Inconnu au bataillon, Smash Up Derby ne peut prétendre attirer l'attention de l'acheteur potentiel qu'à travers son prix plus ou moins attractif et son titre derrière lequel transparaît clairement l'influence de Destruction Derby. Un titre qui annonce par conséquent des courses centrées sur la casse plutôt que sur la vitesse, le tout dans un esprit bien arcade. A première vue, le soft a donc l'air plutôt sympa, mais le joueur déchantera vite une fois le jeu installé, et vous allez comprendre tout de suite pourquoi.

Précisons déjà, même si ça n'a pas grande importance au final, que ce titre est développé par Lemon Interactive, l'équipe à qui l'on doit Starmageddon, un STR spatial qui n'a absolument rien à voir avec ce qui nous bouleverse, à savoir Smash Up Derby. Ce dernier accuse un manque d'ambition et de moyens qui se traduit par un habillage du pauvre, un contenu minimaliste, un système de jeu maintes fois éculé et un gameplay défaillant. Le soft comporte en tout et pour tout deux styles d'épreuves : les courses et les démolitions en arènes. Il propose par ailleurs un total de 20 voitures et de 28 circuits, dont les trois quarts sont à débloquer. De cette manière, il n'y a que la classe D qui est disponible au départ, les classes C, B et A étant verrouillées en attendant que vous ayez fait vos preuves.

Vous imaginez bien que la profondeur de jeu n'est pas excessivement riche dans Smash Up Derby, et il ne me faudra pas plus de quelques lignes pour vous présenter dans le détail ce qui vous attend dans le jeu. En solo, il est possible de s'adonner directement à des courses simples qui permettent de s'exercer et de gagner de l'argent pour participer aux challenges du mode carrière. C'est ce second mode qui constitue l'autre gros morceau du jeu en solo, mais n'imaginez pas que vous trouverez là un scénario axé sur le parcours d'un pilote comme c'est le cas parfois. Ici, il faut se contenter de participer aux mêmes épreuves qu'en course simple dans l'espoir de gagner suffisamment de courses pour débloquer les autres véhicules et épreuves encore verrouillés. En multijoueur, Smash Up Derby est jouable jusqu'à 8 en Lan ou sur internet, toujours sur les mêmes parcours. Enfin, le garage n'offre aucune possibilité de tuning, mais seulement des améliorations minimes concernant la maniabilité, le freinage, et la puissance du moteur.

Voilà pour le contenu, maintenant dites-vous que le reste est beaucoup plus affligeant. La réalisation bien pourrie affiche des environnements qui se veulent variés mais totalement dépourvus d'unité et de crédibilité : un ovale sur un terrain de foot, une sorte de pseudo rally dans les rocheuses, un parking qui fait office d'arène ou encore un tracé en plein quartier pavillonnaire. Le tout dans une débauche de textures désespérantes de pauvreté. Plus concrètement, il est impossible de visualiser le tracé des circuits lors des courses et le pilotage s'avère purement incontrôlable. La moindre collision provoque quasiment un tête-à-queue et il suffit d'un rien pour être contraint d'attendre les secours afin de se remettre en piste. La gestion des dommages est on ne peut plus basique et entraîne simplement une dégradation progressive du véhicule sans réellement se répercuter sur la conduite. De plus, on n'éprouve aucune sensation de vitesse, et on a parfois droit à des ralentis stupéfiants de nullité tant la tentative de "bullet time" est ratée. Comme si ça ne suffisait pas, on passe automatiquement en vue rétro dès qu'on amorce une marche arrière, et les bruitages disparaissent en vue interne. J'aime autant ne pas parler des musiques qu'on nous impose durant les courses, du genre de celles qu'on entend tambouriner dans la voiture d'à-côté quand on s'arrête à un feu toutes vitres fermées. Vous l'aurez certainement déjà compris, investir dans Smash Up Derby serait un achat totalement superflu, même à 20 euros.