jeuxvideo.com > Call of Duty 4 se déroulera donc à l'époque moderne. Vous en avez eu assez de la Seconde Guerre mondiale ?

Grant Collier : Absolument pas, c'est une période qui nous passionne. Pendant plus de sept ans, nous avons fait de nombreux jeux qui se déroulaient durant cette période. En fait, nous réfléchissions déjà à ce jeu-là en travaillant sur le premier Call of Duty. Il y a énormément de choses que nous voulions faire qui n'avaient pas leur place dans un jeu se déroulant durant la guerre de 39-45. Quand Call of Duty 2 a été un succès, Activision nous a dit de faire le jeu qui nous plaisait. Call of Duty 4 est ce jeu-là.

jeuxvideo.com > Envisagez-vous d'explorer d'autres conflits ? Peut-être le Vietnam ou des affrontements plus proches de nous ?

Grant Collier : Pour l'instant, nous nous concentrons sur Call of Duty 4. Toutefois, nous pensons vraiment que les valeurs de Call of Duty, la camaraderie, le travail d'équipe, l'intensité et le côté cinématographique peuvent être retranscrites dans beaucoup de contextes et nous sommes parfaitement ouverts à l'étude d'autres projets.

jeuxvideo.com > Donc, votre décision n'a rien à voir avec le fait que beaucoup de jeu se déroulent durant la Seconde Guerre mondiale ?

Grant Collier : Je pense qu'il y a de la place pour tout le monde dès lors qu'on atteigne un bon niveau de réalisation. Si on prend le FPS comme un genre, je pense qu'il y a de la place pour les bons qui veulent travailler sur l'heroïc-fantasy ou la science-fiction ou la Seconde Guerre mondiale. D'après moi, ce qu'il y a d'intéressant avec la concurrence, c'est justement d'aller là où elle se trouve.

jeuxvideo.com > Call of Duty 4 est à la fois un nouveau jeu et presque un nouveau départ. Pourtant, il doit s'inscrire dans la série. Comment avez-vous fait en sorte que les fans ne soient pas dépaysés ?

Grant Collier : C'est difficile à expliquer. C'est avant tout une question d'ambiance qui passe par certaines mécaniques du jeu qu'on retrouve dans cet opus. En tout cas, je pense que nous sommes toujours dans le même jeu dans la mesure où les gens qui ont travaillé sur ce volet avaient travaillé sur les précédents et que nous, je fais partie du nombre, travaillons dessus jour et nuit, même quand nous ne sommes pas sur notre lieu de travail.

jeuxvideo.com > Pensez-vous que les joueurs qui aimaient l'ambiance Seconde Guerre mondiale vont aimer la version moderne de Call of Duty ?

Grant Collier : Oui, oui. Je suis certain que tous les fans de nos jeux précédents ne seront pas déçus par Call of Duty 4. J'irais même jusqu'à dire que nous élargissons notre horizon dans la mesure où ceux qui n'aimaient pas la dernière guerre vont enfin pouvoir goûter à Call of Duty. Qui sait ? Ils finiront peut-être par jouer aux Call of Duty qui se déroulaient durant la Seconde Guerre mondiale...

jeuxvideo.com > Fut-il plus simple de développer ce jeu que ceux qui se déroulaient durant la Seconde Guerre mondiale ? Il y avait peut-être moins de recherches à faire...

Grant Collier : Les nazis étaient bien pratiques. Nous n'avions pas besoin de nous creuser la tête au niveau scénario. Tout le monde savait que ces types étaient des méchants et qu'il fallait les éliminer. Avec CoD version moderne, il a fallu créer l'ennemi de manière à ce que le joueur comprenne que c'est un vrai méchant uniquement d'après ce qu'il fait dans le jeu.

jeuxvideo.com > D'après ce que nous avons pu voir, les environnements où se déroulent les missions sont très différents les uns des autres. La manière de jouer sera-t-elle tout aussi différente quand on passera d'une mission à l'autre ?

Grant Collier : Oui, la manière de jouer variera d'une mission à l'autre. Nous avons voulu qu'il y ait des cassures de rythme et que le joueur se demande en permanence ce qu'il va faire ensuite. Par exemple, vous verrez les SAS descendre en rappel d'un hélicoptère moderne pour envahir un bateau et en prendre le commandement. Ensuite, on retournera quinze ans en arrière pour faire partie d'un escadron de snipers chargés d'assassiner Zakhaev. Après on se retrouve aux commandes d'un hélico d'attaque Cobra... Ça relance sans arrêt l'intérêt du jeu, comme s'il s'agissait d'un roman passionnant ou d'une série d'action.

jeuxvideo.com > Vous avez parlé de "24 heures chrono" durant la présentation et c'est en effet une référence évidente quand on voit le jeu. Quelles sont les autres sources d'inspiration ?

Grant Collier : Plutôt que de les lister, nous préférons laisser les joueurs les découvrir. Chaque concepteur qui a travaillé sur le jeu a les références qui lui sont propres et nous ne voulons pas cantonner l'imaginaire des joueurs dans une seule direction. Dans CoD2, il y a un passage par rapport auquel tout le monde a réagi en citant le film "Danger immédiat" à cause de l'embuscade au lance-roquettes dans la rue. Si le contexte était différent, la mécanique était en effet la même. Et justement, je préfère que les utilisateurs découvrent les références eux-mêmes.

jeuxvideo.com > Pour revenir aux missions, quel est selon vous l'ingrédient secret qui permet de tenir les joueurs en alerte ?

Grant Collier : Le scénario. En tout cas, nous nous concentrons vraiment dessus. Nous travaillons avec des scénaristes qui bossent pour Hollywood. C'est eux qui génèrent le petit côté "histoire à épisodes" du jeu. Ce sont eux qui, par ailleurs, relancent toujours l'intrigue d'un épisode de série juste avant que ce soit l'heure de la page de pubs. C'est donc à cause d'eux que vous regardez les pubs, pour être sûr d'être là quand l'épisode recommencera. Ils ont vraiment un sens incroyable pour pousser le public à vouloir connaître la suite.

jeuxvideo.com > Si nous avons bien suivi, il y aura une version PC, une version Xbox 360 et une version PS3.

Grant Collier : Exact.

jeuxvideo.com > Il ne manquerait pas une console dans cette énumération ?

Grant Collier : Il faut savoir que nous poussons vraiment la technique dans ce jeu. Comme vous avez pu le voir, nous sommes arrivés à faire plein de choses avec les différents systèmes de génération de textures, de génération de lumières, d'ombres, de particules, etc. Nous voulons vraiment tirer le meilleur de ces logiciels ce qui sous-entend de devoir nous fixer un but quant au résultat final. Et, heureusement pour nous, ces trois machines ont beaucoup en commun. C'est cela qui nous a permis de repousser les limites techniques de ce jeu.

jeuxvideo.com > Alors nous allons devoir poser notre question plus clairement. Pensez-vous que la puissance de la Wii serait suffisante pour faire fonctionner CoD 4 ?

Grant Collier : La puissance de la Wii et le but que nous nous sommes fixés sont deux choses très différentes. Si nous avions fait un shooter sur Wii, cela aurait été sûrement l'un des meilleurs qu'on aurait vu sur cette console. Mais il aurait fallu passer du temps pour insérer la manette dans le principe du jeu et tirer parti des fonctionnalités que Nintendo a mis dans sa console et qui en font la force.

jeuxvideo.com > Merci, M. Collier.

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• Site officiel de Call Of Duty 4