Call of the battlefield

Avec un nom comme Total Recoil, on s’attendrait presque à voir un certain Arnold débarquer fraîchement de la planète rouge, mais il n’en est rien. Ici, tout vous est présenté rapidement via une tordante introduction écrite qui parodie intelligemment une célèbre saga de science-fiction : Globocco, une vilaine compagnie capitaliste ayant sous sa coupe tous les gisements mondiaux de pétrole, a décidé de passer au niveau supérieur et de mettre en place sa propre armée privée. Leader dans les nouvelles technologies, l’infâme puissance pétrolifère (TOTAL-itaire ?) menace l’ordre mondial et c’est à une bande de courageux soldats d’éviter que cela ne dégénère. Si la nationalité de ces braves héros ne fait aucun doute, il leur faudra ne rien lâcher pour espérer vaincre Globocco et ses sbires et ainsi rétablir le cours normal des prix à la pompe. Mais au fond, n’est-ce pas là l’essence même de la guerre ?

Présenté comme un jeu en vue du dessus, Total Recoil propose donc au joueur d’incarner un trouf… brave soldat partant seul à l’assaut des forces de Globocco à travers toute une série de missions plus périlleuses les unes que les autres et aux noms bien choisis tels que "Babouin ensoleillé", "Tempête d’alligators", "Roussette tournoyante" ou encore "Lama bruineux". Il faudra donc faire chauffer votre sulfateuse dans des environnements mêlant jungle, plate-forme pétrolière ou toundra, tout en navigant entre les milliers de barils d’explosif ou de fuel qui jonchent le sol. Autant dire que notre héros en herbe va devoir mériter ses galons et prouver qu’il a la carrure pour survivre à cet enfer pétrolé.

Du sans plomb ? Tenez, voilà la chevrotine.

Pour ce qui s’agit de faire parler la poudre, Total Recoil assure le spectacle : confronté à des hordes d’adversaires tantôt humains tantôt mécaniques, votre avatar militaire ne devrait pas chômer. Si les soldats et leur arsenal meurtrier vous ralentissent, il faudra compter sur les tourelles, les drones et les véhicules pour vous enfoncer davantage. A vous de choisir la tactique la plus adaptée pour vous débarrasser de chacun en usant de vos armes ou de l’environnement, aussi volatile que l’humeur de vos agresseurs. Cela dit, ne comptez pas vous reposer sur vos lauriers une fois la dernière vague d’une mission achevée : un boss coriace et colossal vous attend en fin de parcours, et qu’il soit hélicoptère, hydroglisseur ou tank, son sens de la répartie est souvent bien plus explosif que la moyenne.

Inutile pourtant de se faire des cheveux gris, si tant est qu’il vous en reste sous votre casque : vos alliés vous ont accordé un armement à toute épreuve digne des meilleurs films d’action. Lance-roquettes, sulfateuse, lance-flammes, fusil électrique et autres sont de la partie pour apprendre à vos adversaires les bonnes manières. En plus de bonus bien utiles tels que des boosts de santé, des boucliers et des phases d’invincibilité, vous pouvez aussi espérer déclencher une fureur mécanique grâce à des killstreaks meurtrières. Inspirées d’une série bien connue, ces accumulations d’éliminations vous permettront de choisir trois atouts utilisables lors de vos missions : bombardements multiples, tourelles automatiques, avions effectuant des passages en rase-mottes ou encore invocation d’un énorme tank, rien n’est trop puissant pour faire mordre la poussière à l’ennemi. Leur utilisation s’avère d’ailleurs jouissive, car le plus souvent liée à l’écran tactile de la Vita, utilisé très intelligemment.

Medal of Duty

Grâce à sa structure en missions, Total Recoil reprend un système de notation cher à ce type de jeu et qui n’est pas sans rappeler le célèbre Jetpack Joyride. Ainsi, pour acquérir les différentes médailles d’une mission, il vous faudra bien entendu en sortir vivant, éliminer toutes les vagues à temps et ramasser les précieux logos Total Recoil, souvent gardés par des pièges ou un mini-boss. En dépendra également la réussite de certains défis vous permettant de prendre du galon, défis qui vous demanderont certains actes de courage (flambez quinze ennemis, éliminez une tourelle avec un avion, détruisez cent caisses…) et débloqueront à terme nouvelles armes et capacités dans le magasin où vous pourrez dépenser votre argent durement gagné.

Le magasin est en effet une étape indispensable avant toute mission, puisqu'il vous permet d’acheter des bonus (de santé, un bouclier…) ou d’améliorer vos capacités et votre attirail. Monnayant quelques pièces, il vous sera donc possible de booster les statistiques de vos armes et les vôtres, vous rendant plus puissant, rapide et résistant. Les améliorations étant légion, comptez bien ramasser la moindre pièce durant vos escapades meurtrières pour espérer survivre aux affrontements les plus sauvages !

Il faut sauver le soldat Recoil

S’il n’égale certainement pas le chef-d’œuvre de Spielberg, Total Recoil n’est pas pour autant à jeter. Bien entendu, ce titre n’est pas comparable aux jeux AAA qui attirent à eux toute la couverture médiatique. Il peut s’avérer relativement répétitif, d’une variété limitée et graphiquement banal. Cela dit, il n’a pas à rougir de sa nature modeste, prodiguant un plaisir de jeu qui, lui, n’est pas à bouder. Fun, simple, intuitif et utilisant intelligemment la Vita, Total Recoil satisfera sans nul doute les amateurs de parties occasionnelles, qui y trouveront un titre parfait pour de courtes sessions de jeu. Fort de son contenu déblocable à faire pâlir bon nombre de ses congénères, cette simulation militaire aux allures cartoonesques assumées est donc une belle surprise, gagnant à être connue davantage. Une chose est sûre : elle a tout pour donner envie de s’engager dans l’armée, virtuelle du moins !