Ah, Titanfall. S'il y a un jeu qui a fait couler beaucoup d'encre, c'est bien lui. Ce n'est pas un hasard bien évidemment puisque le studio Respawn a été fondé par les créateurs de la série Call of Duty. Jason West et Vince Zampella ont eu une totale liberté pour donner libre court à leurs idées (bah oué, c'est un peu les patrons de leur boite quand même) et le moins que l'on puisse dire, c'est que Titanfall, en matière de spectacle et de rythme, envoie du lourd ! Même s'il n'a pas fait l'unanimité et même s'il a eu besoin d'une baisse de prix pour s'écouler à grande échelle, cela reste un jeu plutôt apprécié par la communauté Xbox One et PC (ce premier opus est exclusif à Microsoft) et ce n'est pas un hasard. Titanfall emprunte aux cadors autant qu'il innove.

LE CHOC DES TITANS

Titanfall est une sorte de gros bonbon dans lequel on a intégré une multitude d'ingrédients, à défaut d'un enrobage parfait. Les affrontements sont ultra rapides et rappellent totalement la première création de West et Zampella (comprenez Call of Duty). Mais cette fois, les deux hommes sont allés encore plus loin dans la surenchère. Outre les combats au sol, le jeu met en scène des méchas gigantesques - les Titans - que l'on croirait sortis tout droit de Pacific Rim. Et s'il est possible de les activer à distance, on peut surtout en prendre le contrôle afin de prendre le dessus sur l'ennemi (qui, vous l'aurez compris, possède lui aussi ses robots). Le jeu de Respawn jouit d'un gameplay nerveux, fait de jetpack, de parkour à la Mirror's Edge (on crapahute dans tous les sens grâce à un double-saut très utile) et d'explosions à tout va. Grâce à des combinaisons spéciales, les joueurs - 6 contre 6 ce qui peut paraître peu au premier abord - profitent de facultés nettement supérieures à des humains (on y revient plus loin).

En fait, Titanfall est aussi rythmé qu'il peut s'avérer stratégique. Tout d'abord, le jeu met en avant une idée géniale : le regroupement des joueurs humains avec des bots gérés par l'intelligence artificielle. Ces unités, catapultées via des capsules sur le champ de bataille, permettent aux joueurs moins habitués aux FPS en ligne d'aligner des frags sans craindre une résistance trop acharnée. En ce sens, Titanfall s'adapte à tout le monde et c'est un vrai plaisir ! L'autre point important, c'est que les Titans ne sont pas des montagnes infranchissables. Au départ, on se sent en sécurité dans ces machines (le caméra simule alors le cockpit d'un mécha) mais on se rend compte que ce n'est pas le cas. Les Titans possèdent des moteurs qui sont de véritables points faibles. Lorsque ces derniers sont en feu, il est plus que temps de déguerpir en s'éjectant de l'appareil. Cette cohérence est vraiment agréable et on découvre que les Titans ne sont pas une finalité mais plus une option supplémentaire pour remporter la victoire. Tout cet ensemble participe à l'immersion, d'autant plus qu'il n'est pas rare de croiser deux bots en train de se mettre sur la figure. Drôle, fun et "robotiquement" efficace !

LA CARTE DU SUCCÈS

À l'instar de Call of Duty ou Battlefield, Titanfall propose son système de classes. Au nombre de trois par catégorie, on retrouve Fusilier, Assassin et Combat Rapproché pour les soldats tandis que les Titans sont répertoriés de la manière suivante : Assaut, Blindage et Artillerie. Plusieurs approches donc selon votre manière de jouer. Du côté de l'arsenal, il y a également de quoi faire avec des armes classiques comme des mitraillettes, des fusils à pompe, des flingues, des snipers, des grenades... mais aussi avec des armes dites "Anti-Titans" permettant de résister à l'assaut de ces géants de titane et de les détruire. Bien évidemment, toutes ces pétoires peuvent être améliorées pour faire toujours plus de dégâts. Titanfall propose également, comme c'est désormais une habitude pour la plupart des FPS en ligne, le système des atouts. Ceux-ci se matérialisent sous la forme de cartes-bonus offrant des capacités spéciales limitées dans le temps. Cela peut aller de l'amplification de la puissance des armes à un Titan Stryder de secours ou encore votre XP qui est doublée. L'un des atouts les plus utilisés n'est autre que le camouflage optique qui permet de devenir invisible pendant un petit laps de temps. Titanfall est un jeu addictif mais qui n'a pas convaincu sur la durée, la faute à un contenu moins conséquent qu'un Call of Duty ou Battlefield. Évidemment, depuis sa sortie, celui-ci s'est enrichi et compte désormais de nombreuses modes de jeu et maps, dont certaines sont des modèles de verticalité. On trouve encore des parties très facilement et le jeu est toujours aussi vif et agréable. Mais qu'on se le dise, les fans guettent de très près la présentation du futur Titanfall 2, actuellement en préparation chez Respawn Entertainment et qui débarquera sur Xbox One, PC mais aussi PlayStation 4.

DESTINY, LE PARI DE BUNGIE

Il n'est jamais simple de passer derrière Halo, mais le studio Bungie peut compter sur son expérience pour livrer une licence solide. Destiny, à l'inverse des autres jeux cités auparavant, s'apparente à une sorte de MMO couplé à un FPS. Il n'a toutefois pas les mêmes caractéristiques et le contenu d'un jeu massivement multijoueur. Longtemps montré du doigt pour sa répétitivité et son contenu, la situation a bien évolué depuis la sortie du titre en septembre 2014. Aujourd'hui, trois extensions supplémentaires sont disponibles et cinq planètes/astres peuvent être visitées. Une fois que l'on a personnalisé son avatar, on est plongé dans un univers à la direction artistique maîtrisée et au gameplay accessible... mais exigeant.

DANS L'ESPACE, PERSONNE NE VOUS ENTEND CRIER

Ce n'est pas avec son scénario, même si la dernière extension est plutôt bien écrite, que Destiny surprend les joueurs. Le jeu de Bungie est avant tout un titre communautaire qui révèle son plein potentiel qu'à partir d'un certain niveau. Au départ, il y a de quoi être surpris tant les ennemis sont dotés d'une résistance étouffante. Pour venir à bout de ces satanés extraterrestres, il faut en vider des chargeurs ! Et pas seulement les boss ! C'est là que le jeu puise son intérêt : pour pouvoir explorer les différents environnements, il faut passer par des moments ardus et faire grimper son niveau pour se faciliter la tâche ou résister à des adversaires toujours plus redoutables. Désormais, Destiny propose un niveau maximum à 40 et offre donc une durée de vie plus savoureuse. Pendant des mois, les joueurs sont restés sur leur faim, la faute à une intrigue qui laissait un nombre incalculable de questions en suspens. La dernière extension en date, le Roi des Corrompus, permet d'éclaircir l'horizon de Destiny et ouvre la porte à un avenir plus radieux. Les joueurs se sont fait entendre et Bungie a pris le temps de peaufiner ce qui pouvait l'être, et il y a eu pas mal d'ajustements et d'ajouts. On aurait pu penser que les développeurs allaient ouvrir l'aventure à de nouvelles classes mais ils ont préféré s'appuyer sur celles existantes : Arcaniste, Chasseur et Titan. Même topo pour les races qui sont au nombre de trois : Humain, Éveillé et Exo. Destiny oblige à répéter les efforts pour améliorer son loot via des missions de plus en plus exigeantes. Mais la force de ce jeu, c'est bien sûr son aspect communautaire et coopératif épatant.

APPELLE TES POTES

Ce n'est plus une surprise : Destiny se déguste en coopérant avec des amis. Casque vissé sur les oreilles, et plongé dans le noir, il n'y a rien de tel pour s'immerger dans l'ambiance fantastique du jeu. Avec ses graphismes chatoyants et son atmosphère (musiques et bruitages) de qualité, le jeu offre une expérience gratifiante, bien différente ce qu'on a pu connaître dans le passé sur consoles. Lorsqu'on évolue avec des potes, la progression n'a pas du tout la même portée qu'en solo. Les développeurs ont œuvré pour que les joueurs profitent de la coop' et ça se sent ! Certains joueurs, absolument pas habitués à ce type de productions, s'y sont essayés et ont complètement craqué, enchaînant les parties. Malgré la répétition de l'action et les objectifs qui sont toujours les mêmes, Destiny est le seul à proposer une expérience différente face à la concurrence. Si le dernier DLC en date, le Roi des Corrompus, est aussi apprécié, ce n'est pas un hasard. Bungie a refondu son système de progression en dissociant le niveau général et le niveau de la lumière. Auparavant, l'XP et les particules de lumière permettaient d'augmenter son niveau. En agissant de la sorte, le développeur américain a équilibré les joutes en ligne. C'est vrai, on est loin de la perfection mais c'était aussi le cas pour Uncharted premier du nom avant que le second volet mette tout le monde d'accord. Bungie l'a dit et répété : la série Destiny est là pour très longtemps et il va falloir compter sur le savoir-faire des créateurs de Halo.

On pourrait penser que le pouvoir d'Activision et Electronic Arts fait reculer les autres éditeurs. Mais comme vous allez le constater, certains n'hésitent pas à braver les forces en présence, quitte à parfois se lancer dans des paris forts risqués. Les exclusivités, en matière de FPS, existent sur console et continuent de se vendre par cargos. C'est le cas de Killzone et Halo !