à Maroni.

« Vous ne savez pas qui je suis ? » M’interroge-t-il.

Je lui fais signe que non.

« Pourtant, je ne suis pas inconnu de vos services. »

« Arrêtez les énigmes et venez en au faits. »

« Très bien. J’ai des informations vous concernant. »

Je le perds à « informations ». Ce mot déclenche en moi une réaction de frayeur intense, un malaise que je contiens tant bien que mal en me mordant la lèvre inférieur. Si ça concernait Sullyvan ma carrière prendrait un sacré coup. Voici comment un borgne handicapé réussit à me mettre dans une position inconfortable. Malgré cela, je dois lui poser cette question :

« Quelles informations ? »

« C’est donnant donnant. »

« Ce qui signifie ? »

« Si je vous énerve dites-le. »

« Je ne m’en cache pas. »

Cette dernière réplique me permet de redistribuer les cartes sans pour autant que je prenne la main.

« J’ai des petites affaires en cours et j’ai besoin d’un garde du corps pour une transaction. Et vous êtes tout indiqué. »

Je le fixe un moment, pensant à ce qu’il pouvait éventuellement savoir à mon sujet. Si cela concernait Sullyvan, il n’aurait pas eu à me prier pour que j’accepte. C’est là que le choix de Sullyvan aurait été encore plus vicieux : ce-dernier m’aurait fait basculer de l’autre côté. Or ici, bien qu’intrigué par ces « informations », je préfère mettre un terme à cet échange :

« Quand j’en aurais le temps, je m’occuperai de vous. »

Je le laisse, bouche bée, avec ses fallafels. Dès que j’ai le temps d’ouvrir une enquête, je me charge de le mettre derrière les barreaux. Il dit qu’il est bien connu de nos services en plus. Seulement, je ne pense pas que quelqu’un cherche à stopper ses activités.

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:26:49

(suite)

Arrivé dans mon bureau, j’ai le droit à ma première interaction avec Roman depuis notre dernière entrevue. C’est lui qui prend la parole le premier, avant même que je n’ai eu le temps de m’assoir :

« Comment ça va ? »

Simple et efficace. C’est tout ce qui me fallait pour me mettre en condition.

« Un peu tendu. En arrivant je suis tombé sur un type qui dit avoir des infos sur moi. Et toi ? »

« Quel genre d’infos ? »

« Je ne sais pas. C’était soit je joue le garde du corps pour l’une de ses magouilles et il me dit ce qu’il sait, soit rien. Et toi, quoi de neuf ? Le week-end c’est bien passé ? »

« Ça a été. J’étais un peu sur les nerfs quand j’ai appris que l’autre fêlé n’était plus en cage. »

Je le comprends.

« Mais dans l’ensemble ça s’est bien passé. » Ajoute-t-il avec ce sourire que je n’avais pas vu depuis un moment.

« Il veut dire quoi ce sourire ? »

« Il veut dire que je suis aux anges ! »

Je devine que ça concerne la personne avec qui il était lorsque je l’ai dérangé. Je me fiche qu’il me le dise ou pas, l’essentiel c’est qu’il semblerait que lui et moi retrouvons notre affinité. Il est un peu tôt pour savoir si c’est pour de bon ou juste une phase, mais en attendant, la bonne humeur est de retour.

« On en discutera ce soir si tu veux. » Propose mon partenaire.

« On peut faire ça. J’ai aussi des choses à te raconter. »

« A propose de ? »

« Tu verras. »

« Ok ! Au fait, tu viens manger avec moi et Sacha à midi ? »

La proposition à ne pas faire. Heureusement que j’ai prévu quelque chose à midi, ça m’évite d’avoir à lui inventer une histoire. Et surtout, ça m’évite d’avoir à affronter une situation plus que gênante.

« Nope. J’ai une course à faire. »

« Une course ? » M’interroge le Détective Ambrose.

« Je t’expliquerai tout plus tard. »

« Sans fautes. »

« T’inquiète pas. Bon, qu’est-ce qu’on a aujourd’hui ? »

« Et bien écoute, je pensais qu’on aurait à retrouver notre ami Sullyvan, mais Sawyer a préféré confier les recherches à une autre équipe. On se retrouve avec un homicide. Une équipe est sur place, elle nous attend. »

« Un homicide ? Ce n’est pas un peu « commun » pour la Major Crimes ? »

« Pas quand cet homicide concerne un juge. »

Effectivement. Dans ce cas ça nous concerne. Assassiner un juge est quelque peu anodin à Gotham. Corrompus jusqu’à la moelle comme le sont, ils sont plus utile de leur vivant. De mon point de vue, c’est à l’état de dépouille qu’ils nous rendent le plus service : ils n’entravent pas la justice.

Nous prenons ma voiture pour nous rendre sur les lieux du crime. Il nous faut à peu près une demi-heure pour y être.
Une équipe composée du légiste, de la police scientifique et de quelques officiers est déjà sur place.
Chaque scène de crime raconte une histoire. Et l’auteur de celle-ci est doué pour la mise en scène.

Le macchabé est exposé, torse nu, vêtu d’un simple jean dans un appartement d’un immeuble à l’abandon. Il est assis sur une chaise à bascule en bois, les poignets liés aux accoudoirs et ses chevilles aux pieds. Une robe de juge, peut-être la sienne, est pliée sur ses genoux et sa tête est disposée de telle sorte que le visage inerte semble cracher du sang sur la tunique bien rougeoyante. A ses pieds se trouve une balance qui penche nettement d’un côté à cause du poids de liasses de billets noircis par je ne sais quoi.
La pièce, pour sa part, sans compter les personnes présentes et le matériel de police, est vide et sale. Quelques toiles d’araignée et la poussière laissée par le temps la décore, ainsi qu’un message, inscrit sur la vieille tapisserie recouvrant le mur dans le dos de la victime grâce à une encre spéciale, une encre originaire des veines de quelqu’un, sûrement du juge : « Qui mérite plus d’être jugé que celui qui brise son serment contre de l’argent ? ». Je suis d’accord avec lui. Mais après avoir pris une telle initiative, la seule personne méritant d’être jugée est ce « justicier ».

Je continue mon observation de la pièce, remarquant le jeu de lumière avec la fenêtre en face du défunt qui illumine de tous ses photons la scène. Pendant ce temps Roman prend les renseignements collectés avant notre arrivée.

« Qu’est qu’on a ? » Demande Roman.

« Robert Dobkin. Juge suprême du tribunal Salomon Wayne. J’estime le décès à une quinzaine d’heure dû à de multiples coups de lame au fond de la gorge. Je ferais des analyses plus approfondis dans mon laboratoire, notamment pour chercher des substances chimiques dans son organisme. » Répond vivement le légiste.

Dobkin. Plus corrompu tu meurs. Je ne l’avais jamais vu, mais il a une certaine réputation. Le médecin referme sa petite mallette contenant ses outils de travail, nous salue, et sort de la pièce. C’est la police scientifique qui prend le relai, nous donnant des informations sur certains éléments de la scène :

« Le sang sur la tunique est celui du juge et provient des multiples lésions au fond de sa gorge. Sur les billets, ce n’est ni plus ni moins que la terre. On a prélevé un échantillon de celle se trouvant dans les alentours pour faire une comparaison au GCPD où nous feront des recherches plus poussées. On pourra peut-être en déterminer la provenance, mais je n’y crois pas plus que ça. On n’a pas d’empreintes, pas de cheveux. Pour l’inscription sur le mur c’est du sang. » Explique un des scientifiques.

« Et à qui est-il ? » Interroge mon partenaire.

« D’après nos analyse, il appartiendrait à Axel Loyd et à Philip Foley. »

Roman hoche doucement la tête et observe attentivement le spectacle. Je suis accroupit, près de la chaise à bascule, cherchant des détails supplémentaires, mais il n’y a rien. Le parquet est impeccable. Impeccable ? Oui, par rapport aux murs il est tout propre.

Le plancher de bois craque lorsque les officiers venus accompagner la police scientifique débarquent en trombe. Tous ne rentrent pas, histoire de nous éviter d’être serré au fond de cette boîte. L’un d’entre eux prend la parole :

« Vous voilà. On a fait le tour de la zone et on n’a pas trouvé de témoins potentiels, de traces de voitures, rien. »

Ça peut nous être utile. Le trou perdu où se trouve le bâtiment est proche d’une zone de construction, ce qui implique qu’une quantité importante de poussière volatile est produite lorsque les chantiers sont en activité. La poussière finit par retomber. Or, comme l’indique l’agent, pas une trace, que ce soit de voiture ou de pas n’a été retrouvé. Notre Tueur est méthodique, consciencieux, appliqué et perfectionniste.

« Pauvre homme. »

Je me retourne vers l’officier qui a dit ça. Elle semble touchée par ce qu’elle voit. Elle paraît jeune, donc elle sûrement inexpérimenté. Sa déclaration me le confirme :

« Etant donné qu’il était corrompu, vous pensez que quelqu’un ait cherché à se venger ? »

« Si c’était une simple question de vengeance, le Tueur ne se serait pas donné tant de mal. »
Roman m’ôte les mots de la bouche.

« Vous avez fait du bon travail, on remballe. On n’a plus rien à faire ici. » Annonce Roman.

La police scientifique rassemble les pièces à conviction et nous mettons les voiles.

« Tu conduis ? Je vais griffonner quelques notes sur mon carnet. »

« Ok. » Me répond le Détective Ambrose.

Sur la route nous faisons un point et, au fur et à mesure de la conversation, je note les éléments que nous avons. C’est moi qui ouvre le bal :

« Notre ami ne va pas être facile à coincé… »

« C’est clair. Un justicier… Il ne nous manquait plus que ça à Gotham. »

« Je n’appelle pas ça un justicier. »

« Non, mais lui semble y croire. »

« On recherche donc un homme ou une femme, avec une profonde envie de rendre la justice. Dobkin étant un sacré morceau, il a fallu le soulever, le maîtriser, il ou elle est donc en forme physiquement, et le plancher propre, l’absence de trace de sang, d’empreintes, de cheveux, de voiture montrent une certaine minutie. »

« Ça doit être un femme, c’est sûr. »

Je ne résiste pas à ce trait d’humour.

« Le Fantôme ? » Demande-t-il soudainement, sans jingle.

« De quoi ? »

« Je lui cherche un nom. Note qu’on a la femme du juge à aller interroger, qu’il nous faut des renseignements sur deux potentielles victimes, des renseignements sur la terre… »

Je le coupe :

« La terre ce serait quand même surréaliste qu’on trouve d’où elle sort. »

« Peut-être mais en attendant ça fait partis des seuls indices qu’on a. Et la balance ? A ton avis ? »

« De la mise en scène. Les liasses pleines de terres j’imagine que ça symbolise l’argent sale, qui détruit l’équilibre de la fameuse balance de la justice. Faisant cela le juge crache sur sa fonction d’où les blessures au fond de la gorge : le sang qui sort de la bouche salit sa robe, symbole de sa fonction. »

« Soit il a une aversion pour les juges, soit il va s’attaquer à d’autres types de… c’est quoi le mot… de péchés, si je peux dire ça comme ça. S’attaquer à tous les vices présents à Gotham. Ajoute au profil que tu dresses qu’on recherche quelqu’un ayant possiblement eu un problème avec la justice. » Recommande mon partenaire.

« Pas bête. »

C’est triste d’avoir à se dire que nous avons besoin d’autres victimes pour avancer dans l’enquête. Ce type m’a complètement sortis de mes pensées encombrantes, mais, le silence qui suit la fin de ma conversation avec Roman me rappelle que j’ai d’autres affaires en suspens. Concernant mon partenaire, je décide de ne pas attendre ce soir pour en savoir plus. Je trouve ça perturbant que l’on fasse comme si de rien n’était alors qu’il y a quelques jours encore, il ne pouvait pas m’encadrer.

« Roman ? Dis-moi pourquoi t’es comme ça ? »

« Comme quoi ? »

« Comme avant Maroni. »

« Tu peux pas attendre hein. »

« Non, pas vraiment. »

« Bon… Je vais te raconter. Tu vois quand tu es venu l’autre fois ? J’étais avec une amie. Ashley. Je l’ai rencontré il y a plus ou moins deux semaines. Le courant est vite passé et puis, on s’est mis ensemble. Enfin bref. L’autre fois quand tu es venu, elle m’a demandé qui tu étais, pourquoi tu étais venus et je lui ai un peu raconté notre histoire et que tu avais déconné récemment, sans précisé que j’avais des soucis avec la mafia, je ne voulais pas lui faire peur. Et puis, elle m’a fait un long discours que je ne te ferai pas, mais en gros elle m’a rappelé qu’entre frère on devait se soutenir et avancer si on voulait s’en sortir. »

« Dieu bénisse cette femme. »

« Je te la présenterai à l’occasion. Et toi alors, qu’est-ce que tu devais me dire ? »

« Avec Sacha, on est un peu en froid… »

« Tiens, tu me fais penser que je dois la prévenir que ce midi c’est mort. On a un programme chargé à cause de notre Justicier en herbe. Comment ça un peu en froid ? »

« Je lui fais une scène au restaurant où elle m’avait invité. »

« Développe. »

« Je l’ai mise vraiment mal à l’aise devant beaucoup de monde et je l’ai laissé seule. »

Il prend une profonde inspiration. Je lis dans ses yeux que j’ai déconné. J’en ai conscience.

« C’était pas nécessaire. » Dit-il.

Il a sûrement raison, mais j’étais sur les nerfs, Sacha a été la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. Maintenant que j’y pense, il est vrai que j’ai déchargé ma frustration sur elle. Ce n’est pas juste.

« Va au moins t’excuser. Histoire d’être en bon terme. Elle n’est pas moi Seth. Elle ne reviendra peut-être pas. Il y a des fois où il faut garder sa fierté pour soi et admettre qu’on a été con. »

Je hoche la tête en guise de réponse.

« Bon, tu vas interroger la famille ou tu t’occupes des deux mecs qu’ils ont identifiés ? »

« Je prends les mecs. »

Roman éclate de rire. Pourquoi faut-il que je me rendre compte que ma phrase peut-être mal interprétée seulement après l’avoir formulé. C’est toujours comme ça de toute façon. Après son fou rire, il appelle le commissariat pour demander l’adresse de Dobkin.

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:32:12

(suite)

Il me dépose au GCPD et file à toute allure interroger la famille du juge. Pour ma part, je vais directement me trouver un ordinateur pour fouiller la base de données qui est à ma disposition. Je n’ai qu’à taper les noms d’Axel Loyd et Philip Foley pour avoir les informations dont j’ai besoin. Les deux sont des officiers du GCPD affectés au Service de Proximité, mais ce qui m’intéresse le plus est le fait qu’ils aient été déclaré disparus depuis près d’un mois.

Avec tous les éléments à ma disposition concernant ma cible, il est tout à fait possible que ces deux policiers aient quelques vices cachés et s’ils sont entre les mains du « justicier », je ne donne pas cher de leur peau. J’étends le champ de mes recherches les concernant. Je me renseigne sur les déclarations des familles, sur les lieux présumés des enlèvements, mais rien n’est une ressource exploitable. Où est-ce que ces deux hommes sont censés nous conduire ? Il manque une pièce au puzzle.

Je vais voir le légiste. Il a dû recevoir le corps il y a un moment maintenant et a dû procéder à l’autopsie. Il s’avère que lui non plus ne m’est pas d’une grande aide. Je vais à mon bureau et je passe deux heures à lire mes notes, à étudier les photos de la scène de crime sans trouver la faille. Peut-être que la question qu’il pose est une énigme : « Qui mérite plus d’être jugé que celui qui brise son serment contre de l’argent ? ».

« A part toi je ne vois pas. » Dis-je à voix haute.

« Vous parlez seul maintenant Détective ? »

Maggie Sawyer. Ça pour une surprise.

« S’il y a bien une personne que je ne m’attendais pas à voir ici, c’est bien vous. »

« J’en suis la première étonné. » Articule-t-elle.

« Que me vaut le plaisir ? »

« Je venais voir comment l’enquête avançait ? »

« Elle débute tout juste. Pourquoi vous nous avez retiré le dossier de Sullyvan ? »

« Parce qu’un travail de recherche aussi conséquent nous empêcherait de nous concentrer sur d’autre cas et parce que nous avons très peu de chances de le retrouver de toute façon. »

« Logique. »

Je retourne à mes moutons, feintant de l’ignorer pour mieux l’attirer dans mes filets.

« Vous m’en dites plus sur votre enquête ? » Demande ma patronne.

« Pourquoi ce revirement ? Ce matin encore vous disiez ne plus vouloir compromettre votre travail. »

« Nous sommes adultes et capable de faire abstraction de ce qui nous embête dans le cadre professionnel. »

« Nous ? C’est vous qui êtes perturbée. »

« Vraiment ? »

Elle se doute qu’elle ne me laisse pas indifférent. Mais je ne lui confirmerai pas ses soupçons, ça me permet de garder l’ascendant. Je préfère répondre à sa première question :

« Nous avons un meurtrier méticuleux qui semble privilégier des victimes ayant un penchant pour le vice, ce qui implique que le nombre de victimes potentielles à Gotham est très élevé. »

« Un original. Quoi d’autre ? »

« Il laisse des indices sur la scène de crime, mais je ne sais pas, il me manque un détail pour poursuivre. Et pourtant j’ai tout vu et revu. Mais il ne laisse aucune trace. »

« Avec la description que vous me faites, j’imagine que votre homme ou femme d’ailleurs, n’a rien laissé au hasard. Vous avez du négliger un ou deux éléments. »

Mais bien sûr. La terre et la balance.

« Excusez-moi. » Lui dis-je.

Je quitte la pièce, je cherche l’équipe de scientifiques de ce matin et après quelques minutes de recherches, je les trouve et leur demande de reprendre les analyses concernant la terre recouvrant les billets en leur indiquant de me prévenir dès qu’ils auront fini.
Pour ce qui est de la balance, je scan une photo du dossier, la charge sur l’ordinateur de mon bureau et je fais une recherche sur internet par correspondance avec l’image. De cette façon j’espère trouver, éventuellement, une enseigne qui mettrait en vente cet article. Il se trouve que c’est un objet commun, que l’on peut trouver dans à peu près toutes les grandes surfaces. J’espère que les analyses sur la terre seront plus concluantes. Je retourne à mon bureau, où j’attendrai les résultats. Un fallafel n’aurait pas été de refus, je n’ai rien mangé aujourd’hui. J’ai même du avorter ma course de ce midi.

En chemin je décide finalement d’aller voir Sacha. Je ne sais pas si elle est là, mais bon, je verrai bien. Je vois qu’elle est dans une salle de conférence à s’occuper de la paperasse. La porte est ouverte, mais, ayant le nez dans tout un tas de documents, elle ne fait pas attention à moi.
Je frappe à la porte. Elle relève la tête et me fixe sans dire un mot. Je lui en adresse quelques uns sur un ton délicat :

« Je peux te parler un minute ? »

Elle y réfléchit puis me fait signe que je peux me joindre à elle. Je m’installe sur un siège près du sien et lui présente mes excuses :

« Je regrette pour hier soir. J’ai pensé ce que je te disais mais je n’aurais pas dû le faire comme je l’ai fait, c’était humiliant, blessant et je m’en excuse. »

« C’est tout ce que tu avais à me dire ? » Demande-t-elle, presque agacée.

« Oui, c’est tout. »

« Très bien. Tu peux me laisser ? J’ai pas mal de trucs à faire. »

Exécution. Je sors, sachant qu’elle en a gros sur le cœur. Je sais pertinemment qu’à partir de cet instant entre elle et moi ça sera totalement différent. Mais j’accepte cette situation maintenant que j’ai formulé mes excuses. Elles ne résolvent pas tout, mais au moins, le Capitaine Rhodes sait que j’ai des remords vis-à-vis de ce que j’ai pu lui faire. Je rejoins mon office, allégé d’un des poids que je portais. Maggie a déserté, ce qui est normal après tout. Je m’installe confortablement dans mon siège, rêvassant, imaginant à quoi pouvait bien ressembler le visage du Tueur. Et quand mon stock de visage est épuisé, je cherche à lui trouver un nom.

« Enfin de retour. » Annonce Roman.

Il a l’air exténué.

« Ce que c’était long. Déjà il y a la phase de l’annonce, après il faut qu’ils se calment, après il faut les interroger. Ensuite on t’apprend qu’il faut attendre l’aîné de la fratrie. Et faut tout recommencer avec lui. Franchement, je me fiche que ce mec tues des gens, du moment qu’il tue la famille avec pour m’éviter de perdre autant de temps. » Raconte Roman en se laissant tomber sur son fauteuil.

« Ca a donné quoi ? »

« Rien. Rien du tout. Pourtant ils ont parlé. Je connais tous les Dobkin et leurs proches. Et toi, ça a donné quoi ? »

« Rien non plus. J’attends les résultats des analyses de la terre, c’est le dernier truc qui pourrait nous donner une piste. Tiens au fait ! Je lui ai trouvé un nom ! »

« Balance. » S’impatiente Roman.

« Le Tueur du Péché. »

« Et si c’est une femme ? »

« Bah ce sera la Tueuse. »

« Et le Justicier ? Ou la Justicière ? »

« Nul ça ! On dirait qu’on est dans une fiction. »

Il se gratte la joue de l’index. Nous patientons peu de temps avant que l’un de nos scientifiques nous fasse un compte rendu des analyses.

« On a effectué les analyses que vous avez demandé. La terre a une composition normale, exception faite d’un taux anormalement élevé en sels marin. »

Je remercie notre collègue qui retourne à ses vacations. Roman me soumet une proposition :

« Le port. »

Il a raison mais j’apporte un léger supplément :

« La côte aussi. »

« Autant dire qu’on cherche une aiguille dans une botte de foin. » Laisse tomber lascivement Roman.

« Et encore… Ça c’est le scénario si effectivement il nous donne des indices. »

« C’est tout ce qu’on a de toute façon. »

Malheureusement. Il ne me reste plus qu’à prévenir Cynthia que je vais rentrer tard. Je lui envoie un message, elle doit encore être en cours à cette heure-ci. Roman prévient Ashley qu’il devait retrouver ce soir. Ensuite, nous demandons l’appui d’une petite équipe de collègue pour passer le port au peigne fin.

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MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:37:25

(suite)

Nous sommes une dizaine d’hommes et il nous avons de besoin de cinq heures pour retourner, pas l’intégralité, mais une grosse partie du port, la majorité des hangars et quelques bateaux. Nous sommes relayés par une seconde équipe aux alentours de vingt-deux heures, après quoi nous faisons un crochet par le GCPD, pour que Roman, qui a conduit toute la journée, me laisse ma voiture et récupère la sienne.

Avant de repartir chez moi, je dois régler mon rétroviseur central. Il a fallu qu’il touch… Etrange. Derrière moi une voiture est garé, avec à son bord, côté conducteur, un homme dont le visage m’est étrangement familier. Quelques secondes et sa moustache atypique me permettent de le remettre dans un cadre connu : il était déjà derrière moi ce matin. Serais-je filé ? Et par qui ? Celui qui me parait bien placé pour organiser ça c’est Maroni. Je vais éviter de tirer des conclusions hâtives et surveiller ça de près.

Je ne sais pas si je dois en parler à Cynthia. Je n’ai pas envie de lui faire peur. Je la retrouve à la maison où elle m’attend :

« Ca va papa ? »

« Je suis crevé. Et toi ? » Lui dis-je en m’écroulant sur le canapé.

« Bah moi ça va. »

« Ta journée ? »

« Plutôt cool. J’ai eu trois heures de temps libre à midi, la prof de maths était pas là. Ça m’a laissé le temps de bosser un peu et comme je n’avais plus rien à faire en rentrant j’ai mis un film et je t’ai attendu. »

« Tu risques de m’attendre encore un moment. Je vais avoir énormément de boulot cette semaine. »

« Sérieux ? »

« C’est quand tes vacances au fait ? »

« A la fin de la semaine. Tu prends des jours ou pas ? »

« Je ne sais pas encore ça dépendra de la quantité de travail que j’ai. »

Je vois son air déçu et tente de rattraper le coup :

« Je ne peux pas prendre de congés sans culpabiliser de laisser en liberté un type qui lui ne prendra pas de vacances pour détruire la vie des autres. »

« Je comprends. Mais j’ai besoin de toi aussi. Et tu n’es pas là. Et quand tu es là, tu es fatigué par ta journée, ta semaine. Tu sais, mes amis comptent pour moi, mais ils ne sont pas toi. Ils ne te remplaceront pas. Pense-y aussi. Tu crois faire uniquement du bien en rendant service au gens, mais tu oublis qu’à la maison tu as une fille qui a… qui besoin de ta présence et qui… »

Elle ne réussit pas à terminer. Elle fond en larmes. Je la prends dans mes bras, la consolant comme je peux. Elle a raison. C’est vrai que je culpabilise moins quand elle est seule ici à m’attendre que lorsque que je suis ici à devoir attendre de retourner au boulot.
Je l’aime de tout mon cœur, j’ai l’impression qu’elle le sait et que ça lui suffit, mais je me fourvoie royalement. J’ai une idée qui pourrait sûrement lui faire plaisir, mais surtout elle me rassurera le temps que je sache si effectivement quelqu’un me suit à la trace :

« Si tu veux cette semaine, je peux t’accompagner en cours et le soir je te ramène ici. Au moins on se verra et ça minimisera les chances que tu attrapes froid. Qu’est-ce que tu en dis ? »

Elle sèche ses deux saphirs et me répond avec cette petite voix commune à ceux qui ont eu un sanglot :

« Je veux bien. »

Ce soir je vais la chouchouter, ça lui fera du bien et elle dormira sur ses deux oreilles comme ça :

« Allez, choisis nous un film, je préparer des trucs à grignoter. »

Je me lève préparer des gâteaux et des chocolats chauds. Je me fais un sandwich, il me faut mon salé du soir.
La soirée est excellente, beaucoup mieux que la semaine où je ratisse la vaste côte de Gotham avec des collègues après avoir déposé Cynthia au lycée. J’ai réussis tout au long de la semaine à dégager une petite plage pour pouvoir aller chercher ma fille, qui apprécie grandement ces quelques minutes passées ensemble. Pendant cette semaine je fais aussi très attention à mes arrières et lorsque je constate qu’un moustachu à l’air âgé m’épie jour après jour. J’en déduis que quelqu’un me surveille. Je mettrai ma main à couper que c’est Maroni.
Je souhaitais lui rendre visite lundi dernier, mais l’enquête m’a empêché de prendre ma pause à midi. Je compte toutefois bien le saluer dès que j’en aurais l’occasion. Je pense à ce week-end. Etant donné les heures de travail que j’ai effectué cette semaine Maggie me laisse, à moi et aux autres, notre week-end. D’ailleurs, Roman aimerais bien que moi et Cynthia allions chez lui samedi soir pour nous présenter Ashley. Je me suis aussi rendu compte que mon supérieur direct, Loeb, est très peu impliqué dans les affaires de la Major Crimes, d’ailleurs, il est très peu impliqué dans la vie du commissariat. Ce n’est pas plus mal. Ça veut dire que la stratégie de Sawyer fonctionne.

Nous sommes samedi matin, Cynthia dort encore, j’en profite donc pour effectuer ma visite de courtoisie chez Maroni. J’arrive Chez Luigi de bonne heure. Tout est rentré dans l’ordre depuis mon dernier passage. Les hommes de Maroni me reconnaissent, me fouillent, me privent de mon arme, que j’emporte en dehors du service par précaution et, sans me consulter sur l’objet de ma venue, vont chercher leur patron.

Le concerné arrive, élégamment vêtu, cigare au bec et m’accueille avec toute l’ironie du monde :

« Seth Taylor ! Quel plaisir de te voir ici. Assied toi, met toi à l’aise. »

Je m’installe à une table du restaurant et Big Lou se place en face de moi.

« Dis-moi Seth, tu n’as pas l’intention de foutre le bazar ici ? »

« Pas aujourd’hui. »

« Cette insolence. Je ne m’y ferai jamais. »

Il bredouille quelques mots en italien et ses quelques gorilles présents dans la pièce nous laissent une petite bulle d’intimité.

« Rassure moi, tu sais que tu n’es pas le bienvenue ici ? » Cherche à s’assurer Luigi.

« Je suis au courant. »

Il tire sur son cigare, me crache la fumée au visage, se met à l’aise sur sa chaise et me demande la raison de ma présence avec une telle assurance que je me demande s’il n’a pas occulté le fait qu’il ait failli se faire dessus lors de notre dernière rencontre.

« Je voulais que savoir comment rembourser les dégâts occasionnés lors de mon dernier passage. S’il n’y a pas de remboursement possible, je vous demanderai de n’impliquer personne d’autre que moi dans cette histoire. »

« Ecoute moi bien, ce n’est pas à toi d’en décider ! Tu m’as coûté plus qu’une table et deux chaises. Tu m’as humilié devant mon fils, mes hommes. Et plus que ça, tu es une menace au business. D’habitude j’arrose les poulets, mais toi, tu es d’une autre espèce, une espèce qu’on ne peut pas gaver. Et ce n’est pas bon pour les affaires. Si ça peut te rassurer, je me fiche de ton camarade de l’autre fois. Par contre toi, toi mon ami, je vais m’occuper de ton cas, tu t’en souviendras longtemps. »

Ne sachant pas s’il sait que j’ai une fille, je ne la mentionne pas. Je me lève, prêt à repartir avant de me souvenir du gars qui me suit. Si le moustachu est un de ses larbins, il est forcément au courant pour Cynthia. De toute façon :

« La prochaine que vous voudrez me faire suivre trouvé quelqu’un de plus discret. »

Il est abasourdi et m’explique ceci :

« Je n’ai envoyé personne. J’ai assez de poules au poulailler pour me fournir les informations dont j’ai besoin. Il ne me reste plus qu’à trouver une idée qui te retirera du circuit sans te rayer de la surface du globe et ensuite nous serons quittes. Pablo, rend lui son arme. »

Je range mon pistolet dans son étui. Je n’ai pas le temps de sortir que je suis saisi par deux hommes de Luigi qui me remette fasse lui. Ils me maintiennent fermement. J’ai une vague idée de ce qui va suivre et résister est inutile. Ça ne ferait que rallonger la raclée.

Dans un premier temps, c’est un ours de Maroni qui cherche à me percer l’estomac avec ses poings.

« Il encaisse bien le salaud. » Lâche l’un des spectateurs.

Lorsqu’il eut finis, Big Lou en personne m’éclate la tempe gauche d’un crochet du droit. Je l’aurais bien troqué contre une autre série dans l’estomac à cause de la bague, pour le moins imposante, du vieux mafieux.

« Jetez-moi ça. » Ordonne ce-dernier.

Ils l’ont pris au premier degré. J’atterris lourdement sur le sol froid, à moitié trempé et à moitié enneigé de la rue. Mon abdomen est endolori par la douleur et ma tempe est ouverte, laissant couler hors de mon corps mes globules rouges.
J’ai quelques mouchoirs dans la voiture qui me permettent de me sécher grossièrement et de stopper les coulées de sang. Le point positif c’est que Roman n’a pas de soucis à se faire. En revanche, j’ai peur pour Cynthia, il va falloir que je redouble de vigilance. En plus de ça, quelqu’un est à mes trousses et je n’ai aucune idée de qui ça peut bien être. Et comme si tout ceci ne suffisait pas, les maux de têtes font leur grand retour. Ils ne m’avaient pas manqués. Ils ne sont pas violents, mais suffisamment dérangeant pour m’agacer.

Je regarde ma blessure de guerre dans le rétroviseur, histoire d’évaluer les dégâts. Et dire que j’aurais bien fait un saut à la salle étant donné que je n’y suis pas allé la semaine dernière. Et comment est-ce que je vais présenter ça à Cynthia ? Sans compter que je n’en peux plus du moustachu qui me traque. Il est là, garé sur le trottoir en face du mien, simulant, ou pas d’ailleurs, un appel téléphonique. Pour cette fois je le laisse tranquille, ce n’est pas encore le bon moment. Mais bientôt, je tirerai tout ça au clair.

Je prends la décision d’aller faire un peu de sport, ça me laissera le temps de réfléchir à une excuse concernant la marque que m’a laissée Maroni. Le sang ne coule plus, c’est déjà un bon début. L’entaille est moins grosse que ce je m’imaginais et esthétiquement, ça me va plutôt bien. Je n’attire donc pas l’attention des gens, ce qui permet d’acheter une tenue de sport sans avoir à être suspecté de quoi que ce soit.
Pendant mes différents exercices, je cherche l’astuce qui fera passer en douce ma lésion. Et j’en trouve une qui me permet de faire d’une pierre deux coups.

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:43:06

(suite)

En sortant je vais directement à la recherche de celui qui me suit. Je vais créer une bagarre. Par bagarre j’entends que je vais le chahuter un peu, de cette façon je pourrai lui tirer les vers du nez et me façonner un alibi dorée sur tranche pour Cynthia. Cependant, ma tête se remet à faire des siennes, engendrant une pulsion, comme si, tout ce que cet homme suscite chez moi prenait le dessus sur mes premières intentions.

Arrivé à sa hauteur, je tapote son carreau, j’ouvre d’un geste sec sa portière, puis je le saisis au col et l’extrais violemment de son véhicule. Je le plaque sur sa porte arrière. Je crois qu’il est aussi surpris que moi de ce qui est en train de se passer. J’aimerais m’arrêter mais c’est plus fort que moi. Et j’ai besoin de réponses :

« Qu’est-ce que vous me voulez ? »

Pas de réponse. Mauvaise réponse. Je le tire et le repousse brusquement sur sa carrosserie.

« REPONDEZ ! »

Je sens les yeux des passants se poser sur moi. Mais je suis concentré sur autre chose.

L’homme tente de se défendre en lançant son bras en direction de ma tempe déjà éraflé. Une attaque que je pare sans grande difficulté de mon membre gauche. Je riposte du coude opposé, éclatant son museau à l’impact.
Voyant la situation dégénérer, un petit groupe de personnes courageuses nous sépare. J’arrive enfin à me contenir, leur évitant d’avoir nettoyer des plaies qu’ils n’auraient pas méritées. L’autre en profite pour prendre la fuite. Je pense être tranquille pour le reste de la journée, et, même si je ne suis pas plus avancé à son sujet, j’ai mon alibi. Ça ne me fera mentir qu’à moitié. C’est peut-être contraire à la morale, mais c’est pour la bonne cause.

J’ai à peine posé le pied dans mon appartement ma fille me réprimande :

« T’étais où ? »

Je lui réponds à travers la maison :

« J’étais à la salle. »

« Sérieux ? Ta passé toute ta journée là-bas ? »

« Comment ça toute ma journée. »

« Il est dix-huit heure ! »

Je n’ai pas vu le temps passer.

« Excuse-moi. »

« Envoie un message au moins. »

Je réalise que je n’ai même pas pris mon téléphone dans la précipitation ce matin. Je débarque dans le salon et, comme prévu, Cynthia ne réceptionne pas mon petit hématome avec le sourire.

« Qu’est qui s’est passé ? » S’inquiète-t-elle.

« Rien, j’ai eu un petit accrochage en sortant du sport. »

« Un accrochage. »

« Rien de spécial, une histoire de voiture. »

Comme sur des roulettes.

Je lui de se préparer, on ne va pas tarder à aller chez Roman. Je fais de même. C’est mon deuxième tour à la douche aujourd’hui. Je m’habille chaudement et nous partons aux alentours de dix-neuf heure.

Ma fille et moi sommes tout de suite très bien accueillis, comme de coutume :

« Ah enfin ! Comment tu vas ? » S’exclame Roman en prenant Cynthia dans ses bras.

De mon côté, je sers la main de la jolie copine de mon vieil ami :

« Bonsoir. Seth. »

« Ashley. Enchanté. » Me retourne-t-elle.

Ma fille fait de même, et Roman prend nos manteaux et les range dans sa chambre.

« Installez-vous, je ramène à boire. Cynthia tu bois quoi ? » Se renseigne notre hôte.

« Je viens avec toi, je vais voir ce qu’il y a. » Lui dit la plus jeune des femmes présentes.

« Seth je sais. Ashley ? » Poursuit le colosse.

« Un thé glacé s’il te plaît. »

« Ok. Viens Cynthia, on va chercher tout ça. » Annonce Roman.

Le deux passe dans la pièce d’à côté. Je me retrouve donc avec Ashley qui souhaite faire connaissance :

« Tu bois quoi ? » S’informe-t-elle.

« Pour moi c’est de l’eau. »

« Pas de sodas ? »

« Je n’en suis pas un grand fan. »

Elle a l’air bienveillante.

« Alors comme ça vous vous connaissez depuis quinze ans avec Roman ? »

« Quelque chose comme ça oui. Pourquoi cette question ? »

« Parce que j’adore ce genre d’histoire. Les amitiés qui durent. »

« Au début on ne pouvait pas se voir en peinture. »

« Ah bon ? Je ne te crois pas. »

« C’est difficile à croire pour tout le monde. Mais il s’est avéré qu’on était capable de faire autre chose que d’aboyer l’un sur l’autre. »

« Et qu’est-ce qu’il s’est passé pour que vous arrêtiez d’aboyer ? »

Je cherche comment formuler une réponse mais Roman me devance.

« Il m’a sauvé la vie. »

Ils s’installent, lui et Cynthia, disposant les verres en face de leur propriétaire. Ashley, intrigué, cherche à en savoir plus. J’essaie d’éviter le sujet, seulement Cynthia, autant, voir plus intéressé que la nouvelle amie de Roman, insiste pour connaître l’histoire. Je ne le lui ai jamais raconté. Ce n’est pas le genre de conte que l’on narre avant de dormir.

« Ok ! Ok ! Je vais vous raconter ça rapidement. » Déclare mon partenaire.

Il ouvre sa bière, en boit quelques gorgées et relate brièvement les faits :

« On était sur une affaire de dingue. Des types voulaient transférer une quantité phénoménal de drogue, 8 ou 9 tonnes, bref. On devait faire une saisie et ça a dégénéré. A un moment donné, un gars m’a mis un coup de cross. Je me suis étalé par terre. Je croyais que s’était finis, mais le grand gaillard ici s’est jeté sur le mec et il m’a sauvé. »

« En vrai ? » S’enquiert Cynthia

« De vrai de vrai. » Lui confirme le narrateur.

« Vous en avez d’autres des histoires comme ça ? » Demande Ashley.

« Vous n’avez même pas idée. Mais pas pour ce soir. Ca suffit le boulot. » Leur dis-je.

J’avoue que ce soir, je n’ai pas envie de parler du travail, la semaine m’en a dégoûté.

« Je n’avais pas fait gaffe, t’as quoi à la tempe ? » Questionne Mr Ambrose.

Cynthia répond avant que je n’ai eu à le faire.

« Il s’est battu en sortant de la salle tout à l’heure. »

J’expliquerai à Roman tout ce qu’il s’est passé plus tard, devant Cynthia je joue le jeu.

« Il t’a salement amoché le bâtard. » Ajoute-t-il.

« Tu l’as pas vu lui. »

La sonnette retentit. Je pensais qu’on serait tous les quatres, je me renseigne donc :

« C’est qui ? »

Ashley se lève et va accueillir la dernière venue qui n’est nulle autre que Sacha Rhodes. Cynthia est toute contente de la voir. Pendant qu’elle lui saute dans les bras et qu’elles échangent quelques phrases, Roman me glisse quelques mots :

« Elle savait que tu serais là et elle est quand même venue. »

Il lui fait la bise, là où elle et moi échangeons simplement un « bonsoir ».

Nous retournons autour de sa table basse où Sacha propose d’entrée un interrogatoire à Ashley :

« Vous faites quoi dans la vie ? »

« Je suis dentiste. Et vous pouvez me tutoyer. »

La conversation suit son cours un petit moment, avant que Roman et moi allions en cuisine préparer un repas. J’adorer cuisiner. Je ne voudrais pas me vanter mais je me débrouille plutôt bien. Ce soir c’est poulet grillé avec des pommes de terre rôties. On agrémente le tout d’haricots verts, on relève les saveurs avec quelques épices et on apporte le tout au salon.

Alors que j’allais entamer mon assiette, mon téléphone sonne. J’aurais dû l’oublier comme ce matin. Je regarde qui c’est pour voir si je peux éviter de répondre. Ce que je ne pourrai pas faire étant donné que c’est le devoir qui m’appelle. Je raccroche et regarde Roman, qu’on m’a demandé de prévenir :

« Ils les ont retrouvé, on doit y aller. »

Il essuie le contour de sa bouche et se lève, sous les protestations de sa petite amie et de mon enfant. Sacha elle, n’est pas étonnée puisqu’elle vit la même chose régulièrement.

« On fait vite, promis. » Explique Roman en embrassant Ashley.

Nous prenons ma voiture et nous dirigeons au port, plus précisément, dans un des containers où sont entreposés les corps des deux policiers disparus. Un projecteur éclaire cet espace confiné, montrant que le Tueur du Péché a une fois de plus mis en exergue son don pour la mise en scène. Les deux dépouilles sont assises sur des petites chaises en ferraille autour d’une petite table ronde faite du même matériau. Ils ont la tête en arrière, appuyé sur la paroi de la caisse de métal dans laquelle ils sont exposés. Leurs yeux ont été retirés, ce qui me rappelle vaguement quelqu’un.
Seulement ici, les yeux ont une toute autre symbolique. Ces-derniers baignent dans du sang et sont placés sur l’un des réceptacles de la balance qui penche donc d’un côté. De plus, chacune de leur plaque est sur la table et est barbouillée de plasma. Comme pour la première scène, le tout est accompagné d’un petit message, toujours écris avec son encre favorite : « Voici les yeux qui se sont fermés en se remplissant d’immoralité. Les garder ouvert permet d’éviter de passer de l’autre côté. »

Le légiste arrive juste après que j’ai finis mes premières observations. Il semble avoir été tiré du lit. Il positionne ses lunettes sur son nez, effectue son évaluation des corps et nous livre ses hypothèses :

« Leur décès remonte à un moment maintenant. Ils sont extrêmement froids et je pense qu’ils ont été conservés avant d’être amené ici. Je ferai des analyses plus approfondies dès demain. Et moi qui pensais avoir un week-end de libre. Le pire c’est que je dois l’annoncer à ma femme. »

Cette dernière confession fait naître un rictus mon visage. Le médecin retourne à son domicile.

« Bon, maintenant qu’on a vu on peut rentrer, j’ai faim et le poulet froid ça me plaît pas plus que ça. » Dit mon camarade.

« Donne-moi quelques minutes. »

Je fais une deuxième observation qui n’est pas plus concluante que la première pour deux bonnes raisons : la première, c’est que je ne suis pas à fond dedans et la seconde, le coupable a encore une fois fait preuve d’une grande précaution.

« On peut rentrer. Il faudra attendre demain pour avoir plus d’informations. »

Nous laissons nos collègues finir leur travail, comme prendre des photos ou prélever toutes les traces d’ADN présentes.

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:47:04

(suite)

Je suis content d’arriver chez Roman j’ai suis affamé, je commence à le sentir. Nous découvrons qu’Ashley et Cynthia se sont endormis sur le canapé pendant notre absence qui, mine de rien, a duré un peu plus d’une heure et demi. Nous rejoignons Sacha, en train de fumer sur la minuscule terrasse sur laquelle donne la petite cuisine.

« Tu les as fatigué à ce point ? » Taquine gentiment Roman.

« Non, on a un peu discuté, on a finis de manger, on s’est installé devant la télé et elles se sont endormis il y a un petit quart d’heure. » Explique la Capitaine des Forces d’Intervention avant d’ajouter : « C’était comment ? »

« Moche. » Lui répondis-je

Elle souffle sa fumée avant de nous dire quelque chose d’assez touchant :

« Ca faisait longtemps qu’on ne s’était pas retrouvé tous les trois. »

Ça fait un bail en effet. Nous restons là, à regarder les étroites et sombres rues de Gotham timidement éclairées par de vieux réverbères que la commune devrait rénover. Ashley, très certainement réveillée par nos voix nous rejoins et se blottit dans les bras de son prince charmant. Il ne m’en faut pas plus pour annoncer que je vais réveiller Cynthia et que je vais rentrer.

Cette-dernière se lève difficilement, à tel point que je dois presque la soutenir tellement elle titube. Aucun équilibre, on dirait qu’elle a bu toute la soirée. Elle reprend vite ses appuis, ce qui nous permet de quitter les lieux sans accident et quelques minutes plus tard nous sommes chacun étendu au chaud sous nos couvertures respectives.

Le lendemain je sors du lit de très bonne heure, contraint d’aller m’occuper de l’affaire suite à la découverte des corps la veille.
Ne voulant pas attendre Roman, je débute mes examens concernant les deux policiers tués. Alors que je suis absorbé par mes recherches quelqu’un frappe à la porte de mon bureau. J’indique à la personne derrière la porte qu’elle peut entrer.
Je suis extrêmement surpris de voir Loeb débarqué, lui qui ne s’intéresse pas souvent à mes affaires. Il est accompagné de deux officiers ce qui, je trouve, est encore plus inhabituel. Je vois à ses yeux qu’il n’est pas venu me rendre une visite de courtoisie et son annonce me le confirme :

« Taylor, vous êtes suspendu. » M’annonce le Commissaire avec un malin plaisir.

Mes aïeux. Ce peut-il que je sois en train de rêver ? Dans ce cas je pourrais lui en coller une qui lui fera perdre la mémoire non ? Dans le doute, je me contente juste de ceci :

« Pour quel motif ? »

« Pour agression. » Dit-il sèchement.

« Agression ? »

« Hier aux alentours de midi, en face du Gotham Sports Center, vous avez cassé le nez d’un homme. » M’explique calmement Gilian.

Ce type a porté plainte. Je n’y crois pas. Il vient de donner à Loeb l’opportunité de m’éloigner du commissariat. J’essaie de me sortir de se pétrin comme je le peux :

« Vous avez des preuves de ce que cet homme avance ? »

« Des empreintes sur son manteau au niveau du col, l’a où vous l’avez agrippé et violenté. Veuillez remettre votre plaque et votre arme aux officiers, vous les récupérerez lorsque vous reviendrez… Si vous revenez. Je ne tolère pas que mes agents aient un tel comportement. » Ironise le ripou d’un air malsain.

Il m’a bien eu. Je lui remets mes effets, j’éteins mon ordinateur encore allumé et avant que je n’aie eu le temps de prendre la porte, Loeb m’empoigne le bras, un geste que je n’apprécie pas beaucoup. Et comme si cela ne suffisait pas, il profère des menaces à voix basse :

« A votre place je commencerai à chercher un nouvel emploi. »

Il relâche son étreinte et nous échangeons un long regard. Je décide de m’éloigner de lui avant que son air satisfait ne me mette dans un état que je ne gèrerais pas.

Je parcours les corridors du GCPD d’un pas décidé. J’ai envie de tout fracassé autour de moi. Ce n’est pas vraiment Loeb et son astuce pour m’évincer qui m’insupporte mais plutôt le fait d’avoir été une proie facile à éliminer du paysage des services de police.
Je croise Roman au détour d’un couloir. Ce-dernier, surpris de ne pas me voir devant un écran à bosser, s’empresse de me demander :

« Tu vas où comme ça ? »

« Je rentre. Loeb m’a suspendu. »

Il pense que je blague, mais constatant mon humeur de pitbull, il cherche à en savoir plus :

« Pourquoi ? »

« Pas ici. Viens. »

Il m’accompagne au parking. Je jette mes affaires sur la banquette arrière, m’assoie sur le capot et lui raconte toute l’histoire :

« La semaine dernière un gars me surveillait. Et samedi matin je suis allé voir Maroni, pour régler notre histoire, c’est là que je me suis fait ça, rien à voir avec la salle où c’est moi qui ait cassé le nez du mec après qu’il ait tenté de m’en mettre une. Mais je ne suis pas défendable vu que je l’ai sorti de sa voiture de force et je l’ai un peu engueulé. »

Il doit ingurgiter beaucoup d’informations d’un seul coup. Une fois que l’ensemble des données ont été traité il commence son petit interrogatoire :

« Tu sais qui est le type ? Qui l’a engagé ? »

De la tête je lui indique que je n’en ai pas la moindre idée.

« T’es suspendu combien de temps ? » Ajoute-t-il.

« Je sais même pas. Loeb ne me l’a pas précisé. Il espère que cette suspension soit définitive. Et il pourrait bien se débrouiller pour faire en sorte que ça arrive. »

« Comment il pourrait faire selon toi ? »

« Il est Commissaire, je ne pense pas que ça soit les moyens qui manquent. Il lui suffit de trouver quelqu’un capable d’appuyer sa décision, quelqu’un comme Maggie. Elle ne tolèrera pas plus que lui cet écart. »

« Maggie devrait comprendre si tu lui explique la situation. Elle a bien mis Loeb sur le trône, elle pourrait très bien te garder dans l’équipe, surtout qu’à côté de lui tu es un enfant de chœur. » Me rassure Ambrose.

« Tu as raison en plus, il n’ira pas la chercher pour du soutien. Mais, le connaissant un peu mieux, je me dis qu’il est capable de tout. Enfin bon, on verra ça. »

Je bondis de mon siège improvisé, tire la portière avant que Roman ne m’interpelle sur le sujet qui l’intéresse bien plus que ma suspension. Il prend un ton inquiet si je puis dire, intrigué par ce que j’ai bien pu aller faire Chez Luigi :

« Et pour Maroni ? »

Je ne détaille pas mon entrevue avec Big Lou, il n’a pas besoin de tout savoir. Je me contente de l’apaiser avec l’association d’une belle annonce et d’un léger sourire :

« Tu n’as plus à te soucier de Maroni. »

Mes mots semblent avoir libéré Roman d’un fardeau, il me sourit et me dit qu’il me tiendra au courant s’il y a du nouveau me concernant ou concernant l’affaire. Pour ma part, je rentre au bercail avec une grande impatience, ce qui est étonnant venant de moi.

Cynthia n’étant pas encore réveillée je décide d’aller finir ma nuit. Aux alentours de midi, ma fille me réveille brusquement, me demandant de me dépêcher de la rejoindre au salon. Dans la pièce en question elle me dit qu’on parle de moi à la télévision. Je me frotte les yeux de façon à rétablir ma vision quelque peu troublé. Lorsque cette dernière revient à la normale je constate avec un dégoût sans nom Loeb en train de donner une conférence de presse :

« […], ayant outrepassé son droit de gardien de la paix, a été suspendu ce matin. Sachez, très chères habitants de Gotham, que je ne compte pas laisser ce genre d’individus polluer mon commissariat et je m’engage à me battre pour que non seulement, le Détective Seth Taylor ne soit plus un officier du GCPD, mais aussi à ce que tous ceux ayant un comportement similaire soit exclu de l’enceinte du GCPD de façon à ne pas perturber le travail d’honnêtes policiers. De plus, toute personne soutenant le Détective Seth Taylor subira le même traitement. Je pense que le Maire Maggie Sawyer sera de mon avis et donnera son point de vue sur la question dès qu’elle aura eu vent de la nouvelle. Je vous remercie de votre attention. » Ponctue le corrompu.

L’opinion publique. Quel meilleur appui aurait-il pu trouver ? Là où il est encore plus malin c’est qu’il tient aussi Maggie. Maintenant qu’il a rendu l’affaire publique, elle ne pourra pas me laisser reprendre mes fonctions sans risquer de s’attirer les foudres de la population et de renforcer l’influence de Loeb. L’enfoiré. Et moi qui le prenais pour un idiot uniquement capable de recevoir des liasses pour fermer les yeux sur les méfaits de la mafia. Il a plus d’une corde à son arc le fumier. Tâche de ne plus jamais le sous-estimer Seth.

« C’est vrai ce qu’il raconte ? Tu as agressé quelqu’un ? » Demande Cynthia surprise d’apprendre une telle nouvelle.

« Pas exact.. »

La sonnerie de mon téléphone retentit. Maggie m’appelle. Au moment où je vais décrocher, je reçois un appel de Roman, puis de Sacha. Devant cette situation je préfère mettre le téléphone en silencieux, le temps que tout le monde se calme.

Je reprends donc mon explication. Je choisis précautionneusement mes mots. Je ne veux surtout pas alarmer Cynthia.

« Depuis la semaine dernière…il y a un type…qui me cherche un peu… Et hier, disons que j’ai voulu comprendre pourquoi. J’étais un peu énervé, je l’ai attrapé au col et je lui ai gueulé dessus. Mais pour le coup que je lui ai mis, c’était juste parce qu’il a essayé de m’en mettre un, je me suis défendu. »

« Et comme c’est toi qui a commencé tu peux pas trop te défendre… Mais pourquoi tu n’as pas expliqué la situation ? » S’intéresse-t-elle.

« Parce qu’il n’aurait rien voulu entendre. Tu sais Loeb, est un corrompu… »

« Pourquoi il est là alors ? » Me coupe-t-elle.

« C’est politique. Donc je disais, Loeb est un corrompu et moi je suis plutôt honnête comme flic. Même carrément honnête. Et ça le dérange dans le sens où je suis un danger pour lui quelque part, il n’est pas à l’abri de se retrouver au placard avec moi traînant dans le commissariat. Et là, il a l’opportunité de me virer alors il ne va pas se gêner. »

« Et Maggie elle peut rien faire ? Elle sait que tu es le Top comme Détective non ? »

« Avec le discours qu’il vient de faire, tu m’excuseras l’expression, il la tient par les couilles. Si elle se range de mon côté, elle donne un coup de pouce à la côte de popularité de Loeb, et se dézingue au passage. Elle n’a pas d’autre choix que de se mettre du sien pour avoir le soutien des gens. »

« Tu m’étonnes que c’est politique. Et toi tu te sens comment par rapport à ça ? »

« Bah bizarrement, plutôt bien. Même s’il va falloir que je trouve vite une source de revenu pour le loyer, la nourriture tout ça, parce que sinon on va se retrouver à la rue. »

Un vent de panique souffle sur le visage de Cynthia. Je m’empresse de la rassurer :

« Façon de parler. On trouvera bien un endroit où crécher, mais je trouverai t’inquiète pas. »

Elle laisse échapper un soupir de soulagement avant de me consoler à son tour :

« Si tu veux mon avis, tu devrais prendre cette suspension du bon côté, c’est révélateur de tes qualités. Je vais aller faire mes devoirs, je serai tranquille pour les vacances. Je vais te laisser rappeler tout le monde comme ça. »

Elle se lève, dépose un baiser sur mon front et s’en va s’occuper de ses cours.

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:54:18

(suite)

J’attrape mon cellulaire. Ça fait beaucoup d’appels. Même Gail est monté au créneau. Pour la majorité j’envoie un message texte leur expliquant que j’ai besoin de me reposer, je blablate pour avoir la paix. Je rappelle Roman dans un premier temps. Ce-dernier, de manière attive, me demande de le rejoindre dans un terrain vague à l’extérieur de la métropole, dans une ancienne zone industrielle.

Je préviens Cynthia de mon départ. Je vérifie que je ne suis pas suivit et après constatation du fait que je ne le sois pas je prends la route. Durant le trajet je tente de joindre Sawyer, mais sans succès. Peu importe au final puisqu’elle m’attend en compagnie de Roman dans cette contrée désertique. Nous sommes sur le parking d’une vieille usine désaffecté.
L’édifice est marqué par la teinte orangée de la rouille et est légèrement recouvert de poussière. Pas une vitre du bâtiment n’est intacte. Il y a des morceaux de verre éparpillés un peu partout à l’extérieur. Au-dessus de l’entrée, un panneau affichant le nom de l’entreprise possédant le complexe n’a pas résisté au temps. Malgré tout, je reconnais le logo d’Ace Chemicals, une entreprise qui a aujourd’hui des locaux bien plus spacieux. L’ambiance me rappelle les scènes de film policier où les gangsters se retrouvent pour éviter les regards indiscrets.

Sans transition je m’adresse directement à Maggie :

« Je vous avais dit que vous jouiez à un jeu dangereux avec Loeb. »

« On se passera de ce genre de réflexion si vous le voulez bien. » Rétorque-t-elle.

Elle est de mauvais poil.

« Je suis coincé Seth. Vous savez comme moi que je ne peux pas vous soutenir. » M’annonce Sawyer.

« J’en ai conscience. » Lui répondis-je.

« Dites-moi que ça n’est pas arrivé ? Que Loeb a monté une histoire pour prendre plus de place ? » Se renseigne Madame le Maire.

A elle aussi je lui conte l’histoire du fameux moustachu. Malgré cela, elle reste très tendue. Après un long silence où je la regarde réfléchir elle déclare :

« La seule option que nous ayons est que vous boucliez l’affaire en cours. Ca montrera tout votre engagement envers le GCPD et votre dévotion pour la sécurité des citoyens. J’ai besoin de vous à la Major Crimes. Perdre deux éléments en l’espace de deux jours c’est inconcevable. »

« Deux ? » S’inquiète Roman.

« Gordon est à l’hôpital, il a fait un arrêt cardiaque. Mais il va bien, il est stable. » Raconte Sawyer.

Mon meilleur ami et moi-même sommes attristés par la nouvelle. James est l’un des plus honnêtes, si n’est le plus honnête, et droit de tous les policiers que j’ai eu l’occasion de croiser dans ma vie. Je ne sais pas s’il aura envie de continuer ce métier suite à cela, car à part le stress que peut créer notre travail, je ne vois pas ce qui aurait pu lui causer une attaque pareille. Peut-être qu’il a des problèmes personnels mais je le connais un peu, il est tout à fait en mesure d’affronter les tracas du quotidien. S’il pouvait surmonter cette épreuve et remonter en selle ce serait une bonne chose pour Gotham. Et puis, s’il y a bien une personne, excepté Roman et Sacha, sur qui je pourrai avoir confiance au GCPD c’est bien lui. Prends le temps qu’il te faut pour te remettre James, et revient nous plus fort que jamais.

« Vous devez agir tous les deux, sans quoi Loeb va profiter de l’élan qu’il s’est donné. » Ajoute-t-elle en nous voyant regarder par terre.

C’est vrai que nous avons-nous aussi d’autres problèmes à gérer. Tout ira bien pour Jimbo, j’en suis certains. En revanche, pour moi, c’est une toute autre histoire. Je dois arrêter le Tueur du Péché au plus vite ou tirer un trait sur ma carrière. Cette dernière option aurait été envisageable si je n’aimais pas mon métier à ce point. Ce serait mentir que de dire que ce n’est pas difficile de constater toutes les horreurs que les hommes sont capables de se faire au nom de choses aussi futiles qu’absurdes. Mais ça n’en est pas moins passionnant, stimulant. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer, je ne connais pas la routine et par-dessus tout, je me sens utile tout en ayant la chance de pouvoir me servir de mes capacités, qu’elles soient physiques ou mentales, ce métier me demande de solliciter tout ce que je peux lui apporter et j’aime ça. Et un adversaire aussi technique et perfectionniste que le Tueur du Péché, surtout avec cette incommodité en plus, ça a tout le charme du monde. Un challenge comme je les aime : plein d’adversité.

« Je vous laisse vous organiser entre vous. Je vais devoir trouver un discours qui atténuera un peu les ardeurs du peuple. Tenez moi au courant par l’intermédiaire d’Ambrose, et essayez d’avoir le moins de contact possible concernant l’enquête. Soyez discret, surtout s’il est possible que vous soyez filé Seth. » Préconise notre patronne.

Je la regarde s’éloigner avec une démarche des plus élégantes, bien que l’empressement en soit le principal moteur.

Je me tourne vers Roman.

« Alors, qu’est-ce que tu as de nouveau ? »

« Pas mal de choses à vrai dire. Je n’ai pas apporté de dossier, on va tout faire de tête. T’enregistre ? » Me prévient-il.

« Tu peux y aller. »

« Tout ce qui est analyse ADN est inexploitable. Par contre, concernant les deux malheureux, ils ont couvert pas mal de trafics d’un certains Douglas Cole. Je pense que c’est la prochaine victime, si on part du principe que le Tueur annonce sa prochaine victime à chaque fois. C’est un vieux pensionnaire de Blackgate. L’avantage c’est qu’il sera facile à reconnaître, il a un œil de verre, un bras en moins et… » Disserte mon partenaire avant que je ne le coupe.

« Il vend des fallafels. »

« Tu le connais ? »

« Je l’ai croisé la semaine dernière, il voulait que je lui serve de garde du corps tu te souviens ? »

« C’était lui qui avait les informations ? D’ailleurs, je ne t’ai pas demandé, mais comment se fait-il qu’un mec comme ça vienne voir un policier et risque de se faire arrêter ? »

« Il ne risque rien puisqu’il reste très évasif. Sans preuve il ne peut pas se faire choper. Et puis, j’imagine que s’il traîne encore à l’extérieur d’une cellule, c’est qu’il a la bénédiction de nos collègues. »

« On procède comment ? » S’informe mon interlocuteur.

« On trouve Douglas et on piège le « justicier ». »

« On fait comme ça. Demain soir je donnerai un talkie-walkie à Sawyer en allant lui faire un rapport. Mardi matin tu iras le chercher, je lui dirais de faire croire qu’elle souhaite avoir une entrevue avec toi au sujet de ton « écart » de comportement. Ca nous permettra de communiquer sans risques. En attendant, tu restes chez toi et tu te reposes. Tu ne commences aucunes recherches avant de l’avoir. Compris ? » Articule Roman.

« Oui maman. »

« Et une fois que tu as le talkie, tu attends que JE te contacte, en attendant, tu ne bouges pas une oreille. » Ordonne-t-il

« Ne t’inquiète pas, je serai avec Cynthia de toute façon. »

Nous nous saluons avant de quitter les lieux. La fin de journée puis le lundi passent étonnement vite, moi qui pensais que l’attente me ferait voir défiler chaque minute. Finalement, avec ma progéniture, nous avons passé une agréable journée et demie. Après cette-dernière, vient le jour j, celui où je dois me rendre à une réunion de façade où je suis censé récupérer l’appareil me permettant de communiquer avec Roman.

Mon rituel n’est pas complet ce matin-là. Après avoir enfilé ma chemise et mon jean, pris soin de nouer mes lacets, rassemblé mes effets les plus importants dans mon manteau, à savoir, mon trousseau de clefs, mon portable, mon carnets de notes ainsi que mon criterium, j’ai pris pour habitude d’installer ma plaque et mon arme de fonction à ma ceinture. Aujourd’hui ce n’est pas possible. Cependant, je règle le problème du pistolet en en camouflant un de rechange que j’admets avoir conservé suite à une intervention il y a longtemps. Ce n’est pas quelque chose que je ne soutiens pas ce genre d’auto-défense de coutume, mais, aujourd’hui, en ces temps troublés, plus que jamais donc, j’ai besoin de cette protection. A cela j’ajoute ma paire de lames, m’ayant maintes fois servie par le passé.

Une fois apprêté et équipé, je me rends à la mairie. Je laisse mon équipement sous le siège passager de ma voiture. Je ne pourrai pas passer le détecteur de métaux si je les transportais sur moi.
Je commence à connaître les lieux et, sans avoir à être dirigé, je rejoins Maggie dans son bureau. Je ferme la porte en faisant attention à ce qu’il n’y ait pas d’oreilles qui traînent dans le coin. Je vais directement m’assoir en face d’elle. Voyant mon air inquiet elle déclare :

« Détendez-vous nous ne sommes pas sous surveillance. »

« Comment pouvez-vous en être certaine ? »

« Parce que j’ai pris des dispositions et parce que si j’avais un doute vis-à-vis de celles-ci, vous vous doutez bien que nous ne nous rencontrerions pas ici. »

C’est vrai. Sans transition elle me transmet l’objet de ma venue. Je saisis l’appareil, effleurant du bout des doigts sa peau. Jamais je n’eux ressentis une douceur semblable.
Un frisson parcourt mon bras, le faisant trembler sous les innombrables sensations créées. Maggie me paraît elle aussi traversée d’une vague de palpitation. Je lâche mon étreinte du talkie pour glisser mes doigts entre les siens, un geste que j’opère progressivement, délicatement, un geste qu’elle autorise en me caressant la paume de son pouce. Ca ne dure pas plus d’une minute, mais ce jeu de mains me paraît durer une éternité. Je me sens déconnecté du monde entier, j’ai cette impression qu’elle et moi sommes les seules êtres vivants sur cette Terre. Je découvre une nouvelle fréquence de percussions de mon cœur, une fréquence si vive qu’il m’est impossible de discriminer un battement de celui qui le précède.

Je mets un point à ce bel échange en ôtant doucement mes mains. J’empoigne le gadget, le range dans la poche intérieure de mon manteau, le tout sans lâcher des yeux cette femme, séduisante à souhait. Je ne sais pas quoi lui dire, et je pense que des mots ne feront pas de bien à la magie qui s’est installé dans cette pièce. Je lui souris simplement, avant de quitter son office. Dans la voiture je prends le temps de redescendre de mon nuage, sans quoi mon efficacité pourrait en pâtir.

Une fois de retour sur la terre ferme, j’allume le talkie-walkie. Quel nom de merde. Qui a eu cette idée franchement. Un jour il y a un mec qui est arrivé, il a sortis cette appellation et il y a des gens qui lui ont dit : « on le tient ». Assez plaisanté. Place à l’action.

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:55:19

(suite)

Toute la journée je sillonne Gotham et ses rues malfamées. La misère siège à presque tous les coins de rue. Le vice lui se balade sous divers accoutrements, tantôt en attirail débraillé, tantôt en costume trois pièce et souvent en petite tenue attirant les hommes en manque d’amour ou les pervers à la soif intarissable. Il s’est aussi infiltré chez les gardiens de la paix par l’intermédiaire de liasses aux origines douteuses et commence à s’attaquer aux honnêtes gens en s’affublant du masque de la peur.
Et cette défectuosité que connaît Gotham s’étend, un cancer, qui une fois établit, prolifère. La mort, pour sa part, veille, guette et épie chacune des âmes qui arpentent ces rues maudites, attendant patiemment que l’une d’entre elle s’écarte un peu trop du droit chemin pour lui faire goûter les plaisirs amers d’un dernier baisé. Et ce n’est pas le pire châtiment que Gotham a dans sa manche.
Cette cité que le ciel a abandonnée sait se montrer plus cruelle lorsqu’elle dérègle le moteur du corps. Des expériences hasardeuses sur une mécanique dorée sur tranche donnent des résultats calamiteux. Et je sais de quoi je parle. Dean en a fait les frais.

Je me demande parfois comment cette ville tient encore debout tant ses bases sont bancales. Qu’espère-t-on de cette ville, ou pour cette ville, pour que celle-ci nous tienne autant à cœur ? Avons-nous raison d’avoir des attentes ou de lui souhaiter le meilleur ? Sommes-nous seulement des êtres condamnés à subir les caprices d’une cité abîmée par ses démons ? Je n’ai pas de réponse à apporter à ces questions. Cependant je fais partie de ceux qui ont choisi de se battre pour conquérir un avenir prometteur à Gotham. Je ne verrai peut-être pas l’aboutissement de combat qui me semble sans fin tant il y a de batailles à mener. Peut-être même que le pire reste à venir. Peu importe, j’ai choisi mon camp.

Pendant mes fouilles, la voix de Roman s’échappe de l’appareil allongé sur le siège passager :

« Seth tu me reçois ? »

« Cinq sur cinq. »

« T’as commencé à chercher Douglas ? » S’informe-t-il.

« Depuis que j’ai récupéré le talkie je fais le tour Gotham. »

« J’ai trouvé ce qui pourrait bien être son adresse. 27 rue Bob Kane à Miagani. Je te laisse jusqu’à demain, je vais devoir sortir l’information, Loeb attend que je montre le moindre signe d’inefficacité pour me virer. »

« Je vais camper là-bas alors, il finira bien par se pointer. »

« Tu sais Seth, j’ai l’impression que la Major Crimes ne va tenir longtemps encore. Gordon est hors-jeu, toi sur le banc, moi dans une situation délicate et Bullock ne tiendra jamais la baraque. Loeb renverse la vapeur… »

Je sens de l’inquiétude dans sa voix. Je suis de son avis, mais je préfère lui épargner des nœuds à l’estomac en lui disant que notre travail finira par payer. Suite à cela, nous interrompons la communication. Moins nous avons de contact et plus il sera à l’abri des foudres du ripou de commissaire.

Je fais demi-tour, direction Miagani. Sans trop de difficultés je trouve la planque de Douglas. L’endroit est tout ce qu’il de repoussant.
Un bâtiment délabré, des fenêtres barricadées, une odeur émanant des égouts écœurante au possible associée aux senteurs du tabac et de l’alcool, le tout couplé à la saleté ambiante, un ciel des plus mornes et à une température à faire greloter les esquimaux. La mort elle-même rebrousserait chemin en voyant l’état des lieux. Je n’ai cependant pas d’autres choix que d’entrer dans ce sinistre endroit, et d’attendre patiemment que Cole se pointe.

Ne sachant pas quel appartement est le sien, je me cale dans la cage d’escalier qui n’est pas plus chaude que l’extérieur. Le carrelage des marches est glacé et j’ai besoin d’un temps d’adaptation pour être dans de meilleures dispositions. Pendant la durée de mon attente, je me trouve des petits jeux de patience : je compte les dalles, je joue à lancer et à rattraper mon portable et quand je m’ennuie de cet ennuie je regarde l’horloge disposé au-dessus de l’entrée, espérant qu’elle se mette en marche. Mais les aiguilles sont pétrifiées. Je ne la lâche du regard que lorsque mes paupière me barrent la route et m’entraînent dans un profond sommeil duquel je suis tiré par une voix, une voix pleine de colère :

« Que faites-vous ici ? »

Je reprends peu à peu mes esprits. Le flou fait place à la netteté et je découvre le visage de mon interlocuteur : Douglas Cole. Celui-ci me tient en joue, avec son seul bras valide, une arme que je reconnais parfaitement : c’est la mienne.

« Que faites-vous ici ? Levez les mains ! LEVEZ LES MAINS ! » Gronde-t-il.

Je m’exécute. Je pourrais aisément le désarmer, mais je ne suis pas ici pour me faire des ennemis, j’ai besoin de sa coopération. C’est pourquoi je tente de lui expliquer calmement la raison de ma venue :

« Douglas, calmez-vous. Je suis juste venu vous parler. »

« Menteur ! Vous m’avez menacé il y a de cela quelques temps. Mais vous ne me renverrez pas à Blackgate ! Je n’y retournerai pas ! » Siffle Cole entre ses dents.

« Si vous utilisez cette arme vous n’y échapperez pas. »

Il ne peut rien me faire ici, il serait le premier suspecté.

« TAISEZ-VOUS ! »

Sa respiration s’accélère. La situation le stress. Il s’est mis dans une posture délicate.

« Posez cette arme et je vous promets qu’il ne vous arrivera rien. »

« Ne jouez pas à ce petit jeu ! Ça ne marche plus avec moi ! »

« Douglas arr… »

« TAISEZ-VOUS ! » Hurle-t-il à nouveau. « Debout. »

Je lui obéis, même si je pense que ça ne suffira pas à le convaincre de ma bonne foi.

« Approchez. » Ordonne l’homme au bras manquant.

Il me fait faire quelques pas avant de se placer derrière moi et de plaquer le canon de l’arme à feu à l’arrière de mon crâne. J’essaie de le mettre en garde avant qu’il ne me transmette un nouvel ordre, espérant faire appel à son bon sens pour qu’il daigne m’écouter :

« Vous êtes en danger, laissez-moi vous aider… »

« Le seul en danger ici c’est vous ! »

« Ecout… »

« Taisez-vous et avancez. »

« Douglas vous dev… »

« J’ai dit : TAISEZ-VOUS. »

Je reçois un brutal coup de cross en guise de punition. La sévérité du choc me fait perdre connaissance.

Xhied- Xhied-
MP
Niveau 10
21 janvier 2017 à 15:59:20

(fin)

Je me sens revenir à moi. J’ai l’impression de revenir d’un voyage en mer, j’ai la migraine ainsi que des nausées. Par ailleurs, je me sens engourdi, je suis dans l’incapacité de faire le moindre mouvement, ni d’émettre le moindre son, comme si j’étais anesthésié. Les images sont brouillées. Je perçois quelques lueurs mais à part ça, rien. Je ne peux rien faire. Rien n’est aussi frustrant que d’être conscient et d’être incapable d’agir malgré tous les efforts que l’on met à essayer.

Je ne reste dans cet état que quelques instants. Mes sensations reviennent une à une et une douleur à l’arrière de ma tête s’éveille. Sûrement une séquelle du au saute d’humeur de Douglas. Au moins je suis vivant, c’est un bon début. Je réalise aussi que je suis étendu dans une baignoire. J’en sors avec un peu difficultés tant cette dernière est étroite. La pièce est timidement éclairé par une ampoule sans abat-jour sortant du plafond et, tiens… Etonnant : mes lames et mon arme sont à ma ceinture. Mon téléphone et mon trousseau sont dans la poche de mon jean alors qu’ils étaient dans mon manteau, que je n’ai pas d’ailleurs. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Peu m’importe à vrai dire, ça m’aidera à sortir d’ici. La seule issue que j’ai est la porte de cette salle de bain.

Je ne sais pas ce qui m’attend derrière ces murs, mais je ne compte pas attendre le retour de Douglas pour le savoir. Je sors mon téléphone pour appeler des secours, seulement c’est inutile, je ne sais pas où je suis. Il est huit heure du soir et j’ai manqué quelques appels de Cynthia. Je lui envoie un message pour la rassurer, trouvant une excuse à mon absence. Je mets le cellulaire en silencieux avant de le remettre à sa place.

J’enclenche délicatement la poignée de la porte, essayant de faire le moins de bruit possible. Là encore, une chose assez surprenante se produit : elle s’ouvre. Je me faufile par l’entrebâillement que je viens de créer. J’atterris dans un maigre corridor.
Sur ma gauche, le noir complet. A l’opposé, sur le sol, j’identifie un ordinateur portable à la luminosité de son écran, seul source de lumière à ma disposition. Je m’approche à pas de loup, rasant le mur à ma droite. Je dégaine, histoire d’être prêt à me défendre dans le cadre d’une situation inattendue. Arrivé au bout du chemin, je jette un œil discret dans la pièce adjacente.

Je suis effaré par ce que mes yeux visualisent : l’outil informatique illumine le corps inanimé et entièrement dévêtu de Douglas. Ses globes oculaires sont grands ouverts, comme s’il était ébahi. Je me précipite près de lui et je m’aperçois que sur le torse de sa dépouille est grossièrement dessinée une balance. C’est lui. Qui d’autre aurait pu commettre une telle atrocité ? Et puis, après la balance, un second indice me permet d’affirmer qu’il s’agit bien de l’œuvre du Tueur du Péché ; un message est tapé à l’écran du macchabé : « 1+1=1 ».

Je quitte les lieux en vitesse, sans chercher à comprendre son petit mot. En sortant de l’endroit où j’étais, je reconnais le hall où Douglas m’a sonné plus tôt. Je devais sûrement être dans son appartement. Vêtu d’une simple chemise, je brave le froid jusqu’à ma voiture où je me dépêche d’allumer le contact pour mettre le chauffage. Je choppe le talkie-walkie et lance un appel de détresse à Roman :

« Roman tu me reçois ? »

Il me répond illico :

« Bordel t’étais où ? Tu vas bien ? »

« Je vais bien je vais bien. Mais Douglas s’est fait tuer. »

« Quoi ? Qu’est-ce que… »

« J’ai pas le temps de t’expliquer, rapplique avec la cavalerie à son domicile. J’envoie un message sur ton portable, dans la version officiel c’est avec ça que je t’ai contacté. Laisse le talkie chez toi. »

« On ne peut pas faire ça, on va se faire cramer. »

« Ne t’inquiète, je prends tout sur moi. Maintenant fais ce que je t’ai dit, fais-moi confiance. »

« Reçu. Je bouge. »

Je lui envoie un texto comme convenu et j’attends presque un quart d’heure les forces de l’ordre. En plus de Roman, deux unités ont fait le déplacement. L’une avec l’équipe scientifique, la seconde avec trois officiers et Loeb.

Je sors de ma voiture pour guider les agents jusqu’au lieu du crime. Les experts commence leur travail et les officiers se charge d’interroger les voisins, quasiment tous dans un état second.

« Il s’est pas loupé l’enfoiré. » Déclare Roman en inspectant le cadavre.

« Pouvez m’expliqué ce que vous faisiez ici Taylor ? » Me demande le Commissaire.

« J’essayais de récupérer mon boulot. » Lui répondis-je.

Il s'esclaffe.

« Laissez-moi vous dire que vous ne récupérerez rien. Sachez que je suis prêt à tout pour vous éclipser définitivement. A tout ! Et vous allez entraîner Ambrose avec vous. » Crache-t-il.

« Il n’a rien à voir là-dedans. »

« Ah oui ? Et comment avez-vous su pour Cole ? »

« Je suis dans le métier depuis un petit moment maintenant. Je sais comment faire des recherches. »

« Vous ne verrez donc aucun inconvénient à remettre votre téléphone à nos services pour blanchir votre ami ? »

« Pas le moindre. »

Il me tend sa main, pensant que j’allais le lui remettre.

« Je le transmettrai à quelqu’un de confiance, si vous n’y voyez aucun inconvénients ? »

« Toujours aussi insolent Taylor. Je veux votre déposition sur mon bureau ce soir. » Ordonne Loeb.

« J’aimerais rentrer et me reposer. »

« Ne me défiez pas. Auquel cas je salirai votre nom plus qu’il ne l’est déjà. Je pense que vous ajouter à la liste des suspects dans cette affaire vous mettrai dans l’embarras, surtout auprès de votre fille. »

« Ne la mentionnez plus jamais vous m’entendez. »

Là je ne rigole plus. Personne ne se sert de ma fille pour proférer des menaces. Il sait pertinemment que je ne plaisante pas et préfère s’éloigner avant de provoquer un cataclysme.

Je rejoins donc mon char, suivis par Roman dont j’avais oublié la présence.

« Alors, qu’est-ce qui se passe maintenant ? » S’enquiert mon coéquipier.

« Maintenant je vais au GCPD leur laisser mon téléphone pour qu’il s’assure qu’il n’y ait pas eu de communications entre nous et je vais leur faire une déposition. »

« Tout de suite ? »

« Tout de suite. J’y vais, j’ai un peu froid, j’ai perdu mon manteau et puis, il ne vaut mieux pas qu’il pense qu’on complote. »

« Tu as raison. A plus Seth. »

« A plus Roman. »

Nous sommes obligés de rester le plus sobre possible dans nos échanges, de cette façon, nous évitons de confirmer les soupçons qui pèsent sur nous.

Au commissariat, je suis attendu par un officier qui m’emmène faire ma déposition. Je travestis un peu la vérité des faits :

« Je suis allé à l’appartement de Douglas Cole aujourd’hui aux alentours de dix-sept heure. Je voulais le prévenir du fait qu’il était potentiellement en danger. J’ai attendu un moment dans le hall du bâtiment. Je pensais le rencontrer lorsqu’il sortirait de chez lui où qu’il rentrerait chez lui. Il a dû me voir en arrivant et il m’a assommé avant que je n’ai pu me rendre compte de sa présence. Je me suis réveillé vers 20h, dans la baignoire de son domicile, avec tous mes effets, excepté mon manteau. J’ai vu qu’il était mort et j’ai tout de suite envoyé un message à mon ancien coéquipier Roman Ambrose pour lui annoncer le meurtre. »

Une fois ce petit entretien terminé, l’agent me demande mon téléphone, mais, avant que je n’ai pu répondre quoi que ce soit, un bel ange gardien vol à mon secours :

« Vous pouvez rentrer officier. Un autre agent va prendre le relai. »

Le jeune homme en face de moi, ne pouvant contester un ordre du Maire de Gotham, s’exécute sans poser de questions. Un autre policier fait irruption dans la pièce. Avec l’aval de Maggie, je lui remets mon portable. Il s’en va me laissant seul avec Sawyer à qui je glisse un compliment :

« Votre timing a été parfait. »

« Je le sais. » Dit-elle avec un sourire.

Un petit silence s’installe, mais Maggie l’empêche de poser ses derniers cartons :

« J’ai encore quelques petites choses à finir ici. Est-ce qu’après vous voudriez que nous allions dîner ? » Balbutie Sawyer.

J’en serais ravi. Cependant, je dois aller voir Cynthia qui doit sûrement s’arracher les cheveux à m’attendre. Mais il est vrai que l’idée de rentrer et de ne rien faire de bien palpitant n’est pas aussi attractive qu’un de dîner avec mon ancienne patronne. J’en ai assez des dilemmes.
Je pèse le pour et le contre et conclue que je ne dois pas me priver d’une occasion comme celle-ci surtout que je suis en vacances d’une certaine façon, ce qui implique que Cynthia et moi sommes partis pour nous voir à longueur de temps, tandis que Maggie travaille et ne sera pas disponible très souvent. Je vais appeler ma fille pour lui dire de ne pas m’attendre ce soir.

« Ce sera avec plaisir. »

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