L'intelligence artificielle, une menace pour les auteurs ? C'est la question à laquelle a récemment répondu Alexandre Astier, le génial créateur de la saga Kaamelott. Sa réponse est aussi claire que convaincante.
Les intelligences artificielles, un réel danger pour la création ?
Depuis quelques années, le paysage culturel se veut bouleverser par l'émergence des intelligences artificielles. ChatGPT, Midjourney, DALL-E 3... autant d'outils qui, pour certains, représentent une réelle menace pour la création. Ce débat était d'ailleurs au coeur d'Hollywood tandis que les grévistes tentaient d'obtenir l'interdiction de l'utilisation des intelligences artificielles dans le domaine de l'écriture.
Les IAs permettent aujourd'hui d'obtenir des résultats souvent bluffants, que ce soit dans l'écriture donc, mais aussi dans le graphisme, la musique, la vidéo... un constat alarmant pour de nombreux artistes, mais pas pour Alexandre Astier.
Un assistant plus qu'un remplaçant
Récemment invité par Kyan Khojandi sur Hot Ones, l'émission diffusée sur la chaîne Youtube du Studio Bagel, Alexandre Astier a eu l'occasion de partager son point de vue sur les IAs et déclare qu'elles représentent un danger seulement "pour les mauvais" auteurs. Pour lui, les intelligences artificielles restent des machines dénuées de sensibilité et ne pourront donc jamais remplacer les humains.
Ce qui me bouleverse dans les œuvres, c’est de savoir que celui qui l’a fait a eu besoin de le faire. (...) Un ordinateur, c’est un sachet d’interrupteurs; ce n’est jamais que des choses qu’on éteint et qu’on allume. Elles n'en ont rien à foutre de la souffrance les IA, elles n’en ont rien à foutre de l'identité, de la survie, du doute et de la frustration. Elles la connaissent pas d'ailleurs (...) Ce sont des différences fondamentales qui font que l'on se complète très bien, mais… moi j'ai pas peur pour ça.
Mais si les machines ne se substituerons jamais aux humains selon Alexandre Astier, elles effectuent au moins un excellent travail d'assistanat. Comme le souligne Kyan Khojandi, Alexandre Astier est bien un utilisateur d'IA alors qu'il a lui-même mis au point un logiciel lui permettant de l'assister dans ses travaux d'écriture.
Là où on peut faire confiance aux ordinateurs, c'est à pas paumer des trucs (...) mais c'est des fonctions de robot que je lui demande. C'est pas des fonctions d'auteur. Je lui demande pas d'écrire. Je lui demande d'être mon copain d'écriture.
En somme, pour Alexandre Astier les IAs ne seront jamais vectrices d'émotions et ne pourront donc jamais remplacer les artistes. Mais elles s'avèrent particulièrement utiles pour accompagner les auteurs dans leurs travaux quotidiens et peuvent leur faciliter grandement la tâche. On espère donc que les IAs permettront à Alexandre Astier d'accélerer le développement des nouveaux volets de Kaamelott, qui commencent à se faire désirer.