Sorti début décembre sur PC, après des mois d'early access via Steam, DiRT Rally a la bonté d'âme de se prêter au jeu du portage console. Un mouvement stratégique potentiellement risqué, mais très attendu par une immense partie des fans de jeux de rallye, ceux qui ne disposent pas de PC suffisamment costauds pour faire tourner le bébé de Codemasters. Bonne nouvelle : la version PS4 que nous avons pu tester est extrêmement proche de sa cousine sur PC. Pour ne pas dire identique.
C'est lors d'un froid mercredi de janvier que Codemasters, le studio britannique derrière les Colin McRae Rally, TOCA et autres DiRT, a accueilli quelques membres de la presse française pour faire découvrir la version console de salon de son dernier bébé. DiRT Rally est un immense succès critique, acclamé tant par la presse que les joueurs. Avec un Metacritic à 85 et un user score à 8.8, les développeurs ont la banane. Et si les ventes sont plutôt satisfaisantes, tout ce petit monde espère les voir exploser grâce à la sortie console de DiRT Rally, qui devrait débarquer sur Xbox One et PlayStation 4 le 5 avril prochain. Un succès qui dépendra en premier lieu de la qualité de ce portage, et ce que nous avons pu en voir sur ces 5 ou 6h de jeu fut très, très enthousiasmant.
Pour ce premier aperçu de DiRT Rally console, nous avons eu la possibilité de tester sur le jeu sur PlayStation 4. Avec volant, siège baquet et pédalier, mais également avec une Dualshock 4. Pas d'essai de la version Xbox One néanmoins, même si de l'aveu même des développeurs, les différences entre les deux versions sont très minces. À un détail près : si tous les joueurs pourront bénéficier d'un framerate constant à 60 images par secondes, il est probable que sur Xbox One, la résolution s'adapte en fonction de ce qui se déroulera à l'écran. Une solution notamment adoptée par 343 Industries, pour la campagne de Halo 5 : Guardians.
Visuellement très proche de la version PC
Sur PC, DiRT Rally est plutôt séduisant dès la première approche. Avant même de poser les mains sur un contrôleur, le joueur observateur comprend vite qu'il a affaire à un titre racé, le poil luisant et la démarche noble. Sans être le plus beau jeu de course sorti ces dernières années, DiRT Rally fait le travail, un effort appréciable lorsqu'on le compare au reste de la production "jeu de rallye" et quand on connaît le budget du studio. Codemasters était même passé par une phase d'early access sur Steam, une démarche qui avait plu aux fans en même temps qu'elle avait permis au studio de garnir le fond de ses poches.
Et si l'on pouvait craindre une version console au rabais, quelques secondes de jeux ont suffit à nous rassurer. Si bien entendu, le titre est loin d'égaler sur ce point ce qui se fait de mieux sur PS4 et One (Forza Motorsport 6, DRIVECLUB, Project CARS), le résultat est plutôt séduisant. Les effets de lumière et d'eau sont crédibles et l'on apprécie le rendu du gravier et des chemins de terre. Les neige de Suède sont hélas moins convaincantes, mais on se consolera en admettant que la glace et le petit duvet cotonneux qui habillent certaines spéciales de Monte-Carlo sont bien réalisés.
En revanche, on se demande pourquoi Codemasters s'obstine à placer ici et là, et principalement sur la ligne de départ, des spectateurs aussi mal modélisés. Visages carrés, mains sans doigts, t-shirts aux textures baveuses... À 180 km/h cela ne se voit pas, bien entendu. Mais à l'arrêt, ou à faible vitesse, c'est autre chose, et comme sur PC, cela pique un peu les yeux.
Des sensations pures
Voilà pour la plastique. Maintenant que tout le monde est rassuré, passons à l'essentiel : les sensations de pilotage. On ne redira pas à quel point DiRT Rally est un petit plaisir de tous les jours. Sa conduite, plutôt axée simulation, revigore un genre en perte de vitesse, pour ne pas dire en voie d'extinction. Avant de nous laisser jouer, le réalisateur nous a fait savoir à quel point tout le monde au studio était fier du résultat, et que l'early access avait fait beaucoup de bien au jus, arguant que « en tant que développeurs, on peut parfois se tromper ». Si la version console ne bénéficiera bien entendu pas d'un tel échange entre joueurs et développeurs, c'est tout simplement parce que Codemasters estime qu'aujourd'hui, DiRT Rally est terminé. Le moteur physique dont ils sont tellement fiers, et qui offre un résultat très probant notamment sur gravier, doit être aussi performant, quelque que soit le support. Et bien félicitations messieurs dames, c'est réussi.
C'est avec joie que l'on constate que sur console (PlayStation 4 lors de cet aperçu), les sensations sont identiques à celles que l'on a pu découvrir et apprécier sur PC. La moindre bosse, le moindre gravillons, un changement de surface... On ressent tout, absolument tout. Bien entendu, la conduite est plus appréciable au volant, et permet surtout plus de précision. Pour autant, le jeu à la manette n'est pas à jeter pour autant. À la DualShock 4, les différents bolides du jeu se contrôlent au doigt et à l'oeil, sans difficulté aucune. En revanche, pour plus de performances, on passera un petit moment à passer du menu de paramétrage à la course, pour affiner la sensibilité du stick gauche. Les gâchettes font le travail, mais DualShock 4 oblige, le manque de précision permis par ces gâchettes à l'action limitée nous a redirigé vers les postes de jeu proposant le combo volant + pédalier.
S'il n'a pas été possible de tester le jeu sur Xbox One, et donc avec une manette taillée pour les jeux de course, on a tenu à nous rassurer sur plusieurs points, à commencer par l'utilisation des gâchettes vibrantes de la bête. Sur PC, la manette de la One offrait des sensations satisfaisantes mais n'utilisaient pas cette fonction quelque peu sous-estimée. Chez Codemasters on ne s'y est pas trompé, et la version Xbox One utilisera pleinement les capacités de son périphérique de jeu. Une bonne nouvelle, tant la bonne utilisation de retours de force est primordiale dans un jeu de course, a fortiori de rallye.
Bref là encore, carton plein : ceux qui ont joué sur PC ne seront pas dépaysés, si par hasard, ils devaient jouer sur consoles. Le portage est manifestement réussi.
Quelques nouveautés
La présentation presse fut également l'occasion de préciser que la version console serait accompagnée de quelques petites nouveautés. À commencer par 7 nouvelles voitures, comme la 208 Pike Peaks, utilisée par Sébastien Loeb , ou encore la megastar des années 70, l'Alpine A110. On pourra également profiter de deux nouvelles catégories, le Classic Mini ou le Super 1600, pour des parties de rallycross toujours plus amusantes. On comptera également quelques livrées supplémentaires, la plupart en lien avec la carrière de Colin McRae, un pilote forcément lié au studio, et dont la disparition en septembre 2007 semble encore peser sur ces fans de rallye. Quelques apports bienvenus, sachant que le contenu original de DiRT Rally n'était pas folichon.
Que les joueurs PC se rassurent, une mise à jour gratuite, disponible le 5 avril prochain, leur permettra de mettre la main sur ces quelques nouveautés. Tout le monde est logé à la même enseigne.
Les images utilisées dans cet aperçu ont été fournies par l'éditeur
DiRT Rally PC était un très bon jeu, et sans trop de surprise, sur console il sera tout aussi bon. Si l'on attend encore de voir comment sera gérée la manette de la Xbox One, sur PlayStation 4 cela fonctionne parfaitement, avec pad en mains de très bonnes sensations, à la hauteur du jeu original. Bien entendu, les propriétaires de volants sont invités à faire de la place dans leur salon, ou dans leur chambre, afin de faire honneur à cet excellent jeu de rallye. À moins d'un accident de parcours improbable, DiRT Rally sera un immanquable du mois d'avril, à n'en pas douter.