Pour peu que vous vous intéressiez un minimum à l'industrie vidéoludique, vous avez sûrement vu passer la récente affaire entre Ubisoft et Vivendi. Le studio français a tapé dans l'oeil du géant Bolloré qui a commencé à grignoter ses parts de marché petit à petit, montant jusqu'à plus de 20 % à l'heure actuelle. Cela a évidemment inquiété les joueurs du monde entier, mais également les employés de la firme.
Avec la récente annonce de Beyond Good & Evil 2, Michel Ancel se retrouve justement au beau milieu de ce bras de fer. Questionné par nos confrères de Kotaku, le papa de Rayman a livré son point de vue sur cette situation. L'homme a ainsi commencé en rappelant la puissance créative de sa compagnie avant d'expliquer que c'est justement cette force qui risquerait de souffrir le plus d'une éventuelle prise de pouvoir :
Quand ils (les dirigeants d'Ubisoft) se réveillent le matin, ils ne veulent pas faire d'argent, ils en ont assez pour subvenir à leurs besoins pendant encore 10 vies s'ils décident d'arrêter. Ce n'est plus une question de pouvoir ou d'argent. Qu'est-ce qui fait vivre cette société : être meilleur que la concurrence ? Non, Ubisoft est déjà dans le top 3. C'est être capable de créer des choses qui n'ont jamais été faites avant.
Il y a quelque chose de très fragile qui fait d'une compagnie ce qu'elle est, ce sont les personnes qui travaillent ensemble depuis longtemps. La plupart du temps, ce n'est pas juste une personne, mais toute une équipe qui travaille ensemble. Changer l'équipe, c'est prendre le risque de briser cet équilibre fragile et il n'y a aujourd'hui, aucune raison de la changer, à moins que ce soit pour faire plus d'argent.
On essaye de continuer à travailler normalement, on essaye de rester concentré sur notre boulot et de ne pas trop y penser sinon... on n'est plus naturel. On ne peut pas vivre sous la menace.
Pas de surprises, Michel Ancel s'inquiète surtout pour l'aspect créatif qui le concerne tant. À propos de l'affaire Vivendi / Ubisoft, le camp Guillemot avait réussi à se procurer l'intégralité de la participation de Bpifrance au capital d'Ubisoft, soit 3,2 % de parts supplémentaires. De son côté Bolloré continue de grappiller quelques titres ici et là pour arriver aujourd'hui à 24 % du capital d'Ubisoft. Affaire à suivre...
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