Le petit monde des simulations spatiales accueille un nouveau représentant en la personne d'Evochron Alliance, lointain descendant de Star Wraith, qui sort enfin dans une version boîte localisée en français longtemps après sa disponibilité en shareware sur le web. Mais l'attente n'en valait pas vraiment la peine, bien au contraire.
En effet, n'y allons pas par quatre chemins, ce n'est pas Evochron Alliance qui va venir faire de l'ombre aux ténors du genre. Pourtant, sur le papier, le jeu est alléchant : un vaste espace à explorer, la possibilité de combattre comme de commercer, de nombreux vaisseaux et armes à acquérir et même un mode multijoueur. Bref, tous les ingrédients nécessaires pour réaliser une bonne simulation spatiale. Malheureusement, en passant de la théorie à la pratique, StarWraith 3D Games s'est fourvoyé dans une jungle de défauts divers qui auront tôt fait de ruiner tout l'intérêt qui pouvait poindre au départ.
La longue litanie des problèmes commence avec le plus visible d'entre eux, l'enveloppe graphique du titre, qui accuse clairement de nombreuses années de retard sur la concurrence. Des textures aux effets d'explosions en passant par la modélisation des astronefs et stations spatiales, tout est moche. Sans parler du fait que le changement de résolution n'est pas correctement pris en compte si vous avez l'outrecuidance d'installer le soft dans un autre dossier que celui sélectionné par défaut, puisque le fichier de configuration va alors se perdre en chemin... Un des nombreux bugs dont est farci Evochron Alliance. La partie sonore ne s'en tire pas mieux, avec des effets vieillots jusque dans les menus, sans parler du doublage anglais parfaitement robotique, alors que la boîte nous promettait des "voix off de qualité cinématographique". Cela impacte forcément la narration lors des missions de la campagne, qui paraît du coup bien risible. Il était évident qu'il ne fallait pas attendre des cinématiques d'une telle production, mais on pouvait tout de même espérer des briefings mieux réalisés.
C'est d'autant plus dommage que le gameplay n'est pas aussi raté que la réalisation. Le jeu propose un modèle de vol très complet, avec la gestion de propulseurs auxiliaires et d'un système d'amortissement inertiel. Certaines missions vous inviteront même à des séances de vol atmosphérique. Un joystick est évidemment recommandé pour en profiter dans les meilleures conditions. Mais tout n'est pas rose pour autant car Evochron Alliance pâtit de commandes peu accueillantes, qui demanderont un douloureux apprentissage pour être maîtrisées. Sans parler de l'interface, peu agréable à utiliser et aussi moche que le reste. Enfin, le coup de grâce est donné par le manque de contenu, puisqu'on est très loin du mètre-étalon de la catégorie en termes d'armes, de vaisseaux et de marchandises accessibles. Alors bien sûr, on pourra toujours arguer du fait qu'il s'agit d'un jeu indépendant vendu à bas prix, mais ça n'excuse pas tout. Malgré ses bonnes intentions, Evochron Alliance est bien trop indigeste pour satisfaire qui que ce soit. Préférez-lui plutôt X3 : Terran Conflict, qui lui est de loin supérieur en tous points.
- Graphismes6/20
Ne nous voilons pas la face, Evochron Alliance est particulièrement laid. Seules quelques nébuleuses en arrière-plan s'en sortent, le reste est à oublier très vite.
- Jouabilité8/20
Le gameplay fait preuve de quelques trouvailles, comme le système d'amortissement inertiel, mais le tout est plombé par une interface peu engageante et une maniabilité pour le moins ardue.
- Durée de vie8/20
Le titre de StarWraith 3D Games n'est pas vraiment à la hauteur niveau contenu. Quant au mode multijoueur, c'est le néant du côté des serveurs, probablement aspirés par un trou noir.
- Bande son6/20
Les effets sonores sont cheaps, les voix sans âme. Et ce n'est pas le vague fond musical qui va relever le niveau.
- Scénario/
Derrière ses promesses, Evochron Alliance cache en fait un mauvais jeu sur presque tous les plans. On arrive parfois à discerner l'embryon d'une bonne idée derrière une gangue de glace météorique. Mais si on tente de la percer, on est brutalement ramené sur Terre lorsqu'un des nombreux défauts nous saute au visage comme un facehugger.