La saison de la chasse n’est pas encore ouverte mais le studio Neopica, appuyé par l’éditeur Bigben Interactive, a décidé cet été de nous faire sortir notre fusil virtuel. Dès son titre, Hunting Simulator nous indique que l’immersion et le réalisme seront au rendez-vous ; le développeur belge parvient-t-il cependant à atteindre sa cible ?
Bande annonce de Hunting Simulator
Un jeu aux sympathiques ambitions...
Simulation de chasse disponible sur PC, PS4 et Xbox One, Hunting Simulator se démarque de l’une des références du genre : la série des Cabela's. D’abord parce qu’il se veut encore moins arcade que la gamme des Big Game Hunter, mais aussi parce qu’il est moins centré sur les États-Unis. En découle une variété assez intéressante en termes de décors, avec douze régions parmi lesquelles on retrouve aussi bien l’Alaska que l’Écosse ou la France ; et du coup, une variété d’espèces animales et d’armes.
De manière générale la proposition est correcte et le contenu opulent, les missions du mode campagne sont nombreuses et la difficulté croissante : on commence par s’habituer avec un lapin ou un renard à prélever, puis on nous demande de tuer plusieurs espèces par nuit et mauvais temps. Les décors sont vastes, surtout en mode libre où il n’y a pas de zone de chasse définie, et on peut alors aborder notre objectif comme on le souhaite avec l’équipement de notre choix (à débloquer). L’expérience est également disponible en multijoueur, bien qu’il semble que les serveurs soient peu fréquentés.
Au rayon des points forts, Hunting Simulator veut également nous donner une vision de la chasse moderne, avec notamment la possibilité de débloquer un drone, une technologie récente. Globalement la copie de Neopica est sérieuse et pleine de bonnes intentions, mais le studio n’est pas parvenu à réaliser son souhait, à lui donner vie. En tant que simulation, il est primordial que le titre soit crédible, vraisemblable ; ce point fondamental est malheureusement raté et tire tout le jeu vers le bas.
... plombé par une piètre présentation
En termes de pur habillage nous l’avons dit, le jeu est varié et pas vraiment vilain même s’il accuse d’un important retard technique. En outre l’optimisation n’est pas bonne et il faudra baisser quelques options pour faire tourner correctement Hunting Simulator sur une machine moderne. Un phénomène gênant est aussi la gestion de la lumière : si la moindre portion de ciel apparaît sur l’écran, le reste est trop assombri, et en pratique il s’agit de regarder ses pieds pour y voir clair ; l’absence de gestion du gamma ne vient rien arranger. Le gros souci visuel vient cependant du moteur physique du titre, point clé de la cohérence d’un monde ; ici les animaux tombent étrangement sur eux-mêmes lorsqu’ils meurent, et la balistique est encore trop arcade. Les sensations ne sont pas là.
Second point crucial dans le réalisme d’un univers vidéoludique : le son. Là aussi nos souhaits ne sont pas exaucés. En soi, tout est là : nos bruits de pas, les bruits des animaux, du vent, de la pluie… Seulement on n’a pas du tout l’impression d’être présents, à cause de la nature même des bruitages, de leur manque de variété et de leur spatialisation. On a la désagréable impression d’une superposition de bruitages issus d’une banque de sons, mis en boucle, plus que de véritables prises de son bien utilisées - exercice certes difficile mais nécessaire d’autant qu’on a affaire à une simulation.
En termes de mécaniques de jeu, le contenu est certes copieux mais la mise en pratique est plus limitée. Hunting Simulator demeure finalement assez arcade puisque les traces de pas sont commodément indiquées sur notre carte ; nous allons donc les activer pour deviner la position de notre proie, sans observer le terrain par nous-mêmes, puis si nous arrivons accroupi(e) ou couché(e) l’animal a peu de chances de partir et nous pouvons donc tirer un coup sûr si nous sommes dans les cinquante mètres. La mission est remportée, nous pouvons passer à la suivante… à condition d'en avoir envie.
Points forts
- Variété des environnements, des équipements et des espèces animales
- Quelques bonnes idées comme le drone ou encore les missions temporaires
Points faibles
- Graphiquement en retard
- Immersion ratée, en termes de cohérence physique et de sound design
- Optimisation à revoir
- Encore trop arcade pour être une simulation
- Répétitivité des mécaniques
Il y avait de l’idée dans Hunting Simulator, un titre qui fait le pari du réalisme, de la variété, de la modernité également. En termes de pur contenu, Neopica nous donne un large aperçu de ce qu’est la chasse à travers le monde, avec ce que cela implique en termes de décors, d’espèces animales ou d’équipements. Hélas, nos attentes étaient ailleurs et bien plus fondamentales que cela. Les développeurs ont échoué à nous plonger dans un monde crédible, que ce soit en termes de graphismes mais aussi et surtout de physique et de sound design. Ajoutons à cela des possibilités qui tournent vite en rond, et nous voyons bien que le titre ne fait pas mouche.