Skull Island: Rise of Kong reçoit énormément de critiques négatives depuis sa sortie. Mais que s'est-il passé chez les développeurs pour en arriver là ?
Skull Island : Rise of Kong est un jeu développé par IguanaBee sorti le 17 octobre 2023. Le jeu est unanimement décrit comme étant très en retard techniquement par rapport à ce qui se fait aujourd’hui. On parle même d’un retour 20 ans en arrière, à King Kong sur PS2. Il suffit de regarder les graphismes pour s’en rendre compte, mais cela ne s’arrête pas là. Le jeu est du genre action à la troisième personne, on incarne Kong évoluant dans un level design en couloir. Bien que les mouvements du protagoniste soient relativement variés, le gameplay est vite répétitif. On se contente de bastonner des dodos, des gros crabes et des dinosaures. Les biomes sont également répétitifs avec de la forêt et une variante dans des tons violets. Quant au boss final, accrochez-vous, c’est un dinosaure comme ceux que l’on a combattu durant tout le jeu, mais plus grand !
Ils n’ont pas osé faire exprès quand même ?
On l’a compris, ce n’est pas un bon jeu et c’est rigolo. Mais il peut être intéressant de comprendre comment Skull Island : Rise of Kong a pu sortir comme ça. Puisqu’il est évident au premier coup d'œil qu’il ne tient pas la route, quelque chose a forcément contraint les développeurs à le faire. Commençons par les éditeurs, GameMill Entertainment, comme nous le montrons dans le JV Fast ci-dessus, l’entreprise est spécialisée dans les commandes de petites licences. Pour se faire, ils vont sous-traiter ces demandes à des développeurs souvent peu chers en leur accordant peu de budget et peu de temps. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé ici !
Cette patate chaude de Skull Island : Rise of Kong a donc été refilé à IguanaBee, un petit studio qui n’était déjà pas en très bonne posture. Au moment de la commande, on parle de seulement 12 employés. Comme on le voit dans la vidéo, ces derniers ont l’habitude de réaliser des prestations très diverses pour maintenir leur société à flot. On peut délibérément penser que le développement de ce jeu était du même enjeu. Au fur et à mesure du projet, les meilleurs employés ont quitté le navire. Si bien que, durant une interview des survivants d’IguanaBee, ils ont même déclaré qu’ils étaient fiers que le soft soit sorti. En somme, Skull Island : Rise of Kong se rapproche plus d’un râle d’agonie d’un studio en détresse plutôt que d’un manque de savoir ou même de goûts. Qui plus est, la réputation du titre risque de leur faire plus de mal que de bien.