Quel intérêt y a-t-il à produire une suite d'un jeu désespérément mauvais si c'est pour répéter les mêmes erreurs et copier-coller les mêmes défauts que l'original ? Surtout lorsqu'il s'agit d'un jeu de course où les défauts passent rarement inaperçus. Attendez-vous donc au pire lorsque vous découvrirez pour la première fois Street Legal Racing Redline, véritable apologie des bugs et hommage à la préhistoire du jeu de course auto.

Si vous avez en tête la note affligeante obtenue par Street Legal lors du test, sachez que le résultat n'est guère meilleur pour cette suite qui semble s'être donnée un malin plaisir à réitérer les erreurs de son aîné. Les développeurs étaient probablement tellement fiers de leur titre qu'ils n'ont pas eu le coeur de le remanier. Il en résulte que le système de jeu est en tout point identique, que le gameplay n'a aucunement évolué et que l'on prend toujours autant de plaisir à s'extasier devant les multiples bugs qui semblent tout faire pour se mettre bien en évidence.

On commence en douceur avec un bref rappel des objectifs de Street Legal Racing Redline. Vous incarnez un "pied-tendre" qui débarque dans une ville où il va tenter de s'imposer parmi les caïds du bitume. Vous sentant comme investi d'une mission divine, vous décidez de vider votre porte-feuille pour vous offrir un véhicule sur lequel vous apposerez votre empreinte selon l'art sacro-saint du tuning, transformant votre monture anonyme en un monstre de course prêt à tout écraser sur son passage. Sans perdre de vue cet état d'esprit héroïque, vous vous lancez alors dans l'arène, une ville où vous ferez fi de toutes les règles de conduite pour semer le chaos au nez et à la barbe de la police.

Vous voulez savoir ce qui se passera ensuite après seulement quelques minutes de jeu ? Ruiné et vaincu, vous vous rendrez compte que votre véhicule est en miettes. Las de relever les défis de pilotes aussi malades que vous, déprimé à l'idée de dilapider encore tout votre argent dans les contraventions et les réparations, dégoûté d'accumuler les bombes de peinture pour tuner une caisse qui ne ressemble plus à rien, vous comprendrez que votre façon de piloter vouait dès le départ votre entreprise à l'échec. Mais rassurez-vous car vous n'y êtes pour rien. Que faire quand on a entre les mains un engin qui ne tient pas la route, qui a besoin d'un kilomètre pour freiner et qui ne procure aucune sensation de conduite ? Non seulement c'est un calvaire à jouer mais en plus les objectifs se résument en une ligne.

La journée, vous avez pour tâche de rechercher d'éventuel challenger qui accepteront de faire une course avec vous pour une certaine somme d'argent. Le signal ? Un simple coup de klaxon qui marque le début des hostilités, avec comme seuls dangers le trafic et la présence des flics. Si vous vous faites choper, vous devrez payer une contravention, ce qui fera de l'argent en moins à dépenser en tuning et en réparations. La nuit, vous avez la possibilité de vous lancer directement dans des courses illégales où vous devez atteindre un point précis avant votre adversaire. La map vous indique le meilleur tracé à suivre, à vous ensuite d'essayer de guider votre savonnette à l'autre bout du circuit.

Le pilotage est toujours aussi désastreux qu'avant et les bugs foisonnent. Entre le clipping monstrueusement fréquent et visible et les chutes de frame-rate intempestives, il faut un réel effort de volonté pour se forcer à jouer. L'interface de garage est également particulièrement lourde à utiliser, comme si on voulait nous dissuader d'essayer toutes les possibilités de tuning. Quand on sait en plus qu'il n'y a que huit voitures, que les objectifs ne se renouvellent pas et qu'il faut moins d'une heure pour comprendre que le jeu ne comporte rien qui pourra sauver son intérêt, on ne peut que faire en sorte de l'oublier très très vite pour passer à quelque chose d'un peu plus décent en matière de course auto sur PC.