À 61 ans, tout roule encore pour Tom Cruise qui continue de jouer les casse-cou dans les derniers volets de Top Gun et Mission Impossible. Mais malgré cette belle carrière prolifique, force est de constater que la vedette n'a encore jamais remporté d'Oscars, bien qu'il ait eu droit à trois nominations. Heureusement pas de Razzie Awards au palmarès non plus pour contrebalancer, bien qu'il enregistre, là aussi, trois belles nominations : celle du pire duo à l'écran dans Entretien avec un vampire et celles du pire acteur dans La Guerre des Mondes ainsi que dans un film plus méconnu que certains critiques essayent encore d'oublier : Cocktail.

En 88, Cruise met les pieds dans ce film américain réalisé par Roger Donaldson (Braquage à l'Anglaise) qui, malgré des retours désastreux, est un véritable succès commercial. Le scénario s'inspire du roman Cocktail et suit le jeune Brian Flanagan qui, sorti de l'armée, cherche un nouveau boulot à New York. Il dégote finalement un job de bartender, lequel lui offrira bientôt un nouveau inédit sur le monde.

Le film de la honte ?

Un coup d'œil à la page Rotten Tomatoes du film suffit pour s'en rendre compte : Cokctail n'a pas séduit grand monde et décroche le bien triste score de 9%, de quoi donner un sacré coup au moral. Globalement, la presse s'accorde pour dire que le long-métrage n'offre aucune surprise si ce n'est "une romance superficielle et dramatiquement inerte qui gaspille les talents de Tom Cruise", rien que ça, "dans ce qui se résume à la fantaisie banale d'un barman naïf". Si on salue la prestance indéniable du jeune Cruise, c'est le scénario que l'on aime beaucoup moins. "Cruise est séduisant avec son sourire et sa prestance, mais le scénario ne nous emmène nulle part de nouveau lorsqu'il quitte le bar", écrit le journaliste de Chicago Tribune.

Plus on réfléchit à ce qui se passe réellement dans Cocktail, plus on se rend compte à quel point c'est vide et fabriqué - Chicago Sun-Times

Des critiques qui ont fortement agacé notre animateur Panthaa à la rédaction jusqu'à lui déchirer le cœur, lui qui a tenu à défendre corps et âme l'un de ses films fétiches, avec une ferveur qu'on lui reconnaît pourtant assez peu : "Cocktail est un film injustement mal aimé à mon sens. Il reflète pourtant le fantasme du self-made-man américain des années 80 en dépeignant ses occasions, mais aussi ses travers. Alcoolisme, soif d'argent, trahisons, perte des repères, derrière ses spectacles de bartending, qui ont probablement suscité la vocation de beaucoup à travers les années, Cocktail sait être une critique efficace et probablement encore d'actualité". D'ailleurs, le public semble davantage apprécier la production, le score des spectateurs s'élevant cette fois à un plus correct 58%.

Cocktail peut au moins se targuer d'avoir cartonné : Il a rapporté 78,2 millions de dollars au box-office nord-américain et 93,3 millions de dollars au box-office international, pour un total de 171,5 millions de dollars dans le monde. C'est tout de même près de neuf fois son budget de 20 millions de dollars, faisant de lui le huitième film le plus rentable de 1988 dans le monde.