Refuser un rôle dans un long-métrage de Christopher Nolan, en voilà une idée folle, qu'on a bien du mal à imaginer plausible. Et pourtant.
Christopher Nolan est de ces réalisateurs qui aiment s'accompagner d'amis de longue date pour tourner ses chefs d'œuvre. Dans Oppenheimer par exemple, il signe sa sixième collaboration avec l'acteur Cillian Murphy, qui enchaînait jusqu'ici les rôles secondaires, notamment dans Batman Begins et Dunkerque. Et puis il y a bien sûr Michael Caine, grand habitué des films Batman. En tout, il apparaît dans huit longs-métrages du réalisateur, incluant aussi les très bons Le Prestige, Inception, Interstellar, Dunkerque, puis Tenet, dernière production de Nolan dans laquelle il apparaît, alors que l'homme approche tranquillement d'une retraite bien méritée. Pourtant, le réalisateur lui aurait bien accordé un autre rôle dans son dernier métrage, comme il le raconte lors du dîner du président du British Film Institute (où il reçoit le prix BFI Fellowship), mais Caine lui a répondu : "Ok, ça suffit". "J'ai dû faire cavalier seul", confie-t-il. Et d'ajouter :
Alors, d'accord, je n'ai pas Michael Caine, je ferais mieux de prendre Matt Damon, Robert Downey Jr, Kenneth Branagh, Emily Blunt, Florence Pugh, Josh Hartnett, Cillian Murphy, Tom Conti, et j'espérais que tous ces grands noms s'additionneraient pour former un seul Michael Caine.
Difficile de ne pas remarquer toute l'admiration que Chrisopher Nolan porte à l'égard de son collaborateur préféré, ainsi que tout le regret de ne pas avoir pu le convaincre de jouer dans Oppenheimer. "Tant de gens m'ont aidé, tant de gens ont été là pour moi, de tant de façons différentes. Je suis très ému de recevoir ce prix, très ému par la présentation. Cela représente beaucoup pour moi", conclut le réalisateur.
Un dernier film pour Michael Caine
Avant de faire ses adieux au cinéma, laissant des milliers de fans orphelins, Michael Caine termine en beauté en décrochant le premier rôle du prochain film d'Oliver Parker (Un mari idéal, Othello), The Great Escaper. Il racontera l'histoire tout à fait authentique de Bernard Jordan, vétéran britannique qui s'est évadé de sa maison de retraite un jour de juin 2014 pour rejoindre ses anciens camarades de combat lors des cérémonies de célébration du 70e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Normandie. Un récit qui promet d'être particulièrement touchant et qui conclut avec beauté une carrière faite de 150 films et de 2 oscars. Un mois plus tôt, il confiait à aux présentateurs de l'émission Today de la BBC Radio 4 : "Je n'arrête pas de dire que je vais prendre ma retraite. Eh bien, c'est le cas maintenant... Les seuls rôles que je suis susceptible d'obtenir sont ceux de vieillards, d'hommes de 90 ans, voire de 85 ans. Je me suis dit : 'Autant partir avec tout ça, j'ai eu de très bonnes critiques (pour 'The Great Escaper'). Il n'y a pas d'acteurs principaux à 90 ans, il y a des jeunes garçons et des jeunes filles séduisants."