J'ai écrit cela il y a peut-être deux ans pour un devoir, merci à ceux qui liront.

Michael commençait à immerger doucement d'un sommeil interminable. Il roula sur lui-même pendant plusieurs minutes avant de se décider à éteindre son réveil qui n'eut cesse de sonner depuis une vingtaine de minutes. Il s'était encore levé en début d'après-midi, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu une matinée. Mais Michael n'en avait rien à faire, pas plus que de son allure, de son hygiène ou de sa vie sociale. Il ne sortait presque jamais de son appartement situé en haut d'une tour très haute mais néanmoins dépourvue d'ascenseur.

Quel jour était-il ? Il n'en avait aucune idée, les histoires d'emploi du temps et d'agenda ne concernaient pas ce jeune homme solitaire et totalement inactif. Il occupait ses journées comme il le pouvait. Quand il voulait passer une quinzaine d'heure devant son ordinateur, il le faisait, quand il voulait se vautrer dans son canapé miteux pendant toute une journée, il ne s'en privait pas non plus. Il ne dépendait de personne, et personne ne dépendait de lui. Il ne vivait plus chez ses parents, n'était bien évidemment pas en couple et n'avait même pas un petit animal pour lui tenir compagnie.

La seule chose à laquelle il tenait vraiment, mis à part son indépendance, était sa tranquillité. Il ne pouvait supporter le bruit ou même la foule. Malheureusement pour lui, ses charmants voisins n'étaient pas des plus calmes ces jours-ci. Peu importe l'heure du jour ou de la nuit, il pouvait les entendre crier des phrases absolument incompréhensible dont il n'arrivait à saisir que quelques mots.

Ces engueulades qu'il entendait presque tous les jours lui rappelaient ses parents. Ils n'arrivaient vraiment pas à s'entendre et c'est d'ailleurs pour cela que Michael était plus que pressé de vivre seul, loin d'eux et de leurs disputes. Mais à son plus grand désarroi, il ne pouvait pas totalement couper les liens avec ses parents, notamment sa mère qui avait pour habitude de lui téléphoner régulièrement. Michael n'était déjà pas très bavard mais alors au téléphone il était carrément muet. De toute façon, sa mère avait pour habitude de faire la conversation toute seule. Elle s'inquiétait particulièrement – et à juste titre – de l'état de santé de son fils. Coup de chance pour ce dernier, cela fait quelques temps que la liaison de son téléphone est très mauvaise et qu'il n'arrive plus à entendre sa mère correctement au bout du fil. Il ne percevait, comme pour les engueulades de ses voisins, que quelques bribes de phrases dont il ne comprenait absolument pas le sens. Étant bien trop feignant pour réfléchir à ce que sa mère pouvait bien tenter de lui dire, Michael se contentait de dire « oui » de temps en temps en espérant que cela suffise à son interlocutrice.

L'appartement de ce jeune homme était dans un horrible état, tout était sale. Il n'avait pas l'envie de faire le ménage, jugeant que les moutons de poussière présents sous tous ses meubles étaient organisés en colonies pacifiques qui ne pouvaient pas lui faire de mal. Partout où son regard se posait, il pouvait observer des restes de nourriture, de la vaisselle, des couverts, des gobelets en plastique, des câbles dont il ne connaissait même plus l'origine, des boîtes de jeux-vidéo et de DVD...
Le désordre était tellement présent de partout qu'il lui semblait maintenant naturel. Il avait appris à retrouver ce qu'il cherchait même sous des piles colossales de papiers, de cartons et autres emballages plastiques là même où une chatte ne retrouverait pas ses petits.

Michael était imperturbable. En effet, rares étaient les événements qui pouvaient l'ébranler. Lorsqu'il apprit qu'une fuite de gaz déclarée au deuxième étage menaçait de faire exploser tout son immeuble, il n'eut d'autre réaction que de pousser un long soupir puis d'aller se recoucher, refusant catégoriquement de quitter son appartement en prétextant qu' après tout, il n'était que midi et qu'il avait encore besoin de beaucoup de sommeil.
Mais ces derniers temps, contrairement à son habitude, Michael était assez inquiet. Il était pris de violents maux de tête alors qu’auparavant, il pouvait passer jusqu'à quinze heures - son record personnel - à jouer à des jeux en ligne sans ressentir la moindre gêne. Ces migraines étaient tenaces. Elles ne disparaissaient pas, même après qu'il ait ingurgité trois comprimés d'aspirine dans un grand verre de boisson noire gazeuse. Résigné, et un peu forcé, Michael dormait encore plus pour pouvoir supporter de telles douleurs.
Malheureusement pour lui, ses souffrances étaient de plus en plus grandes. Voilà maintenant qu'il se mit à tousser, puis à cracher un peu de sang. Ses côtes le faisaient aussi beaucoup souffrir, il lui semblait qu'elles étaient fêlées.

Parfois, c'était ses muscles qui le tourmentaient, notamment ses jambes qui lui donnaient l'impression qu'il avait couru un marathon. Du moins, il supposait que c'était ce que les athlètes devaient ressentir après avoir participé à des épreuves qu'il qualifiait de tortures. A ce propos, il se demandait comment des gens sains d'esprit pouvaient, de leur plein gré, aller courir des kilomètres comme des idiots juste pour le plaisir.
En clair, Michael était malade tout le temps et devait représenter à lui seul une des raisons majeures du trou dans les caisses de la sécurité sociale.

Il avait réussi à faire de son appartement son propre monde. Ici, personne ne pouvait lui dire de faire quoi que ce soit, personne ne pouvait l'obliger à côtoyer des gens qu'il n'aimait pas en arborant des sourires hypocrites. Ainsi enfermé, sans contacts extérieurs, Michael avait la sensation que la vie hors de la bulle s'était créée était statique. Lorsqu'il observait la rue depuis son balcon, ses yeux se posaient sur des rues désertes, sur des espaces verts où personne ne venait promener son chien et où aucun enfant n'était là pour s'amuser sur les aires de jeux. Les restaurants étaient fermés, il se demandait bien comment cela était possible. Mais après tout, cela ne le concernait pas.
Pendant un certain temps, dans le but de ne pas être trop en marge dans la société, Michael avait entreprit de regarder les journaux télévisés pour se maintenir au courant des actualités.

Sa résolution ne tint que quelques semaines avant qu'il débranche pour de bon sa télévision puisque de toute façon, les JT traitaient toujours des mêmes sujets. Combien de fois avait-il entendu Aujourd'hui nouveau règlement de comptes à Marseille ou la côté de popularité du président de la république est en baisse ou bien encore des dizaines de morts en Syrie lors d'un assaut à Homs...
Tout lui semblait n'être qu'un éternel recommencement, et pas seulement les informations mais aussi sa vie elle même. Ses journées se ressemblaient toutes et plus le temps passait, plus il avait l'impression d'être Bill Murray dans Un jour sans Fin à la différence près que son réveil à lui ne se déclenchait pas sur une émission de radio débile.

Quelque chose clochait, Michael ne pouvait plus l'ignorer. Il avait l'étrange sentiment d'être dans un rêve. Cela lui rappelait une émission qu'il avait regardé d'un œil distrait lorsqu'il vivait encore chez sa mère. Celle-ci traitait de rêves lucides dans lesquels la personne qui rêve avait conscience de ne pas être dans la réalité mais pouvait néanmoins faire ce qu'il désirait dans ce dit rêve. Une des personnes qui était dans l'émission avait donné un moyen très simple pour différencier un rêve du réel. Mais quelle était cette technique ? Le jeune homme se creusait la tête et cherchait au plus profond de sa mémoire la méthode employée pour distinguer le rêve de la réalité.

Malgré tout ses efforts, il ne trouvait pas. Fatigué, il entra dans sa cuisine, attrapa un bol à moitié lavé qui traînait à côté de l'évier et se servit des céréales. Comme à peu près tout le monde, il lut le carton de ses céréales pendant qu'il mangeait. Il vit alors d'écrit : Un jouet à collectionner dans ce paquet. Cela le fit doucement sourire, mais il glissa quand même sa main dans le carton pour en ressortir un petit sachet en plastique.
Il l'ouvrit, et ce qu'il vit à l'intérieur le frappa. Une toupie. Une bête toupie en plastique orange, fabriquée en chine et dont la conception laissait à désirer.
C'était donc ça, le type expliquait dans l'émission qu'il faisait tournoyer une toupie. Si la toupie perdait progressivement de la vitesse jusqu'à s'arrêter, c'est que c'était la réalité. Et sinon...

Son cœur battait très fort, Michael transpirait, il stressait. Il ne s'était plus senti aussi vivant depuis un long moment. Il se saisit de la toupie, se jeta sur le sol et se mit à quatre pattes. Puis, d'un coup de poignet, fit tournoyer la toupie orange...

Hum, ça a l'air intéressant. Y a une suite ?
Je me disais aussi que tout ça pouvait pas être complètement réel, parce qu'à moins qu'il ait gagné au Loto, y a pas moyen qu'il vive seul, sans emploi et sans dépendre de personne...

J'aime beaucoup mais le suspense à la fin laisse pensé à une suite, mais je suppose qu'il n'y en a pas puisque c'était un devoir et tu as donc du tout copier d'un coup dans ce poste

C'est donc à nous de nous faire notre propre avis sur la fin, j'aime bien

Evidemment inspiré d'inception !

C'est quand même un peu (trop) inspiré d'inception... T'aurais pu au moins éviter de mettre une toupie..

Merci pour vos retours,
c'est vrai que je me suis pas cassé le bol sur le coup de la toupie, j'aurais pu trouver autre chose

A la base ça finissait pas là dessus mais ma prof voulait que je finisse sur un suspense, donc voilà :|