Il y a 8 ans, David Holes a découvert un gros cailloux. Heureux d'avoir trouvé ce qu'il pensait être une grosse pépite d'or, l'américain ne se doutait pas qu'il détenait en fait un trésor bien plus rare et précieux.
La découverte inattendue de David Hole : une immense pépite d'or... ou pas
Dans l'immensité déroutante des Goldfields australiens, où la fièvre de l'or a autrefois embrasé les cœurs d'aventuriers, David Hole armé de son détecteur de métaux, s'est lancé dans ce qui semblait être une quête ordinaire. En 2015, le parc régional de Maryborough, non loin de Melbourne, est devenu le théâtre d'une trouvaille qui défierait toute attente.
L'objet de sa découverte, une roche rougeâtre, étonnamment lourde, qui gisait parmi l'argile jaune. Convaincu que la région riche en histoire minière avait dévoilé une de ses pépites, David a rapporté le spécimen chez lui, le coeur rempli de la promesse d'une richesse future. De retour chez lui, David Hole a sorti tous ses meilleurs outils et s'est immédiatement attaqué à son gros cailloux. Problème : l'or, ou du moins ce qu'il croyait être de l'or, semblait se jouer de lui. Les outils les plus robustes – scie à pierre, meuleuse d'angle, masse, perceuse et même bidon d'acide – échouaient à révéler le secret de la roche.
David Hole a donc abandonné. Les années ont passé, la roche est restée impénétrable. Et puis, un jour, la curiosité (et peut être l'avidité) de l'homme refit surface. Portant sa découverte au musée de Melbourne, David a croisé le chemin de Dermot Henry, géologue. Son truc à lui, ce ne sont pas les pépites d'or, mais les météorites. En 37 ans de carrière, Dermot Henry a vu passer des milliers de cailloux prétendument venus de l'espace pour n'en authentifier... que deux. Vous l'avez peut-être deviné, la roche énigmatique de Hole était l'une d'elles.
Un trésor venu de l'espace : oui, une météorite vaut bien plus cher qu'une pépite
Henry, avec son œil d'expert, a discerné dans la roche les marques distinctives du voyage spatial – un extérieur sculpté et bosselé, modelé par le feu de l'entrée atmosphérique. Le cailloux que David Hole avait conservé chez lui bien trop longtemps s'est donc avéré être une météorite vieille de 4,6 milliards d'années. Baptisée du nom de la ville voisine, Maryborough, ce fragment de cosmos de 17 kilogrammes a révélé, une fois enfin ouvert, un monde de chondres (des petites billes de silicates dispersées dans la matrice des météorites non différenciées), témoignant de son origine spatiale.
La composition de Maryborough, riche en fer, la classe parmi les chondrites ordinaires de type H5. Les météorites, comme l'a souligné M. Henry, sont des capsules temporelles, des messagères célestes qui révèlent l'âge, la formation et la chimie de notre système solaire. Certaines portent en elles des poussières d'étoiles encore plus anciennes que notre propre système, d'autres, des molécules organiques, les briques élémentaires de la vie.
L'origine de Maryborough, bien qu'encore enveloppée de mystère, suggère un voyage depuis la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter, un périple entamé à la suite de collisions entre astéroïdes, pour finalement atterrir sur notre planète bleue. Les observations de météorites datant de la fin du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle pourraient coïncider avec l'arrivée de ce visiteur stellaire, qui, selon les estimations, aurait foulé la Terre depuis 100 à 1 000 ans.
Maryborough est bien plus rare que l'or, bien plus précieuse que n'importe quelle pépite d'or. Elle se distingue comme l'une des 17 météorites jamais recensées dans l'état de Victoria et se pose comme la deuxième plus grande chondrite répertoriée dans cette région, après une découverte de 55 kilogrammes en 2003.