NBA Arcade 18

Depuis le retour de NBA Live par la petite porte en 2013, EA a compris une chose : à quoi bon marcher sur les plates-bandes de NBA 2K, toujours plus exigeant et réaliste d'année en année ? Quand on voit ce que la licence de Visual Concepts a accomplit en la matière, on constate qu'il est difficile de venir jouer les troubles-fêtes sur ce terrain-là. NBA Live 18 reste ainsi dans son jardin et se veut plus accessible que jamais pour les curieux du basketball . En d'autres termes, ça court, ça dunk et ça rentre des layups ou autres tirs contestés dans tous les sens. Le titre fait même passer Joakim Noah ou DeAndre Jordan pour Hakeem Olajuwon, les intérieurs réussissant avec une certaine aisance des paniers qu'ils ne devraient même pas tenter dans la réalité. De manière générale, attaquer le cercle est d'une simplicité déconcertante, tant certains joueurs sont rapides et parviennent à prendre de vitesse la défense adverse sans problème.

Le gameplay fait malgré tout un bon pas en avant par rapport à la précédente édition. La prise en main est quasi immédiate sachant que de toutes manières, la palette de mouvements offensifs, que ce soit les dribbles, les tirs ou le jeu au poste, reste limitée. Une courbe d'apprentissage limitée qui permet aux débutants de s'y retrouver immédiatement et d'éviter de trop se prendre la tête, malgré quelques sources de frustration : le système de dribble, reposant sur l'utilisation du stick droit, reste bancal et manque de précision, et l'on se retrouve souvent à tenter un tir sans le vouloir ou à balancer une passe hasardeuse à cause d'une physique de balle suspecte.

L'IA n'est également pas toujours au point et met du temps à reconnaître les séquences de jeu en cours. N'espérez pas recevoir la balle sur une tentative de backdoor ou une coupe vers le panier sans bourriner la touche d'appel. Sur l'aspect tactique, NBA Live 18 fait les choses simples avec la possibilité de lancer un système proposé aléatoirement en appuyant sur la flèche du haut, ou alors de passer par une interface accessible en une touche pour en choisir un adapté à la situation de jeu. De l'autre côté du terrain, en défense, on sent l'effort des développeurs : si vous restez bien en face de votre adversaire direct, vous arriverez à le déstabiliser. Une petite flèche en dessous de votre joueur est là pour vous guider, tandis que vos coéquipiers comprennent facilement lorsqu'il faut changer sur un écran ou non. Préparez-vous tout de même à un festival de contres, relativement faciles à réussir... et étrangement animés. À ce niveau-là, il y a du bon et du moins bon : certains layups sont impressionnants à regarder, les shoots paraissent plus réalistes, mais la plupart des mouvements manquent clairement de fluidité et donnent une sensation robotique, comme les sauts par exemple.

Malgré ces constats qui devraient effrayer les joueurs en quête de réalisme, on ne peut enlever une chose à NBA Live 18 : le fun qu'il procure et les étoiles qu'il met dans nos yeux grâce à l'Ignite Engine, moteur de jeu utilisé par les autres simulations sportives d'EA. Bien que le rendu soit encore inégal, les modélisations sont bluffantes dans certains cas, même si en ce qui concerne la morphologie, la plupart des joueurs ont l'air d'avoir perdu quelques kilos et semblent trop fins. Le public est réaliste et les salles bénéficient d'une ambiance sonore (il est même possible de régler l'ambiance d'un match en mode Finales de Conférence) et visuelle donnant l'impression de se retrouver devant une retransmission télévisée. C'est d'autant plus vrai grâce à l'habillage et la mise en scène proposées par ESPN qui apportent un vrai dynamisme et meublent pendant les temps de chargement, ainsi qu'avec la présence du très apprécié duo de commentateurs Mike Breen / Jeff Van Gundy. Si c'est un plaisir de les entendre, on peut regretter le manque de pertinence de leurs commentaires, qui tournent vite en rond.

L'élu de la rue

C'est désormais indispensable : une simulation sportive doit se doter d'un mode solo scénarisé riche en contenu. EA l'a bien compris et propose un mode "L'Élu" classique et efficace tout en étant bourré de bonnes idées. Tout est d'abord réuni pour créer un joueur selon vos préférences esthétiques et de style de jeu, sachant que les postes sont englobés dans trois catégories : arrières, ailiers et intérieurs, avec quelques nuances (scoreur, shooteur, défenseur ou hybride). Passons désormais au pitch de base : vous êtes un prospect talentueux ayant subi une grave blessure à la fac. Après avoir fait une croix sur la draft 2016, votre cote s’est écroulée et pour vous frayer un chemin en NBA, vous allez devoir refaire vos preuves sur des tournois street prestigieux. Et pas des moindres : c'est sur les playgrounds de Rucker Park, Venice Beach ou encore de la Drew League que vous enquillerez vos premiers paniers. Une étape préliminaire en cinq matchs (ainsi que la Draft Combine pour déterminer votre position à la loterie) particulièrement intéressante, ponctuée de nombreuses cinématiques réalistes, notamment pour vous conter l'histoire de ces terrains mythiques. On suit également une fausse édition de l'émission First Take d'ESPN, animée par les insiders américains Stephen A. Smith et Max Kellerman. Sympa, mais dommage que les sous-titres soient parfois complètement buggés et décalés.

Ce mode ne fait toutefois fait pas l'erreur de tomber dans la scénarisation à outrance, puisqu'après avoir fait le saut dans la Grande Ligue, votre carrière suivra son cours tranquillement, que ce soit avec votre franchise, sur les terrains de street en Pro-AM ou en ligne face à d'autres joueurs dans des matchs en pick-up. Il vous faudra seulement gérer, par le biais de votre smartphone virtuel, vos relations avec les joueurs, les journalistes, ainsi qu'avec votre agent qui vous dégotera des contrats marketing dans l'optique de gagner des points de récompenses. Pour les dépenser, direction la boutique, qui propose différents types de caisses selon votre niveau de hype de ligue et de street afin de récupérer des éléments cosmétiques variés. Défis quotidiens, objectifs spéciaux ou tout simplement en terminant des rencontres... les moyens de faire évoluer tous ces facteurs chiffrés sont nombreux.

Concernant la progression de votre avatar, c'est un système simplifié qui est proposé : une barre d'expérience permet au fil de vos matchs et à chaque montée de niveau de glaner un point de maîtrise, nécessaire pour améliorer vos aptitudes. Celles-ci sont répartis en quatre catégories principales (dribble, passe, layup...) et deux secondaires (défense sur le porteur, interception...), un système de badges évolutifs étant également de la partie. Le tout rend l'évolution de votre avatar agréable, sachant que dès le départ, le jeu ne vous met pas dans les mains un joueur incapable de rentrer le moindre panier et que l'on est vite propulsé dans le cinq majeur.

LUT sans merci

Malheureusement, après avoir fait le tour du mode "L'Élu", il ne reste pas grand chose à se mettre sous la dent. Le mode Franchise risque particulièrement de décevoir les joueurs en quête d'une expérience capable de les tenir en haleine. Ce dernier est avare en options (aucune dimension online) et se contente du minimum, à savoir vous offrir un contrôle total sur l'effectif et les transferts de l'équipe de votre choix dans l'optique de dominer la NBA saison après saison et remporter le Graal.

Il suffit ensuite de simuler quelques matchs pour se rendre compte de ses défauts, à commencer par la présence inexplicable d'Alan Hinners. Si ce joueur ne vous dit rien, c'est normal : il s'agit d'un faux free agent surcheaté dotée d'une évaluation de 90, qui atterrit à coup sûr chez les Dallas Mavericks avant de terminer la saison en étant élu rookie de l'année avec des moyennes à 25 points / 12 passes. De quoi gâcher la simulation, qui n'est définitivement pas au point : simulez plusieurs saisons, et vous constaterez que les Knicks, les 76ers ou les Hornets gagneront plus de titres que les Warriors ou les Cavs. Notons quand même un élément intéressant : au fil des matchs, vos joueurs engrangent des points d'améliorations, que vous pouvez dépenser à votre convenance pour améliorer leurs compétences sur le parquet.

Même son de cloche pour le mode Live Ultimate Team (LUT) qui ne révolutionne pas le genre. Des défis en grand nombre (141) pour gagner de la monnaie et des paquets de cartes, des microtransactions, la possibilité de faire des enchères... Tout juste suffisant pour satisfaire les amateurs, sachant qu'il faut y consacrer du temps pour se bâtir une équipe solide sur la durée.

Quant aux amateurs de jeu en ligne cherchant simplement à planter quelques paniers de temps en temps en partie rapide, ils ont à leur disposition des serveurs stables qui vous trouvent rapidement un adversaire. Il est simplement dommage qu'aucune équipe historique ne soit jouable. NBA Live 18 se contente des sélections All-Star, des trente franchises NBA et de leurs maillots Association / Icon... ainsi que des douze équipes féminines de la WNBA ! Voilà un ajout intéressant si vous voulez reproduire les dernières finales mythiques remportées sur le fil par les Los Angeles Sparks face aux Minnesota Lynx, et qui résume bien le créneau de NBA Live 18 : proposer une expérience différente, mais loin d'être complète pour le moment.