Cet article n'a en aucun cas vocation à être interprété comme un conseil en matière d'investissement. Les informations fournies dans cet article sont destinées à informer et à vulgariser les sujets relatifs aux cryptomonnaies, aux NFT et au métaverse.

Qu'est-ce que les Ordinals de Bitcoin (BTC) ?

Depuis le début de cette année, Bitcoin a introduit un nouveau protocole qui rend possible la création d’artefacts virtuels sur le réseau. Comparable aux NFT d’Ethereum, les « Ordinals » de Bitcoin s’apparente a des jetons de propriété liés à des éléments numériques.

Implantée en janvier dernier, cette innovation a été possible après deux mises à jour du réseau Bitcoin bien précises : celle de SegWit en 2017 et Taproot en 2021. Concrètement, ces phases à niveaux pour Bitcoin ont permis d'augmenter la capacité maximale de stockage de données. Cela a rendu possible l'attachement de pièces jointes d'images et d'autres éléments virtuels aux Satoshis, les sous-unités du Bitcoin (en quelque sorte, ses centimes). C’est un peu comme si vous décidiez d’écrire une note ou de dessiner sur une pièce ou un billet. De cette manière, ces Ordinals sont comme des artefacts virtuels du réseau Bitcoin que l’on peut acquérir en échange de Bitcoins.

Bien que le marché des NFT soit relativement au point mort depuis l’explosion de sa bulle spéculative, les Ordinals ont quant à eux explosé durant cette année. Le prix de certaines de ces collections a explosé, à l'exemple des Bitcoin Frogs, dont le prix de départ est de 0.31 BTC (environ 12 000 €) pour les moins chers.

Au-delà de ces artefacts visuels, le nouveau protocole a également permis l'existence des jetons dits BRC-20, des meme coins similaires à ceux que l'on peut trouver sur Ethereum. Ces jetons, généralement sans grande utilité, tirent leur valeur de blagues, de faits d’actualités ou de tendances. Si à première vue l’aspect fondamental n’a pas l’air très solide, cela n’empêche pas que ces nouveaux jetons pullulent et rencontrent même un franc succès. Mais si cela fait le bonheur de certains, d’autres y voient un inconvénient de taille.

La controverse des Ordinals au sein du réseau Bitcoin (BTC)

Malgré l'activité du réseau digne des grandes heures de la crypto, ce protocole ne fait toujours pas l'unanimité au sein de l'écosystème.

Ce marquage des Satoshis est devenu quelque peu envahissant. Selon les informations fournies par un article de Cointribune, environ 20 % à 50 % des blocs créés seraient occupés par des inscriptions d’Ordinals, ce qui alourdit considérablement le poids de la blockchain. Cela n’est évidemment pas une bonne chose car cela nécessite plus de ressources qu’à l’accoutumée. Si ce phénomène fait le bonheur des mineurs de Bitcoin qui génèrent des Bitcoins en validant le flux de transactions liés aux Ordinals, certains utilisateurs ne sont pas du même avis.

Et pour cause, la recrudescence des inscriptions d’Ordinals entraîne une congestion du réseau et une augmentation des frais de transaction. Ainsi, lors de certains pics, les utilisateurs peuvent parfois payer des frais plus élevés que la transaction elle-même.

Pour cette raison, certaines voix s'élèvent et montent au créneau pour critiquer cette pratique. C’est le cas du développeur Luke Dashjr. Reconnu dans l’écosystème de Bitcoin, ils considère les Ordinals comme étant nuisibles jusqu’à les qualifier d’une « vulnérabilité » menaçant le réseau de Bitcoin.

D’autres sont allés encore plus loin en enregistrant les artefacts de Bitcoin dans la base de données « National Vulnerability Database (NVD) », gérée par un institut dépendant du ministère du Commerce des États-Unis. L’objectif est simple : corriger les failles et effacer les inscriptions du réseau de Bitcoin définitivement.

Cette mesure inquiète bien évidemment les collectionneurs de ces Ordinals qui pour la plupart pourraient perdre des milliers d’euros si cela était véritablement appliqué lors d’une prochaine mise à jour de Bitcoin votée par les développeurs. Pour le moment, cela n’est pas encore au programme puisque ce sont précisément les mineurs qui sont décisionnaires. Ainsi, tant qu’ils y trouvent leur compte financièrement, les Ordinals ne sont pas prêt de disparaitre.

Mais la communauté de Bitcoin n’en demeure pas moins fracturée face à ce phénomène inédit. D’un côté, l'innovation a permis aux mineurs de Bitcoin d'accéder à une nouvelle source de revenus ; de l’autre, elle a considérablement ralenti le réseau. Il reste à déterminer si les Ordinals connaîtront un succès comparable à celui des NFT d'Ethereum ou si cette pratique s'estompera prochainement.