Je me permets de poster un petit truc. Je n'ai jamais écris de théâtre mais l'envie m'est venue d'écrire quelques lignes. Et je ne souhaite pas qu'elles pourrissent au fin fond d'un dossier dans « mes documents », donc je post ici sans savoir où cela me mènera. Peut-être aurez-vous un rôle à jouer, qui sait...
Prologue
Bibliothèque pénitentiaire. Maxime, un détenu, est assis devant une table. Son regard est fuyant. Face à lui, également assis, Daniel, la cinquantaine, l'observe.
D: Racontez-moi.
M: Non.
D: Bien.
Silence
M: Je ne pense pas que des mots suffisent.
D: Suffisent pour quoi ?
M: Pour faire comprendre.
D: Alors, quoi d'autres que des mots ?
M: Je ne sais pas. Peut-être rien. Peut-être qu'il n'y a rien à comprendre... Et j'aurai vécu tout ça sans raison. J'aurai vu des vivants et des morts ; entendu cent mille pleurs. Des enfants à genoux et des vieux souffreteux. Les ordures de la révolution, encore bouillantes et fumantes. C'est de cela dont il s'agit. Il est un réel incommunicable. N'insistez pas.
Silence
M: J'aurai tué pour elle.
D: Je n'en doute pas.
Maxime se lève brutalement. Il tourne le dos à Daniel, prend un livre dans un rayon qu'il feuillette avec négligence avant de le ranger. Il soupir, sa voix est tremblante.
M: C'est une tragédie.
D: En êtes vous sûr ?
M: C'est mon histoire !
Silence
D: Racontez-moi.
Le début est vraiment chouette! Mais je trouve que tu tournes trop autour du pot sur la suite du dialogue.
C'est sympa de voir une pièce de théâtre ici en tous les cas Je veux bien en lire plus :3 (j'adoreeeeeeeeeeeee vraiment le théâtre
"M: Je ne pense pas que des mots suffisent.
D: Suffisent pour quoi ?"
Putain, c'est bien une phrase de psy, ça ! Jay kiffay.
Tout d'abord, j'pense qu'une seule réaction s'impose avant même de cliquer sur ton topic : ouch, un qui ose le genre théâtral ! ça c'est burné... !
Au-delà de ça, ben... peut-être que j'm'y connais pas assez, c'est pas trop mon genre même si ça m'intrigue. Du coup, j'crois j'ai pas trop compris à quoi rimaient ces quelques lignes. Sûrement en faut-il beaucoup plus pour se faire un avis...
Merci pour vos retours
Oui, il en faut beaucoup plus pour vraiment se faire une idée du truc. C'est simplement que ces lignes sont sorties toutes seules hier soir. Du coup j'avais envie de partager. Mais j'ai aucune idée de où ça va me mener
très bon débuuuuuuuuuut !!
J'aime bien, les mots sont choisis, les images belles et explicites, j'aime !
Continue moi ça, j'ai envie de lire.
Yo !
Alors voilà, j'aime beaucoup ! C'est très court et très net, dommage qu'il n'y en ait pas plus, ça me donne trop envie de lire la suite
Après, par contre, juste un bémol : Maxime est censé être un détenu, pas un littéraire j'ai envie de dire, ça collerait mieux si il faisait pas le poète
Cela dit, je me trompe sûrement et peut-être as-tu envisagé un background plus enjoué que ce que j'aurais prévu pour un tel personnage
Au passage j'aime beaucoup ce prénom, Maxime est un de mes prénoms préférés
Si tu continues je te lirais
Et bien, je ne m'attendais pas à un tel engouement ! Je vais être obligé de continuer maintenant
Merci à tous en tout cas, c'est ultra motivant.
Pour le niveau de langage de Maxime, c'est bien entendu justifié. J'ai presque envie de dire que c'est l'information la plus importante de ce début de texte. Mais je n'en dirai pas plus. Je vous laisse conjecturer tranquillement
Bon, par contre, je n'ai jamais écris de théâtre jusqu'ici. Ce qui s'en rapproche le plus est mon travail sur un scénario de court-métrage. Donc soyez indulgent, autant sur le temps que je vais mettre que sur le résultat. D'ailleurs, je vous demanderai surement vos conseil sur la construction des scènes.
Merci encore
Si tu l'as fais exprès pour Maxime alors tant mieux, j'attends de voir la suite
En tout cas de rien ^^
Un texte intéressant, et ça fait plaisir de voir du théâtre par ici !
L'extrait est plutôt court. Le français est très bon, la situation de départ est intéressante. Maxime a un côté très "poète qui s'est fait embarquer dans la révolution par idéalisme et qui s'est fait rattraper par la réalité. (Et la police)". D'où son côté inhabituellement littéraire pour un détenu. C'est un archétype connu au théâtre, mais qui peut être intéressant s'il est bien développé.
De bons points, donc ! Petite mise en garde toutefois : attention à ne pas tomber dans une certaine branche, un peu trop "intellectualisante", du théâtre français contemporain. Tu n'y es pas, mais elle guette.
Je ne suis pas du tout théâtre, et je n'en ai pas lu depuis pas mal de temps ("En attendant Godot" s'est fait la malle dans ma baignoire ), et,; ma foi, je n'ai pas été déçu.
Je suis arrivé ici par hasard, un peu réticent, pensant "olala, du théâtre... Pff, ça va encore être chiant, pas naturel, il va falloir se concentrer pour lire sans pourrir le ton" etc. Bonne surprise, ça n'a pas été le cas.
Plus que les mots - justement - , j'ai l'impression d'avoir trouvé une forme de respiration. Les trois répliques du début sont justes géniales de simplicité. Il n'y a rien, ou presque, et j'ai déjà l'impression que tout s'y joue. J'ai presque la scène sous les yeux, et, boum ! Ca fait son petit effet, ça "assoit" quelque chose de l'ordre du tragique et du non-dit.
Le thème que tu choisis, soyons clair, ce n'est pas ça qui m'attire le plus. Al - plus fin que moi - a semble-t-il trouvé le fil conducteur de ton intrigue. "J'ai pas fait exprès", la tragédie grecque, ouais... Mais là ... Bref, on verra bien.
En tout cas, j'étais plus ou moins rebuté avant de lire, mais mes craintes se sont dissipées. Je lirai donc la suite avec plaisir .
C'est pas mal mais en fait c'est assez difficile de juger parce que c'est vraiment très très court.
Globalement j'aime bien le style qui est assez fluide, j'aurais juste peut être des réserves sur une phrase assez pompeuse "j'aurais vu des vivants et des morts, j'ai entendu cent mille pleurs". Je suis pas convaincu, comparé avec le reste de ce qui se dit, que ça cadre. Globalement tu adoptes pour chacun des deux personnages un ton civil avec un phrasé correct mais pas soutenu puis d'un coup il y a cette envolée digne d'un opéra et je suis dubitatif.
A part ça j'aime bien et je lirais la suite.
Encore merci à toutes et tous pour ces commentaires constructifs qui, en plus de nourrir ma motivation, me sont d'une grande aide. Je travaille à peaufiner le plan et je m'engagerai ensuite corps et âme dans la rédaction
En attendant, voici la V2 de cette première scène (j'ai coupé la longue tirade, too much) et un plan fait maison
Merci encore !
____________
La scène est séparée en deux.
La plus petite partie, à droite, est une bibliothèque pénitentiaire. Un rayonnage rempli de livres et une table avec deux chaises : une de chaque cotés.
La plus grande partie, à gauche, est un studio étudiant. Un lit, un bureau avec ordinateur, une chaise de bureau.
1.
Maxime, un détenu dans la vingtaine, est assis devant la table de la bibliothèque. Son regard est fuyant. Face à lui, également assis, Daniel, la cinquantaine, l'observe.
Daniel - Racontez-moi.
Maxime - Non.
Daniel – Bien.
Silence.
Maxime - Je ne pense pas que des mots suffisent.
Daniel - Suffisent pour quoi ?
Maxime - Pour faire comprendre.
Daniel - Alors, quoi d'autres que des mots ?
Silence.
Maxime - J'aurai tué pour elle.
Daniel - Je n'en doute pas.
Maxime se lève brutalement. Il tourne le dos à Daniel, prend un livre dans un rayon qu'il feuillette avec négligence avant de le ranger. Il soupir.
Maxime (calmement) - C'est une tragédie.
Daniel - En êtes vous sûr ?
Maxime (criant) - C'est mon histoire !
Silence.
Daniel - Racontez-moi.
Je trouve ça beaucoup mieux
En particulier la petite interaction avec le livre ajoute un côté visuel bienvenu. Peut être cependant que (en haussant le ton) conviendrait mieux que (criant) sauf si, éventuellement, tu met à Daniel une expression qui justifie ce cri. Par exemple "(nonchalant) - En êtes vous sûr ?", une nonchalance qui amènerait à une réaction violente tu vois, là je lis ça je me sens surpris par cet éclat amené assez soudainement.
M'enfin c'est un point de vue personnel et globalement j'apprécie beaucoup cette mise en bouche qui se déguste comme un petit four.
Ouep, pas bête. Je garde ton commentaire de côté pour ma réécriture. Thank you
C'est vrai que c'est mieux. Dommage, je croyais à une suite