A l’heure où les joueurs aiment les suites et les gameplay bien rodés, créer une nouvelle licence n'a rien d'aisé. Sega a pourtant réussi le coup d'éclat avec Valkyria Chronicles fin 2008. Cel shading et mécaniques de jeu novatrices, il n'en fallait pas plus pour conquérir le cœur des joueurs. Les deux DLC sortis début 2009 étaient déjà révélateurs de l'engouement de la communauté, celui de début 2010 le confirme et redonne ses lettres de noblesse à un jeu jusqu'alors pas vraiment gâté par ses contenus additionnels.
Les deux premiers ajouts de contenu de Valkyria Chronicles étaient trop difficiles pour l’un, trop court pour l’autre. Les fans étaient donc en droit d'en attendre un peu plus, et les développeurs de chez Sega ont dû s'en rendre compte. Il aura tout de même fallu prendre son mal en patience pendant plus d'un an pour voir arriver cet ultime DLC. Pourtant, en apparence, ce segment ressemble beaucoup à l'un de ses aînés (j'ai nommé Edy's Mission : Enter the Edy Detachment). Heureusement, on se rend vite compte que son seul point commun est de mettre en scène les mêmes personnages, mise en scène qui n'aura d’ailleurs pas la moindre influence au cours des missions.
Deux choses à retenir pour ce Challenge of the Edy Detachment : "moindre influence" et "missions" au pluriel. Adieu le menu annexe que l'on nous a déjà servi deux fois ; ici, le contenu additionnel prend place directement au sein du jeu complet, dans la section "escarmouche" précisément. Première conséquence : les missions s’effectuent dans l’ordre que l’on souhaite, ce que l'on appréciera tout particulièrement si on s’est frotté à l'enfer des quatre batailles de Selveria's Mission : Behind Her Blue Flame. Ensuite, qui dit escarmouche dit choix de l'équipe. Les protagonistes autour d’Edy vous laissent froid ? Edy elle-même vous laisse de marbre ? Aucun problème, il est possible de faire fi des cut-scenes au début de chaque mission et de jouer avec n’importe quel personnage du mode campagne. C'est là un point important, puisque l'expérience de jeu sur ce DLC dépend directement de l'avancée sur la partie principale. S'y frotter avant d'avoir fait ses armes dans le jeu de base n'est donc pas conseillé. Toutefois, si l'on tombe amoureux de l'une des missions, il sera toujours possible de la répéter pour faire évoluer ses troupes, car, comme chaque escarmouche, celles-ci confèrent argent et points d’XP.
"Celles-ci" donc, pour revenir sur le pluriel évoqué plus haut. Il pourrait s'agir d'un détail, mais la pluralité des missions corrige à elle seule le défaut du précédent DLC Edy's Mission : Enter the Edy Detachment. Ici, ce sont six batailles qui sont proposées avec, en prime, une spécificité pour chacune d’elles. On a ainsi le choix entre des objectifs pensés pour être accomplis par un type d’unités bien précis : six missions pour six classes (en comptant le char de Welkin). De plus, comme il est, encore une fois, possible de personnaliser son équipe, les joueurs en manque de défis pourront par exemple jouer la mission des snipers avec des fusiliers. Chiche ?
Points forts
- Bonne durée de vie
- Originalité des missions
- Champ libre laissé au joueur
Points faibles
- Des cut-scenes qui ne parviennent toujours pas à rendre plus intéressant ce fameux "Edy Detachment"
- On aurait apprécié de nouvelles cartes
Sega prouve qu’il a appris de ses erreurs passées et nous offre un Challenge of the Edy Detachment débarrassé des défauts des précédents DLC. La difficulté est bien dosée, la durée de vie plus qu’acceptable pour ses 3,99 € et les cartes suffisamment revisitées pour éveiller l’intérêt des stratèges les plus confirmés. Pour ceux qui pensent que la licence des Valkyria Chronicles aurait mérité une vie plus longue sur PS3, mais qui ont été découragés d’effectuer un troisième achat après les deux précédents DLC, il est peut-être temps de revoir son avis.