Aux États-Unis, un homme a décidé d’avertir les automobilistes de la présence d’un radar au bord d’une route. Interpellé par la police, il a décidé d’attaquer les autorités en justice, et il a gagné son procès de manière improbable.
Jonathan Guessford est un Américain résidant dans l’état du Delaware. En mars 2022, excédé par la présence d’un radar au bord d’une route très fréquentée, il a décidé de s’installer aux abords de celle-ci en tenant un panneau de sa propre fabrication : « Radar droit devant ! » indiquait-il, pour avertir les conducteurs du risque imminent de se faire flasher.
Car si dans certains pays, dont la France, la présence d’un radar reste signalée par un panneau routier, ce n’est pas le cas partout. Aux États-Unis, notamment, les radars ne sont pas signalés. En agissant ainsi, Jonathan Guessford a attiré la police, sans compter que ses agissements ont été photographiés et filmés par des automobilistes, en plus des véhicules des autorités locales.
Une affaire portée devant la justice
Les faits remontent au 11 mars 2022, mais il aurait fallu un an et demi pour que cette histoire arrive à sa conclusion, début septembre 2023. Les policiers qui ont procédé à l’arrestation de l’homme de 54 ans l’ont accusé de leur avoir fait un doigt d’honneur. Une accusation abandonnée par la suite. Mais Jonathan Guessford a décidé de ne pas s’arrêter là : il a déposé plainte contre les autorités du Delaware, les accusant d’avoir violé ses droits constitutionnels en l’empêchant d’avertir les automobilistes de la présence d’un radar.
Sur une vidéo dévoilée lors de l’audience, on peut voir deux policiers déclarant à l’homme qu’il « perturbe la circulation ». « Je suis sur le bord de la route, garé légalement, avec un panneau protégé par le Premier Amendement », a alors répondu Guessford. On aperçoit ensuite l’un des deux policiers en train de déchirer la pancarte de la discorde. Par ailleurs, ce sont les policiers eux-mêmes qui ont incité l’homme à porter l’affaire devant la justice. Jonathan Guessford ne s’est pas fait prier.
Une conclusion à 50 000 dollars
Début septembre, après des mois de procédure, la police de l’État du Delaware a finalement accepté de payer 50 000 dollars, soit environ 46 000 euros, à Jonathan Guessford. En effet, un jugement émanant d’un tribunal fédéral a donné raison au plaignant, qui reprochait à la police de l’avoir empêché de participer à « une manifestation pacifique » au bord de la route.
Cette conclusion pourrait donner des idées aux personnes qui en ont assez de voir les radars se multiplier au bord de la route, mais une telle condamnation dépend aussi des lois locales. En Europe, la situation est nettement plus complexe, et les radars deviennent de plus en plus vicieux, comme en témoigne le déploiement récent de modèles extrêmement discrets en Espagne. L’idéal reste encore de respecter les limitations de vitesse.