Les deux modes de jeu disponibles dans Pax Romana mettent en scène plus de 150 événements historiques et plus de 50 grands personnages de l'histoire romaine. Dans les campagnes stratégiques, vous vous trouvez à la tête de l'Etat Romain et vous devez asseoir par les armes votre pouvoir sur l'ensemble du monde antique, les autres nations étant dirigées par l'IA. Dans ce mode, les 4 scénarios s'étalent de 272 à 34 avant JC et couvrent les guerres puniques, la conquête du monde oriental, la guerre des Gaules et la campagne contre les Parthes tel que César l'avait planifiée. Pour conquérir le maximum de régions, il faut évidemment avoir une armée forte, ce qui ne peut se faire que lorsque vous disposez d'une économie solide, capable de couvrir les besoins de la population et de vous apporter des recettes importantes pour pouvoir entretenir vos troupes. Outre les impôts, une des sources de revenus est le commerce. Vous pouvez établir des relations commerciales entre provinces qui seront efficaces si vous construisez des routes et si vous sécurisez les régions traversées : pas question en effet d'envoyer des convois dans des pays avec lesquels vous êtes en guerre. La gestion de la diplomatie est cruciale : il n'est pas conseillé de débuter un conflit avec plus fort que soit, et mieux vaut se faire quelques alliés qui pourront vous aider en cas d'attaque massive.

Plus difficile, le mode politique reprend tous les éléments du précédent mais vous y jouez un grand personnage historique romain (César, Cicéron, Scipion...) dirigeant une faction qui voudrait avoir le pouvoir à Rome. Les 6 scénarios qui s'étalent de l'an -275 à -49 couvrent les trois guerres puniques, la deuxième guerre d'orient, les invasions germaniques et l'ascension de César. Vous devrez faire preuve de talent politique, économique et militaire pour espérer mener votre faction à la victoire et au pouvoir. On regrette un peu que tous ces scénarios ne soient pas liés au sein d'une seule campagne où le joueur aurait pu faire évoluer son territoire et garder ses unités et spécificités. Là, chaque scénario débute avec des caractéristiques prédéfinies. Bon, vous pouvez quand même choisir quel chef de faction vous voulez incarner parmi plusieurs personnages historiques qui ont chacun leurs spécificités (un est plutôt axé sur la politique, l'autre sur l'aspect militaire...) mais le choix des développeurs de ne proposer que des scénarios isolés les uns des autres est contestable.

Tout ça c'est bien beau, mais qu'en est-il de l'interface, élément prépondérant dans ce type de jeu ? Et bien elle n'est pas du tout à la hauteur. Il vous faudra plusieurs heures pour bien assimiler toutes les subtilités des cartes et des menus. Heureusement, un didacticiel vous détaille les différents aspects du jeu (militaire, économique, politique...). Et il est indispensable de le suivre attentivement, et même de refaire plusieurs fois ses différents chapitres pour bien comprendre les principes du jeu. C'est assez gênant que l'interface soit si peu intuitive car on passe tout son temps à en modifier les variables. Il aurait aussi été appréciable que l'on puisse déplacer à sa guise sur l'écran les différentes fenêtres que l'on ouvre pour gérer les nombreux paramètres du jeu. Au lieu de ça, leur position sur l'écran est imposée, et on est obligé de fermer l'une d'entre elle pour en ouvrir une autre : ce n'est pas très pratique et cela hache grandement le rythme d'un jeu qui se voulait pourtant en temps réel. A propos, on peut choisir le rythme d'écoulement du temps, et ainsi par exemple l'accélérer lors de déplacements de troupes, ou le ralentir et même l'arrêter (il y a une pause active) lorsqu'on est en train de construire de nouveaux équipements ou de modifier le taux d'imposition.

Côté multijoueurs, seul le mode politique et ses 6 scénarios est jouable. Chaque joueur joue le rôle d'un chef de faction. Comme il ne peut pas y avoir plus de 6 factions simultanément actives dans le jeu, vous en concluez donc que l'on peut jouer à 6 à Pax Romana aussi bien en LAN que sur internet. C'est l'hôte qui a le contrôle sur l'écoulement du temps, et ça lui confère un avantage non négligeable car il pourra calquer la vitesse du jeu sur sa façon de jouer et tant pis pour les autres ! Les parties sur le net se font par le biais de l'adresse IP : il faudra donc que vous connaissiez celle de votre ou de vos partenaires de jeu car celui-ci n'intègre pas de recherche automatique de parties du type Gamespy.

Ah oui, j'allais oublier de mentionner un autre problème : lorsqu'on reçoit des messages, par exemple quand un allié est attaqué, on peut choisir d'aller y porter secours. Jusque là, tout est normal, mais le problème intervient lorsqu'on cherche l'agresseur : il aurait été appréciable que l'on puisse rapidement localiser une province (qui ont des noms parfois très peu évocateurs). Un clignotement sur la carte aurait été utile mais que nenni, vous n'aurez que votre connaissance de la géographie antique (et la carte) pour trouver le lieu en question. En outre, on rencontre parfois quelques gels d'écran qui font planter le jeu. Heureusement, ça ne se produit que rarement, mais je vous conseille tout de même de sauvegarder souvent votre partie, on ne sait jamais ! Il est dommage en tout cas que les développeurs de Pax Romana n'aient pas fait plus d'efforts pour rendre leur jeu un peu plus accessible en soignant son interface.