Sur la plage abandonnée...

Douze ans après le premier épisode Dead Island, l'éditeur Deep Silver reprend la formule qui a généré tant d'enthousiasme à la sortie de ce jeu de tir à la première personne (ou FPS) : une ambiance paradisiaque, du gore à gogo avec des dialogues bien sentis qui donnent un jeu qui assume totalement son côté nanar. Cette fois-ci, c'est du côté de Los Angeles que le joueur va poser ses valises mais pas comme il l'aurait réellement imaginé : alors qu'il est en route pour la cité des anges par la voie des airs, l'avion se crash subitement. Ses passagers apprennent que L.A est en quarantaine totale à cause d'une prolifération de zombies : la ville californienne est coupée du reste du monde et le gouvernement américain ne semble pas vouloir lever le petit doigt.

Et le joueur dans tout ça ? Il incarne, parmi six personnages disponibles au début du jeu, l'un des (malheureux ?) survivants du crash. Il fait alors la rencontre de Emma Jaunt, une actrice reconnue qui dispose d'une maison ici-bas : il peut l'y rejoindre en cas de pépins... s'il survit d'ici là. Commence donc le périple du protagoniste à travers Los Angeles, renommée en Hell-A pour l'occasion, pour trouver le domicile de la star. De quoi servir de rapide tutoriel à l'éradiction de zombies mais aussi à l'introduction de la réelle intrigue : votre personnage est l'un des rares humains de la ville à ne pas se transformer en individu décérébré à la suite d'une morsure. De quoi en tirer parti pour explorer la cité des anges à la recherche d'aide mais surtout pour communiquer sa situation au monde entier. Une intrigue facile à comprendre qui ne devrait pas repousser les joueurs n'ayant pas goûté au premier opus.

Quand zombies et Los Angeles font bon ménage

C'est la maison d'Emma qui sert de bastion contre les forces du mal. Elle accueille les potentiels survivants que vous croisez au fil de vos pérégrinations, par le biais de quêtes annexes ou de l'histoire principale. Chacun a sa propre personnalité, sa propre vision et gestion de la survie : c'est ce genre de situation de crise qui est censée montrer le véritable caractère des gens et il faut reconnaître que le jeu des acteurs rend justice à ce sentiment. Malgré les six heures de jeu passées à Hell-A, il est facile de, si ce n'est de s'attacher, de s'engager émotionnellement avec ceux qui partagent la même situation que vous.

De quoi être une source de motivation pour explorer Los Angeles dans l'idée de trouver une aide quelle qu'elle soit. Dead Island 2 est un monde semi-ouvert : chaque quartier iconique de la ville californienne, de Bel-Air à Beverly Hills en passant par les studios de cinéma, constitue un grand terrain de jeu pour dézinguer du zombie. Le cadre balnéaire et luxueux de la ville donne clairement envie d'y passer ses vacances et ce malgré l'invasion de créatures peu recommandables. La bande-originale se prête très bien aussi à l'atmosphère générale du jeu, flirtant avec de la country sous le soleil mais sait aussi se montrer décalée : lors d'un combat de boss contre une mariée boostée aux stéroïdes, la musique n'hésite pas à se mettre en avant avec une mélodie de mariage qui donne à l'affrontement une saveur particulière.

Un aspect jeu de rôle prometteur

Mais c'est bien évidemment autour du combat et de la survie que Deep Silver et Dambuster Studio axent le titre. Ils ne réinventent pas la roue du genre ni ne s'éloignent des propositions apportées par le premier épisode. Dead Island 2 met l'emphase sur du combat au corps à corps avec des notions de jeux de rôle qui permettent de rendre les affrontements avec les zombies plus tactiques. Comme évoqué plus haut, le joueur va d'abord devoir choisir entre six personnages distincts : ils ont des statistiques de départ (points de vie, endurance, résistance ou encore agilité) qui ne sont pas les mêmes et disposent chacun d'une capacité spéciale (passive ou active). Par exemple, Jakob bénéficie d'une augmentation de ses dégâts quand il attaque plusieurs fois d'affilée alors qu'Amy récupère de l'endurance à chaque lancer d'arme réussi.

Une personnalisation qui ne s'arrête pas là. Après chaque zombie vaincu et à l'issue de chaque quête, le joueur récupère des points d'expérience lui permettant de monter de niveau. À chaque palier (du moins durant notre expérience), une carte spéciale est acquise : elle représente une compétence (passive ou active encore une fois) à équiper dans un des quatre arbres entre Aptitudes, Survie, Tueur et Numen. Il va donc vite falloir faire des choix puisqu'on le récupère rapidement plus de cartes que l'on a d'emplacements disponibles, d'autant qu'elles sont aussi récupérables à travers les quêtes et l'exploration (minutieuse) de Hell-A.

Un aspect jeu de rôle indispensable pour affronter les divers types de monstres qui y traînent. Dambuster a pris le soin de varier les plaisirs avec des infectés résistants au feu, d'autres aux armes contondantes ou encore certains se trimballant encore avec leur bidon d'eau sur le dos. Heureusement, les armes de fortune croisées en chemin sont tout aussi nombreuses. Battes de baseball, pied de biche, marteau ou griffes à la Wolverine... Une floppée d'ustensiles améliorables et personnalisables grâce aux différents établis installés à Los Angeles : il existe différents moyens de décapiter ou démembrer ses ennemis avec le même bain de sang final.

De l'aveu des développeurs et du retour de plusieurs journalistes ayant eu l'accès à cette preview, Dead Island 2 est un jeu challenging mais pas insurmontable. Pour illustrer le propos, on se rend compte très vite de la difficulté de venir à bout des zombies à la seule force des armes de fortunes trouvées sur le chemin. Il faut redoubler d'intelligence et se servir des outils environnementaux pour faire des gros dégâts de zone comme par exemple des bidons d'eau à lancer sur des câbles électriques dénudés ou encore des réservoirs d'essence à balancer sur des chalumeaux. Une fois le système d'endurance intégré, les possibilités tactiques liées à l'environnement prises en compte et son équipement créé pour ressembler à la manière dont on veut jouer, la majorité des combats s'apprécie avec saveur : on se rappelle à quel point on a pris du plaisir à balancer un par un à coup de coup de pied sauté des zombies dans une piscine toxique. Une jouissance d'autant plus appréciable que notre preview s'est déroulée presque sans accrocs techniques : les rares arrêts sur image inopinés ainsi que les quelques saccades n'ont pas réussi à nous gâcher l'expérience d'autant que ce sont des problèmes sur lesquels travaillent les développeurs. Le plus gros défaut de cet aperçu serait l'IA perfectible. Elle affiche un temps de réaction souvent élevée, rendant les affrontements parfois mous : un point noir qui pourrait être corrigé d'ici la sortie du jeu.