Un réalisateur qui n’a pas peur des robots

Même si les acteurs d’Hollywood viennent enfin de sortir de leur grève historique, le combat contre l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les domaines artistiques n’est pas près de s’arrêter. Scénaristes, acteurs, animateurs, artistes, traducteurs, bien des métiers sont en effet mis en péril par cette nouvelle technologie dont l’essor ne semble pas vraiment freiner. Alors que de très grands noms de l’industrie du divertissement comme Disney et Ubisoft se sont déjà servis de cet outil, d’autres se sont prononcés contre cette pratique.

Il y a le bon robot et le mauvais robot

C’était par exemple le cas de Tim Burton et Nicolas Cage, qui sont aujourd’hui rejoints par le célébrissime réalisateur Michael Bay. Si son nom vous dit quelque chose, c’est bien normal puisqu’il est à l’origine de blockbusters colossaux comme l’ensemble de la saga Transformers (jusqu’en 2017), les deux premiers films Bad Boys ou encore les mythiques Armageddon et Pearl Harbor. En plus de sa grande carrière de réalisateur, il a également produit un nombre faramineux de films dont les American Nightmare ou les deux Sans un bruit, entre autres. Mais alors qu’il a l’habitude de filmer des robots géants, Michael Bay a récemment fait savoir qu’il ne comptait pas se servir de l’intelligence artificielle.

“Ça ne créé rien. Ça ne fait qu’imiter”

Plus connu pour ses films d’action survoltés que pour ses prises de position politico-sociales, Michael Bay a tenu à faire connaître son opinion sur l’utilisation de l’intelligence artificielle grâce à un message publié sur son compte Instagram il y a quelques jours. Sans mâcher ses mots, ce dernier a alors déclaré qu’il ne voyait pas cette technologie d’un très bon oeil même si elle ne lui fait pas peur pour autant :

A propos des IA : ça ne CRÉÉ rien. Ça ne fait qu’IMITER. L’IA va produire tout un tas de paresseux. Alors à tous les créateurs originaux dans la nature : n’ayez pas peur !

Un point de vue qui rejoint plus ou moins celui qu’avait déjà exprimé Alexandre Astier il y a quelques jours, et qui n’est malheureusement qu’à moitié vrai. Car s’il est correct que l’IA ne fait que s'accaparer le travail d’autres artistes pour faire un mélange d’énormément d’échantillons et qu’elle ne devrait donc pas faire peur aux artistes talentueux en théorie, son utilisation risque bel et bien d’avoir un impact néfaste sur ces derniers. En effet, la qualité de la création n’est pas toujours la priorité numéro 1 des producteurs et éditeurs qui préfèrent largement la sacrifier au prix d’une rentabilité supérieure, comme ont pu le prouver Disney et Ubisoft récemment (entre autres). Tant qu’elle ne sera pas régulée, l’utilisation de l’IA risque donc bien de continuer de faire débat, et même si les scénaristes et acteurs américains ont eu ce qu’ils voulaient, le sujet ne semble pas encore près d’être clos.