Avec Steven Yeun,Yoo An-In...

SYNOPSIS:

"Lors d’une livraison, Jongsu, un jeune coursier, retrouve par hasard son ancienne voisine, Haemi, qui le séduit immédiatement. De retour d’un voyage à l’étranger, celle-ci revient cependant avec Ben, un garçon fortuné et mystérieux. Alors que s’instaure entre eux un troublant triangle amoureux, Ben révèle à Jongsu son étrange secret. Peu de temps après, Haemi disparaît…"

Il sort aujourd'hui, 29 Août au cinema

Il a été présenté au festival de Cannes et les critiques sont très bonnes!

Certains ont eu l'occasion de le visionner?

Pas encore mais je compte aller le voir d'ici la semaine prochaine, j'ai vu la bande annonce hier en allant voir Quichotte ~

J'ai vraiment adoré ! Un de mes films préférés de Cannes avec l'Été, je recommande vivement !

J'y suis allé hier soir, pas mal poussé par la bande-annonce et les retours. Une déception pour moi, d'autant plus que c'est le premier film de Lee Chang-dong que je vois ( ça ne m'empêchera pas de me pencher sur ce réalisateur). Déjà c'est trop long, et ça en devient exaspérant de se répéter, pour pas grand-chose finalement et le film aurait gagné à se concentrer sur certains éléments pour élaguer des éléments qui me turlupinent encore ( SpoilAfficherMasquerCertaines scènes, principalement avec Ben sont d'une longueur qui m'ont fait décrocher ). Je pense que c'est là le gros problème du film, j'ai eu l'impression d'un film coupé en deux, de manière très déséquilibrée en plus, avec une première partie qui doit durer jusqu'à l'introduction de Ben et qui est très "coréenne" ( j'ai eu cette impression de naturel lors de visionnage de ces séquences) et puis un film fait pour les occidentaux. Cette deuxième partie est sacrément ratée car tu sens le truc forcé à des kilomètres, tu sens les plans vides, dans des endroits sans vie, en un mot tu sens que le film bascule dans l'Arty le plus complet et c'est juste immonde tellement tu as l'impression de voir deux univers qui ne vont pas ensemble ( les scènes de Jong-Soo dans sa maison sont beaucoup plus crédibles par exemple).

Mais alors le truc qui m'a fait me dire que c'était vraiment dommage c'est la toute fin qui pour moi gâche tout finalement, SpoilAfficherMasquerle réalisateur s'attache à finir son film sur un symbolique " qui vit par l'épée ( feu) périt par l'épée (feu)" assez naze alors qu'il tenait un message qui tenait la route à mon avis. Le parallèle entre le père du protagoniste qui va faire de la prison pour pas grand-chose finalement et Ben qui brûle (tue) des serres ( femmes) tous les deux mois et qui vit comme un pacha n'était pas certes révolutionnaire mais ça tenait debout. Là c'est juste du talion pur et dur et ça en devient de la vengeance amoureuse assez bête à mon humble avis. .

Après il y a des points positifs, le triangle amoureux est bien géré et l'opposition des deux mondes ( celui de Ben qui fait rêver Haemi et celui de Jong-Soo qui fait moyennement envie avec son veau à demi-mort) reste une critique intéressante de la fracture en Corée. On a des plans sublimes aussi SpoilAfficherMasquerla danse que Haemi sur le coucher de soleil est magnifique, la scène du rayon de soleil pendant l'ébat est vraiment très beau, la scène de pantomime est bluffante et enfin mon plan préférée, celui de Jong-Soo dans l'appartement en train d'écrire avec la caméra qui se recule et qui laisse la fenêtre sur une petite partie de l'écran pour la mettre en contraste avec la ville et laisser le protagoniste dans sa solitude.

Yo, j'ai trouvé le film immensément riche et on pourrait gloser pendant des heures mais je vais essayer de faire court. Je mets les plus grosses révélations en "spoil" mais je vais devoir en dire un peu trop malgré tout, donc si vous n'avez pas vu le film je vous déconseille de continuer, et pour vous je vais résumer Burning comme ceci : c'est génial.

Je vais commencer par me concentrer sur tout ce qui touche au travail d'adaptation, pas tant de la nouvelle Les Granges Brûlées elle-même, mais de l'unicité murakamienne en général. Je crois que Lee Chang-dong a tout compris à Murakami. Je ne sais pas dans quelle mesure il a lu son oeuvre et s'il en a lu la totalité ou seulement L'éléphant s'évapore ; mais ce que je sais, c'est qu'il est un lecteur attentif. L'onirisme et le mystère en équilibre entre le monde rural et le monde urbain ? C'est dans le film. La synchronicité ? C'est dans le film. Le fatalisme et l'absence de curiosité vis-à-vis de certaines choses ? C'est dans le film. D'ailleurs il y a un dialogue assez amusant à ce propos, lorsque Jong-soo dit à Hae-mi "Tu ne me demandes pas pourquoi ?" et que cette dernière lui fait comprendre qu'elle ne cherche pas à savoir, que tout le monde a ses problèmes ; ce dialogue pourrait être directement tiré de la Trilogie du Rat par exemple.

C'est un grand film sur l'absence. Chaque personnage fait face à une absence. Pour Hae-mi, c'est l'absence de sens métaphysique, la vacuité de l'existence. Pour Jong-soo c'est l'absence maternelle SpoilAfficherMasquer puis paternelle, voilà un événement parfaitement amené. Et pour Ben, c'est l'absence d'intérêt pour sa propre vie – qui le pousse, peut-être, à brûler des serres en plastique. C'est bien ce "peut-être" qui rend Burning si riche. Ben affirme qu'il brûle une serre tous les deux mois, pourtant Jong-soo ne trouve aucune preuve matérielle malgré des recherches acharnées ; après tout c'est bien possible : le plastique brûle très bien, Ben est incapable d'empathie... mais voilà, le doute subsiste, ça ne le dérange pas de révéler ses activités étranges mais il reste évasif quand il s'agit de donner l'emplacement exact. Le doute est insidieux, minime, mais toujours suffisamment présent. Alors qu'en est-il de la disparition de Hae-mi ? Ici c'est l'effet miroir par rapport à la pyromanie : on a des preuves matérielles SpoilAfficherMasquerle chat, la montre mais Ben ne révèle absolument rien. Hae-mi annonçait son souhait de disparaître "comme le soleil", alors pourquoi pas ? Mais en même temps, toujours SpoilAfficherMasquer ce chat, cette montre, et cette personnalité malsaine et toujours ce doute permanent à propos de tout, cette impossibilité pour le spectateur de trancher absolument et définitivement SpoilAfficherMasquer contrairement à Jong-soo qui, en tuant Ben, fait un choix clair. On pourrait citer énormément d'éléments qui utilisent la même mécanique comme par exemple SpoilAfficherMasquerl'histoire du puits : a-t-il existé ? Des personnages nous disent que non ; un autre nous dit que oui. Si c'est le cas, Hae-mi est-elle tombée dedans ?

En dehors de l'intelligence de l'adaptation, c'est ça qui est le plus impressionnant : tout est parfaitement réglé, c'est une horlogerie minutieuse et parfaitement calibrée, faite de jeux de miroirs ; et paradoxalement les interprétations pour chaque événement sont multiples. Des éléments sont là du début à la fin pour rendre possibles et crédibles toutes ces interprétations.

Finalement, tout ce que j'ai souligné jusqu'à maintenant est également présent chez Murakami. Le film serait déjà très bon s'il se contentait de ça mais ce n'est pas le cas. Il possède également une dimension sociale, qui traite d'une jeunesse coréenne désemparée sur fonds d'inégalités croissantes et de chômage. L'aspect politique est lui beaucoup plus clair, ici il n'est plus question de doutes : la télévision qui diffuse des messages alarmants à propos du chômage ; Ben le jeune riche qui "s'amuse", sorte de Gatsby le magnifique contrastant avec les deux autres personnages principaux ; les haut-parleurs nord-coréens qui diffusent leur propagande...

Il se passe apparemment peu de choses et pourtant c'est si vaste, si riche... Tout a une utilité dans le film, il dure 2 h 30 et dans ces 2 h 30 il n'y a rien de gratuit. Et cette tension qui est là pratiquement du début à la fin, les trois acteurs sont vraiment excellents.

Bon, je me rends compte que j'ai du mal à faire court donc je termine, et pourtant j'ai la sensation d'effleurer le film... tellement de choses à dire c'est frustrant.

Les critiques ont insisté, à raison, sur la partie artistique du film donc je ne vais pas m'étendre là-dessus, mais oui l'image est magnifique à en être ému, le directeur de la photographie a fait un super taf (Kyung-pyo, il commence à avoir une sacrée filmographie.) La musique est tout aussi réussie, que ce soit le morceau de piano ou bien le thème puissant que l'on entend dans un des trailers (le second je crois) et qui accompagne les moments clés du film.

Pour ma part, une réussite totale. Je retourne le voir bientôt.

Mince, j'ai oublié un morceau dans le deuxième "SPOIL" :

Oui vraiment un grand film et tu as su parfaitement expliquer pourquoi, ça m'a rappelé Loveless (Faute d'Amour) dans certains éléments.

Je partage moins votre enthousiasme. C'est un film à la mise en scène impeccable mais les différents niveaux de lecture ne m'emballent pas plus que ça et je trouve toujours l'histoire vraiment plate et attendue.

De la pure frappe.

Plusieurs scènes qui rentrent dans le panthéon du cinéma.

Une richesse thématique/symbolique incroyablement profonde.

Retenue concernant la deuxième moitié du film qui pâti (selon moi) du scénario et de devoir faire péniblement avancer et résoudre ce dernier.

Ça reste, selon moi, un si ce n'est le meilleur film de cette année.

À voir absolument.

En tant que fan de Murakami (mais je n'ai pas encore lu la nouvelle adaptée ) j'ai trouvé que son univers et l'atmosphère mystérieuse qui s'en dégage sont parfaitement retranscrits

une petite claque ce film

avec du recul, je lui ai donné une meilleure note qu'a ma sortie de seance

premierement, visuellement c'est magnifique, mise en scène impeccable, malgré un film assez long, et un rythme globalement lent, on ne ressent aucune longueur, tous est parfaitement ficelé.

mais le film présente plusieurs degré de lecture, et aborde des thèmes riches, c'est le genre de film qu'il est pas inutile de revoir une 2e fois

• tout d'abord une histoire amoureuse assez complexe entre 2 personnalités très différentes :un quasi autiste et une fille tres extravertie; s’ensuit jalousie avec l'immixtion d'une espece de ménage a 3, et escalade de violence

• mais autre point de lecture plus métaphorique dans les thèmes abordés : un affrontement entre 2 personnages très opposés, une sorte de lutte de classe entre le riche golden boy et le fils d'agriculteur. également la symbolique du ying et du yang entre 2 personnages a l'opposé extrême, avec cette scène de SpoilAfficherMasquer meurtre qui finit avec ben serrant dans ses bras le meurtrier comme s'ils se complétaient d'une certaine manière .

• Enfin on peut aussi y voir un traitement de l'aliénation, ce sentiment bizarre qui fait que chacun de ces 3 personnages ne se sent pas vraiment a sa place. Tout d'abord jongsu, mutique tout au long du film et très introverti laisse transparaître une extraversion masquée uniquement lorsqu'il est seul, cf les scènes ou il chante et danse seul dans sa ferme, celles ou il se branle dans la chambre de haemi et semble prendre plus de plaisir seul qu'avec elle au pieu... la scène géniale ou les 3 fument sur le perron , jongsu se laisse alors aller à des confidences plus personnelles (son amour pour haemi), comme si seul la drogue pouvait le faire etre soi meme. Meme chose pour haemi qui en plus de s'être faite refaire, semble avoir toujours des envies d'ailleurs, de sortir de sa petite vie. Enfin Ben malgré sa vie de playboy, semble s'ennuyer en soirée (2 plans distincts où on le voit bailler lors de ses soirées) et fantasme sur une vie de criminel (weed, pyromanie).

• Pour finir une vision plus personnelle et plus abstraite, celle ou on peut considérer qu'une grosse partie du film n'est qu'une vision fantasmée de la vie de jongsu, écrivain sans vraiment l'être qui à défaut de vivre des choses extraordinaires peut s'imaginer toute sortes de choses. Ben serait celui qu'il aurait revé d'être et haemi la fille qu'il voudrait avoir, mais rattrapé par sa folie ( enfance chaotique, pere emprisonné, mère absente, scène ou on le voit gamin devant une serre brulée => peut etre en est il l'origine) il se créé une vie et des relations, que la disparition d'haemi est une illusion...

Content de voir que Lee Chang Dong est très apprécié ici, pas grand chose à redire de plus que ceux exprimés plus haut. Bon faut que je vois Poetry et Oasis moi (et je vois que toute la presse est houleuse que le film ne soit pas au palmarès cannois, c'est l'insatisfaction en PLS, mais je crois que tout le monde selon les retours, vise comme un parvenu l'ultra-pathos Capharnaüm).

J'ai trouvé ça sympa, mais je suis moins enthousiaste que beaucoup. Quelques très bonnes scènes, mais c'est très long. J'ai bien aimé la partie pendant laquelle les trois personnages sont présents, mais dès que la fille disparaît, ce qui m'intéressait a disparu aussi.

Autrement, je n'ai pas lu cette nouvelle de Murakami, mais j'ai lu la moitié de sa biblio, et effectivement, c'est très murakamien.

très "trop" contemplatif sans vraiment de raison parfois, manque de clarté et j'ai eu l'impression que de base le film devait être bien plus long mais que le montage a rattrapé la sauce. C'est pas toujours jolie, la colorimétrie change beaucoup trop vu le nombre de plan extérieur.
Mais il réussi a captivé et ça tiens pour moi a l'acteur principal qui joue magnifiquement le branleur amoureux.

c'était bien

J'ai adoré ! Une bonne claque cinématographique comme je n'en avais pas vu depuis longtemps. J'me serai bien lancé dans un long pavé, mais je vois que certains VDD m'ont déjà précédé. Le seul défaut que je pourrai reprocher au film, c'est son début, que je trouve quand même un brin long. Certes, cela permet d'introduire les personnages et de remarquer (ou de comprendre après coup) des détails sur chacun de ces trois personnages, mais peut-être qu'enlever 15 minutes aurait été mieux pour plonger le spectateur plus rapidement dans ce que j'appelle la deuxième partie, qui commence (pour moi) à partir de SpoilAfficherMasquerla disparation d'Haemi . Du reste, j'ai vraiment kiffé, que ce soit les plans, les musiques, le jeu des acteurs (première fois que je vois Steven Yeun au cinéma, ça change de son personnage de Glenn dans Walking Dead) et bien entendu le scénario, que je trouve parfait, aussi bien dans son approche réaliste que dans l'interprétation qu'on peut en avoir, parce qu'après tout SpoilAfficherMasqueron aura jamais la confirmation à 100% que Ben a bien tué Haemi. On s'en doute très fortement, mais le doute peut subsister, malgré que tous les indices convergent vers ça, comme la montre, le chat où les métaphores qu'il dit à Jongsu, du genre " Haemi est parti, comme de la fumée ", ou encore " J'ai brûlé une serre qui est plus proche de toi que tu le crois ". Néanmoins, le caractère mystérieux de Ben laisse planer un doute.

Un film sur des gens qui se font chier ben forcement c'est long.

Malgre tout l'intepretation et la mise en scene sont au top.

Le film sort quand en DVD ?

Le 17 novembre 2018 à 22:49:35 DocteurFord3 a écrit :
Le film sort quand en DVD ?

Le 5 février 2019.

Personne n'a remarqué le travail de dingue au niveau de la lumière ? Il n'y quasiment pas d'éclairage artificiel.
Rien que pour ça, il est dans mes films préférés de l'année.