Voilà déjà 5 ans que le MMO Glora Victis, très orienté PVP dans un univers médiéval, poursuit son petit bonhomme de chemin en accès anticipé sur Steam. Bien qu'assez confidentiel, le nom Gloria Victis a obtenu suffisamment de popularité pour qu'une déclinaison baptisée Siege Survival : Gloria Victis voit le jour. Nous avons pu nous essayer pendant une généreuse poignée d'heures à cette nouvelle approche de la franchise et nous vous en livrons nos impressions ici.
Une fois n'est pas coutume, pour peu que vous ayez un compte Steam, vous pouvez vous lancer dans les prémices de ce jeu et commencer à en éprouver les mécaniques via cette démo gratuite. Voilà qui ne mange pas de pain et qui vous permettra de vous imprégner de l'atmosphère du titre. Par ici, s'il vous plaît..
À moins que vous ne soyez viscéralement allergique à l'anglais, vous saurez à la lecture de son patronyme que Siege Survival : Gloria Victis vous demandera de... survivre à un siège. Votre village a été brutalement attaqué par les redoutables Ismirs et ces derniers ont pillé et tué tout ce qui se trouvait à leur portée. Vous n'êtes qu'une toute petite poignée de survivants, dont la majeure partie est retranchée dans un bastion, dernier rempart de défense face à l'invasion ennemie. En tant que villageois, vous devrez tenter au mieux de nourrir les soldats du bastion, d'en gérer l'approvisionnement en armes et en eau ainsi que de veiller à ne pas passer vous-même à trépas, en attendant que des armées alliées vous viennent en aide.
15 jours de jeu, seulement
Notre session de jeu nous a fait vivre la première quinzaine de jours de survie de Siege Survival et le constat est simple : l'influence la plus nette, revendiquée d'ailleurs par les développeurs, est celle de This War of Mine. En effet, si vous avez joué au titre de 11 Bits Studio, vous serez rapidement en terrain balisé puisque Siege Survival se décompose en deux temps, voire 3 : la phase de jour, la phase de nuit et la phase de combat, matérialisant les assauts adverses sur le bastion. Si cette dernière est différente de ce que l'on a pu déjà voir chez This War of Mine, le mimétisme pour le reste est assez flagrant. Pour commencer, en cours de journée, vous devrez tenter de déblayer les décombres de la cour intérieure de votre château, et ensuite vous débrouiller pour façonner quelques établis et ateliers nécessaires à la confection d'outils de survie. Outre ce déblayage, vous devrez prendre soin des rares animaux (2 poules et 2 cochons pour commencer) ayant survécu au massacre, en cherchant surtout à les nourrir avec les denrées qu'ils acceptent, même s'il sera toujours possible de tuer un animal pour obtenir une portion de viande, ce qui vous privera cependant de ses bienfaits sur le long terme.
Une fois les principaux ateliers façonnés, vous prendrez en main la chaîne de production qui vous laissera transformer des matières premières en combustibles ou en des produits un peu plus complexes destinés à favoriser votre survie. Bandages, herbes médicinales, outils, pelles, torches... autant d'objets qui seront autant destinés à vous aménager, vous, des jours de survie supplémentaires, qu'à approvisionner le bastion en ressources avant que l'attaque des Ismirs ne reprennent, puisque leurs assauts se produisent à intervalles réguliers. Vous n'aurez d'ailleurs pas le contrôle d'un seul personnage, mais de plusieurs. Dans le cadre de notre aperçu, nous avons pu prendre les commandes de deux protagonistes, ce qui s'avère assez vite indispensable pour optimiser les tâches, chacune d'entre elles étant soumise à un temps plus ou moins long d'accomplissement qu'il faudra gérer au mieux, car le temps passe vite entre le jour, consacré à la gestion pacifique de votre base, et la nuit, dédiée, elle, au repos ou à l'exploration du village pillé, occupé par l'ennemi, mais abritant de nombreuses et précieuses ressources.
Il faudra donc veiller à bien planifier votre production : avoir suffisamment de nourriture pour vous, vos animaux et les soldats, de quoi faire un feu, des bandages de fortune, mais également des torches ou autres outils qui vous permettront, par exemple, de brûler les cadavres que les ennemis catapultent dans votre fief pour y propager des maladies, ou encore de réduire en cendres des passages bloqués par des amas de corps lors de vos explorations nocturnes. Ces explorations sont aussi calquées sur This War of Mine, vous l'aurez compris. Vous pouvez choisir d'envoyer en ville l'un de vos survivants, et faire en sorte que l'autre se repose, ou encore qu'il aille automatiquement derrière les lignes ennemies pour estimer la nature de leur prochaine attaque et ainsi vous permettre de vous préparer en conséquence.
Exploration et infiltration
Lorsque vous arpentez les rues de la ville, tout se fait au clic, et vous pourrez progresser à pas de loup, ce qui sera lent, mais discret, ou au contraire courir et fouiller rapidement, ce qui provoquera davantage de bruit et sera donc susceptible d'alerter de votre présence les envahisseurs qui arpentent les rues . Et autant dire que la confrontation immédiate n'est clairement pas conseillée et que si à terme, des profils plus aptes au combat au corps à corps devaient rejoindre votre camp, vos ouvriers de base auront du mal à se remettre d'un combat face à un soldat, à plus forte raison que le combat au clic est particulièrement imprécis pour le moment. Il faudra donc privilégier en premier lieu la discrétion, discrétion qui n'est pas très poussée ici : il suffit simplement de rester en dehors du cône de vision des ennemis pour ne pas se faire repérer, rendant l'infiltration particulièrement rudimentaire et finalement peu intéressante pour l'heure. Il sera en tout les cas nécessaires de bien planifier vos besoins, car votre inventaire sera très limité et les ressources à embarquer ne s’empilent pas par centaines dans vos sacs.
Vous aurez également la possibilité, pour peu que vous soyez équipé de l'outil approprié, de débloquer des raccourcis, vous permettant, pour les explorations futures de ne pas repasser par les zones déjà précédemment fouillées de fond en comble. Reste cependant un problème ; si vous avez déjà fouillé tous les recoins d'une carte, mais que vous n'avez pas pris la peine de confectionner des pelles ou des torches en plus, vous serez parfois complètement bloqué dans une zone vidée de ses ressources, sans pouvoir pour autant en sortir. Cela sera donc forcément synonyme de game over, faute de nouvelles ressources à rapporter au campement. Si le jeu n'est assurément pas fait pour vous faciliter la tâche, les 15 premiers jours en jeu ont laissé entrevoir des petits soucis d'équilibrage entre disponibilité des ressources et coût de certaines fabrications pourtant essentielles. Un point crucial qui devrait cependant être rectifié avant la sortie du jeu dans le courant du deuxième trimestre 2021.
Enfin, tous ces efforts vous conduiront à apporter des armes, de la nourriture et des armures au Bastion, qui devrait donc résister aux assauts récurrents de l'ennemi. Cela prend la forme de deux jauges, qui opposent les forces en puissance, et la jauge supérieure à l'autre l'emporte avec plus ou moins de facilité en fonction de l'importance de l'écart avec l'adversaire. De votre côté, vous ne resterez pas inactif : si vous n'avez pas construit vos établis dans des endroits protégés par les murs de votre château, vous devrez les réparer, tandis que vous pourrez récupérer les débris des pierres des catapultes pour les envoyer au bastion afin de réparer les remparts. Entre temps, vous pourrez tenter de confectionner des armes ou des armures pour augmenter la jauge générale du Bastion, afin de donner convenablement la réplique à l'adversaire et survivre quelques jours de plus. Les mécaniques de Siege Survival sont donc solides, reste à savoir ce qu'elles donneront sur la durée, car en l'état, il est possible que l'on en fasse trop rapidement le tour.
Siege Survival : Gloria Victis emprunte toutes ses mécaniques, ou presque, à This War of Mine, en les transposant à la sauce médiévale, en saupoudrant le tout de quelques petites fonctionnalités donnant au titre de Black Eye Game sa personnalité bien à lui. Si la première quinzaine de jours en jeu laisse entrevoir un jeu plutôt agréable, il reste encore quelques soucis d'équilibrage entre collecte des ressources et coûts de construction qui pourraient s'avérer frustrants et des imprécisions dans la phase d'exploration rendant l'infiltration peu attractive et les combats tout simplement proscrits. Attendons donc de savoir si ces écueils seront rectifiés lors de la sortie du jeu et, le cas échéant, si la boucle de gameplay ne tourne pas trop vite en rond.