Aujourd’hui, en 2023, nos voitures ont beau afficher un niveau de perfectionnement jamais encore atteint qu’il est pourtant compliqué d’expliquer pourquoi il y a de plus en plus de piétons qui perdent la vie sur les routes… Des solutions sont actuellement envisagées par les constructeurs automobiles pour tenter d’apporter une solution au problème.
Les piétons en danger malgré les dernières avancées technologiques
Avez-vous eu parfois le sentiment que le simple fait de vous promener dans la rue pouvait parfois vous coûter la vie ? C’est en tout cas ce que ressentent de plus en plus de piétons, notamment aux États-Unis où le nombre de tués sur les routes augmente significativement malgré le fait que les véhicules en circulation sont de plus en plus aboutis technologiquement parlant. Nous avons identifié deux raisons qui peuvent apporter une partie d’explication à ce phénomène.
Tout d'abord, les décisions politiques récemment prises pourraient bien être contre productives, pour certaines d’entre elles, dans la mesure où ces dernières finissent parfois par rendre les routes moins sûres pour tout le monde. Par exemple, on reprochera bien plus souvent aux piétons de circuler dans des zones jugées dangereuses plutôt que d’engager des moyens pour leur offrir des alternatives plus sécurisées. En plus de cela, les technologies incorporées dans la conception des voitures récentes posent parfois problème dans le sens où elles vont prioriser la sécurité des passagers à bord avant celles des piétons. La majorité des collisions avec des piétons se produisant la nuit, les constructeurs se penchent maintenant sur l’imagerie thermique, un outil qui pourrait permettre de mieux identifier les piétons la nuit.
Caméras thermiques : vers une route plus sûre la nuit pour les piétons ?
Les caméras thermiques sont capables de produire des images détaillées en niveaux de gris dans diverses conditions d'éclairage et environnementales, y compris le brouillard, la pluie et la lumière intense (comme après être sorti d'un tunnel).
Selon les tests de prévention des accidents nocturnes menés par l'IIHS, "les véhicules qui performent bien se reposent sur une combinaison de phares de meilleure qualité et de systèmes de caméras améliorés qui sont plus efficaces dans des conditions de faible luminosité", déclare Joe Young, directeur des relations presse de l'IIHS (Institut d'Assurance pour la Sécurité Routière).
En d'autres termes, bien qu'il reste encore beaucoup à faire, des améliorations significatives sont déjà réalisables grâce à des technologies plus courantes. L'élément crucial ici est l'amélioration des phares. Lors des tests récents de l'IIHS sur les systèmes de phares de voiture, moins de la moitié (43 %) ont reçu une bonne évaluation. "Nous savons, grâce aux études basées sur les données d'accidents réels, que ces évaluations ont de l'importance", commente Young. "Les véhicules qui reçoivent une bonne évaluation en termes de visibilité lors de nos tests ont 23% moins d'accidents de piétons nocturnes que ceux qui reçoivent une mauvaise évaluation."
La réduction des limites de vitesse également étudiée
La mise en place de limites de vitesse plus basses peut être politiquement controversée, comme l'a exemplifié récemment le Pays de Galles. Cependant, elles ont également le potentiel de sauver des vies, comme le démontrent les décisions prises au Brésil.
Ces mesures ne requièrent pas de modifications dans la conception des véhicules. Néanmoins, pour atteindre l'objectif que de nombreux lieux se sont fixés, à savoir zéro décès ou blessure grave sur les routes, un ensemble complet de changements en matière de conception, de politique et de comportement sera nécessaire. C'est dans ce contexte que l'imagerie thermique pourrait compléter l'arsenal de capteurs visant à améliorer la sécurité routière, chaque capteur ayant ses propres avantages et limitations. Par exemple, les caméras standards sont nécessaires pour percevoir les couleurs, mais elles sont moins efficaces la nuit ; le radar offre une bonne portée mais des détails limités ; le lidar est précis mais relativement coûteux ; et l'imagerie thermique est polyvalente mais largement non éprouvée dans les véhicules, à l'exception du secteur militaire et du transport routier autonome.
"Les voitures intégreront et élimineront toujours des capteurs en fonction de leur usage spécifique", commente Wade Appelman (directeur marketing de Owl Autonomous Imaging). "Aucun capteur n'est parfait à 100 % du temps." Cependant, dans le cadre d'une série de mesures de sécurité, l'imagerie thermique pourrait contribuer aux réformes urgentes nécessaires pour réduire le nombre de décès sur les routes.