Crytek (Crysis 2) est un studio de développement très en vogue ces dernières années, dont on nous annonce régulièrement les acquisitions (Free Radical, Black Sea) et les développements ambitieux, que ce soit dans le domaine des moteurs graphiques ou des jeux à proprement parler. Mais l'envers du décor ne serait pas aussi rose si l'on en croit les propos d'un ex-employé de la firme, qui souhaite conserver l'anonymat.
Par l'intermédiaire de son blog, celui-ci dénonce les conditions d'embauche et de licenciement chez Crytek. Plusieurs dizaines d'employés, qu'ils soient community manager, level designer ou même producteur exécutif, seraient régulièrement remerciés sans autre forme de procès, et les employés restants souffriraient d'un avenir incertain au sein de la firme. Cette dernière n'aurait pour eux pas beaucoup plus de considération qu'à l'égard "d'une simple pièce de viande", alors même qu'elle leur demanderait une disponibilité totale sur de longues périodes (pouvant aller jusqu'à 6 mois), justifiées par un simple "vous devriez être fier de travailler chez Crytek". Quelques licenciements se seraient même soldés devant les tribunaux, signe que l'ambiance est loin d'être au beau fixe. L'auteur du blog concède qu'une firme comme Crytek doit faire face à des impératifs commerciaux et à une logique de rentabilité, mais regrette que d'autres studios de développement, soumis aux mêmes contraintes, s'attachent à traiter correctement leurs employés, y compris dans les moments les plus critiques.
Interrogé par le site Develop, Cevat Yerli, le patron de Crytek, conteste ces allégations, qui émanent selon lui d'un cas isolé, là où la firme garde au contraire de très bons contacts avec ses ex-employés. Selon lui, Crytek respecte de façon équitable ses salariés, quels que soient leur rôle et leur durée d'embauche dans la société. Il reconnaît que Crytek a parfois dû faire face à des périodes critiques durant lesquelles elle mobilise fortement ses employés, mais ces périodes n'excèdent jamais 3 mois et les salariés bénéficient a minima d'un jour de repos par semaine.
Bref, qui croire ? La vérité est sans doute entre les deux, mais cette affaire nous permet de rappeler que les jeux qui parviennent entre nos mains sont souvent le résultat de sacrifices personnels de la part de leurs concepteurs, qu'il s'agisse de développeurs indépendants ou de salariés sur-exploités.