Loin des affres de la guerre et de la violence des productions actuelles, SimAnimals invite les joueurs à aménager des paysages naturels en 3D pour y installer et y faire vivre différentes espèces d'animaux. Chaque aire de jeu propose une série d'objectifs à atteindre et dispose d'une jauge de bonheur qui se remplit en fonction des vibrations émises par la faune et la flore locales. Plus l'écosystème est harmonieux et plus les vibrations sont positives. Lorsque la jauge atteint un certain niveau de remplissage, une nouvelle zone, comportant de nouveaux défis devient accessible. Cependant, bien qu'elles soient séparées, les différentes zones ne sont pas hermétiques et il est possible de transférer des animaux ou des plantes de l'une à l'autre. De même, les problèmes rencontrés à tel endroit peuvent s'exporter à tel autre.

La première chose à faire dans SimAnimal est de s'occuper de la végétation. En effet, les animaux ont besoin d'un environnement et d'une nourriture adaptés pour s'installer durablement. Que ce soit seul ou jusqu'à quatre joueurs simultanément, nous voici donc en train de secouer des arbres, de semer des fleurs ou de faire pousser des légumes à l'aide des Wiimotes. Inutile de courir chez le pépiniériste, chaque aire de jeu dispose d'un set de plantes prédéfinies qui croissent et meurent au fil du temps. Il suffit de les caresser avec notre curseur en forme de main lorsque des papillons sont aux alentours pour obtenir des graines que l'on peut ensuite planter directement ou stocker dans notre sac à dos. En tout, il existe près de 80 espèces végétales disposant d'une fiche détaillée et chacune d'elle est susceptible de régaler tel ou tel animal. Notez que les vibrations qu'elles émettent dépendent de nombreux facteurs comme le type de sol, l'arrosage ou le degré de pollution.

Pour peu que notre aire de jeu soit suffisamment soignée, divers représentants de la faune locale ne tarderont pas à nous rendre visite. Souris, lapins, canards, hérissons mais aussi cerfs ou ours, il y a près de trente espèces à découvrir et à élever dans SimAnimals. Pour s'attirer les bonnes grâces d'un animal, il n'y a pas 36 solutions : on doit lui donner à manger. Le premier contact avec une nouvelle espèce consiste donc généralement à disposer des légumes ou des fruits autour de l'animal en attendant que sa jauge de satisfaction monte. Puis, on commence à le nourrir à la main, on joue avec lui, et à force de patience et de dévouement, on finit par s'attirer définitivement sa sympathie. A partir de là, il passera le plus clair de son temps à gambader et à s'ébattre sous nos yeux avec les autres résidents présents dans le décor. Il pourra aussi accomplir certains objectifs tels que faire des petits ou construire un barrage. Attention cependant à bien prendre le temps de cerner le comportement et les habitudes alimentaires de chaque espèce en consultant leurs profils. Certaines d'entre elles sont en effet carnivores et il vaut mieux éviter d'élever dans la même zone les chasseurs et leurs proies.

Tout cela est bien joli mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a deux ans sur Xbox 360, un autre soft écolo nous proposait déjà de cultiver un jardin pour attirer et élever des animaux en papier mâché. Il s'agit bien entendu de l'excellent Viva Piñata qui fit sensation en 2006 mais ne rencontra pas le succès commercial escompté. Manifestement, l'équipe de développement d'Electronic Arts devait en être fan puisque de l'idée de départ au gameplay en passant par les objectifs ou les caractéristiques des animaux, l'ombre de Viva Pinata plane à tous les étages dans SimAnimals. Un comble pour un jeu censé s'inspirer d'une autre série bien plus ancienne et plus connue, à savoir celle des Sims. Et le pire, c'est que SimAnimals n'arrive finalement pas à la cheville de son illustre modèle.

Au niveau des graphismes par exemple, si l'ambiance champêtre et les animations des animaux sont assez réussies, la modélisation des décors est très décevante et la végétation manque de panache. Les textures sont grossières, les bugs d'affichage sont légion. On ne compte plus le nombre d'arbres qui lévitent au loin ou les animaux qui passent inopinément à travers le sol. Pour ce qui est des contrôles, ce n'est pas la fête non plus. On a du mal à se saisir des objets, la détection de mouvement n'est pas exploitée et le sac à dos est un véritable foutoir. De plus, la gestion de la caméra n'est pas pratique pour deux sous. On pourrait tout de même supposer que SimAnimals constitue une façon ludique de découvrir la nature et de s'intéresser à l'écologie. Que nenni ! Le jeu est bourré d'incohérences. On peut par exemple nourrir son chat avec des fleurs ou apprivoiser une belette en lui donnant des pommes de pin. Ici, un cerf se bat avec une souris, là un prédateur sympathise avec sa proie. Bref, c'est du grand n'importe quoi à prendre avec du recul. Difficile donc de ne pas être déçu par cette simulation animalière dérivée d'une licence aussi prestigieuse que les Sims. Surtout quand on a eu la chance d'essayer Viva Piñata sur Xbox 360 ou sur DS...