Ces derniers mois, on a vu de nouvelles tentatives d'innovation dans le domaine du FPS. Un certain Evolve, sans être convaincant sur la durée, a néanmoins réuni une belle communauté. S'appuyant sur les recettes de Left 4 Dead, ce jeu met aux prises une escouade de 4 joueurs qui se voit confrontée à un monstre pouvant évoluer et devenir beaucoup plus puissant et résistant. Jeu tourné vers la coop', Evolve propose un système de classes (Assaillant, Chasseur, Médecin et Soutien), plusieurs types de créatures et un univers organique plutôt intéressant. Malheureusement, la politique des DLC hors de prix et l'absence de contenu (manque d'éléments à débloquer, concept répétitif...) ont eu raison de la patience des joueurs. Les serveurs sont dépeuplés et la fuite en avant semble se poursuivre. Dur.

Pourtant, Evolve n'est pas un mauvais bougre. Selon que l'on choisisse d'incarner le monstre ou l'un des membres de l'escouade, l'approche est totalement différente. L'alternance entre les vues FPS (vue subjective) et TPS (troisième personne) est des plus appréciables. C'est véritablement par son gameplay asymétrique que le jeu se démarque. En jouant le monstre, le but est assez simple : il s'agit de détruire les installations tout en se nourrissant afin d'évoluer. Trois formes d'évolution sont disponibles, de plus en plus puissantes, et chaque créature a sa particularité. Le Goliath peut souffler du feu ou balancer des rochers. Le Kraken, plus fourbe, peut voler et utiliser des sorts à distance. Quant au Spectre, sa furtivité et sa capacité à se faufiler en font un adversaire redoutable. Avec une telle entité dans les mains, on a la sensation d'incarner un Godzilla d'une résistance incommensurable. Malgré la taille et le poids de la bête, ces dernières sont très agiles et on prend un rare plaisir à éliminer chaque soldat un à un. En ce sens, ce n'est pas pour rien que de nombreux joueurs cherchent à incarner le monstre. Et comme les développeurs ont opté pour une sélection aléatoire, chaque joueur se doit d'être aussi bon avec la créature qu'avec l'escouade.

Eh oui, pour arrêter l'affreuse bestiole, les différents soldats ont un arsenal conséquent et de gros moyens mis à leur disposition. Il faut dire qu'ils ne s'attaquent pas à un lilliputien ! Selon la classe, l'approche sera là encore différente. Dans le cas de la catégorie Assaut, vous êtes en première ligne, prêt à attaquer au corps-à-corps tout en vous protégeant avec un bouclier. En cas de problème, il est possible de devenir invisible afin de se planquer. Du côté du Soigneur, comme on peut s'en douter, il s'agit de suivre ses compagnons pour apporter les premiers secours, voire dans certains cas extrêmes, de les ramener à la vie. Le Soutien est le personnage le plus lourd et le plus résistant, il faut couvrir ses partenaires tout en causant de gros dégâts. Pour terminer, le Trappeur possède tous les pièges pour traquer le monstre et le déstabiliser. C'est lui qui déclenche le principe de la zone, obligeant la bête à combattre dans une section restreinte pendant une minute.

Evolve avait tout pour lui mais ses environnements redondants et ses idées exploitées qu'à moitié l'ont empêché d'accéder au succès. On regrette que certains concepts (les indices trahissant la présence du monstre) n'aient pas été plus poussés. Il ya bien plusieurs modes pour varier les plaisirs mais le rythme des parties et le manque d'équilibrage ont terni la réputation du titre de 2K. Un peu trop dirigiste pour fédérer un maximum de joueurs, Evolve a pourtant de sérieux atouts dans son sac pour surprendre avec une suite.

ZOMBIE APOCALYPSE

Pour terminer, il y a le cas de Dying Light ! Dire que le jeu de Techland fut une surprise est un euphémisme. Ce FPS à tendance Survival-Horror a réussi là où Dead Island avait échoué. En dépit d'un scénario plutôt classique, ce titre propose une ambiance incroyable et offre d'excellentes sensations. Le feeling "Free-running" n'est évidemment pas étranger à cette impression et on a vraiment le sentiment d'être seul (ou presque) face à des hordes de zombies qui ne pensent qu'à une chose : vous décharner !

À l'instar de Faith dans Mirror's Edge, le personnage est capable de se mouvoir à grande vitesse, en adaptant ses déplacements à son environnement. Ce n'est d'ailleurs pas une surprise que le jeu propose des défis suivant cette tendance. Le parkour fait partie intégrante du gameplay. L'alternance jour/nuit, le monde ouvert, les armes disponibles, tout participe à une atmosphère étouffante qui rappelle un certain Walking Dead. Mention spéciale également à l'aspect coopératif et au défouloir général qui pousse à continuer, malgré une répétition qui se fait sentir. La notion de survie est palpable du début à la fin et l'approche, selon l'heure de la journée, peut s'avérer bien différente. De nuit, les rencontres sont nettement plus dangereuses ! Les zombies, en plus d'être beaucoup plus vigoureux, sont épaulés par des créatures redoutables, les Rapaces de nuit, dotées d'une vision accrue. Dans ces conditions, vous aurez le choix de tenter la course-poursuite ou de vous terrer en attendant le levé du jour.

Pour se défendre, si des armes classiques sont bien sûr disponibles, il faut bien souvent compter sur du matériel de fortune et tout ce qui peut traîner dans la rue. En combinant le tout à la manière d'un Dead Rising, vous parviendrez à vous équiper pour résister à des hordes d'individus toujours plus avides de chair. Et vu la quantité astronomique de combinaisons, il y a largement de quoi faire ! Certaines situations sont ultra immersives et risquent de vous retourner ! Dying Light matérialise à merveille le concept de survie et on en redemande. Cela tombe bien, une extension est prévue début 2016 ! Intitulée The Following, elle promet une nouveauté de taille avec la possibilité de conduire un buggie que l'on pourra customiser et améliorer. L'environnement, plus campagnard, devrait également dépayser les joueurs. On a hâte !

Des FPS, on pourrait en rajouter encore une jolie quantité. Impossible de passer sous silence le très prometteur Overwatch de Blizzard. Cela fait 17 ans que l'éditeur n'a pas créé de nouvelle licence et le sucess story est d'ores et déjà en train de s'écrire : 7 millions inscrites à la bêta, un look à la Team Fortress 2, 21 personnages aux pouvoirs uniques... ce petit bijou est attendu pour le printemps 2016 et nous avons très hâte de toucher à la version finale. Ubisoft a également dans ses cartons la série Far Cry, dont l'épisode Primal attise la curiosité. Il faut aussi souligner l'arrivée prochaine de Tom Clancy's Rainbow Six Siege qui promet de belles joutes online. Plus tactique, l'approche de la licence risque de faire rapidement grimper l'adrénaline. Puis, en 2016, Gearbox Software lancera son Battleborn, un mélange de FPS et MOBA qui pourrait avoir son mot à dire. Ne serait-ce que son humour déjanté. L'année prochaine sera également marquée par un retour attendu par une horde de fans (dont fait partie votre serviteur) : Mirror's Edge Catalyst ! Enfin, après des années d'attente, la délicieuse et bondissante Faith fait son come back et semble plus en forme que jamais ! Comme c'est le cas pour le premier opus, l'immersion est totale ! La vue subjective est toujours aussi impressionnante et il est désormais possible de l'extérieur à l'intérieur d'un bâtiment sans aucun temps de chargement. Visuellement, l'univers épuré est splendide et on espère que l'aventure sera à la hauteur. Rendez-vous le 23 février !

Overwatch, et Battleborn

Pour le reste, le genre FPS n'a certainement pas dit son dernier mot. Même s'il devient difficile d'innover, il y a fort à parier que des expériences totalement inédites verront encore le jour l'an prochain et dans les années à venir. Et ça, c'est tant mieux !