Autant le dire tout de suite, juger de l'étendue de Rise and Fall sur des parties limitées à 150 tours ne permet clairement pas d'avoir une vision complète du titre. Cependant, nous avons pu jauger des ajouts principaux de l'extension qui semble davantage étoffer que bouleverser votre manière d'aborder votre partie de Civilization 6.

De l'âge d'or à l'âge sombre

Désormais, avant chaque passage d'une ère à une autre, vous pourrez cumuler un certain nombre de points pour tenter de passer à un âge d'or octroyant des bonus significatifs à votre civilisation. Vous pouvez cumuler des points d'ère de bien des façons différentes : en début de partie, raser un village barbare sera considéré comme une prouesse au même titre que la découverte d'une merveille naturelle. Bien évidemment, ces faits historiques, recensés au fur et à mesure de leur découverte dans une jolie frise chronologique, sont amenés à changer d'une ère à une autre et il appartient au joueur de découvrir comment les débloquer pour passer d'un âge normal à un âge d'or. Mais comme rien n'est parfait dans ce monde, si vous ne parvenez pas à cumuler suffisamment de points pour accéder à une ère faste, votre civilisation entrera dans un âge sombre qui amènera avec lui des malus sur de nombreux paramètres de votre civilisation, mais qui vous permettra aussi d'adopter des politiqes radicales mais efficaces pour ne pas sombrer dans le chaos.

Cependant, il n'est pas forcément juste de croire que ce dernier est un mal insurmontable, au contraire. Effectivement, la période d'âge sombre implique également que le nombre de points historiques à récolter lors de la prochaine ère seront moins importants pour accéder à un âge d'or. Si vous parvenez à y accéder, un âge héroïque se déclenchera et amènera avec lui des bonus très avantageux. Jongler avec les ères ne semble donc pas être une mauvaise stratégie sur le long terme et l'âge sombre ne sera pas systématiquement une punition insurmontable.

Outre le fait que les bonus à choisir entre le passage d'une ère à une autre seront plus ou moins puissants selon que vous entriez dans un âge d'or, normal, ou sombre, l'impact constant sur la nouvelle ère se ressent sur une nouvelle fonctionnalité également introduite par Rise and Fall : la loyauté. Désormais, chaque ville que vous créez ainsi que les cités-état sont assorties d'une jauge symbolisant leur loyauté envers vous. Si cette jauge tombe à 0, la ville devient une cité libre et pourra être facilement récupérée par l'ennemi. 

Un système de loyauté bien pensé

Plusieurs leviers s'offrent à vous pour influer sur la loyauté, notamment sur celle des cité-états, à commencer par le simple positionnement des villes que vous construisez. Ces dernières, loyales par défaut, auront une portée d'influence de 9 cases sur les cités environnantes. Ainsi, si vous entourez une cité-états avec plusieurs de vos villes, la loyauté de cette cité basculera progressivement en votre faveur, ce que vous pourrez constater par l'intermédiaire d'un filtre spécial. Il faudra donc bien anticiper la construction de vos villes, sachant bien sûr que l'influence de loyauté peu tourner en votre défaveur. Par exemple, construire une cité isolée à proximité d'un grand empire adverse pourra faire basculer la loyauté de vos ouailles vers l'ennemi.

Pour contrecarrer la perte de loyauté et également affiner la gestion de votre empire, Rise and Fall repose sur un système de gouverneurs. Au nombre de 7, chaque gouverneur peut être affecté à une ville ou une cité-état afin d'influer sur les différents éléments qui régissent ces dernières. Un gouverneur sera spécialisé dans l'apport de loyauté, une autre dans la force militaire ou encore dans l'accroissement d'une production. Une plutôt bonne introduction qui ajoute une dose de micro-gestion supplémentaire à un jeu qui en demandait déjà beaucoup.

Enfin, et même si nous n'avons pas pu en mesurer toute la profondeur, une système d'urgence a été mis en place par l'extension. Lorsqu'un événement préoccupant survient (utilisation de l'arme atomique, capture d'une ville clef par un opposant) une sorte de coalition de crise se met en place pour l'ensemble des dirigeants qui feront une trêve pour terrasser l'ennemi commun. Dans le cas de la capture d'une ville par exemple, votre but sera de la libérer dans un temps imparti. Si vous y parvenez, un bonus à l'ensemble de la coalition sera distribué tandis qu'un échec renforcera la position de votre adversaire. Cet élément semble donc en partie dicter le rythme de vos tours, vous contraignant à laisser des tâches parfois urgentes de côté pour vous occuper de l'état d'urgence. 

Ajoutez à toutes ces fonctionnalités l'introduction de nouvelles civilisations et dirigeants, chacun ayant des unités ou bâtiments uniques à construire, ainsi qu'un système d'alliance affiné (alliance technologique, scientifique...) et vous obtiendrez assez de nouveautés pour réhausser l'intérêt de Civilization VI si vous pensiez en avoir fait le tour. Reste à savoir si l'ensemble fait preuve d'assez de profondeur pour séduire sur des parties de longue durée.