Le but de ce test n'est pas de refaire un inventaire des nombreuses qualités et des défauts du premier volet. Cette version HD est en tout point identique à son homologue The Lost Chapters. Si vous souhaitez en apprendre plus sur le système de jeu, rendez-vous sur notre test du jeu. L’aventure commence toujours dans la peau d’un jeune garçon perdant brutalement sa famille lors de l’attaque de son village. Recueilli par la guilde des Héros, il passera rapidement de l’adolescence à l’âge adulte pour devenir un puissant protecteur des faibles ou, au contraire, un individu porté par les plus mauvaises intentions. Car dans Fable, toute action, bonne ou mauvaise, orientera la destinée du héros de l'Albion.

Pimp my Fable

Pour ses 10 ans, cette version anniversaire s’offre une totale cure de jouvence visuelle. Mis côte à côte avec la version originale, le travail effectué par les développeurs est perceptible au premier coup d’oeil. Et pour cause, le jeu a été entièrement refait à l’aide de l’Unreal Engine 3. Une démarche à saluer puisqu’on est loin d’un simple portage aux graphismes lissés comme osent souvent le faire certains jeux soi-disant HD. C’est d’ailleurs peut-être ce qui explique les 39,99 € demandés pour cette version. Pour ce prix, nous avons le droit à des textures retravaillées, des personnages mieux détaillés, des visages plus expressifs et tout un tas de jeux d’ombres et de lumières absents de l’épisode originel. Néanmoins, cette profusion de nouveautés a un prix, celui de la fluidité globale du jeu. Dès que les détails ou les ennemis se font trop nombreux à l’écran, l'affichage connaît de sérieuses chutes de framerate pouvant parfois s’avérer gênantes en plein combat. Habitué à la fluidité sans faille de la version Lost Chapters sur PC, le choc est de taille. Le jeu a souvent tout le mal du monde à dépasser les 25 fps dans les environnements détaillés. Ce n'est pas tout puisque cette version anniversaire trouve aussi le moyen de faire planter la console à intervalles plus ou moins réguliers. Espérons qu’un prochain patch vienne corriger ce fâcheux problème dans les plus brefs délais. On y ajoutera en plus les nombreuses saccades en plein jeu ou durant les cutscenes accompagnées de temps de chargement un poil longuets pour un hardware comme celui de la Xbox 360 et on se dit que techniquement parlant, cette nouvelle version aurait sans doute mérité plus de soin de la part de Microsoft.

Le passage sous Unreal Engine marque aussi l’apparition d’un filtre assombrissant quelque peu le rendu à l'écran. Les couleurs sont ici bien moins chatoyantes, un détail qui pourra faire regretter le charme désuet de l’aspect cartoon très coloré de la version originale. Il est possible de retrouver des contrastes plus authentiques en augmentant légèrement la luminosité dans les options (au prix de couleurs un peu plus ternes). Toutefois, tout n’est pas non plus à décrier. Malgré ses lacunes techniques, Fable Anniversary parvient à conserver l’ambiance unique du premier épisode. Les plus nostalgiques me comprendront ici, Fable c’est avant tout une magie de tous les instants. Un savoureux mélange de conte de fées et d’aventures où le léger côtoie le grave à chaque instant. Cet équilibre est parfaitement conservé dans ce remake ; il se voit même sublimé par une bande-son retravaillée en surround pour encore plus d’immersion.

On prend les mêmes (problèmes) et on recommence...

Si les graphismes bénéficient d’une remise au goût du jour notable, on ne peut pas en dire autant du système de combat. Dans un souci de fidélité totale à la version originale, le gameplay du jeu n’a que très peu évolué. Les plus nostalgiques retrouveront avec plaisir les mêmes sensations qu’à l’époque, tandis que les nouveaux joueurs pourront lui reprocher son aspect rigide et vieillissant. Fort heureusement, les contrôles ont bénéficié d’une petite mise à jour dans l’esprit du second et du troisième épisode de la saga. Les attaques physiques, magiques et à distance sont désormais associées à un bouton spécifique de la manette contrairement à la version basique sur Xbox où il fallait changer d’arme manuellement. Cette petite touche de “ modernité ” est secondée par une refonte totale de l’interface du jeu. Ouf, elle en avait bien besoin ! Les menus brouillons et patauds se voient ainsi remplacés par… des menus brouillons et patauds bénéficiant toutefois de jolis visuels. L’effort de refonte se fait ressentir, mais le résultat n’est pas très satisfaisant. La plus simple des opérations se transforme encore en épreuve du combattant au sein de menus inutilement surchargés.

Plus grave encore, cette nouvelle version n’a pas pris la peine de se pencher sur les problèmes de caméra du premier épisode. Il y a dix ans le souci était pardonnable, mais aujourd’hui non. Le coupable s’avère être l'imprécision totale du système de lock automatique des ennemis censé prendre pour cible l’adversaire le plus proche. Le problème, c’est qu’il occasionne régulièrement des virages ahurissants de caméra pour aller cibler un autre adversaire ou un élément inoffensif du décor. Malgré tout, les combats restent plaisants et le vaste panel de techniques disponibles est toujours aussi agréable à utiliser. Au rang des bonnes nouvelles, le système de sauvegardes s’est vu remettre au goût du jour avec la possibilité d’enregistrer sa progression à n’importe quel moment. Une évolution qui évitera de devoir terminer une mission pour pouvoir sauvegarder comme c’était le cas auparavant. Pour les quelques possesseurs de tablettes Windows, le jeu offre une compatibilité Smartglass permettant de consulter la map ou quelques éléments de background. Un petit ajout sympathique mais loin d’être indispensable.

Entre bien et mal

Malgré toutes ses lacunes, Fable Anniversary reste agréable à explorer et parvient à raviver l’ambiance unique du premier épisode. Mais dans un souci de refaire exactement le même jeu, Lionhead en a oublié d’en corriger les problèmes les plus évidents. Le projet aurait sans doute mérité plus de soin pour parvenir à rendre hommage à son modèle. Comment diable un studio comme Lionhead, pourtant habitué à travailler exclusivement sur les machines de Microsoft, a-t-il pu se prendre autant les pieds dans le tapis concernant l’aspect technique du jeu ? Ce framerate capricieux vient littéralement plomber la magie de certaines scènes. Dommage, car le contenu est présent et l’aventure toujours aussi palpitante. Comptez entre 20 et 30 heures pour explorer le monde dans ses moindres recoins et doublez ce chiffre en cas de nouvelle partie aux choix moraux différents.