La SAG-AFTRA, ou Screen Actors Guild‐American Federation of Television and Radio Artists, a en effet publié hier le résultat du Référendum d'Accord pour une Autorisation de Grève des Médias qui s'est tenu au cours des deux dernières semaines. Ce vote a fait la quasi-unanimité parmi les acteurs, puisque ce ne sont pas moins de 96.52% d'entre eux qui ont voté en faveur d'une grève en cas de refus de nouvelles négociations de la part des éditeurs. Donc les acteurs ne sont pas encore en grève, mais il suffisait que 75% d'entre eux votent en faveur de ce référendum pour avoir l'autorisation de le faire.

Rappelons que ce référendum faisait suite à des négociations entamées en février dernier avec les éditeurs tels qu'Activision, Electronic Arts ou encore Disney Interactive, mais qui s'étaient soldées par un refus des termes de la part de ces mêmes éditeurs. Les acteurs ont donc décidé de faire corps afin de renégocier les termes de leurs contrats avec les mêmes revendications salariales qu'en février, à savoir d'après la SAG-AFTRA :

Vous pouvez appeler cela des résidus, des paiements secondaires, des royalties, des hausses de salaire ou comme cela vous chante. C'est simplement l'idée que si un jeu vidéo rencontre un succès à grande échelle, les acteurs doivent profiter de son succès financier. Il y a largement de quoi faire pour octroyer une rémunération résiduelle aux acteurs, pourtant historiquement cela a toujours été très difficile à mettre en œuvre pour ce type de contrat. La formule que nous proposons est la suivante :

Nous demandons un bonus de performance raisonnable tous les deux millions de copies ou de téléchargements vendus, ou deux millions d'abonnés pour les jeux en ligne, avec un plafond à huit millions d'unités/d'abonnés. En ressortiront potentiellement jusqu'à quatre paiements bonus pour les jeux les plus fructueux : 2 millions, 4 millions, 6 millions and 8 millions de copies.

De plus suite au témoignage de Wil Wheaton sur les conditions d'enregistrement de doublage vocal, la SAG-AFTRA réclame une amélioration de ces dernières via une réduction du temps de travail consécutif. C'est donc une demande de limitation du temps de travail à deux heures consécutives pour des "enregistrements vocalement stressants" qui a émergé des propos de Wheaton. D'autres revendications telles que la présence d'assistants aux cascades pour les captures de performances ainsi que davantage de transparence lors des castings seront également mises sur la table.

Ce chiffre de 96.52% des votants en faveur du remaniement des termes des contrats des comédiens doubleurs devrait très probablement faire réfléchir à deux fois les éditeurs de jeux s'ils ne veulent pas se retrouver dans l'incapacité d'employer des voix influentes pour leurs grosses licences en développement. Les acteurs devraient donc voir leurs conditions acceptées dans les prochaines semaines, sans quoi nombre de jeux vont prendre un peu de retard.