Après avoir redéfini les règles de la série tout en en gardant la substantifique moelle, le reboot de Tomb Raider aura marqué les esprits grâce à une habile combinaison entre action, énigmes et survie. Il était donc fort logique que sa suite reprenne la formule mise en place tout en faisant évoluer le matériau de base.
La présentation du jeu à l'E3 2015 se déroulait en deux étapes synonymes d'un voyage en Sibérie puis en Syrie. On y retrouvait donc une Lara Croft transie de froid qui se devait de trouver dans un premier temps un abri afin de ne pas succomber aux températures peu clémentes de l'Oural. C'est donc après avoir récupéré quelques branches sur son chemin que la lady pouvait se reposer aux abords d'un bon feu et d'une cabane de fortune réalisée par ses soins.
Lara Craft
Moment idéal pour évoquer le système de craft qui sera cette fois plus complet que dans le précédent volet. On pourra ainsi récupérer davantage de matériaux qui serviront ici à créer des munitions, à se soigner (en récupérant des herbes), à créer des flèches empoisonnées (via des champignons vénéneux), etc. Bien entendu, il sera aussi question d'améliorer ses armes via le système déjà mis en place dans le précédent volet. On retrouvera alors plusieurs variantes de chaque arme qui auront chacune leurs caractéristiques. Utile pour profiter d'une vitesse de tir élevée ou d'une puissance de feu soutenue.
Néanmoins, si Lara pourra donc profiter d'une bonne panoplie de joujoux allant du fameux arc aux traditionnels uzis, fusils à pompe et autres guns, elle aura cette fois la possibilité de se tenir en équilibre sur des branches pour atteindre des endroits inaccessibles ou éliminer en silence des gardes en patrouille. Toutefois, toutes ces possibilités ne seront parfois pas suffisantes, surtout face aux ours, adversaires puissants et résistants que nous rencontrions à deux reprises durant la démo. La première fois était synonyme d'une course-poursuite durant laquelle il convenait de ne pas courir dans la poudreuse, ceci réduisant la mobilité de la belle et la laissant surtout vulnérable aux coups de pattes du plantigrade.
La seconde rencontre n'était ni plus ni moins qu'un combat face à l'animal bloquant l’accès à une caverne recelant un magnifique galion emprisonné dans la glace. Autant dire dans le cas présent que la maîtrise des esquives s'avérait indispensable tant les attaques de l'ours se montraient violentes. C'est d'ailleurs ici que les flèches empoisonnées s'avéraient salutaires puisque permettant d'étourdir l’ennemi pour lui balancer un coup de piolet bien placé débouchant sur un finish-move synonyme de QTE. En parallèle, il était également question de séquences d'infiltration avec des mercenaires, dans la droite lignée de celles du reboot, où l'analyse de son environnement s'avérait aussi important que la discrétion pour espérer s'en sortir vivant et ainsi atteindre le hub central du jeu, trois fois plus grand que celui du précédent volet et comportant un grand nombre de missions et autres trésors à dénicher.
Quand Tomb Raider rencontre Tomb Raider
Le second niveau présenté, se situant en Syrie, nous proposait une vision radicalement différente de l'aventure en cela qu'il oubliait l'action et le froid hivernal au profit de l'esprit aventuresque pur et dur sous un soleil de plomb. Les développeurs de Crystal Dynamics nous ont d'ailleurs expliqué qu'il s'agissait ici de revenir à ce qui faisait la force des premiers Tomb Raider en termes d'exploration. Intention louable débouchant sur un temple enfoui sous une montagne accessible via un enchevêtrement de vestiges du passé allant de corniches branlantes à des ponts s'effritant sur notre passage. Au-delà du fantastique travail graphique (qualité des décors, des éclairages…), c'est surtout l'atmosphère qui se dégageait de ce passage qui nous faisait dire que les développeurs ne nous avaient pas menti sur la volonté de revenir aux fondements de la saga.
En effet, outre la possibilité d'examiner plusieurs éléments archéologiques nous permettant ensuite de déchiffrer une langue ancienne pour en apprendre un peu plus sur l'histoire secondaire, les références aux jeux originaux se retrouvaient aussi dans la progression via des énigmes basées sur la physique d'éléments (à l'instar du précédent volet) ou bien encore l'observation. Niveau de l'eau à faire monter pour profiter d'une séquence sous-marine, passage « plate-formesque », puzzles nécessitant davantage d'interactions, pièges à éviter, immense salle toute en verticalité nécessitant d'atteindre les sommets pour en percer les secrets, tout suintait l'héritage de la saga dont le point d'orgue ne devra être ni plus ni moins que la découverte de l'immortalité. Vaste programme pour une demoiselle de la haute bourgeoisie anglaise…
Plus que jamais complémentaire à la série Uncharted, le reboot de Tomb Raider semble en passe d'être l'une des franchises les plus précieuses du marché pour qui aime se plonger dans un univers que n'aurait point renié le docteur Jones. La démo de cet E3 2015 nous aura ainsi rassurés quant aux hautes ambitions de Crystal Dynamics qui entend bien transformer l'essai du précédent épisode en proposant un jeu bâti sur les fondations du jeu original tout en les solidifiant via une aventure plus équilibrée, profonde et toujours aussi bluffante visuellement.