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Sujet : [Nouvelle] Ozymandias

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Nygma Nygma
MP
Niveau 10
15 septembre 2014 à 04:46:11

Ozymandias

Je ne savais pas vraiment pourquoi je m’étais endormi, ni comment. En plus, lorsqu’une voix familièrement grave me sortit de mon sommeil, je me sentais encore aussi fatigué qu’avant.

« Je veux tout ça sur mon bureau demain à huit heures, d’accord ? Ça a intérêt à être fait. »

Je me sentais pathétique. Cinq années d’études pour en arriver là, petit fonctionnaire dans une entreprise sans ambition. Chaque journée de la semaine était un cauchemar où je devais me plier aux exigences de ce type, Devon, un de mes supérieurs hiérarchiques qui me traitait comme un esclave. Et tout ça pour un maigre salaire digne d’un petit informaticien. Même si, au final, c’était à peu près ce que j’étais devenu. Je détestais avoir à obéir aux volontés de quelqu’un d’autre que moi-même, et ce depuis que j’étais petit. J’avais toujours rêvé de devenir un grand homme avec du pouvoir, un directeur, un président. Longtemps j’avais été persuadé d’avoir toutes les cartes en main pour accomplir ce rêve qui s’était finalement révélé inaccessible.

On frappa quelques légers coups à ma porte alors que je commençais à remplir les pages que Devon m’avait presque jetées à la figure. Je priai la personne d’entrer et un sourire automatique se dressa sur le visage. Heureusement pour moi, j’avais eu assez de capacités pour ne pas me retrouver en bas de l’échelle, ce qui me conférait juste assez d’autorité pour illuminer mes journées. Malheureusement pour lui, il était trop incompétent pour avoir ne serait-ce qu’une once de pouvoir. Les quelques ordres que je lui donnais constituaient la faible dose de despotisme quotidienne dont j’avais besoin.

« Patron, fit Carlier d’une voix hésitante. J’ai trouvé ça dans votre courrier, je me suis dit que ça pourrait vous…
-Donne. »

Carlier était grand et fin, assez jeune mais pas assez idiot pour jouer les durs avec moi. Il savait qu’il en allait de sa place dans l’entreprise depuis que les licenciements avaient commencé le mois passé. Dès lors j’adorais m’acharner sur lui et profiter de mon petit pouvoir. Après tout, Devon faisait exactement la même chose avec moi.

Je lui arrachai l’enveloppe des mains. Pas d’adresse, pas de timbre, rien qu’une petite phrase inscrite au crayon sur l’enveloppe : « Lisez-moi seul et à voix haute. »

« Qu’est-ce que c’est que ces conneries ?, m’indignai-je en exagérant un rien. C’est une blague, c’est ça ? »

Carlier me fixa avec un regard plein de peur et d’incompréhension, ne sachant pas du tout comment réagir. Je jetai violemment l’enveloppe dans la poubelle et réexpédiai mon souffre-douleur : « Apporte-moi un café, tu veux ? »

Dès qu’il fut parti, je repris rapidement la lettre et l’ouvris avec une facilité déconcertante, sans même avoir besoin d’un coupe-papier. La feuille qui se trouvait à l’intérieur était brune et aurait pu avoir plus d’une centaine d’année. Qui sait, elle aurait même pu avoir traversé quelques siècles tant elle était usée. Pourtant, elle tenait toujours en place et était presque intacte, ce qui était certainement dû à une bonne conversation et à sa texture peu ordinaire, assez solide et sur laquelle se dessinaient plusieurs lignes.

Je ne m’y connaissais que très peu en histoire antique mais je pensais pouvoir affirmer qu’il s’agissait là d’un authentique papyrus égyptien. La seule chose qui clochait était que les quelques lignes qu’on pouvait y voir avaient été écrites dans un français parfaitement correct.

La porte et les volets de mon bureau fermés, je suivis les consignes qui étaient écrites sur l’enveloppe et je lus ainsi à haute voix le contenu de cette lettre qui m’intriguait au plus haut point.

« Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois. Contemplez mon pouvoir, ô Puissants, et désespérez ! »

Au départ, je ne comprenais pas du tout ce qui était en train de m’arriver. J’étais toujours assis, mais dans un bureau totalement différent du mien. Un bureau plus spacieux, plus luxueux, plus professionnel et étrangement identique à celui de Devon. L’ordinateur portable que j’avais devant moi était le sien, tout comme la mallette qui se trouvait à mes pieds.

Je me levai et la sensation que je ressentais était totalement différente, j’avais même du mal à tenir à tenir debout. Je me sentais plus grand, plus massif, le poids de mon corps se répartissant différemment dans mes membres plus musclés. Petit à petit, habitué à mes nouvelles dimensions, je parvins à faire quelques pas. Mes mains étaient plus grandes, tout comme mes pieds, et mes vêtements étaient différents. J’étais habillé exactement comme l’était Devon aujourd’hui.

La salle de bain devint mon unique destination ; il me fallait trouver un miroir. Je devais savoir si ce qui m’arrivait était bien ce que je pensais. Mes impressions se confirmèrent lorsque j’arrivai en titubant devant le miroir. J’étais dans la peau de mon patron.

Une question me vint à l’esprit dès que je compris ce qui se passait. Qu’était-il arrivé à mon vrai moi ? Je sortis et courus à travers le couloir sous les yeux de tous mes collègues. Enfin arrivé devant la porte de mon bureau, j’entrai et découvris mon propre corps affalé sur le bureau.

Au moins j’étais maintenant sûr que je contrôlais totalement l’esprit de Devon sans que lui contrôle le mien. Les possibilités qui s’ouvraient à moi grâce à ces nouvelles capacités étaient infinies. Avec le corps et l’autorité de Devon, j’accédais enfin à ce pouvoir dont j’avais toujours rêvé. Ma vengeance pour toutes ces années d’esclavage allait enfin arriver.

Je sortis de mon propre bureau. Alors que je rêvais à tout ce que j’allais pouvoir accomplir à l’aide de ces facultés extraordinaires qui m’avaient été mystérieusement offertes, je perdis connaissance.

La seconde qui suivait, je me réveillais dans mon bureau, dans mon corps. L’expérience n’avait pas duré plus de cinq minutes mais je savais qu’il me suffisait de lire une nouvelle fois ce poème pour me projeter dans la peau de Devon. Il était presque cinq heures et demie et je me préparais à rentrer chez moi, un petit sourire aux lèvres, quand à nouveau Carlier rentra dans la pièce tenant dans ses mains une tasse de café.

« J’y vais, lui dis-je en enfilant précipitamment ma veste. T’oublieras pas de fermer mon bureau.
-Mais… et votre café ? Vous avez ouvert la lettre ? C’était quoi ?
-Ça te regarde ?, lui dis-je en lui lançant un regard noir. Arrête de poser des questions et contente-toi de vider la poubelle. »
En sortant, je glissai dans ma poche l’enveloppe dans laquelle j’avais au préalable remis délicatement la vieille feuille de papier. Excité par toute cette histoire, j’arrivai à mon appartement dix minutes plus rapidement que d’habitude. Je me couchai immédiatement sur mon matelas, la relique dans les mains, dans le but de retenter l’expérience. Mais une fatigue soudaine me fit m’endormir avant même d’avoir pu ouvrir l’enveloppe.

Les jours suivants, je prenais régulièrement un peu de temps pour m’immerger dans la vie de Devon. Je profitais énormément de chacun des bénéfices de sa situation sans limites à des fins bien diverses. A travers son corps, je m’octroyais des primes, l’humiliais en public, le faisait se réveiller dans les endroits les plus insolites possibles. Il m’arrivait même parfois de passer quelques nuits avec sa femme sans bien sûr qu’il ne se rende compte de rien. Je supposais que tous ces voyages de mon corps à celui de Devon devaient fatiguer mon esprit plus que n’importe quelle autre activité, puisque les crises de sommeil inattendu se faisaient elles aussi de plus en plus fréquentes.

A l’aide de cette simple phrase que je commençais même à connaître par cœur, même si je préférais quand même toujours garder sur moi l’enveloppe, je disposais de cette puissance dont j’avais toujours rêvé. Mes escapades devinrent chaque fois de plus en plus longues, je manipulais de plus en plus facilement son corps. Tant et si bien que j’avais parfois du mal à distinguer dans lequel des deux corps mon esprit se trouvait.

J’envisageais même d’essayer de prendre le contrôle de Devon pendant des périodes beaucoup plus longues plus longues que celles que j’effectuais pour le moment. Un jour peut-être, ou pourquoi pas une semaine. Il suffisait que je me prépare, puisque je ne pouvais pas laisser mon propre corps dormir trop longtemps lorsque mon esprit occupait celui de Devon. Il ne fallait surtout pas que j’éveille les soupçons.

Après quelques préparatifs, je pus enfin essayer de rentrer pendant une journée entière dans la peau de mon pantin. J’avais prévu le bureau que je prenais un jour de congé et mon appartement était entièrement fermé à clé. En plus, tout était organisé pour que mon entourage soit persuadé que je n’étais pas chez moi.

Nygma Nygma
MP
Niveau 10
15 septembre 2014 à 04:46:29

Tout au long de cette journée passée à voir à travers les yeux de Devon, je pus mener à leurs fins de nombreuses choses que jamais je n’aurais faites en temps normal. D’abord, je mis à la porte deux employés qui menaçaient de prendre la place de mon vrai moi. Ensuite je déjeunai dans le restaurant le plus luxueux de la ville où mes dépenses – celles de Devon bien entendu – atteignirent des sommes astronomique. Enfin, je pris la liberté de passer une soirée sulfureuse en tête à tête avec son épouse, une jeune femme de quinze ans de moins que lui. Les vingt-quatre heures s’étant écoulées, je sortis du corps de mon patron pour rejoindre mon petit appartement. Je revins à moi, toujours dans mon lit, et tombai aussitôt dans un profond sommeil.

J’ouvris les yeux longtemps après, dans un endroit qui m’était totalement inconnu. Il s’agissait d’une sorte de salle d’attente dans laquelle j’étais le seul et parsemée de chaises en métal avec quelques tables. Mon esprit perturbé ne parvenait pas à savoir dans quel corps il se trouvait. Pourtant, je n’avais pas prononcé la phrase qui était nécessaire au voyage, et je sentais que l’enveloppe était toujours dans ma poche. En soulevant mes mains pour m’assurer que j’occupais bien mon propre corps, je remarquai qu’elles étaient menottées et attachées à la table.

Ainsi, l’endroit dans lequel je m’étais réveillé était un poste de police, c’était évident désormais. Dans un coin de la pièce, une télévision diffusait les informations, m’indiquant qu’il devait être aux alentours de vingt heures. Ils y parlaient d’un meurtre dont le coupable avait été arrêté quelques heures plus tôt. Cet homme n’était autre que moi-même.

Je restai là plus d’une heure sans comprendre ce qui était arrivé. J’avais tué un homme sans même le vouloir, sans même le savoir, et des images l’avaient filmé. Cela s’était vraisemblablement passé pendant ces quelques heures d’inconscience et je ne me rappelais de rien, je pensais avoir simplement dormi plusieurs heures d’affilée. Maintenant j’allais terminer en prison et j’étais menotté comme un imbécile dans une salle vide. Il n’y avait qu’une seule chose à faire pour me sortir d’ici, c’était faire intervenir Devon, ou plutôt intervenir à travers Devon.

Comme j’avais l’habitude de le faire, je récitai à voix haute la petite phrase qui me permettait de prendre le contrôle de mon patron. « Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois. Contemplez mon pouvoir, ô Puissants, et désespérez ! »

Mais rien ne se passa. Perturbé, je recommençai désespérément plusieurs fois, plus fort, mais rien n’y faisait. Je sortis rapidement de ma poche l’enveloppe et lus attentivement ce qui était écrit sur la lettre, et pourtant rien. Aucune réaction. Malgré mes tentatives multiples j’étais toujours seul au milieu de cette salle, dans mon propre corps. Jamais de toute ma vie je n’avais voulu être quelqu’un d’autre, avec plus de pouvoir. L’impuissance que je ressentais me répugnait et me rendait profondément honteux envers ma propre personne.

C’est alors que je remarquai un élément qui m’avait jusque-là échappé. L’ouverture de l’enveloppe avait été légèrement déchirée et la colle qui avait servi à la sceller était séchée. Seulement je n’avais eu ni besoin de la décoller, ni de la déchirer. Si elle avait été aussi simple à ouvrir pour moi, ce n’était pas parce qu’elle avait été fermée maladroitement, mais bien parce que quelqu’un l’avait déjà ouverte auparavant.

Tout devint immédiatement plus clair. Je n’étais pas le seul oppressé et avide de pouvoir et n’étais pas le seul à avoir un Devon. Sans m’en rendre compte, j’étais devenu le Devon de quelqu’un d’autre, et j’avais inspiré autant de crainte et de soif de vengeance à un autre que lui à moi.

L’unique porte de la salle s’ouvrit lentement pour la première fois. Un policier, me confirmant que j’étais bien dans une salle du poste, m’annonça que quelqu’un voulait me voir. Je savais très bien qui c’était et pourquoi il était là, et je n’avais vraiment pas envie de lui parler ne serait-ce qu’une minute. Il m’avait fait enfermer ici, fait de moi un meurtrier aux yeux du monde entier, détruit ma vie. Pourtant, lorsqu’il entra dans la pièce, je ne parvins pas à l’insulter.

Carlier prit une chaise, s’installa en face de moi et me tendit la main. Jamais de ma vie je n’aurais accepté de serrer la main de celui qui avait auparavant été mon bouc émissaire, et pourtant mon bras se tendit contre ma volonté.

« Alors, dit-il avec un petit sourire en coin, impressionnant, n’est-ce pas ? Avec un peu d’entraînement et de talent, ce que vous ne possédiez apparemment pas, je parviens aisément à contrôler deux corps à la fois : le mien et le vôtre. Mais ma dernière trouvaille, c’est qu’en plus vous restez conscient ! Bref, le temps est enfin venu de vous dire adieu, « patron ». J’espère que votre petit séjour en prison vous plaira. Ah, j’oubliais, dit-il en se levant. »

Il déposa sur la table une feuille de papier visiblement imprimée et contenant ce qui ressemblait avec un poème. Ensuite, il bougea avec son esprit ma main vers ma poche et me força à lui donner l’enveloppe. « Vous n’aurez plus besoin de ça ! », lança-t-il en refermant la porte derrière lui. La dernière fois que je vis son regard, je compris que l’homme que j’avais connu avait vraiment changé à mes yeux. Avant, je pouvais y voir de la peur et de l’infériorité, maintenant du pouvoir. En m’accusant du meurtre de Devon, il l’était devenu. Mon nouveau Devon, c’était lui.

Même s’il avait quitté la pièce, je ressentais encore l’influence de son esprit sur mon corps. Je fus obligé à prendre la lettre et à la lire à voix haute. En lisant le poème, je me souvins qu’il s’agissait d’un vieux poème de Shelley que j’avais sans doute appris quand j’étais jeune.

"J’ai rencontré un voyageur venu d’une terre antique
Qui m'a dit : « Deux immenses jambes de pierre dépourvues de buste
Se dressent dans le désert. Près d’elles, sur le sable,
À moitié enfoui, gît un visage brisé dont le sourcil froncé,

La lèvre plissée et le sourire de froide autorité
Disent que son sculpteur sut lire les passions
Qui, gravées sur ces objets sans vie, survivent encore
À la main qui les imita et au cœur qui les nourrit.

Et sur le piédestal il y a ces mots :
"Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois.
Contemplez mes œuvres, Ô Puissants, et désespérez !"

À côté, rien ne demeure. Autour des ruines
De cette colossale épave, infinis et nus,
Les sables monotones et solitaires s’étendent au loin. »

_-Leyla-_ _-Leyla-_
MP
Niveau 7
15 septembre 2014 à 21:49:51

J'ai pas vraiment compris le poème mais l'histoire est dingue. :ouch2:

Nygma Nygma
MP
Niveau 10
16 septembre 2014 à 09:52:40

Merci beaucoup, ça fait plaidir d'être lu et surtout d'être apprécié ! :)

Nygma Nygma
MP
Niveau 10
16 septembre 2014 à 09:53:34
  • plaisir :desole:
Nygma Nygma
MP
Niveau 10
22 septembre 2014 à 02:12:35

:up:

Pseudo supprimé
Niveau 10
22 septembre 2014 à 02:15:06

j'ai pas encore lu mais moi aussi je me lance dans l'écriture, un livre policier/thriller, je pense tenir un tres bon truc si je me démerde bien. si tu veux lire mon synopsis

Nygma Nygma
MP
Niveau 10
22 septembre 2014 à 22:26:46

Pourquoi pas, tu n'as qu'à me l'envoyer :)

Nygma Nygma
MP
Niveau 10
02 octobre 2014 à 16:15:01

:up:

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