jeuxvideo.com > Etes-vous la personne qui donne leurs directions à la plupart des projets, celui qui décide ce que doit être un jeu et ce qu'il ne doit pas être ?

Darren Barnett : Non, non. Les producteurs ont beaucoup d'autonomie et ce sont eux qui définissent dans quelle direction va un projet. Eidos emploie également des concepteurs, des chefs de projets. Mais la marge de manoeuvre est différente selon le projet, notamment quand on parle des jeux sous licence.

jeuxvideo.com > Comment s'est passé le deal entre SCI et Eidos ?

Darren Barnett : Très bien. L'accord fait désormais partie du fonctionnement des deux entreprises. SCI appuie Eidos en termes d'édition de jeux et est devenu l'entreprise qui représente Eidos au niveau de la bourse de Londres puisqu'elle en a acheté des parts.

jeuxvideo.com > Cet accord a-t-il ou aura-t-il des conséquences qui vont se ressentir au niveau des joueurs ?

Darren Barnett : Disons que deux studios très importants s'en retrouvent renforcés. Eidos avait déjà une équipe forte et bien implantée ainsi qu'une vraie expertise en matière de gestion d'équipe, SCI va pouvoir profiter de cette association pour prendre de l'ampleur. A elles deux, ces sociétés vont pouvoir produire encore beaucoup de jeux sympa.

jeuxvideo.com > Envisagez-vous de capitaliser sur les grosses licences de la marque comme Tomb raider ou allez-vous en créer d'autres ?

Darren Barnett : Nous allons clairement en créer de nouvelles. Vous avez déjà entendu parler de Kane & Lynch qui s'annonce comme fantastique. Les ventes de Battlestation ont été elles aussi excellentes. Just Cause s'est également très bien débrouillé, notamment en Europe, nous sommes sûrs que Just Cause 2 sera quelque chose d'énorme.

jeuxvideo.com > Justement... Aujourd'hui, est-il possible de développer un jeu sans penser à sa suite ?

Darren Barnett : Pas seulement à sa suite. Il faut aussi penser au contenu téléchargeable et toutes ces sortes de choses. Il faut envisager son projet de manière très réaliste. Comme les coûts de développement sont très élevés, vous vous devez de réfléchir en termes de "franchise" ce qui signifie qu'effectivement, il est impossible de ne penser qu'à un seul jeu.

jeuxvideo.com > Kane & Lynch fera l'objet d'une adaptation au cinéma qui devrait sortir en 2009. Quels seraient selon vous les acteurs idéaux pour tenir les deux rôles-titres ?

Darren Barnett : Je ne sais pas vraiment... Je verrais bien quelqu'un comme James Wood pour Kane. Quant à Lynch... Nicholas Cage, peut-être. Ça pourrait bien marcher.

jeuxvideo.com > A votre niveau, travaille-t-on pour la Wii de la même manière qu'on travaille pour la Xbox 360 ou la PlayStation ?

Darren Barnett : Pas vraiment. Il faut bien entendu prendre en compte la gestion spécifique de la manette dans le gameplay. La Wii est une machine incroyable qui favorise les innovations. On s'en est notamment rendu compte récemment avec le développement du dernier Tomb Raider pour cette console.

jeuxvideo.com > Pouvez-vous nous dire ce que vous avez changé ?

Darren Barnett : La version Wii est très différente des autres. Je ne peux pas encore tout vous révéler mais c'est vraiment cool. On a l'impression de jouer à un tout nouveau jeu.

jeuxvideo.com > Est-ce qu'Eidos est plus particulièrement dernière une plate-forme de jeux au détriment des autres ?

Darren Barnett : Nous voulons être présents sur toutes les plates-formes mais nous voulons surtout que nos jeux soient vraiment adaptés à chacune des plates-formes sur lesquelles on les trouve sans pour autant perdre en route les idées qui font l'intérêt des différents types.

jeuxvideo.com > Beaucoup d'éditeurs voient le "casual gaming" comme une voie d'édition parfaitement viable. Quel est le point de vue d'Eidos sur le sujet ?

Darren Barnett : C'est une tendance sur laquelle Eidos se doit d'être présent. Le "casual gaming" représente un genre très intéressant, à beaucoup de niveaux. Toutefois, il faut bien choisir les projets de ce style car, par exemple, la DS est une excellente console mais elle peut passer comme "réservée aux enfants" aux yeux d'une grande partie du public.

jeuxvideo.com > Peut-on encore être un créateur quand on fait des jeux qui s'adressent à tout le monde, ce qui est le cas pour des jeux dits "casual" ?

Darren Barnett : Absolument. Je pense même qu'on peut être encore plus créatif. Certaines personnes sont venues nous voir avec des idées fantastiques. Je pourrais par exemple vous citer "Nervous Breakdown" qui est développé par des Français et il y en a d'autres que nous n'avons pas encore annoncés.

jeuxvideo.com > L'un des titres les plus importants à paraître chez Eidos pour la fin de l'année est Age of Conan.

Darren Barnett : C'est un jeu superbe.

jeuxvideo.com > Mais pour être plus spécifique, quelles sont selon vous les raisons principales qui font d'ores et déjà piaffer d'impatience les joueurs qui attendent la sortie d'Age of Conan ?

Darren Barnett : La raison principale, c'est la nature même d'Age of Conan. Il s'adresse à ceux qui n'en peuvent plus de World of Warcraft. Son style est différent, bien plus mûr. Le rendu graphique est magnifique. Le fait que vous puissiez faire monter les niveaux de votre personnage avant d'entrer sur la partie en ligne du jeu est vraiment cool car beaucoup de gens hésitent souvent à débarquer avec un personnage de bas niveau, sans doute par peur de se faire traiter de "newbie". Enfin, le jeu s'appuie sur un scénario vraiment fort et dynamique. Bref, ça va être énorme.

jeuxvideo.com > Hors tout discours marketing, quelles sont les raisons personnelles qui vous pousseront à jouer à Conan ?

Darren Barnett : Déjà, je suis vraiment un habitué des MMO. Ensuite je connais bien l'univers de Conan d'après les romans d'Howard. John Carte, Conan, c'est vraiment mon style de littérature. Donc, je pense que je vais bien m'amuser.

jeuxvideo.com > Qu'est-ce qu'Eidos devait apprendre avant de pouvoir se lancer dans le projet de développement d'un MMO ?

Darren Barnett : Comme vous le suggérez dans votre question, développer un MMO est quelque chose de très difficile. Tout le processus de développement est très différent des jeux traditionnels. Il faut par exemple conduire beaucoup de tests différents avant d'obtenir un résultat probant. Tout cela, nous avons effectivement dû l'apprendre.

jeuxvideo.com > Merci, M. Barnett.

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