Si à l'évocation du nom de Rob Roy vous avez en tête de vagues réminiscences cinématographiques d'un Liam Neeson en kilt menant une révolte de villageois des Highlands au début du XVIIIème siècle, nous vous rappelons qu'on n'est pas sur un site de cinéma. Celui dont il est question ici n'est pas écossais mais américain et il vit aujourd'hui. C'est un jeune retraité des Navy SEALS qui a prodigué aux développeurs de la série SOCOM son expérience de soldat pour rendre leur titre plus convaincant.
jeuxvideo.com > Vous êtes un ancien soldat mais étiez-vous un joueur avant de travailler sur SOCOM ?
Rob Roy : Non. Je dois bien avouer que je m'y suis mis avec SOCOM. Mais j'entends bien rattraper mon retard. Ceci dit, mon boulot tenait essentiellement à faire le tri parmi tous les avis des membres de la communauté qui s'est construite autour de cette série. Par conséquent, il fallait que j'ai une vision très en profondeur de SOCOM pour comprendre ce que ces gens disaient et mettre leurs suggestions en perspective par rapport au contenu du jeu et mon expérience. Parmi mes fonctions telles que je les perçois, il y a ce gage de réalisme que j'apporte. Cela évite de se mettre à dos tel ou tel joueur dont l'idée n'aurait pas été retenue tout en disant : "J'ai été un SEAL moi-même et ce que vous proposez parce que vous l'avez vu dans un film ou une série télé et que vous trouvez ça cool, n'existe pas dans la réalité"...
jeuxvideo.com > Il ne vous arrive jamais de jouer à autre chose qu'à un shoot militaire ? Ca doit vous rappeler le bureau, non ?
Rob Roy : Effectivement. De temps en temps, je me lance dans un jeu de course mais c'est vraiment le bout du monde. Et quand il m'arrive de me lancer dans SOCOM avec certains copains de mon unité, on devient rapidement critique. Nos reproches ne s'adressent pas tant au jeu qu'aux actions des uns et des autres. On vanne celui qui n'a pas appliqué les règles élémentaires du déplacement en zone de combat, etc. Je pense que, plus que pour n'importe quel autre joueur, il est important pour nous qu'aucun membre de notre équipe ne soit tué, même s'ils sont virtuels. C'est sûrement de la déformation professionnelle.
jeuxvideo.com > Quand on fait appel à un conseiller technique tel que vous, peut-on encore dire qu'on développe un jeu ou plutôt une simulation ?
Rob Roy : SOCOM 3 reste un jeu car, aussi réaliste soit-il, il reste énormément d'éléments du quotidien des SEALS que j'ai dû taire dans la mesure où ils sont classés "Top Secret". Il y a aussi les limites de la technologie à prendre en compte. Pour autant, j'ai pu donner mon avis sur le comportement des ennemis gérés par l'ordinateur et je pense qu'ils donneront du fil à retordre aux joueurs dans la mesure où ils sont aussi près de la réalité que le permet la technologie actuelle
.jeuxvideo.com : Et, en tant que soldat, dans quelle mesure êtes-vous plus satisfait de ce que propose SOCOM 3 par rapport aux précédents ?
Rob Roy : Je trouve que les personnages se déplacent de manière plus convaincante, on peut en avoir davantage à l'écran... Dans les deux premiers SOCOM, on pouvait afficher jusqu'à huit gars quand on était en multijoueur. Dans celui-ci, le chiffre pourra monter jusqu'à trente-deux individus gérés par différents joueurs. D'un seul coup, cela devient très réaliste, plus particulièrement en ce qui concerne la dynamique des assauts et ce, quelle que soit l'expérience des joueurs ou la taille de la carte. S'ajoute à cela tout ce qui est modification d'armes, l'arrivée des véhicules et le fait que les soldats puissent nager... En matière de réalisme, ce volet propose un vrai bond en avant.
jeuxvideo.com > Pourtant, dans la conscience collective, les SEALS sont une unité d'élite qu'on largue derrière les lignes ennemies et qui dès lors se retrouvent à devoir se débrouiller seuls. Pas question de véhicules, de bateaux et autres éléments de confort.
Rob Roy : C'est une idée fausse. Si on n'a que quelques heures pour atteindre un objectif situé à une cinquantaine de kilomètres, on ne va pas y aller à pied. Les seuls véhicules que nous n'ayons pas sont des avions. Mais les véhicules présents dans le jeu sont effectivement utilisés par les SEALS, y compris les bateaux.
jeuxvideo.com > Autre idée sans doute fausse et véhiculée par le cinéma et la télé : on voit souvent des unités de SEALS très limités en nombre. Elles comprennent six à huit soldats maximum. Dans le jeu, on peut être jusqu'à seize. C'est réaliste ?
Rob Roy : Oui. Dans la réalité, il y a de plus en plus de missions qui, même s'il ne s'agit pas d'assaut direct mais plutôt de tactique de guérilla, exigent que plusieurs objectifs soient remplis simultanément. Il faut donc davantage d'hommes. Par exemple, une équipe Humvee (NdR : la "Jeep" de l'armée US) est constituée de quatre hommes, derrière eux il y aura au moins deux autres Humvee en réserve et en soutien. Faites le calcul, on en est déjà à une douzaine d'hommes alors qu'il n'y en aura que quatre qui vont effectivement accomplir la mission.
jeuxvideo.com > Quelle était votre arme de prédilection quand vous étiez dans l'armée ?
Rob Roy : L'arme dont je me suis le plus servi était le M4. C'est un fusil d'assaut qui, comme on le montre dans le jeu, présente l'énorme avantage de posséder un système de "clipsage" universel lui permettant de recevoir différents éléments optionnels : lunette, visée laser, torche, lance-grenades... On peut en modifier la poignée et la crosse pour que sa prise en main ressemble plus à celle d'un pistolet et qu'ils soit plus léger donc plus simple à manier.
jeuxvideo.com > Comment êtes-vous entré en contact avec les gens de Sony ?
Rob Roy : Tout simplement en répondant une annonce il y a six ans. Ils cherchaient quelqu'un capable d'apporter une sorte de légitimité au premier SOCOM. J'ai postulé et j'ai été retenu.
jeuxvideo.com > merci, Mr Roy.
- Site officiel de Sony