T'embrouiller sur un film ?

Débattre pour toi, c'est s'embrouiller ?

Un peu de maturité bordel.

Quand on sort des procès d'intention à foison, et des attaques personnelles à base de "mais tu comprends rien blablabla", ça m'intéresse pas.

Je suis pas là pour participer à des règlements de compte, je donne mon avis, éventuellement je veux bien débattre, mais le reste m'emmerde.

Je me suis mis en tête de rattraper peu à peu les films que je regrette d’avoir manqué en 2013. Le Congrés en faisait partie et je m’en veux de ne pas l’avoir vu plus tôt car c’était vraiment excellent !

Si la première partie centrée sur la numérisation de Robin Wright et vraiment belle et touchante, c’est avec la deuxième que le film devient extraordinaire.
Cette deuxième partie quasi entièrement en animé est outrancièrement riche (aussi bien du point de vue graphique que du scénario complexe et confus). Comme Robin Wright, on est happé dans cet univers en perpétuel mouvement sans bien comprendre ce qu’il s’y passe. On est porté par la profusion sensorielle de ce monde cartoonesque jusqu’à la dernière séquence bouleversante. On réalise alors que toute cette seconde partie n’était qu’un préambule à cette magnifique conclusion où Robin Wright trouve un moyen de retrouver son fils disparu.
C’est aussi au terme du film que l’on comprend à quel point la première partie avait préparé intelligemment le terrain pour la seconde. Même si Harvey Keitel assène ironiquement un « No Sci-Fi! » en début de film, on est bel et bien en plein dedans.

Croisement improbable entre du Satoshi Kon et du David Lynch, Le Congrès parvient à faire communiquer et s’entrechoquer des thématiques aussi intimistes que l’amour et le sacrifice maternels ou encore la place de l’acteur au cinéma avec des problématiques chères à la science-fiction d’anticipation.

ah je regrette de l'avoir raté aussi! faut que je le regarde sous peu

Perso j’attendais de voir s’ils allaient le diffuser dans le cadre du festival Télérama 2014 qui permet de rattraper quelques films mais il ne fait pas partie de la sélection. Du coup je me suis débrouillé autrement.
En tout cas, le film ne mérite pas d’avoir été aussi peu vu !

Il est assez difficile de donner un avis sur "le congrès" étant donné que c'est un film plutôt hétérogène. En effet, la première partie et la dernière possède un mode de narration plutôt classique, en exploitant un format de film traditionnel. Tandis que celle au centre, durant le plus longtemps, se veut, ou en tout cas je l'ai compris comme cela, comme un essai formaliste arborant comique, tragédie et étrange sous le format de l'animation.

La photographie lors des scènes "normales" est magnifique et exploite des couleurs vives pour préparer la présence de la deuxième partie. Et pourtant, ce sont les parties que j'ai préféré, la présence de Robin Wright est bien entendu plus marqué lors de ces scènes-ci. Les dialogues sont aussi magnifiques, l'histoire qu' Harvey Keitel raconte lors de la séquence de la captation des émotions est magnifique. Et enfin vient la partie de l'animation. Je dois avouer être un peu déçu par celle-ci, on a le droit à de très belles expérimentations visuelles (et je n'ai pas tout compris à l'histoire que l'auteur voulait raconter ici), j'ai préféré dans le domaine des expérimentations visuelles comiques le film "mind game" trop méconnu à mon sens. Mais je garde pourtant le souvenir d'un film certes hétérogène mais beau, captivant, et bien écrit dans sa globalité.

Je suis pas mal sur le cul la, c'est vraiment dingue.

Étrange, bizarre, alambiqué si vous voulez mais ça dit tellement de choses, c'est tellement fou sans presque de mollesse que c'en est admirable. Je suis touché

Ah ben moi le début j'ai trouvé ça vraiment mou pourtant

Ça faisait un bout de temps que le Congrès de Folman me faisait de l'oeil. Il faut dire que quand on pond quelque chose d'aussi radical et réussi que Valse avec Bachir , on a tout ma confiance. Et encore une fois ça ne loupe pas, Le Congrès est un grand film de SF/animation/mindfuck (sans que ce dernier qualificatif soit pour moi un défaut, loin de la) comme je n'en ai, je crois, jamais vu. Évidemment le film a des défauts (il a même les défauts de ses qualités finalement) mais pour peu que l'on rentre un peu dans le film on les oublie assez facilement.

On suit donc Robin Wright dans son propre rôle alors qu'elle paye à bientôt 45 ans ses mauvais choix de carrière. Son agent, campé par Harvey Keitel, lui propose un ultime recours, une sorte de digitalisation qui lui permettra de gagner de l'argent en vendant son image. Elle ne jouera plus, on ne fera plus de films live mais elle restera éternellement jeune aux yeux du public. Ce premier segment du film qui traite donc de la précarité du métier d'actrice, de la vieillesse,... n'aborde finalement qu'un thème parmi la foule qui intéresse Folman à travers ce film. Selon moi c'est ce qui rend le film passionnant mais c'est aussi ce qui peut lui donner un air assez indigeste sur la durée. De fait, la forme suit pleinement les mille et une pistes lancées par le film, on est dans un film live puis on bascule dans un long passage en animation,... C'est étrange, bizarre, Folman n'explicite pas grand chose (notamment la fin, pleinement ouverte aux interprétations) et éclate de plus en plus sa narration, de sorte que c'est au spectateur de faire les liens entre les séquences, de donner un sens à ce qu'il voit. Tous les segments ne se valent pas (j'aime surtout le premier en fait, surtout qu'il se clôt sur une séquence un peu facile mais qui marche tout de même du tonnerre) mais ils ont pour avantage de mener le métrage un peu plus loin à chaque fois afin d'explorer plus abstraitement ce que recherche Folman. Je loue également la radicalité (et le pessimisme certain) de son film, c'est à dire qu'il ne va pas chercher à arranger les choses pour ses personnages. Ils évoluent dans un monde foutu, soumis à des autorités contre lesquelles les révolutions ont échouées, esclaves conscients de pseudos révolutions technologiques,... J'ai rarement vu un film aussi noir que celui-ci. Et ce qui rend le film encore plus intéressant c'est qu'il établit nombre de parallèles avec notre propre réalité. Difficile de ne pas voir dans le congrès futuriste un ersatz de conférence d'Apple, ce côté gourou du présentateur (dont le nom parodie d'ailleurs celui de Steve Jobs), la foule en délire,... tout ça a des résonances assez frappantes avec notre propre réalité et n'est pas sans alerter les consommateurs que nous sommes sur les dangers de telles dérives.

Ce trip est également accompagné d'une très belle musique de Max Richter qui habille l'image d'assez belle façon. D'un esthétisme certain (tant dans les passages animés que lors des passages live, surtout le premier segment), le film vit aussi à travers ses interprètes dont - évidemment - Robin Wright que je regrette de ne pas voir plus au cinéma ( surtout après que je l'ai découvert dans House of Cards ) qui est assez talentueuse, du moins dans ce film. De même pour Jon Hamm d'ailleurs, c'est toujours un plaisir de retrouver de bons acteurs lors des séquences de doublages.

Bref un film comme ça, ça fait du bien. Certes c'est étrange, psychédélique, mais ça vaut largement le coup d'être vu (surtout qu'il a assez méchamment bidé en salle je crois, c'est triste).

9/10

C'est marrant, personnellement je trouve que la première partie est la plus anecdotique, car la plus classique.
J'aime énormément la troisième partie. Les deux premiers segments développent des thèmes très sociétaux, tandis que sur la troisième on revient à quelque chose de beaucoup plus intime, avec cette représentation psychédélique et très poétique de l'inconscient et des rêves, avec cette histoire d'amour fusionnelle (le plan des feux d'artifice...).

Je regretterais juste le classicisme de la fin, mais sinon c'est une réussite à tous les niveaux. J'aimerais d'ailleurs le revoir tant il est riche (je ne l'ai vu qu'une fois - au cinéma ceci dit).

Oui c'est la plus classique mais c'est aussi celle qui va le plus droit au but . Mais je comprends qu'on puisse préférer le reste !

Je me le suis justement pris, ça promet !

J'aime beaucoup Ari Folman, dont je n'avais vu que Valse avec Bachir, le personnage m'inspire toute la sympathie du monde, puis au-delà de ça, du côté documentariste engagé, on sent un type qui a bien réfléchi à la fois au pouvoir de l'animation et à celui du cinéma en général. Du coup, un projet comme Le Congrès ne pouvait que me brancher.

Le film est assez intrigant dans sa construction. Ça commence par une longue partie live qui pourrait presque être un film en elle-même, tant son propos tient seul. On y voit une Robin Wright hyper convaincante, un Harvey Keitel qu'il est toujours bon de voir, une réflexion sur l'authenticité et l'image. Mais le tout n'est qu'un prélude, et Folman nous balance ensuite une partie animée, qui semble presque incongrue, dont on dirait presque qu'elle parle d'autre chose. Disons que le propos assez singulier du début rejoint quelque chose d'à la fois plus global et plus éclaté. Et là je suis conquis, c'est splendide, y'a ce parfum de surréalisme qui s'en dégage, mais ça continue de dire des choses, pas toujours subtilement. Y'a une grosse inventivité visuelle, tout en restant très référencé (on pense aux vieux Disney autant qu'à Yellow Submarine), la direction artistique est un vrai régal, et l'animation envoie, on sent que le budget est tout autre que sur son précédent film. J'adore ce parfum d'onirisme doux, c'étaient déjà mes séquences préférées dans Valse avec Bachir. Ici, j'irais presque jusqu'à regretter que Folman n'ait pas été encore plus loin dans le côté purement onirique du visuel, en exploitant tout le pouvoir de l'animation y'avait moyen de bien se lâcher. Mais le film reste un festin visuel.

Je comprends que ça paraisse un peu décousu, perso ça me semblait davantage construit comme un rêve que comme une histoire continue, tout en gardant un propos cohérent. J'aime beaucoup, d'autant plus qu'on a une sacrée noirceur, derrière la douce mélancolie des séquences animées finales, c'est terriblement dur et triste ce que Folman dit. J'aime bien la film, ça semble évident et pas très fin mais je trouve que ça marche bien (comme la fin de Bachir).

Du coup, je trouve que Folman s'en est sacrément bien sorti avec sa première prod américaine, c'est hyper intéressant et vraiment inventif.

Après une première heure foisonnante de mise en abîme et de dialectique sur le cinéma, le film s'embourbe dans un trip loufoque et psyché un peu trop linéaire et volontiers mélodramatique. Pas accroché à ce virage inattendu et à mes yeux bancal.

https://www.senscritique.com/film/le_congres/critique/297547298
Petite critique

Ah tiens justement j'en parlais sur le topic du garçon et du héron, car je notais une vague ressemblance dans la structure scénaristique des deux films.

Vu à l'époque de sa sortie en salles, j'avais adoré