Fruit d’une longue lignée d’expériences narratives en vue à la première personne, Tacoma n’est autre que la dernière production en date de The Fullbright Company, à l’origine du très réussi Gone Home. Afin de ne pas perdre le rythme, le studio basé à Portland s’est remis au travail sur un nouveau soft à l’accent narratif prononcé. Tacoma, c’est son nom, s’est de nouveau laissé approcher à l’occasion de l’E3 2016 : l’occasion idéale de faire le point sur la situation du titre.
Nous avions déjà eu l’occasion de poser nos mains sur Tacoma lors de la gamescom 2015, au cours d’une session toutefois un peu trop courte pour porter un premier jugement sur la qualité future de l’ensemble. C’est d’ailleurs suite aux retours sur ces dernières présentations en salons que Fullbright a choisi de repousser la sortie de son jeu pour le printemps 2017 sur PC, Xbox One, Mac et Linux. Cette fois-ci, il a fallu ranger nos mains dans les poches et ouvrir grand les yeux et les oreilles, puisque c’est au cours d’une présentation d’environ 30 minutes que nous avons redécouvert Tacoma, dont l’aventure se déroule à bord de la station spatiale éponyme.
Seul dans l’espace
Bref rappel du contexte scénaristique pour vous remettre dans le bain : vous incarnez Amy Ferrier, fraîchement envoyée au sein de la station spatiale Tacoma afin de découvrir ce qui a bien pu arriver aux 6 occupants de cette dernière. Au cours de votre exploration de la station, vous mènerez votre enquête notamment par le biais d’hologrammes retraçant des tranches de vie de l’équipage, chacun des membres étant représenté par une couleur différente afin de faciliter leur identification. Vous pourrez pour cela compter sur l'aide d'Odin, l'IA grâce à laquelle vous pourrez revivre les souvenirs évoqués ci-dessus. À l'image de Gone Home, les développeurs souhaitent avant tout nous proposer une expérience narrative au gameplay épuré : il est impossible d'échouer ou de mourir, la seule véritable notion de game over tenant dans la possibilité de passer à côté d'un dialogue ou d'une information permettant d'éclairer certains pans de l'histoire sous un nouveau jour.
Soyez sympas, rembobinez
L'aventure n'est toutefois pas dépourvue de gameplay, en témoigne une brève séquence dévoilée par les développeurs qui nous permettait de découvrir les fameuses phases d'enquête évoquées précédemment. Il était ici question de découvrir un échange entre personnages, ces derniers étant chacun symbolisés par une couleur spécifique qui permet de resituer en un coup d’œil les rôles que se partagaient les 6 humains de la station. Rembobinables à l'envie afin de vous permettre d'en savourer le moindre détail, ces séquences de dialogues entre des hologrammes sont au cœur d'un soft qui propose également des séquences d'exploration plus classiques, avec ce que cela implique d'audiologs, d'interactions avec les objets, mais aussi de changements de points de gravité pour explorer la station sous un autre angle. Ce dernier élément avait déjà été évoqué lors de notre première découverte du titre l'année dernière. Il devrait toujours être présent malgré les nombreux changements opérés par l'équipe sur son prochain jeu, comme la structure de la station par exemple.
L'héritage de System Shock ?
S'il ne s'est présenté que trop brièvement pour que l'on puisse actuellement juger de sa qualité narrative, il est en revanche déjà possible d'évoquer la pertinence de la narration employée dans Tacoma. Centrée sur ses personnages comme l'était l'histoire de Gone Home, l'aventure de Tacoma a le bon goût de proposer une formule différente d'un System Shock en remplaçant les habituels éléments audios par des hologrammes vivants, conservant ainsi le sentiment de solitude inhérent à une telle aventure tout en parvenant à intégrer une touche de narration… par les personnages. Un équilibre intéressant que l'on espère voir fonctionner sans heurts sur la durée : réponse attendue pour l'année prochaine.
Malgré son pitch de base qui semble vu et revu au sein d’une production vidéoludique friande des aventures spatiales en solitaire, Tacoma parvient à se placer sur un créneau intéressant, à mi-chemin entre le jeu d’enquêtes façon Batman et l’expérience narrative sur rails non punitive. Une sorte de System Shock plus moderne, privilégiant plutôt une narration par les hologrammes et l’enquête que par la simple écoute d’éléments audios. S’il est difficile de juger de la pertinence de l’ensemble avec une présentation certes complète, mais qui ne reste qu’une présentation, on attendra toutefois avec impatience et curiosité de revoir le titre de Fullbright, qui dispose d’un potentiel intéressant et reste un titre à surveiller si vous êtes amateur d’expériences narratives.