En 1984, Robert Zemeckis, réalisateur (entre autres) de Forrest Gump, met en scène une aventure épique à la Indiana Jones avec Michael Douglas et Kathleen Turner en tête d’affiche. Ainsi naît le long-métrage À la poursuite du diamant vert et, contrairement à sa suite, on se souvient davantage de ce premier volet. Le second, accablé par la critique, aurait pu coûter très cher à Kathleen Turner, même si elle a tout fait pour sauver le projet.
Obligée de tourner dans une suite sous peine d’un procès à 25 millions de dollars
Pour certains acteurs hollywoodiens, faire carrière n’est pas toujours un long fleuve tranquille. S’ils ont parfois l’embarras du choix et la liberté de choisir leurs rôles, il arrive que les studios de production leur mettent le couteau sous la gorge pour tourner dans tel ou tel film. On se souvient, par exemple, de cette anecdote à propos de Bruce Willis qui, après avoir transformé un tournage en véritable fiasco, a été obligé de tourner dans trois films s’il ne voulait pas faire l’objet d’un procès. Au final, s’il a eu le mauvais rôle dans cette histoire, deux des trois films ont permis de faire exploser sa carrière.
De son côté, l’actrice Kathleen Turner aurait adoré vivre la même situation avec le film Le Diamant sur le Nil. Il faut dire que son périple aux côtés de Michael Douglas avait débuté sous les meilleurs auspices puisque le premier volet - À la poursuite du diamant vert, de Robert Zemeckis (1984) - avait rencontré un franc succès, tant critique que commercial. Tout aurait pu s’arrêter à cet instant, mais de simples lignes sur un contrat ont allumé les premières braises d’un véritable enfer, baptisé Le Diamant du Nil. Un an seulement après la sortie d’À la poursuite du diamant vert, le duo est obligé de rempiler contre son gré… et cette suite leur restera en travers de la gorge.
Un scénario qui a longtemps fait débat et qui a bel et bien eu raison du film
Bien que le duo paraissait satisfait du tournage d’À la poursuite du diamant vert, aucun des deux n’était emballé par la perspective d’une suite. Or, leur contrat ne leur laissait pas vraiment le choix. Néanmoins, Michael Douglas, en raison de sa casquette de producteur, s’investit davantage que sa compère à l’écran. D’ailleurs, celle-ci fait rapidement part de sa frustration, au moment de la préproduction, en critiquant le scénario qu’elle qualifiait de « mauvais, banal et sentimental ». Bref, sur le papier, on a l’air bien loin d’un nouveau périple épique et Kathleen Turner est à deux doigts de se retirer du projet.
Toutefois, la 20th Century Fox va rapidement lui rappeler ses obligations et la menace d’un procès à plusieurs millions de dollars, 25 pour être exact, si jamais elle rompt son contrat. Alors, on cherche à mettre en place des compromis : Michael Douglas intervient pour la réécriture du scénario mais met de côté Diane Thomas, scénariste d’À la poursuite du diamant vert, ce qui déplaît à Kathleen Turner. Finalement, elle aura plus ou moins gain de cause puisque Thomas aura l’occasion de donner son avis sur les réécritures. Cependant, rien n’y fait : le scénario ne plaît absolument pas à Turner, et les avis à la sortie lui donneront raison : noté 2,6 sur Allociné, 6,1 sur IMDb, 46% sur Rotten Tomatoes (et 37% d’après le public). Côté box-office, ce n’est pas joli non plus car le film peine à atteindre les cent millions de dollars de recettes malgré les vingt-cinq millions injectés dans le tournage.