Après un quatrième opus et une foule de contenus additionnels pour le compte de la série Europa Universalis entre 2013 et 2015, Paradox Interactive revient sur le devant de la scène du jeu de stratégie avec Stellaris. Cette fois, l’éditeur suédois ne s’intéresse pas au passé de notre histoire mais à son avenir. Fini les escarmouches médiévales à coup de catapultes et les intrigues de cour, c’est désormais à l’échelle galactique que se régleront les conflits de territoires. Reste à savoir si la formule Paradox, qui avait notamment fait ses preuves sur Crusader Kings II, s’exporte aussi bien dans l’espace.
Dans Stellaris, tout commence au premier jour de la conquête des étoiles. Votre nation vient de découvrir le voyage spatial et compte bien en abuser pour se propager à travers le système solaire voire pourquoi pas, la galaxie. Seulement voilà, un obstacle de taille subsiste : Vous n’êtes pas seuls. Quelque part dans l’univers, d’autres races avec leurs propres desseins vont très vite refroidir vos ardeurs d’explorateur de l’infini. Qu’allez-vous décider à la suite de votre premier contact avec une race extra-terrestre : l’accueillir à bras ouverts quitte à revoir à la baisse la taille de votre empire stellaire ou la chasser manu militari afin de vous emparer de ses ressources et de ses planètes ?
Un éditeur aux petits oignons
Les traits tout d’abord représentent les forces et les faiblesses de votre peuple. Souhaitez-vous jouer une société plutôt agraire ou scientifique ? Vos colons parviendront-ils à s’adapter à de nouvelles conditions de vie sur une autre planète ? À l’aide de points à dépenser, vous gagnerez des bonus dans certains domaines comme la récolte de minerai ou la recherche. Il sera également possible de s’infliger des malus comme diriger un peuple d’apparence ignoble ou à la reproduction lente afin de gagner quelques avantages en plus en contrepartie.
Les premiers pas sur la voie lactée
[image:2251695 ]] Une fois la phase de création terminée, à vous la conquête de l’espace ! Comme tout jeu de stratégie à grande échelle, Stellaris peut se révéler complexe à appréhender bien qu’il ne restera pas longtemps obscur pour les habitués du genre. Pour les autres, l’entrée dans une première partie se fera en douceur grâce à l’aide indispensable du conseiller en ligne, un sympathique robot qui vous donnera toutes les explications au fur et à mesure de votre partie sans jamais réellement s’imposer dans un tutoriel pur et dur. Un choix judicieux qui ne viendra pas décourager les plus impatients de se débarrasser de ces laborieuses phases d’apprentissage.
Pour commencer l’aventure spatiale, nous disposons d’une planète mère ainsi que de trois vaisseaux : une corvette d’attaque, un vaisseau de construction et un vaisseau scientifique. Il sera tout d’abord impératif d’explorer son propre propre système solaire afin d’y dénicher toutes les ressources à exploiter, au nombre de cinq : le minerai et les crédits hégémoniques à récolter grâce à la construction de stations minières ainsi que la physique, la société et l’ingénierie à capitaliser à l’aide de stations de recherche. Il existe une sixième ressource, l’influence, qui est à part puisque pour en obtenir, il faudra recourir à d’autres moyens – respecter le programme politique du président en place ou déclarer telle autre race comme étant rivale par exemple.
Une diplomatie limitée…
Un bémol à tout cela, si Crusader Kings 2 fait pour vous office de référence en matière de 4X, certaines options comme le mariage ou les intrigues en vue d’assassiner tel membre d’une famille n’existent pas dans Stellaris. La diplomatie manque également de possibilités et l’on finit par répéter les mêmes actions – déployer une ambassade chez l’allié convoité, patienter pour gagner sa confiance et ainsi, en tirer un avantage. Étant donné la propension de l’éditeur à sortir moult DLC pour ses jeux, nous pouvons imaginer que Stellaris ne dérogera pas à la règle et qu’il s’enrichira sur ce point et sur d’autres au fur et à mesure – moyennant un passage à la caisse ceci dit.
Un multijoueur titanesque
Cependant, chaque nouvelle partie apporte son lot de découvertes et une situation, que l’on pensait maitriser peut rapidement déraper, notamment lorsque nous sommes confrontés aux fameuses crises de fin de partie. En effet, certaines technologies sensibles, notamment affichées en rouge dans le champ de recherche, peuvent provoquer un violent retour de flammes qui va venir pimenter notre routine. De quoi assurer une ultime phase de jeu qui ne consiste pas seulement à traquer les derniers ennemis et à signer les dernières alliances avant de boucler la partie. Une excellente idée qui démontre bien que malgré quelques rares déceptions, Stellaris est un digne représentant du 4X spatial. Souhaitons-lui simplement que tel un bon vin, il se bonifiera avec le temps.
- Très accessible, même pour les novices
- Un tutoriel clair sans être laborieux
- L’éditeur de création des races
- Des heures et des heures de jeu passionnantes
- La bande son immersive
- Les crises en fin de partie
- Diplomatie limitée
- Peu de challenge contre l’ordinateur
- Du contenu manquant qui arrivera probablement en DLC
Stellaris n’est pas le meilleur des jeux sorti de l’usine Paradox. Bien que jouissif et immersif – la bande son aidant bien – il manque à ce 4X une profondeur à laquelle un Crusader Kings 2 nous avait habitué. En revanche, grâce à une ergonomie claire et intuitive, un tutoriel qui nous accompagne en douceur dans nos premiers pas et à toute une multitude de mécaniques bien pensées, Stellaris reste une valeur sûre qui devrait vous occuper de longues heures en solo et potentiellement, de très longues heures en multijoueur si tant est que vous parveniez à réunir quelques joueurs car ce mode est le plus intéressant sur le long terme. Bien entendu, nous attendons Paradox Interactive au tournant car si quelques mises à jour gratuites viendront équilibrer Stellaris, il faudra certainement compter sur les habituels DLC qui enrichiront une expérience déjà passionnante en l’état mais qui pourraient dresser les fondations d’un jeu d’autant plus magistral encore.

