OGF c'est un peu différent, parce que ça apporte un propos formel quand même, et que l'histoire est fait pour être suivi. The Assassin c'est du pur film dans son essence la plus simple, une oeuvre audio-visuelle. On se désintéresse de l'histoire, de ce qu'elle veut raconter ou comment. C'est un film qui efface sa narration pour se concentrer sur le visuel.

Là où OGF ça parlait d'impuissance, de vengeance. C'était assez clair en soi (enfin plus que The Assassin) et ça importait au film.
Alors que là c'est vraiment comme si une galerie photo se mettait à se mouvoir, où l'histoire n'est qu'un prétexte à créer cela. D'ailleurs c'est pas un hasard si l'histoire est un classique du genre.
Tout est fait pour transporter le spectateur, le faire ressentir, pas pour le faire penser formellement.

Le 09 mars 2016 à 20:41:54 Zoomatt a écrit :
Bah alors quel elle est l'intérêt de toute cette exposition ? Elle est juste là parce qu'il aime filmer des gens qui parlent mais n'a rien à leur faire dire ?

L'important c'est la vie et la beauté qu'il y a derrière ça.
L'important c'est pas tant ce que y est dit, mais les gens qui parlent et la façon de s'exprimer.

Comparer ce film à OGF

Pour les dialogues hors champ y a toute la séquence où Chang Chen raconte son histoire et Shu Qi apparait entre les voiles, je pensais surtout à ça. Un bel exemple où l'exposition est rendue plus forte par les images

C'est un pure trip visuel voir sensoriel , vas pas chercher plus loin , l'histoire est secondaire et puis merde ils se ressemblent tous dans ce film , va savoir qui est qui par moment .

Pour en revenir au coter sensoriel et métaphysique , ca la quand même fait beaucoup moins qu'un film comme le guerrier silencieux ou meme only god forgive.
Mais c'est beaucoup plus poétique et mélancolique.

The assassin c'est une oeuvre d'art quand même.

M'ouais. C'est convainquant ce que tu dis Snake. Mais c'est pas vraiment l'expérience que j'ai eu.

Mais par contre dans OGF je retrouve vraiment ce que tu décris, quelque chose de purement sensoriel. Et du coup en plus il y avait ce liant qu'étaient les thèmes et les enjeux qu'on pouvait y voir. Je pense pas que ça soit incompatible. J'irai pas jusqu'à dire que c'est nécessaire, mais pour le coup The Assassin me ferait presque pencher de ce côté là.

Pour les dialogues hors champ y a toute la séquence où Chang Chen raconte son histoire et Shu Qi apparait entre les voiles, je pensais surtout à ça. Un bel exemple où l'exposition est rendue plus forte par les images

Bah ouais mais là j'aurais tendance à dire que c'est l'exposition qui affaibli les images.

Le 09 mars 2016 à 20:57:59 Zoomatt a écrit :

Pour les dialogues hors champ y a toute la séquence où Chang Chen raconte son histoire et Shu Qi apparait entre les voiles, je pensais surtout à ça. Un bel exemple où l'exposition est rendue plus forte par les images

Bah ouais mais là j'aurais tendance à dire que c'est l'exposition qui affaibli les images.

Sérieux ? Ça explique toute l'histoire entre lui et Shu Qi, et pendant ce temps là la principale intéressée est là, dans le décor, à écouter silencieusement... On la découvre à travers les différents niveaux de profondeur du cadre. Si c'est pas de la poésie visuelle et narrative je sais pas ce que c'est

Oui, mais OGF voulait être bien clair sur ses thèmes. Il y avait un liant bien compréhensible.
The Assassin va encore plus loin que ça, il se dégage de cette clarté justement. De souvenir je ne saurais pas plus dire s'il y avait un thème précis d'ailleurs, juste des contextes. Ça se concentre avant tout sur la beauté dans l'histoire, pas de ce que l'histoire a à raconter.
Par exemple le film fait une distinction entre regarder des gens parler et écouter des gens parler. C'est à peine si j'avais envie de lire les sous-titres quand j'ai vu le film. Parce que ça va à la basicité de l'expression. Au delà de tout mots, on s'exprime avant tout par notre expressivité corporelle et les sons qu'on utilise, les mots (l'expression formelle et claire) arrivent après, mais ça le film le met de côté.
Et perso j'ai trouvais ça superbe, parce que j'accorde beaucoup d'importances à ce genre d'expressivité (qui d'ailleurs est quelque chose qui impacte tout le monde, sans toujours s'en rendre compte, et c'est aussi sur ça que le fil joue, pour ça qu'il faut se détacher de la clarté, de la rationalité, et se laisser aller).

Je crois que je n'ai pas lu les sous-titres parfois, sans même m'en rendre compte.

Moi ça m'a frustré de rien comprendre.

J'ai adoré le film, mais genre vraiment. J'ai vécu une expérience visuelle que j'ai rarement vu. Ça m'empêche pas de comprendre totalement ce que veut dire Zoomatt. J'ai moi même ressentis à peu près la même chose.

En fait ce film c'est un peu comme une bonne orgie. Au bout d'un moment t'en as plus rien à faire d'à qui appartient la jambe que t'as autour du coup ou sur qui se pose te main, tu prends juste ton pied dans un pur trip sensoriel.

Mais en fait moi j’aurai justement voulu en savoir plus sur le contexte du film, l'histoire, les enjeux sans que cela entache la mise en scène visuel bien sur. J'en prenais pleins la gueule, quasi chaque scènes du film est magnifique, mais je me délecter qu'a 80% vu que je comprenais pas grand chose à ce qui se passer.

En fait j'en aurai voulu tellement plus, genre 1h de film que j'ai eu une une sorte de (toute petite) frustration même si la fin est parfaite et sublime de simplicité.

J'ai hâte de le revoir une seconde fois en tout cas.

Je te rejoins, à la fin du film j'en voulais plus, je crois qu'il fait 1h40 mais comme les scènes s'étirent on dirait qu'il est bien plus court que ça.

Sinon pour l'histoire, faut pas oublier que derrière cette intrigue politique parfois complexe (c'est vrai qu'il y a pas mal de noms à retenir, et faut se souvenir de qui est qui) y a tout de même une histoire très simple de rédemption. L'arc narratif principal reste celui de l'assassin, on commence avec elle, on termine avec elle, et c'est son changement qu'on observe. Et à ce niveau là le film est limpide

Le 09 mars 2016 à 21:18:04 SnakePlisken59 a écrit :
En fait ce film c'est un peu comme une bonne orgie. Au bout d'un moment t'en as plus rien à faire d'à qui appartient la jambe que t'as autour du coup ou sur qui se pose te main, tu prends juste ton pied dans un pur trip sensoriel.

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Je rejoins beaucoup zoomatt, pour le coup j'aurais aimé comprendre certaines choses mais alors tous ces clones ça m'a perdu et le seul dialogue explicatif dure tellement longtemps quil y a quelques trucs que j'ai perdu..

Mais visuellement c'est incroyable. J'ai failli en chialer parfois

C'est vrai que c'est beau, la photographie est magnifique, certains plans (voire tous) sont dignes d'une / comparables à une véritable oeuvre d'art, la mise en scène est top mais je me suis endormi. J'irai le revoir très tôt un matin je pense, c'était physiquement impossible, mes yeux se fermaient tout seuls, et puis avec cette musique magnifique de temps à autre calme et reposante... Bref j'y retourne le plus vite possible !

C'est vrai que c'est beau, la photographie est magnifique, certains plans (voire tous) sont dignes d'une / comparables à une véritable oeuvre d'art, la mise en scène est top mais je me suis endormi. J'irai le revoir très tôt un matin je pense, c'était physiquement impossible, mes yeux se fermaient tout seuls, et puis avec cette musique magnifique de temps à autre calme et reposante... Bref j'y retourne le plus vite possible !

Justement HHH en parlait comme d'un film idéal pour s'endormir ou faire une sieste.

Comme Café Lumière.

Putain, la photo de The Revenant peut aller se rhabiller avec sa perversion du récit The Assassin entre dans le ring et poutre tout sur son chemin.

Mais malheureusement j'ai pas pu m'empêcher de m'assoupir avec cette atmosphère reposante, cette légèreté des sens. Le vent sur les voiles, les pas sous les percussions, le soyeux silence des mouvements. C'est beau.